La ville suédoise de Vaexjoe (ou Växjö) s’affiche comme étant la « ville la plus verte d’Europe » ou presque.
Située en bordure des forêts du sud du pays, elle se chauffe grâce à la mousse et aux pommes de pin et les transports en commun utilisent les déchets alimentaires comme carburant. Située dans le sud de la Suède, la ville de Växjö et ses 60.000 habitants sortent aujourd’hui de l’anonymat en s’affichant clairement comme faisant partie des villes les plus écologiques du continent. Un titre qui n’est pas rien dans un pays où le chauffage est nécessaire pendant de longs mois…
Tout d’abord, la commune a e,entrepris le nettoyage des lacs qui l’entourent. Les élus ont réalisé dans les années 60 que si la ville devait connaître un essor, il fallait nettoyer les lacs. Ils avaient été pollués par l’industrie drapière au XVIIIe siècle, puis par l’expansion de la ville. Ainsi, même le lac Trummen, connu pour l’odeur pestilentielle qui s’en dégageait, est aujourd’hui réhabilité de sorte qu’il est possible de s’y baigner.
Dans les années 90, le conseil municipal de Vaexjoe s’est ensuite attaqué au carburant et au chauffage (très énergivore dans les pays scandinaves) en projetant d’abandonner les hydrocarbures avant 2030.
A l’époque, il prévoit également de diminuer de moitié les émissions de dioxyde de carbone d’ici aux années 2010. Un secret : les forêts de pins Pari tenu ! Vingt ans plus tard, le CO2 émis par la ville est quasiment le taux le plus faible d’Europe avec 2,7 tonnes par habitant et par an et il est de 50% de moins que la moyenne suédoise, pourtant déjà basse.
Pour arriver à ce tour de force, Vaexjoe exploite intelligemment son environnement naturel : ses forêts de pins. Ainsi, la ville se chauffe à la biomasse en utilisant les déchets produit par l’industrie forestière locale. Toute la ville est donc alimentée par un réseau urbain via une chaudière centrale qui chauffe 90% des habitations, fournit 40% de l’électricité et délivre de l’eau chaude à l’ensemble des maisons. Il s’agit d’une énergie totalement renouvelable. Les forêts suédoises en produisent plus qu’ils n’en prennent et ils renvoient la cendre pour fertiliser la forêt ! Les filtres qui équipent la centrale permettent de limiter les émissions de CO2 à 20 fois en dessous des limites autorisées.
Par ailleurs, côté transports en commun, les bus roulent au biogaz d’origine locale, produit en recyclant les déchets alimentaires et ceux des égouts. La collecte des déchets organiques organisée par la mairie a remporté l’adhésion de 60% des foyers, le tout en échange d’une diminution de la taxe d’ordures ménagères.
Mais Vaexjoe ne se repose pas sur ses lauriers et continue à œuvrer en ce sens. En effet, la municipalité encourage actuellement la conversion de terres agricoles en culture biologique et la réduction de la consommation de papier. Privilégier les vélos et le bus, mais la voiture reste incontournable pour des raisons facilement compréhensibles…
Qui, de l’œuf ou de la poule, était là le premier ? Si on vous répond « C’est l’œuf « , vous demandez « Mais qui a pondu cet œuf ? ».
Si on vous répond « C’est la poule », vous demandez « Mais cette poule sort bien d’un œuf, non ? ». Ce paradoxe est bien connu, et pourtant, bien malin sera celui capable d’y apporter une véritable réponse. C’est pourtant ce qu’a essayé de faire l’équipe d’ASAP Science, qui publie régulièrement des vidéos de vulgarisation scientifique, permettant de comprendre en quelques minutes le principe d’un fait scientifique. Cette fois, ils s’attaquent donc au mythe de l’œuf et de la poule, et tentent de répondre à cette célèbre question.
La vidéo est en anglais, ce qui ne devrait pas poser de problème pour ceux qui sont à l’aise dans la langue de Shakespeare. Pour les autres, il conviendra d’activer les sous-titres (en cliquant sur le bouton « CC » accessible sous la vidéo), et à choisir la traduction en français.
Et pour ceux qui veulent avoir la réponse tout de suite : c’est l’œuf qui est arrivé en premier. L’explication donnée par la vidéo s’appuie sur la théorie de l’évolution, en expliquant que toute poule est forcément née d’un œuf, mais que tout oeuf de poule n’a pas forcément été pondu par une poule. Considérant que les reptiles pondaient des oeufs plusieurs millions d’années avant l’apparition de la poule, il est alors acceptable qu’un animal, différent de la poule, ait pondu un oeuf ayant donné naissance à cette espèce. CQFD !
Voici un petit petit livre bien sympathique que nous vous conseillons à l’approche de l’automne…
On y fait un point complet sur la prise de conscience récente de la raréfaction inquiétante de nombreuses espèces autrefois banales, et de la nécessité de protéger aussi bien la biodiversité remarquable que les espèces encore communes.
Les auteurs commencent par présenter les sites naturels de nidification et de refuge des insectes dans les jardins, pour permettre à chacun de juger de la capacité d’accueil de son jardin et la renforcer éventuellement par quelques aménagements.
L’histoire originale des nichoirs et abris à insectes les plus populaires est ensuite expliquée, précisant pourquoi et comment ils ont été conçus, et donnant quelques clés pour réaliser soi-même des modèles répondant à des besoins spécifiques. L’ouvrage se termine par des conseils et des recommandations pour améliorer l’attractivité du jardin pour les insectes, notamment en leur fournissant la nourriture et la tranquillité, afin de renforcer les chances d’occupation des nichoirs et abris.
Chaque année, le couperet tombe un peu plus tôt : la totalité des ressources que la planète est en mesure de renouveler en un an a désormais été consommée. A compter de jeudi et jusqu’au 31 décembre, l’humanité est donc en situation de dette écologique.
Il faudrait 1,6 planète pour subvenir à nos besoins.Ce « jour du dépassement » ou « overshoot day » en anglais, qui tombe donc cette année le 13 août, était intervenu l’année dernière le 17 août, selon l’ONG Global Footprint Network, qui dresse ce bilan chaque année, en prenant en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction ainsi que l’eau. Pour subvenir aux besoins actuels de l’humanité, il faudrait 1,6 planète.
Un retour en arrière permet de se rendre compte du décalage croissant entre notre consommation et les ressources disponibles sur la planète : en 1970, le « jour du dépassement » n’était survenu que le 23 décembre. Sa date n’a cessé de régresser : 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010. Pour 2015, huit mois auront suffit à l’humanité « pour consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an », une indication claire que le processus d’épuisement des ressources naturelles s’accélère… Selon Global Footprint Network, il faudrait 1,6 planète pour subvenir aux besoins actuels de l’humanité.
Pour Pierre Cannet, responsable énergie et climat au WWF France, et cela illustre le rythme incroyable et non durable du développement mondial.
« Nous sommes sur une mauvaise pente. D’ici à 2030, on risque d’arriver à une surconsommation en juin », estime-t-il, exprimant cependant l’espoir que des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 permettront de repousser la date du fameux overshoot day…
Les sénateurs français de la commission développement durable ont retiré l’interdiction de la chasse à la glu du projet de loi pour la biodiversité tel qu’il était sorti de l’Assemblée nationale en première lecture.
Pour rappel, ce type de chasse consiste à enduire des tiges de bois (arbres, arbustes ou buissons) d’une substance collante, sur laquelle des oiseaux, attirés par le chant des appelants (des oiseaux en cages), viennent s’engluer et sont retenus prisonniers.
Les adeptes de cette chasse traditionnelle pratiquée dans cinq départements du Sud-Est prétendent capturer des grives, mais tuent en réalité dans des conditions particulièrement cruelles, des dizaines de milliers de petits oiseaux appartenant à des espèces protégées, tels que mésanges, rouges-gorges, accenteurs, qui se collent eux-aussi à ces pièges visqueux (gluaux) bien qu’ils ne leur soient pas destinés.
L’impossibilité de prévenir la capture d’espèces autres que les grives donne aux gluaux un caractère non sélectif et en fait un mode de chasse prohibé par l’article 8 de la directive « dite Oiseaux » sur la conservation des oiseaux sauvages.
L’Espagne a d’ailleurs été condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour l’emploi des gluaux et la France fait l’objet d’un recours déposé par l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) auprès de la Commission Européenne.
Toutefois, il y a fort à faire dans ce domaine et la chasse à la glu est loin d’être la seule pratique non sélective et barbare ayant cours sur notre territoire…
Tous les arguments sont bons pour les lobbyistes de ces pratiques cruelles, y compris celle du Sénateur Jean-Yves Roux qui prétend par exemple que la chasse à la glu permet d’entretenir les forêts méditerranéennes ! Le lobby de la chasse fait une fois de plus la démonstration de sa capacité à agir au détriment de la biodiversité terrestre.
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) va agir dans les prochains mois pour faire réintroduire cette interdiction dans le texte à l’occasion de son examen en deuxième lecture au début de l’année prochaine. Comme nous, n’hésitez pas à écrire à votre Député afin de lui dire que vous serez attentif à sa position.
Modèle de courrier
Madame, Monsieur le Député,
À l’issue de son examen en première lecture par l’Assemblée Nationale en mars dernier, le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, comportait deux dispositions de bon sens pour le respect élémentaire de la faune sauvage :
Le premier (article 68 quater), visait à mettre fin à la chasse des mammifères pendant la période de reproduction et de dépendance des jeunes.
Le deuxième (article 68 quinquies) visait à interdire la chasse à la glu ou la colle, pratique barbare, qui capture indifféremment tous les petits oiseaux qui subissent une véritable torture durant des heures.
Sous la pression de quelques lobbies non représentatifs de la société française du 21ème siècle, et sous prétexte de « tradition », les Sénateurs de la commission développement durable ont supprimé ces deux dispositions lors de l’examen du texte en juillet dernier.
Le projet de Loi va revenir devant l’Assemblée nationale en deuxième lecture, vraisemblablement en début d’année prochaine. Nous tenons à ce que vous sachiez que nous serons très attentifs à ce que vous réintroduisiez ces deux dispositions dans la loi. Nous suivrons votre propre vote et en tiendrons compte lors des prochaines échéances électorales, au-delà de toute appartenance politique.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur le Député, l’assurance de notre considération.
Le premier chant du coq ne serait pas une histoire de lève-tôt mais un privilège de leader. Des scientifiques ont mis en évidence que le chef du poulailler est toujours le premier à annoncer la rupture de l’aube, ses condisciples ne chantant qu’après et en respectant scrupuleusement l’ordre décroissant de leur rang social. Les coqs, comme les poules, vivent ensemble d’une manière très hiérarchisée, qui influe sur le vie quotidienne de ces gallinacées. C’est pourquoi le coq dominant mange en premier, choisit ses compagnes, le meilleur nid et a le privilège de réveiller tout le monde.
Les scientifiques ont également observé que les coqs de rang inférieur chantaient moins souvent que les autres. Ainsi, si le coq de haut rang est retiré de l’expérience, le coq de deuxième rang devient le premier à chanter. Les coqs sont donc très respectueux de la hiérarchie. Cette dernière se met en place de façon très simple : par la force, ce qui donne lieu aux fameux combats de coqs. »Quand des coqs qui ne se connaissent pas sont mis ensemble, ils commencent par se battre. Dès que les plus forts sont identifiés, les combats diminuent et seuls les plus ‘gradés’ continuent parfois de provoquer les autres par des coups de bec, jamais l’inverse« , précise un chercheur de de l’université de Nagoya (Japon). Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont mis ensemble quatre coqs et les ont laissé se battre et définir leur hiérarchie. Ensuite, ils les ont mis dans quatre cages différentes pour observer les changements de comportement.
Le chant du coq est par ailleurs inné, il n’est pas appris. Il ne varie pas selon la position hiérarchique du chanteur. « Nous n’avons pas observé de spécificités particulières au cocorico du dominant« , explique le scientifique dont l’objectif final est d’identifier le gène impliqué dans cette vocalisation innée. Et si « le chant du coq annonce la levée du jour depuis la civilisation de l’Indus (2600 à 1800 avant J.-C.), on se sait toujours pas pourquoi il le fait« …
Au Relais du Vert Bois, le coq de nos voisins n’a pas à disputer sa suprématie : il est le seul et heureux coq de la basse-cour !
La pipistrelle est une minuscule chauve-souris (la plus petite d’Europe et la plus commune en France) qui fréquente les jardins des villages et des villes.
Les chauves-souris ont souvent mauvaise réputation, mais les 31 espèces décrites en France ne mangent que… des insectes !
Longtemps considérées comme des oiseaux, les chauves-souris devront attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour être décrites en tant mammifère et plus précisément comme chiroptères : du grec cheiros « main » et ptera : « aile ». Les mains des chauves-souris correspondent en effet, chez l’homme, à la main dont on aurait allongé les phalanges. Entre celles-ci s’insère une membrane alaire, appelée le patagium.
Elle leur permet de planer et de réguler leur température : quand elle vole, la chauve-souris voit sa température monter. Elle peut l’abaisser en faisant circuler du sang dans ses ailes qui, au contact de l’air frais, se refroidit.
Un petit museau sombre, un pelage brun-roux sur le dos, brun-jaunâtre à gris-brun sur le ventre, de petites oreilles courtes, triangulaires, à l’extrémité arrondie, la pipistrelle n’est pas bien grosse : avec ses 36 à 51 mm de long pour le corps et 23 à 36 mm pour sa queue, la pipistrelle tient dans la main ! L’absence de queue en forme de gouvernail oblige la chauve-souris à battre des ailes en permanence. En contrepartie, un animal volant à 50km/h peut réaliser un demi-tour de manière instantanée pour éviter un obstacle.
Et où loge-t-elle ? Partout où elle peut ! La moindre cavité peut faire office de gîte : trous de pic, fentes, arbres creux, nichoirs, habitations… Etant essentiellement sédentaires, les pipistrelles choisissent des colonies de reproduction généralement séparées des quartiers d’hiver que de 10 à 20 km.
De mi-novembre à mars, la pipistrelle part dans le Sud pour hiberner, adoptant des périodes de léthargies de une à quatre semaines.
Le jour, elles restent au repos, et adoptent un comportement léthargique. Ceci leur permet d’économiser leur énergie.
A la nuit tombée, elle part chasser, en général par petits groupes.
Ses terrains de prédilection : la lisière de forêt et les points d’eau, du sol à la canopée. De son vol rapide et saccadé, elle traque les insectes dont elle se nourrit exclusivement et qui représentent pour beaucoup des ravageurs de cultures. En une nuit, la pipistrelle peut ingurgiter jusqu’à 600 moustiques et jusqu’à 3000 insectes différents ! Sans nul doute, la pipistrelle est une précieuse alliée de l’activité humaine.
Depuis six ans, le Relais du Vert Bois compte une dizaine de gîtes à chauve-souris répartis dans le parc dans des endroits stratégiques. De par l’absence de traitement phytosanitaire réalisé dans notre verger, nos petites pipestrelles contribuent au bons rendements qui caractérisent nos différentes récoltes de fruits !
Un petit détail qui a toute son importance : comment fait la pipistrelle pour se repérer dans le noir ? Elle « voit » avec ses oreilles en émettant des ultras sons grâce à son larynx et à son pharynx. Ceux-ci sont réfléchis par des obstacles et renvoyés, un peu déformés à l’expéditeur.
Notre pipistrelle analyse les déformations et dresse ainsi une sorte de carte aérienne de son territoire, repérant les insectes qui ont le malheur d’être sur le trajet des ultras sons…
Vous pourrez trouver des gîtes à chauve-souris prêts à poser chez Vivara & LPO
Le long d’une allée plongée dans la pénombre, c’est une succession de cages, sur plusieurs niveaux et à perte de vue. A l’intérieur des enclos grillagés, des poules, souvent déplumées, se bousculent dans des espaces exigus, qui surplombent de quelques centimètres seulement des amas de fientes. Mais le pire, ce sont peut-être ces cadavres en décomposition qui gisent au milieu des autres gallinacées. Dans une enquête vidéo diffusée par l’association des défense des animaux L214, on y révèle les conditions d’élevage « sordides et non conformes aux réglementations » qui règnent dans plusieurs exploitations de poules pondeuses fournissant la marque U.
Les images proviennent d’une enquête menée plusieurs mois dans trois élevages en batterie situés dans le Morbihan, en Bretagne. Dans chacun, deux hangars accueillent près de 100 000 poules, soit une taille d’exploitation moyenne en France. Les gallinacés y sont enfermés 68 semaines durant, depuis l’âge de 18 semaines jusqu’à leur réforme, sans jamais voir la lumière du jour ou sentir l’air extérieur. Seule activité : pondre des œufs (à raison de deux tous les trois jours), réceptionnés par un tapis mécanique.
« Les conditions d’élevage que nous avons observées contreviennent aux besoins élémentaires des animaux et enfreignent la réglementation européenne : la plupart des cages présentent des nids non conformes et ne sont pas dotées de grattoirs », dénonce Sébastien Arsac, chargé de campagne de L214.
La directive européenne relative à la protection des poules pondeuses, adoptée en 1999 mais seulement entrée en vigueur en 2012, prévoit des aménagements des élevages censés mieux répondre aux besoins comportementaux des gallinacés, dans une prise en compte accrue du bien-être animal : les poules doivent disposer d’un espace vital d’au moins 750 cm2 (soit à peine plus qu’une feuille A4) et se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus. Un nid doit y être aménagé, ainsi qu’un perchoir et une litière permettant le picotage et le grattage.
Pour tout nid, les cages des élevages bretons incriminés possèdent des lamelles en plastique orange pendant du haut de l’enclos, censées délimiter un espace séparé qui n’en est pas vraiment un. « Le sol de ces espaces est grillagé, comme dans le reste de la cage, alors que c’est interdit par la directive européenne », relève Sébastien Arsac. Si les perchoirs sont bel et bien présents – installés à 2 cm du sol –, manque la litière pour se faire les griffes. « Or, les poules ont un besoin essentiel de gratter, picorer, rechercher la nourriture », note le chargé de campagne.
Quant à la sensible question de la densité des cages, impossible de déterminer si la réglementation est respectée. « Aujourd’hui, les cages comptent entre 50 et 60 poules. On ne peut pas toutes les compter ni mesurer les enclos », assure Sébastien Arsac. Dans un rapport d’octobre 2013, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux du ministère de l’agriculture estime que les règles de densité ne sont pas respectées et recommande la mise en place de contrôles.
« Nous demandons aux magasins U, qui sont approvisionnés par ces trois fermes, d’abandonner les œufs d’élevages en batterie et de passer à ceux de plein air, appelle Sébastien Arsac. Il est important que les supermarchés prennent leurs responsabilités et envoient un message, à un moment de prise en compte du bien-être animal dans l’acte d’achat. » Les magasins U ne sont évidemment pas les seuls concernés. En avril 2013, Monoprix est devenue la première et unique enseigne française à cesser de vendre des œufs de batterie sous sa marque de distributeur.
Du côté des magasins U, la réponse est tranchée : « Nous ne pouvons pas arrêter les œufs en batterie car nous faisons du commerce de masse, rétorque le groupe. La production française d’œufs de plein air est insuffisante et nous n’allons pas demander à une filière avicole en difficulté de changer de mode de production. Enfin, du côté des consommateurs, le prix compte aussi. Nous n’avons pas à choisir pour nos clients. »
Les consommateurs, justement, penchent de plus en plus du côté des poules élevées en liberté. Dans un sondage OpinionWay publié mercredi, 84 % des Français se disent favorables à la suppression dans les supermarchés des œufs de poules élevées en cage. Ils sont également 90 % à se montrer favorables à l’interdiction des élevages en batterie.
Cette évolution des mentalités s’est déjà fait sentir : en France, premier producteur européen d’œufs (avec 12 milliards de coquilles !), 68 % des 47 millions de poules pondeuses sont aujourd’hui élevées en cage contre 80 % en 2012 – les autres étant élevées à 25 % en bâtiments avec accès au plein air et à 7 % au sol sans accès au plein air. Paris reste toutefois à la traîne de ses voisins européens, qui enregistrent une moyenne de 58 % d’élevages en batterie.
Des obstacles persistent encore à ces changements de pratique des consommateurs : le prix, bien évidemment – même si L214 a calculé un « surcoût de moins d’un euro par mois » par personne en cas de passage d’œufs de batterie à ceux de plein air. Ensuite, la méconnaissance du code situé sur la coquille de l’œuf qui indique son origine (s’il commence par 0, il s’agit d’élevage bio, par 1, de plein d’air, par 2, au sol, et par 3, en batterie). Enfin, les leurres du marketing qui indique « œufs frais » sur l’étiquette pour des œufs élevés en batterie.
Surtout, seulement un tiers de la production d’œufs est vendue en coquille aux consommateurs. Le deuxième tiers est écoulé en restauration hors domicile tandis que le troisième est destiné à l’agroalimentaire (pour être transformé en pâtes alimentaires ou en pâtisserie). A moins d’acheter du bio, qui bannit les élevages en batterie, il s’avère alors quasi-impossible de tracer l’origine de l’œuf… et de sa poule.
En cas de doute lors d’achat d’oeufs, relisez cette importante note d’information : http://www.l214.com/marquage-etiquetage-oeuf
Nyctalope. Les chats sont nyctalopes, c’est-à-dire qu’ils parviennent à voir la nuit. Ils possèdent au fond de leur œil un nombre plus élevés de bâtonnets, ces cellules réceptrices de lumière. Ainsi, même une faible lumière leur permet de voir distinctement la nuit.
Focus. Outre leur fameuse vision nocturne, les chats ont aussi un champ de vision plus large que le nôtre : 260° (200° plus 30° de vision périphérique très floue à chaque extrémité) contre 230° chez l’homme (180° plus deux fois 20°). En revanche, il ne voient nettement que les objets qui se trouvent à une dizaine de centimètres devant eux. Pour détecter un objet situé très près d’eux, ils utilisent leurs moustaches. C’est d’ailleurs pourquoi il ne faut jamais couper les moustaches d’un chat !
Couleur. Si leur fond d’œil contient beaucoup de bâtonnets qui leur permettent la vision nocturne, les chats ont à l’inverse peu de cônes, ces cellules photoréceptrices qui permettent de voir les couleurs. Nos félins miniatures perçoivent très peu les couleurs : pratiquement que le jaune et le bleu. Ils ne distinguent pas le vert du rouge, comme les personnes daltoniennes. Globalement, ils voient le monde en pastel.
Pour avoir un aperçu de ce qu’un chat voit, comparé à nous, l’émission Cat Watch 2014 sur BBC 2 a réalisé une vidéo.
Audition. Les chats ont de grandes oreilles capables de bouger indépendamment sur un angle de 180°. Ce qui leur permet de détecter plus précisément d’où vient un bruit environnant. Ils ont aussi plus de neurones dédiés à l’audition et analysent donc mieux les sons. De plus, la structure de leur oreille interne est différente de la nôtre : quand nous percevons 9 octaves, le chat, lui, en entend 11.
Odorat. Grâce aux centaines de millions de capteurs olfactifs qui tapissent l’intérieur de sa cavité nasale, le chat est 100 fois plus sensible aux odeurs que nous. Par ailleurs, il dispose d’une deuxième organe olfactif situé dans la partie supérieure de la bouche : c’est pourquoi on voit parfois les chats ouvrir leur gueule ou analyser une odeur.
Papilles. De l’aveu même des fabricants d’aliments pour chat, le sens de la gustation du chat est moins développé que celui de l’homme. Le chat a 473 récepteurs ou “bourgeon de goût“ dans ses papilles gustatives, tandis que l’homme en compte 9.000. Par ailleurs, ils ne sentent pratiquement pas le sucré, alors qu’ils sont sensibles à l’amer qu’ils détestent.
Un ouvrage à mettre dans tous les mains… pour l’immense plaisir de lecture qu’il procure. Bien que l’approche soit scientifique, le style de l’auteur est clair, simple et particulièrement imagé : les animaux ont des émotions et les expriment.
Leur langage est différent de celui des humains mais il suffit de se donner la peine de les observer pour être bouleversé.
Tous ceux et celles ayant un chat, un chien ou n’importe quel autre animal domestique à la maison, ne peuvent nier cette évidence.
Un animal peut souffrir, peut être heureux, peut avoir besoin de tendresse, peut faire preuve de solidarité, peut être en deuil…
Bien sûr, c’est un sujet qui me touche profondément et mon avis sur cet ouvrage est certainement biaisé dans la mesure où je n’ai pas attendu de le lire pour être profondément convaincu de l’existence des émotions des animaux.
L’auteur Marc Bekoff nous apporte des éléments scientifiques précieux permettant d’avoir une base argumentaire solide face aux sceptiques. Beaucoup d’exemples, d’anecdotes, de références et d’expériences sont relatés. La lecture de ce livre nous rend heureux puis malheureux d’une page à l’autre, émerveillé par les comportements des animaux entre eux (l’histoire de Babyl, éléphant du Kenya) puis triste à en pleurer à cause de la souffrance née de leur rencontre avec les hommes (l’histoire de Jasper, ours noir de Chine).
Ce livre aurait plutôt dû être intitulé « Comment l’étude des émotions des animaux m’a amené à prendre leur défense » . Oui, c’est vrai l’auteur est engagé, son discours n’est pas neutre comme on pourrait le lire dans un manuel de biologie. Toutefois, c’est de manière générale que le postulat de départ doit être reconsidéré, pourquoi admettre en premier lieu que les animaux non pas d’émotion plutôt que l’inverse ? Pourquoi ne nous positionnons pas de façon à faire le moins souffrir possible ? Le premier postulat rend possible les expériences, vivisections et autres atrocités, le second imposerait un respect systématique de la vie.
En bref, un livre précieux, proposant une analyse pertinente remplie d’exemples concrets et de références, qui nous poussent à méditer sur la place des animaux dans notre société et du rapport animal-humain.
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