On pille, on détruit, on pollue les océans, et c’est la mort des poissons. Les scientifiques et les ONG ont peur. Les uns publient livres et études, les autres tentent d’intercepter les navires-usines… Tous proposent des solutions pour sauver ce bien commun de l’humanité.
«Une mer sans poissons » est le titre anxiogène d’un livre (également disponible en format numérique) coécrit par Philippe Cury, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement, à Marseille, et le journaliste Yves Miserey. Les deux auteurs démontrent précisément que la pêche contemporaine est prédatrice. Et avec l’amélioration des moyens technologiques, on est passé de l’exploitation à la surexploitation des océans, dont les trois quarts sont dans une situation critique.
En mer du Nord, 88 % des ressources marines subissent une pression trop forte. En 50 ans, les prises ont été multipliées par 5 : on est ainsi passé de 20 à 100 millions de tonnes annuelles. Philippe Cury parle de « véritable razzia ». On pêche trop mais aussi des espèces en voie de disparition, comme l’esturgeon, le grenadier, le requin. « Ça ne vous viendrait pas à l’esprit de manger du panda ? » lance-t-il, provocateur.
La pêche de l’empereur en eaux profondes, commencée au début des années 90, a été interdite en 2010. Extinction commerciale de l’espèce en 20 ans ! Claire Nouvian a créé l’association Bloom fin 2004. Elle milite contre la pêche en eaux profondes. La langue de bois, elle ne connaît pas. Elle lit toutes les études, voyage entre l’Asie, l’Europe et les Etats-Unis pour dénoncer « un océanocide ».
Sur la page d’accueil de son site, www.bloomassociation.org, une image : un nuage nucléaire en forme de champignon sous l’eau et à la surface, un énorme chalutier avec cette phrase : « La pêche en eaux profondes est une arme de destruction massive. » Sans compter que les poissons sont particulièrement pollués, bourrés de métaux lourds. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) déconseille leur consommation aux enfants de moins de 30 mois. Si c’est dangereux à 2 ans et demi, pourquoi pas à 3 ? C’est pourtant ce qu’on retrouve dans les assiettes des cantines : du hoki de Nouvelle-Zélande, à une époque où, soit dit en passant, il est de bon ton de respecter des cycles courts.
De même, la saumonette entre dans la composition de nombreux plats cuisinés. Un joli nom pour ce qui est en fait du requin, vendu également sous l’appellation « veau de mer » ! François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France, est pessimiste. « La taille des poissons a fortement diminué. On prélève beaucoup trop de juvéniles ou de reproducteurs. Et de conclure : le portrait est noir, la situation des océans est inquiétante. »
Ça ne sort pourtant pas d’un film de science-fiction mais d’un livre d’histoire. Le drame a déjà eu lieu au Sénégal avec le « thiof » (grand mérou), comme le rappelle Philippe Cury, ou à Terre-Neuve avec l’effondrement de la population de morues (encore appelé cabillaud), une des plus graves crises halieutiques du XXème siècle. L’interruption de cette pêche dans les années 90 a eu des impacts socio-économiques très larges, notamment le chômage de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Malgré le moratoire sur la pêche, les morues ne sont pas revenues. Pourtant, « la mer est très patiente avec nous », affirme Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique, à Vancouver, considéré comme un des plus grands spécialistes au monde des pêches. Que se passe-t-il donc à Terre-Neuve avec les morues ? L’homme a tout simplement modifié l’écosystème. Il est occupé à présent par d’autres espèces, notamment les harengs qui mangent les larves de morue !
Et la démesure ne s’arrête pas pour autant : en 2008 la société hongkongaise Pacific Andes a investi 100 millions de dollars dans un ancien navire-citerne, aussi long que deux terrains de football et muni d’une flotte de chalutiers qui pêchent en aspirant les poissons. L’espèce concernée : le chinchard, destiné à être transformé en farine. Même réalité pour la pêche au krill en Antarctique – cette petite crevette est la nourriture des baleines mais, réduite en farine, c’est aussi celle des poissons d’élevage.
Daniel Pauly renchérit avec l’humour qui le caractérise et ce malgré la gravité de la situation : « On agit avec les océans comme un vieux qui déciderait de prendre tout son argent et de le dépenser en une nuit à Las Vegas au lieu de le placer à la banque et de vivre des bénéfices. Si on laisse un stock de poissons tranquille, il augmente. Il faudrait ne pêcher que le surplus, les bénéfices en quelque sorte, sans toucher au capital. » Cela suppose une forte volonté politique pour faire respecter les quotas produits par les scientifiques. Or, avant que des ONG comme Greenpeace ne s’en mêlent, les scientifiques recommandaient de ne pas dépasser 15 000 tonnes de thon rouge. Les politiques ont alors placé la barre à 30 000, par peur de mouvements sociaux. Avec les prises illégales, parce que les autorités a fermé les yeux, on est arrivé à un chiffre avoisinant les 60 000.
Autre problème politique complètement tabou : les subventions. Les professionnels ont extorqué des sommes ahurissantes à l’Etat français. Ils empêchent tout débat sur la question. Or, c’est l’argent du contribuable. Quand le prix du gazole grimpe, si les subventions ne sont pas augmentées, les pêcheurs bloquent les ports. Plutôt que d’utiliser les subventions pour soutenir la pêche de stocks épuisés, on ferait mieux de les employer à inciter les pêcheurs à partir à la retraite.
En France, l’association Bloom dont je vous parlais plus haut dénonce également ces subventions qui aident à renouveler les flottes de pêche industrielle et à augmenter la capacité des grands chalutiers. Sans les subventions, pas de pêche. Le rapport dépenses-recettes est déficitaire, ne serait-ce qu’au regard des énormes consommations de gazole que suppose la sortie en mer de ces vaisseaux de plusieurs dizaines de mètres, qui brûlent 7 000 litres de carburant par jour contre 30 à 100 litres pour un petit bateau !
Si comme moi vous aimez le poisson et que vous désirez « manger intelligent », allez donc faire un tour sur le site Internet mrgoodfish.com qui réactualise tous les mois les espèces qu’on peut consommer sans mauvaise conscience. Un article particulièrement intéressant d’Emmanuelle Jary est à lire dans le dernier numéro de Paris Match et intitulé « La Mer Épuisée ».
Jolie scène de coucher de soleil à proximité des champs de blé du Relais du Vert Bois…
L’impact du réchauffement climatique est bien connu sur la faune et la flore. Ces dernières tentent de migrer pour survivre. En montagne, les espèces prennent donc de l’altitude. Jusqu’à un certain point…
Les aires d’accueil deviennent en effet de plus en plus petites et la compétition entre les espèces de plus en plus grande. Une étude scientifique récente montre que dans les Alpes, le phénomène pourrait être pire que ce qui a été envisagé jusqu’à présent. Alors que les glaciers ont perdu 40% de leur surface et plus de 50% de leur volume depuis 1850, près de la moitié des espèces devraient disparaître d’ici la fin du siècle et la résistance apparente de certaines autres ne pourrait être que temporaire.
À l’aide d’expérimentations, les scientifiques ont établi le chemin que parcourent certaines graines qui dans la nature sont emportées par le vent. Ils ont de la même manière identifié les espèces clonales qui se dispersent par les racines. Elles vivent extrêmement longtemps – parfois plusieurs centaines d’années – et donc se reproduisent sur une très longue période.
Beaucoup de ces plantes n’auront donc pas le temps de s’adapter. La vitesse du réchauffement devenant bien trop rapide par rapport à leur vitesse de reproduction… Pour rappel, en 30 ans les activités printanières des êtres vivants ont avancé de presque une semaine en Europe !
A l’occasion du centenaire de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), l’ouvrage « Des Hommes et des Oiseaux » rassemble plus de 300 illustrations et photographies, une chronologie détaillée pour repérer les événements clés de la protection des oiseaux et une abondante documentation internationale qui mobilise des millions de passionnés…
Au début du siècle, les ornithologues établissent des inventaires d’espèces disparues. Partout, des chasseurs, des paysans, des amoureux de la nature, de simples citoyens observent la régression des populations d’oiseaux.
Dès lors, on se mobilise pour réformer la société. Mais, cela ne suffit pas car notre monde moderne fait peser sur les oiseaux de nouvelles menaces plus complexes : pesticides, marées noires, réchauffement climatique.
Des Hommes et des Oiseaux retrace cette histoire longue et tumultueuse faite de combats au quotidien. Les protecteurs des oiseaux ont transformé le monde, en obligeant la science à réformer ses pratiques et en contribuant à la naissance de l’écologie.
Ce livre très pédagogique nous invite à nous interroger sur notre relation aux animaux sauvages, sur notre sensibilité face à la souffrance animale, ainsi que sur notre place dans la nature. Sans nul doute, une belle lecture que vous pourrez retrouver dans la bibliothèque du Relais du Vert Bois…
Dans l’enfance, ce sont souvent les premières fleurs que nous cueillons pour nos mamans ravies de ces tendres bouquets, et ces preuves de notre affection abondent opportunément le jour de la Fête des mères.
Le pissenlit se rencontre à l’état sauvage dans nos champs, les chemins et dans……les prairies champêtres du Relais du Vert Bois comme en atteste cette photo prise hier après-midi sous un soleil radieux de printemps !
Le pissenlit est facilement reconnaissable à ses longues feuilles vert foncé aux allures de dents de lion. Regroupées en petites touffes au raz du sol, les feuilles poussent au plus près de la base pendant que la tige creuse de la fleur s’allonge pour dénicher le soleil. Après la floraison d’une jolie fleur jaune vif qui a lieu de fin mars à septembre et dont raffole les insectes butineurs en raison de son caractère très mellifère, la fleur du pissenlit laisse apparaître des akènes à aigrettes qui sont ensuite dispersés par le vent ou par quelques bambins trop contents de voir de la neige en plein été.
Le pissenlit est une plante dite « hermaphrodite », qui a donc des organes mâles et femelles. Grâce à eux et à ses multiples fleurs dans son réceptacle, un insecte (abeille ou autre) peut lui permettre de s’autoféconder et ainsi de se multiplier.
Pour le reste, il s’agit surtout d’une plante comestible et nutritive aussi bien pour ses fleurs que pour ses feuilles. Ses feuilles sont riches en minéraux comme le potassium, le calcium, le cuivre et le fer, et en vitamines A (il y a davantage de bêta-carotène que dans les carottes), du complexe B, C et D. On peut les utiliser en salade, les cuire comme légume d’accompagnement. Elles peuvent également remplacer les épinards, ou compléter certaines soupes. Autrefois les fleurs entraient dans la coloration du beurre.
Ses propriétés médicinales diurétiques, dépuratives et toniques en font une plante amie du foie. Il est aussi une bonne source de fibres et des minéraux divers, particulièrement le fer et le calcium. A poids égal, le pissenlit est plus riche en calcium que le lait.
On parle de pollution lumineuse lorsque les éclairages artificiels sont si nombreux et omniprésents qu’ils nuisent à l’obscurité normale et souhaitable de la nuit. La pollution lumineuse, c’est donc l’excès d’éclairage artificiel visible en extérieur…
Ainsi, à la tombée de la nuit, d’innombrables sources de lumières artificielles (éclairage urbain, enseignes publicitaires, vitrines de magasins, bureaux allumés en permanence…) prennent le relais du soleil dans les centres urbains jusqu’au plus petit village.
La pollution lumineuse est une forme de pollution assez peu évoquée car à priori peu néfaste pour la santé lorqu’on la compare aux pollutions plus classiques, pourtant elle n’est pas sans conséquences sur le vivant et peut-être facilement réduite.
L’impact grandissant de la pollution lumineuse concerne un grand nombre d’espèces de toute taille (de l’insecte au mammifère, en passant par les oiseaux), et de tous les milieux (terrestres, aquatiques, marins). Les effets peuvent être directs (une espèce ne tolérant pas la lumière), ou indirects (perte d’une ressource pour un prédateur spécialisé, prédation accrue, disparition d’un pollinisateur entraînant la disparition de la plante pollinisée, etc.). Les perturbations peuvent concerner beaucoup d’aspects : les déplacements, l’orientation, et des fonctions hormonales dépendantes de la longueur respective du jour et de la nuit.
L’éclairage nocturne est parmi les 3 causes principales du déclin des papillons, avec l’abus de pesticides et la raréfaction des habitats. Pour certains scientifiques, ce pourrait même être la première cause de la raréfaction des papillons de nuit.
La présence permanente de lumière perturbe les cycles physiologiques comme l’alimentation, la reproduction et la ponte.
Les lampes à vapeur de mercure utilisées pour l’éclairage public sont particulièrement dangereuses : les rayons ultraviolets attirent les papillons qui tournent autour du lampadaire jusqu’à épuisement.
D’autres insectes, dit lumifuges, fuient au contraire toute source de lumière. La modification de l’environnement lumineux, notamment dans nos grandes agglomérations, a ainsi réduit considérablement les habitats possibles pour ces espèces. Pour ces insectes nocturnes, les routes éclairées deviennent de véritables barrières, cloisonnant les populations et réduisant leurs chances de rencontre et de reproduction.
Chez les vers luisants l’abondance de la lumière artificielle annule l’effet fluorescent de la femelle du ver luisant et ne lui permet plus de se faire repérer par le mâle. L’absence de fécondation entraîne la disparition de l’espèce.
Les oiseaux migrateurs paient également un lourd tribu, dont le sens de l’orientation est perturbé par l’éclairage des littoraux et des grandes agglomérations. Les oiseaux migrateurs utilisant les étoiles pour se guider, la Lune joue un rôle secondaire en éclairant le paysage. Face aux lumières artificielles de la ville, les oiseaux migrateurs se trouvent parfois désorientés. Ils discernent mal les étoiles auxquelles ils se fient pour migrer. Les zones éclairées les dévient de leurs routes, en les attirant ou en les repoussant. Les oiseaux migrateurs dépensent ainsi inutilement une énergie pourtant précieuse pour venir à bout d’un périple exténuant.
La pollution lumineuse est également un handicap pour les yeux des animaux nocturnes. Il a été par exemple mis en évidence que des grenouilles ne parvenaient plus à distinguer proies, prédateurs ou congénères. En Floride, site de reproduction principal pour la population atlantique de tortues caouannes, les jeunes naissent en général la nuit sur la plage et se ruent vers la mer, attirés par sa brillance. Mais, déviées par les lumières artificielles du littoral, elles se retrouvent sur la route et meurent de déshydratation, d’épuisement ou écrasées sous les roues d’une voiture.
Les lumières extérieures sont à l’origine d’une incroyable consommation d’énergie, souvent bien inutile. et qui représente près de 2% de la consommation électrique française. L’éclairage public représente près de 50% de la consommation totale d’électricité des communes !
En France, le nombre de points lumineux a augmenté de 30 % depuis les dix dernières années pour désormais s’élève à près de 9 millions de points, soit environ 1% de la consommation électrique en France !
L’arrivée prochaine d’éclairages publics halogènes ou LED devrait hélas accentuer le phénomène dans la mesure où les insectes sont sensibles aux plus grandes gammes d’onde qu’elles diffusent. Comme quoi, économiser l’énergie n’a pas que des avantages…
Les bords de route, lorsqu’ils sont convenablement gérés, constituent de véritables garde-manger pour les butineuses et les insectes auxiliaires : on peut y observer une véritable richesse floristique et faunistique. Les bords de routes, chemins, talus et fossés représentent plus de 500 000 hectares en France soit 47 villes comme Paris.
Au début, l’idée de faucher le bord des routes partait d’une bonne intention : donner une meilleure visibilité aux panneaux de signalisation et éviter les incendies de forêt dans les zones à risque.
L’utilisation généralisée des épareuses a rendu la tâche si facile que le désolant résultat est visible : les bords de route sont souvent ridiculement rasés jusqu’à la limite des champs cultivés, offrant un spectacle affligeant de pauvreté.
Il n’existe apparemment pas de texte de loi régissant le fauchage en bord de route, laissé à la libre appréciation des acteurs concernés, communes et DDE.
Beaucoup de professionnels du secteur sont convaincus du bien-fondé du « fauchage raisonné » mais les obstacles pour son application sont dûs en grande partie à la méconnaissance de la population de l’impact du fauchage sur l’environnement. Pour beaucoup, « un travail bien fait, c’est un travail qui se voit ». Ils n’hésitent pas à faire pression sur les différents organismes chargés de l’entretien des bords de route pour demander plus de propreté, proche du syndrome « terrain de golf »…
Pourtant il existe une solution que l’on appelle le « fauchage raisonné », avec des règles simples à comprendre et à appliquer, ayant l’avantage d’améliorer la sécurité routière, tout en économisant l’argent public et en minimisant l’impact négatif sur la biodiversité.
Tous ces objectifs et enjeux sont résumés dans une excellente plaquette d’information du SETRA (Service d’Etudes sur les Transports, les Routes et leurs Aménagements) , disponible ici et dont voici un bref résumé ci-dessous :
- Délimiter clairement la chaussée
- Maintenir visible la signalisation
- Permettre l’arrêt des véhicules et permettre aux piétons de circuler le long de la chaussée
- Optimiser les opérations d’entretien en adaptant la fréquence de fauchage et les périodes de coupe
- Maintenir un couvert végétal pour limiter l’érosion des pentes.
- Rendre compatible l’entretien des dépendances vertes avec le maintien de la faune et de la flore
- Contrôler la végétation non désirée : éviter la prolifération des plantes invasives
1) La Bande de Sécurité : l’espace situé immédiatement au bord de la route sur une largeur d’environ 1,50 m dans les lignes droites et 2 m dans les virages doit être fauché plusieurs fois dans l’année, pour des raisons évidentes de sécurité (d’où son nom), pour que l’herbe ne dépasse pas 40 cm de haut. Malgré tout, il est très important de ne pas faucher en-dessous de 8 cm. Economiquement, cela coûte moins cher à la collectivité et écologiquement c’est mieux pour la biodiversité !
2) Fossé, talus et berme : dans cette partie du bord de route la sécurité de l’usager n’est plus en jeu. Ce n’est pas pour autant qu’il ne doit pas y avoir de fauchage mais celui-ci doit être tardif (de fin juin à début septembre en fonction de la présence ou non de plantes invasives) pour préserver la diversité, donner le temps aux plantes de fleurir et aux animaux de trouver dans la végétation la nourriture et un abri nécessaire. Ces zones de fauchage tardif doivent être évidemment sélectionnées avec soin en respectant les principes de la sécurité routière.
Certains pays, comme la Belgique ou les Pays-Bas ont déjà mis en place des plans ambitieux dans ce domaine. Les îles britanniques ont récupéré leurs espèces de bourdons en voie de disparition par le micro-aménagement de ces voies vertes, peu gourmand en place et de plus, efficace.
Si vous voulez en savoir un peu plus sur ce sujet, consultez le document »Influence du développement durable sur l’entretien des espaces verts, des routes et de la voirie », disponible ici en pdf. Autre lecture intéressante : La gestion différenciée des bords de route également disponible ici en pdf.
Castor fiber est le nom scientifique du castor européen, infatigable travailleur du bord des rivières qui tient un rôle essentiel dans la gestion naturelle des zones humides. Il est, avec le castor canadien, l’une des deux espèces actuellement vivantes du genre Castor.
Après avoir failli disparaître de tout ou partie de l’Europe, il est aujourd’hui protégé dans la plupart des pays, et a fait l’objet de nombreux programmes de réintroduction. En Belgique, France et Suisse le castor est strictement protégé.
Plus gros rongeur européen, il était autrefois appelé en français « bièvre », nom d’origine gauloise que l’on retrouve souvent dans des noms de villages ou de cours d’eau.
Curieusement, le castor est toujours relativement méconnu dans notre pays, encore souvent confondu avec le ragondin (d’autant que ce dernier est parfois appelé myocastor en référence à son nom latin) et avec le rat musqué.
Il gère son territoire aquatique avec une grande rigueur en entretenant le bord des rivières, ruisseaux, lacs et étangs où il séjourne. Le castor contribue également à structurer la végétation des berges dont il se nourrit. 100% végétarien, il se nourrit également d’écorces d’arbres et de plantes aquatiques. Les besoins quotidiens d’un adulte sont d’environ 2 kg de matière végétale ou de 700 g d’écorce.
C’est une espèce inféodée aux zones humides et à l’eau où il y passe les 2/3 de son temps. Il construit des huttes ou un terrier ou des huttes-terrier pour s’abriter le jour et mettre bas. L’entrée du gîte est toujours située sous l’eau.
Son comportement le plus connu et spectaculaire est la construction de barrages et sa capacité à ronger des branches et des troncs d’arbres, grâce à des dents très aiguisées. Le castor abat en général plusieurs arbres dans un même secteur produisant une zone de coupe dite « atelier ». Si cette zone de coupe est éloignée de la hutte ou du barrage en construction, le castor creuse de véritables canaux qui relient les différentes zones et permettent le transport de bois pesants, l’eau allégeant alors la charge.
Sa biologie, son écologie et sa vie familiale sont très proches du genre humain.
Depuis le 20 mars dernier et jusqu’au 20 juin est organisé le « Printemps des Castors » animé par des spécialistes de ce sympathique rongeur. Pour découvrir les animations près de chez vous, consultez le site internet de la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM), dont le lien est disponible ici.
Dominique Poulain, spécialisé en agronomie et en histoire de l’agriculture a mis ses connaissances au service d’un guide fort pratique intitulé « Reconnaître facilement les champs ».
Il n’est en effet pas si rare que cela de se retrouver à passer près d’un champs et de se dire : « Est-ce du trèfle ou de la luzerne ? ». La question n’est certes pas d’une importance capitale, mais le simple fait de « savoir » a sa propre importance et pas seulement…philosophique !
Ce livre présente en détail une soixantaine d’espèces de plantes cultivées dans les champs et les prairies de nos campagnes.
Des graminées céréalières les plus communes (comme le blé et le maïs) aux plus plus anecdotiques (lin, houblon, pavot), sans oublier, le colza, le trèfle et la fameuse luzerne, toutes les espèces végétales sont passées en revue.
L’auteur présente leur origine et leur histoire mais aussi leurs utilisations et leur importance.
Des photos de qualité et des dessins facilitent leur identification et évite toute confusion. Vous n’aurez donc plus d’excuses pour ignorer la nature des champs environnants lorsque vous séjournerez au Relais du Vert Bois !
Pour rappel, le territoire français métropolitain représente environ 55 millions d’hectares parmi lesquels 28 millions sont utilisés en terres agricoles. Environ 18 millions de ces terres sont arables, le restant étant constitué de surfaces herbeuses qui ont diminué de 25% en quelques 50 ans. Les terres arables en question sont occupées pour moitié par les céréales et par des cultures fourragères pour l’autre moitié.
Pour polliniser les plantes à fleurs, on connaît les insectes et en particulier les abeilles. On pense moins souvent aux oiseaux…
Pourtant 900 espèces d’oiseaux participent à cette pollinisation et jouent donc un rôle important dans la préservation de la flore… patrimoine de l’Homme.
Cette fonction est très importante dans les régions tropicales et en Océanie. C’est en allant chercher du nectar que ces oiseaux se chargent d’un précieux pollen qui sera lui-même transporté sur d’autres fleurs.
Les plantes de ces régions du monde ont progressivement évolué pour attirer ces agents pollinisateurs particuliers : en général, elles s’ouvrent le jour, offrent des fleurs résistantes, possèdent un nectar copieux et fluide (le nectar dégouline de certaines d’entre elles à la maturité du pollen) mais elles ont généralement peu de parfum parce que le sens de l’odorat des oiseaux est peu développé.
Les oiseaux ont cependant un sens aigu de la couleur, plus développé que le nôtre : il n’est donc pas étonnant que la plupart des fleurs pollinisées par ces derniers soient brillamment colorées, principalement de rouge et de jaune.
Ces fleurs sont aussi normalement de grande taille ou font partie de grandes inflorescences : ces caractères contribuent à la stimulation visuelle des oiseaux et indiquent la présence de grandes quantités de nectar.
Géographiquement, la présence d’oiseaux pollinisateurs est parfois indispensable, comme par exemple dans la Cordillères des Andes où les oiseaux Colibris vivent jusqu’à 5000 mètres d’altitude, dans des régions froides et humides, particulièrement inhospitalières pour les insectes pollinisateurs. Ces oiseaux sont donc les seuls à féconder les fleurs en se nourrissant de leur pollen ou de leur nectar.
Situation quasi identique dans l’Ouest de l’Australie où les insectes butineurs (comme les abeilles) ne sont pas développés au cours de l’aire tertiaire en raison d’un climat froid et humide. Ce sont donc des groupes d’oiseaux très diversifiés qui se sont formés, tels les Loris (de la catégorie des Melliphages et dont la photo illustre cet article), qui possèdent une langue spécialement adaptés à la collecte du nectar.
En Europe également, lors de la migration de printemps, il est possible de voir des passereaux, essentiellement des fauvettes avec de fines particules jaunes sur le front et sur le pourtour du bec, voire ailleurs sur leur plumage, résultat de la visite de certaines fleurs pour se nourrir de leur nectar (parfois aussi de pollen et d’insectes). Quelques oiseaux présentent même des croûtes dures sur le front appelées « pollen horn » : il s’agit de granules de pollen de fleurs d’orangers, de citronniers, d’eucalyptus ou d’amandiers.