Des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM du géant américain Monsanto : une étude-choc de chercheurs français relance le débat sur les organismes génétiquement modifiés, au moment où la France se bat contre leur culture en Europe.
« Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement et plus complètement que par les gouvernements et les industriels. Or les résultats sont alarmants », résume Gilles-Éric Séralini, professeur à l’université de Caen, pilote de l’étude.
Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs mails, se sont interdit toute conversation téléphonique et ont même camouflé leur étude par une autre tant ils craignaient que les multinationales de la semence s’en mêlent.
Le récit de l’opération démontre également la difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total. Les universitaires de Caen ont suivi pendant deux ans un groupe de rats témoins, ainsi que deux cents rats qu’ils ont répartis en trois grands groupes : le premier a été nourri avec un maïs OGM NK603 seul, le second avec ce maïs OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde, et le troisième avec du maïs non OGM traité avec cet herbicide.
Le maïs était introduit au sein d’un régime équilibré dans des proportions représentatives du régime alimentaire américain. « Le premier rat mâle nourri aux OGM meurt un an avant le premier témoin. Le première femelle huit mois avant. Au 17e mois, on observe cinq fois plus de mâles nourris avec 11 % de maïs (OGM) morts », détaille le professeur, qui a déjà signé plusieurs études sur le sujet, mais sur la base de données sur 90 jours fournies par les industriels.
Si les chercheurs ont travaillé en même temps sur le maïs OGM NK603 et sur le Roundup, deux produits commercialisés par Monsanto, c’est que les OGM agricoles sont modifiés pour tolérer ou produire des pesticides : 100 % des OGM cultivés à grande échelle en 2011 sont des plantes à pesticides, dit Gilles-Éric Séralini.
« Les résultats révèlent des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits », ajoute le chercheur, qui fait ou a fait partie de commissions officielles sur les OGM dans 30 pays. Les universitaires ont observé par exemple une mortalité deux à trois fois plus élevée chez les femelles traitées et deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes. « À la dose la plus faible de Roundup (…), on observe 2,5 fois plus de tumeurs mammaires », souligne le professeur.
« Le crime, c’est que ça n’ait pas été testé avant, que les autorités sanitaires n’aient pas exigé des tests plus longs alors qu’on est à 15 ans de commercialisation des OGM dans le monde », a commenté Gilles-Éric Séralini. Selon lui, le NK603 n’avait jusqu’alors été testé que sur une période de trois mois, et c’est la première fois que le Roundup est testé sur le long terme avec ses adjuvants.
Le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a plaidé pour des procédures d’homologation des OGM au sein de l’UE « beaucoup plus strictes ». Figure emblématique de la lutte contre les OGM en France, l’eurodéputé vert José Bové a demandé à Bruxelles de « suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture » accordées à deux OGM en Europe.
L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) a affirmé en revanche que les « nombreuses études qui ont évalué les effets à long terme des OGM (…) n’ont jamais révélé d’effets toxiques ». Son président, Marc Fellous, avait été condamné en 2011 à Paris pour avoir diffamé Gilles-Éric Séralini, qui a depuis porté plainte pour faux et usage de faux contre lui.
L’étude a coûté plus de 3 millions d’euros, financés notamment par deux fondation : la Fondation Ceres et la Fondation suisse Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme. Selon le Nouvel Observateur, les groupes Auchan et Carrefour se sont également réunis pour l’occasion en association. Depuis l’affaire de la vache folle, la grande distribution serait frileuse d’un nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.
Les fonds ont été gérés par le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), « indépendant des compagnies de biotechnologies » et dont Gilles-Éric Séralini préside le conseil scientifique.
En France, les OGM sont relativement peu présents dans les champs, mais omniprésents dans nos assiettes. On peut les retrouver directement dans certains produits, mais aussi indirectement dans de nombreux produits issus de l’élevage des animaux. Dans nos aliments quotidiens, les OGM se retrouvent sous la forme d’ingrédients et/ou d’additifs issus de plantes transgéniques, principalement soja, maïs ou colza. La réglementation impose que l’étiquetage signale ces produits lorsqu’il contiennent plus de 0,9% d’OGM.
La fondation Greenpeace a dressé une liste complète des aliments et des distributeurs chez qui l’on trouve le plus d’OGM.
Sans surprise, les produits biologiques sont garantis sans OGM, tandis que les produits premier prix à l’instar de « Marque Repère » et « Eco + » (E. Leclerc), « Bien Vu » (Système U), « Pouce » (Auchan) ou encore « Winny » (Cora), en sont les plus chargés.
Au niveau des aliments, tous les types sont touchés. On retrouve énormément d’OGM dans les produits laitiers comme dans le beurre, les fromages industriels, les yahourts/crèmes dessert et les glaces, où seules les biologiques en sont exemptes. Ils sont aussi très concentrés dans la viande et la charcuterie. Nettement moins dans le poisson. Les produits à base de céréales comme le pain, les céréales pour le petit déjeuner, ou les biscuits sont également concernés. Les aliments pour animaux de compagnie ne sont pas non plus épargnés.
Je crois vous l’avoir déjà dit… tel un bourdon qui butine de fleurs en fleurs, je visite bien des endroits en profitant de mon métier de pilote de ligne. J’observe, je compare, j’écoute, je prends des idées, bref… je picore ça et là au gré de mes rencontres et de mes expériences.
Samedi midi, de retour de mon rendez-vous au jardin botanique de New-York (si vous passez par New-York, je vous conseille vivement la visite de ce bel endroit), je fais un stop par le magasin Home Depot qui se trouve à proximité de mon hôtel. « Home Depot » c’est un peu notre Leroy Merlin en version XXL et justement en pénétrant dans le magasin, je me rends compte que l’allée centrale est encadrée à perte de vue de produits « Roundup ».
Et lorsque je dis « à perte de vue », je n’exagère nullement. Je décide de m’avancer et je dois vous avouer que j’ai frémi en constatant en combien de produits et contenants différents était décliné le Roundup. J’ai pu constaté une fois de plus combien le poison « Roundup » faisait partie du quotidien des Américains.
Aux Etats-Unis, lorsqu’un américain a soif, il pense « Coca », s’il a faim il pense « hamburger » et s’il veut désherber son jardin (si petit soit-il) il pense à… Roundup !
Roundup est une marque d’herbicides produits par la compagnie américaine tristement célèbre Monsanto. La molécule active mentionnée sur le produit est le glyphosate que l’on retrouve dans les nappes phréatiques à proximité de là où il est utilisé, comme dans les eaux de certaines régions françaises : 55 % des nappes superficielles et 2,7 % des nappes souterraines (voir les rapports d’analyse des DDASS ou des SAGE) !
De nombreuses études ont démontré la toxicité du Roundup pour l’environnement : une étude réalisée par deux chercheurs français, Gilles-Eric Séralini et Nora Benachour de l’Université de Caen, ont fait des essais avec des cellules de nouveau-nés issues de cordons ombilicaux. Ils ont utilisé des doses de produits 100 000 fois inférieures à celles avec lesquelles le jardinier du dimanche est en contact.
Les résultats on été très explicites : le glyphosate et les adjuvants présents dans le Roundup programment « la mort des cellules en quelques heures avec extension aux tissus et aux ADN, pouvant provoquer des maladies chroniques« . Et les chercheurs de rajouter : »Les risques sont avant tout pour les femmes enceintes mais pas seulement », soulignant également des risques probables d’allergie et de cancer.
L’Académie américaine des sciences organisait le 10 mai un sommet sur les plantes génétiquement modifiées résistantes aux herbicides. Une réunion de crise pour être plus précis ! L’objet de la crise ? Très simple : Monsanto a déclaré aux agriculteurs américains pendant des années qu’avec les OGM résistants aux herbicides ils n’auraient plus jamais de problèmes avec les mauvaises herbes. Il leur suffisait de pulvériser du Roundup pour être tranquilles. Un seul passage était nécessaire pour tout détruire sauf les cultures dotées d’un gène de résistance. Les agriculteurs ont bénéficié de ce système au début : les rendements étaient meilleurs, le temps de travail et les coûts réduits. Aujourd’hui, ils déchantent, pire ils se rendent compte d’une situation qui risque d’être catastrophique.
Les mauvaises herbes deviennent résistantes elles aussi au Roundup, elles se multiplient très vite et envahissent les champs de soja, de maïs, de coton et de colza. Près de 8 millions d’hectares sont d’ores et déjà infestés. Et de se rendre compte qu’avec les herbicides, il se passe la même chose qu’avec les antibiotiques. À les utiliser trop souvent et systématiquement, ils perdent leur efficacité car les plantes développent des résistances ! Les OGM ont fait exploser la consommation de glyphosate : elle est passée dans les champs de maïs de 1,8 million de tonnes en 2000 à 30 millions de tonnes l’an dernier.
Chaque année, de nouvelles plantes sauvages développent des résistances. Leurs mécanismes de défense sont efficaces et, une fois sélectionnés, ils sont transmis à leur nombreuse descendance. On a déjà recensé près de 400 espèces sauvages résistantes !
En Alabama, l‘amarante de Palmer, une grande plante buissonnante qui pousse très vite et produit des millions de graines minuscules, infeste 80 % des champs de coton OGM et 61 % des champs de soja OGM. Le préjudice pour les agriculteurs est estimé à des dizaines de millions de dollars.
Pour faire face à la situation, Monsanto projette d’associer d’autres herbicides, ce qui accroîtra la pollution, et ajoutera très logiquement un nouveau gène de résistance dans les plantes cultivées. La sensibilité des plantes aux herbicides est un bien commun et l’agriculture industrielle est en train de le détruire. Pour faire plus court, on va dans le mur !
Des alternatives aux OGM sont d’ores et déjà recherchées. Des moissonneuses-batteuses capables de trier à part les graines des mauvaises herbes et de les broyer sont testées en Australie. La maîtrise des mauvaises herbes demandera sûrement plus de travail, mais c’est le prix d’une agriculture raisonnée avant qu’il ne soit définitivement trop tard…
Comme vous pouvez l’imaginer, l’emploi des herbicides est absolument prohibé au Relais du Vert Bois !
Un petit passage par le parc zoologique de St Louis (USA) et une surprise de taille…en me rendant compte du nom sulfureux associé à celui de l’insectarium.
Au départ, j’ai cru à un gag ou à une homonymie fâcheuse, mais non, il s’agit bien du fameux et tristement célèbre géant industriel Monsanto que nous connaissons, l’un des principaux producteurs d’OGM, celui qui commercialise l’herbicide total Roundup, et dont le nom est associé au PCB et à l’Agent Orange.
Monsanto est sans aucun doute le plus grand pollueur de tous les temps, un poids lourd dans le désastre écologique qui ronge petit à petit notre planète. Associé son nom à un parc zoologique et plus spécifiquement à un insectarium c’est comme si un fabricant de cigarettes ouvrait un institut contre le cancer !
Poursuivant ma recherche sur l’insectarium, j’ai découvert qu’il existait également une fondation Monsanto dont le site vaut son pesant de cacahuètes (non transgéniques) pour la mauvaise foi et le cynisme affiché.
Une vingtaine de personnes atteintes de maladies dues selon elles aux pesticides ont manifesté au Salon de l’Agriculture pour demander le classement de ces affections en maladies professionnelles et le retrait des produits dangereux.
« L’objectif est de montrer qu’il y a plus de victimes que ce que l’on pense », a expliqué Paul François, président de l’association Phyto-Victimes, et protagoniste d’une première judiciaire en France face au leader mondial de l’agrochimie Monsanto.
Relisez nos articles du 23 septembre 2011, du 02 janvier 2012, du 12 janvier 2012, ainsi que du 25 janvier 2012.
On trouve de tout dans les rivières de France, même des molécules issues de produits agricoles interdits à la vente depuis plusieurs années, comme la simazine, l’atrazine ou encore la terbuthylazine. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’agence de l’eau du bassin Rhône-Méditerranée et Corse.
91% des cours d’eau français et 70% des nappes souterraines sont pollués par les pesticides. Réalisée à partir de 3 millions d’analyses accomplies en un an, cette étude a été publiée au début du mois de décembre. Elle s’alarme de la présence de six pesticides interdits d’usage depuis huit ans. Il semblerait donc que certains agriculteurs finissent d’écouler les stocks de produits achetés avant leur interdiction. D’autres en feraient carrément venir clandestinement de l’étranger.
Les régions les plus contaminées sont les zones de grandes cultures et les secteurs viticoles, tant dans le bassin parisien que dans le Sud-Ouest et la Vallée du Rhône.
Notons aussi, dans les conclusions du rapport, la présence massive dans les eaux souterraines du glyphosate, substance active du Roundup. Commercialisé par Monsanto, cet herbicide est utilisé en zones agricoles sur toutes les cultures mais aussi par les collectivités et les particuliers. Plusieurs scientifiques ont démontré les effets cancérigènes de ce produit. « Les micropolluants sont présents sur la totalité des sites de surveillance, dit l’agence. Pour les plus contaminés d’entre eux, plus de 100 substances différentes ont été mises en évidence. On peut s’interroger sur les effets que peuvent avoir de tels cocktails sur la faune et la flore aquatique. » Mais aussi sur les humains…
Les traitements conventionnels de l’eau qui circule dans le réseau public ne permettent pas d’éliminer la totalité des polluants chimiques. C’est donc une source probable de contamination. Qui pourrait, entre autres, expliquer le niveau très important de pesticides dans le sang des Français. Des mesures réalisées en 2006 par l’Institut national de veille sanitaire (INVS) avaient mis en évidence des concentrations trois fois plus élevées que chez les Américains ou les Allemands. Les molécules retrouvées étant largement utilisées en agriculture, en horticulture et pour les usages domestiques (insecticides intérieurs, antipuces, antipoux, désodorisants, etc.).
Le Commissariat Général au Développement Durable a aussi calculé le coût de ces pollutions agricoles : 1000 à 1500 millions d’euros répercutés sur les particuliers via les factures d’eau, soit un surcoût moyen de 494 € par ménage dans les localités les plus polluées.
La Commission Européenne vient d’adresser un nouveau rappel à l’ordre à la France, pour qu’elle renforce ses mesures de lutte contre la pollution de l’eau par les nitrates alors que la France a publié en silence le 11 octobre dernier un décret assouplissant encore un peu plus les règles d’épandage. Criminel !