Bernie Krause, l’un des plus éminents spécialistes mondiaux des sons de la nature, a passé sa vie à traquer les sons de la nature dans les rares régions encore vierges de la planète : 4 500 heures d’enregistrements, immortalisant les sons de plus de 15 000 animaux, et donnant lieu à des réflexions passionnantes sur le lien étroit entre la survie des animaux et l’acoustique de leur habitat.
50 % des sons qu’il a archivés ont en effet disparu ou sont dégradés, du fait de la pollution sonore produite par les environnements urbains.
Les enregistrements de Krause montrent que chaque lieu géographique a sa propre signature sonore, qui varie en fonction du moment de la journée, des conditions climatiques et de la saison. Une géophonie qui constitue la trame sonore sur laquelle les différentes espèces animales placent leurs voix, pour communiquer, trouver un partenaire, prévenir d’un danger, signaler leur présence.
Chaque espèce trouvera une solution qui lui est propre : elle pourra utiliser une fréquence, une mélodie ou une figure rythmique particulière, en harmonie avec les autres instruments de l’orchestre. Selon Krause, cette expérience auditive, à la base de toute production sonore animale, a laissé une empreinte profonde dans notre cerveau reptilien.
D’où l’idée originale que notre musique aurait pour origine les systèmes de communication sonore des animaux sauvages. Qu’il s’agisse des détonations de la crevette pistolet, des bruits secs émis par les virus, du chant des baleines à bosse (dont la voix, en l’absence d’obstacle, fait le tour du globe en quelques heures), des craquements sourds des glaciers, du murmure des ruisseaux, du rugissement des tempêtes, ou des mélodies du bourdon, les sons décrits par Krause produisent une musique envoutante. Et l’on tremble à l’écoute nocturne des proches jaguars de la forêt amazonienne ou des puissants gorilles des monts Virunga en Afrique.
Le Grand Orchestre animal est une quête de la musique naturelle, épurée, et un fervent plaidoyer en faveur de la préservation d’une des ressources naturelles les plus négligées.
Un livre puissant et étonnant pour les passionnés de Nature…
Selon les données recueillies grâce à des images satellites, le déboisement de la forêt amazonienne aurait pratiquement triplé au cours des trois premiers mois de l’année 2012 comparé à la même période de l’année dernière.
La déforestation ne semble plus avoir de limite. Alors que les spécialistes ne cessent d’alarmer de la situation de la forêt amazonienne, les arbres continuent de tomber à un rythme qui s’accélère. Et bien au-delà de ce que nous vous avions dit dans plusieurs articles distincts, disponibles ici.
Selon des observations scientifiques de l’Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe) , la déforestation en Amazonie aurait presque triplé lors des trois premiers mois de 2012 en comparaison à la même période de 2011. Entre janvier et mars 2012, la forêt amazonienne aurait ainsi perdu 388 kilomètres carrés de végétation contre 135 kilomètres carrés au cours des trois premiers mois d’activité l’an dernier. L’Etat du Mato Grosso une terre d’élevage de bovins et de production de soja, est le plus touché par cette déforestation galopante. Pas moins de 285 kilomètres carrés étaient déboisés en février dernier.
« Nous n’avons pas de crise de déforestation » a ainsi constaté la ministre de l’Environnement Izabella Teixeira lors d’une conférence de presse rapportée par l’AFP. D’après elle, l’augmentation du déboisement s’explique par un temps clair observé au cours du premier trimestre, permettant au satellite de surveillance de mieux repérer les zones affectées. D’après tous les spécialistes, on appelle cela « se moquer ouvertement du monde », sauf que cela ne fait rire personne…
Lors du sommet sur le climat de l’ONU, en 2009 à Copenhague, le Brésil avait pris l’engagement de réduire la destruction de la forêt amazonienne de 80% d’ici à 2020. Un objectif qui parait bien difficile à atteindre au regard des derniers chiffres révélés. En 2011, la forêt amazonienne a perdu 26238 kilomètres carrés après un pic de 27.000 kilomètres carrés en 2004.
Il y a de quoi perdre confiance encore un peu plus sur la nature humaine…et se radicaliser.
A l’heure où l’on annonce un recul historique de la déforestation en Amérique Latine, et en particulier au Brésil, l’évaporation de l’Amazonie par le Sud pourrait bien, en réalité, s’emballer dans les prochaines années. La semaine dernière, le gouvernement brésilien a décidé de remettre à mars 2012 le vote sur le projet de réforme du Code forestier – un projet de loi émanant directement des « ruralistas », la faction politique représentant les intérêts de l’agroalimentaire et des grandes propriétés rurales. Si ce délai supplémentaire laisse plus de temps pour se mobiliser contre cette réforme rétrograde, il laisse également plus de possibilités aux porteurs du projet de loi pour accentuer son potentiel destructif…
Si le texte était accepté en l’état, il porterait gravement atteinte aux dispositifs existants de limitation du défrichement dans les propriétés rurales, qui représente le premier facteur de déforestation dans le sud de l’Amazonie. Ainsi, le défrichement dans la « Réserve légale » (pourcentage de la surface des propriétés rurales devant être maintenu en couvert forestier) pourra être excusé sur simple déclaration qu’il a eu lieu à une époque où la loi ne l’interdisait pas. Ceci, bien sûr, sans vérification ! Quant aux « Zones de protection permanente » (maintien des forêts en bordure de cours d’eau et en zone de forte pente), elles seraient considérablement restreintes par le mode de calcul proposé.
Et ce, malgré l’opposition farouche de la société civile, qui rejette en majorité la réforme qui met en péril une surface de forêt amazonienne aussi grande que l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche réunies. Selon le WWF, cela se traduira par une perte forestière de 75 millions d’hectares.
Avec tout ce que cela implique au niveau perte de biodiversité inestimable, aggravation du changement climatique (faut-il le rappeler, la déforestation compte pour environ 20% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, contre 13% pour le secteur des transports), problèmes accrus pour les peuples indigènes qui vivent dans ces forêts, etc.
De manière plus générale, ce sont de nombreux concepts utiles à la limitation de la déforestation qui sont mis en danger par cette réforme du Code forestier. Outre l’objectif affiché d’amnistie de défrichements illégaux déjà réalisés, les nombreuses ambiguïtés et failles juridiques béantes ouvrent grand la porte à une accélération du grignotement de l’Amazonie par le Sud, en toute légalité.
L’actualité du Code forestier et des mobilisations est à suivre ici mais en anglais.
Seulement 20% de la surface non gelée de la terre subsiste encore à l’état naturel, et cette proportion comprend les déserts et les steppes… Le reste est utilisé soit comme zone d’habitation, soit pour des cultures, des pâturages ou encore des forêts exploitées.
Près de 80% des terres émergées auraient été transformées par l’homme. D’après la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’agriculture et l’élevage utilisent près de 40% de la surface émergée de la planète. Les villes et les routes s’étalent sur 2% de la surface de la planète. Quant aux 58% restants, principalement des forêts, rares sont les zones n’ayant jamais eu à subir l’influence de l’homme. Même le cœur de la forêt amazonienne garde encore des traces de l’activité d’agriculteurs qui remontent à plus de 2500 ans.
Par ailleurs, au-delà d’une action directe sur les paysages, l’homme influence l’ensemble de la nature via la pollution de l’eau, des sols et de l’air ainsi qu’à travers les pluies chargées en azote (issu des activités agricoles ou d’élevage) ou le réchauffement climatique. La preuve : situé à plusieurs milliers de kilomètres des activités humaines, l’Arctique est contaminé, via les courants atmosphériques et marins, par des polluants organiques d’origine industrielle, agricole ou domestique (les POPs, ou polluants organiques persistants).
Les océans ne sont pas épargnés. Traversés par des bateaux, qui participent à l’introduction d’espèces envahissantes, ils s’acidifient à cause des émissions de dioxyde de carbone et la surpêche bouleverse leur écosystème. Autant dire que la nature réellement sauvage n’existe presque plus et qu’il est vitale de prendre très grand soin des espaces encore non touchés directement par l’urbanisation…
En très grand danger car victimes pèle-mêle des OGM, du réchauffement climatique, du parasite Varroa, du frelon asiatique, des pesticides et selon toute vraisemblance des ondes des téléphones portables, les abeilles sont – on ne le répètera jamais assez – un maillon essentiel de la chaîne alimentaire.
Certains gouvernements européens et la Commission ont pris des mesures pour tenter d’enrayer leur déclin, qu’il y a tout lieu de croire inexorable tant les menaces auxquelles elles font face sont nombreuses.
Il convient toutefois de tout mettre en oeuvre pour assurer leur survie, d’abord parce qu’un épilogue dramatique signifierait que plus des quatre cinquièmes des arbres et des fleurs ne serait plus pollinisés, ensuite parce que certains miels sont dotés de vertus antiseptiques éprouvées. Parmi eux, celui de Manuka, qui tient une place de choix dans la médecine traditionnelle néo-zélandaise, permet notamment d’éviter l’infection de certaines blessures et, une fois filtré, serait de surcroît capable d’empêcher des streptocoques et des pseudomonades de s’accrocher à des tissus humains. Tout aussi remarquable, il serait selon un chercheur gallois à même de « bloquer la formation de biofilms qui peuvent protéger les bactéries des produits antibiotiques ».
Des chercheurs de l’Université de Cardiff et du Jardin national botanique du Pays de Galles se sont quant à eux lancés dans une entreprise aussi utile qu’ambitieuse : établir un profil détaillé des miels selon les pays ! Un travail… de fourmi qui a pour finalités de mieux connaître les propriétés pharmaceutiques et thérapeutiques du précieux nectar et de déterminer les plantes à même d’aider à lutter contre les bactéries résistant aux antibiotiques.
Utilisé depuis plusieurs siècles dans certaines médecines traditionnelles, le miel a de toute évidence encore beaucoup de secrets à livrer. Une autre bonne raison d’intensifier les recherches. Et bien sûr de s’employer à sauver toutes les abeilles qui peuvent encore l’être.
Le rythme de destruction de la savane brésilienne, l’un des écosystèmes les plus étendus et menacés du Brésil, a reculé de 16% de 2009 à 2010 par rapport à 2008/2009, a indiqué hier le ministère de l’Environnement brésilien.
De juin 2009 à juillet 2010, 6.200 km2 de savane ont été dévastés contre 7.400 km2 entre 2008 et 2009, selon des données satellitaires.
Le Cerrado (savane brésilienne) recouvre près de 2 millions de km2 -soit près de quatre fois la surface de la France- sur neuf des 27 Etats du pays.
Cet écosystème, le plus étendu après la forêt amazonienne, a déjà perdu 47% de sa couverture végétale et pour les seules années 2002-2008, la savane a perdu 85.075 km2, équivalant à deux fois la superficie des Pays-Bas.
A cette époque de l’année, les incendies sont fréquents en raison de la sécheresse et de la faible humidité de l’air. Au cours des derniers jours, un incendie a détruit 25% de la Forêt nationale de Brasilia, une importante zone du Cerrado autour de la capitale du pays.
Le Brésil, qui s’est engagé en 2009 à réduire de 80% la déforestation en Amazonie, a lancé il y a un an un plan de préservation et de contrôle de la destruction et des incendies dans le Cerrado, écosystème qui renferme 5% de la biodiversité de la planète.
En revanche, les déboisements en Amazonie ont augmenté de 15% au cours des douze derniers mois, même s’ils ont chuté de moitié en juillet par rapport à juillet 2010, avait indiqué à la mi-août l’Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe)