DROITE – GAUCHE, MÊME HÉRÉSIE !

Dans le cadre de la nouvelle réglementation promise par Monsieur Borloo aux chasseurs et piégeurs, et malheureusement  maintenue  par le gouvernement récemment en place, un nouveau projet d’arrêté fixant les conditions de destruction de certaines espèces considérées comme « nuisibles » va paraître.

Et sans grande surprise, le silence des amis écologistes du nouveau gouvernement est… assourdissant ! C’est vraiment dommage, tant l’écologie de proximité est prépondérante partout et pour tous, comme véritable marche-pied au bon sens commun. Il est important de rappeler qu’au delà de l’acception politique du mot, l’écologie est avant tout une science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants. Cette écologie est vitale non seulement pour la protection de la Nature mais aussi pour le développement de l’Homme au sein de celle-ci.

Concernant le fameux arrêté « Borloo », celui-ci est soumis à l’avis des citoyens jusqu’au 24 juillet 2012 avant sa publication officielle sur : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/nuisibles-g2

Cet arrêté permet une destruction injustifiée de nombreuses espèces autochtones : renard, fouine, martregeai des chênes, pie bavarde, étourneau sansonnet, corneille noire et corbeau freux. Si les dégâts causés aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, il faut savoir que ce sont bien les chasseurs qui sont à l’origine de ce classement dans la plupart des départements.Cette consultation publique est une nouvelle occasion d’affirmer notre position sur les destructions massives d’animaux qui découlent de cette législation.

Nous vous invitons expressément à vous mobiliser en écrivant au Député et au Sénateur de votre département en recopiant la Lettre-type -disponible ici en pièce jointe. ou en vous inspirant des arguments figurant ci-dessous. Voici les liens qui vous aideront à trouver les adresses de ces derniers:

- L’adresse du Député de sa circonscription :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/qui/circonscriptions/index.asp#026

- L’adresse du Sénateur de son département :
http://www.senat.fr/senateurs/sencir.html

- Au regard de la faune et de la flore, d’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels dans leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre du milieu. Ces espèces participent également à la dissémination de la flore par propagation des graines dans leurs excréments ou par la façon de se nourrir.

- En termes de santé publique, les prédateurs naturels jouent un rôle de police sanitaire indiscutable en éliminant des animaux morts ou vecteurs de maladies pour l’Homme.

- S’agissant des activités agricoles, les prédateurs constituent une méthode de lutte alternative naturelle et gratuite contre les dégâts causés par les micromammifères. Cet avantage financier devrait être pris en compte.

- Le renard dans la totalité des départements : cette espèce autochtone « bénéficie » injustement du même traitement que les espèces dites envahissantes.

- Le renard peut être détruit par déterrage et enfumage, pratiques archaïques et barbares, cruelles et dérangeantes pour les espèces, parfois protégées, qui peuvent occuper le même terrier. Souffrances aussi inutiles qu’inacceptables, au nom d’une prétendue nécessaire régulation.

- Si les installations (ruchers ou poulaillers) sont correctement entretenues et convenablement protégées, les attaques subies restent marginales et représentent des dégâts faibles et économiquement acceptables.

- Ces prédateurs sont classés « nuisibles » pour favoriser le développement des populations d’espèces proies. Pourtant, les études menées dans ce domaine montrent que la limitation des prédateurs n’a aucun impact sur l’état des populations de leurs proies à long terme.

- Concernant la destruction des oiseaux, de la martre et du putois, ce nouveau texte impose la recherche de solutions alternatives seulement à la destruction par tir. Or, dans les directives Oiseaux et Habitats, la recherche dans un premier temps d’autres solutions s’applique à tous les modes de destruction, et notamment au piégeage. Avec ce nouveau texte, les efforts pour résoudre les problèmes autrement que par la destruction sont considérablement réduits.

- L’état réel des populations de martres est aujourd’hui inconnu. Fragilisée par des campagnes de piégeage permanentes, cette espèce devrait faire l’objet d’études sur l’état de ses populations avant son classement dans la catégorie « nuisibles ».

- Martre et Fouine sont classées dans un rayon de « 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel » : la nature de l’élevage et des bâtiments n’est pas précisée, et la superficie de piégeage reste très importante (plus de 19 hectares autour dechaque bâtiment !). Elle devrait être réduite pour prévenir plus efficacement les dommages et faciliter le contrôle de la légalité du piégeage.

- Toujours s’agissant de la martre, cette dernière est surtout classée dans les zones à tétras. Or, l’impact négatif de cette prédation sur l’état des populations de Tétras-lyre et Grand tétras n’est pas établi. De plus, ces espèces restent parallèlement et paradoxalement chassées, comme le dénoncent les associations de protection de la nature depuis de nombreuses années. La gestion de ces tétraonidés en mauvais état de conservation apparaît de plus en plus partiale et incohérente.

- Les martres, fouines et pies bavardes pourront être détruites sur les territoires où des actions de restauration de populations d’espèces sauvages sont prévues par le schéma départemental de gestion cynégétique. Or ces schémas, rédigés par les chasseurs pour les chasseurs, visent les seules espèces qui présentent un intérêt à leurs yeux. Cela revient donc à privilégier des espèces gibier issues d’élevage, inadaptées à la vie sauvage (et parfois exogènes), aux espèces prédatrices autochtones. La chasse est un loisir et ne devrait pas primer sur l’intérêt général.

- Concernant les espèces ayant un comportement territorial, comme le renard et les corvidés, leur destruction est inutile et contre-productive : les territoires laissés libres par un individu tué sont rapidement recolonisés par un nouvel individu et de nombreux individus éliminés entraînent une augmentation du taux de reproduction.

- Cet arrêté est adopté pour 3 ans, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas être contesté durant toute cette période et que le classement de ces espèces ne sera pas réétudié avant 2015. Pourtant, de nombreuses décisions de justice ont déjà permis desouligner l’illégalité de ce classement. Parallèlement, le classement des espèces exogènes et des espèces causant le plus de dégâts (notamment le sanglier) est revu tous les ans, ce qui démontre toute l’incohérence de cette réforme.

N’hésitez pas à regarder l’annexe de l’arrêté et les espèces que le ministère prévoit de classer dans votre département. Merci par avance de considérer le 24 juillet comme une date limite pour faire valoir vos idées : c’est le but de toute démocratie !

 

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