La Bruyère callune est un petit arbuste vivace de 20 à 50 cm de hauteur caractéristique des landes, tourbières et pinèdes (comme ici lors d’une promenade en contrebas du Relais du Vert Bois), mais que l’on trouve aussi dans les jardins où elle joue un magnifique rôle ornemental.
Il en existe plusieurs milliers de cultivars aux fleurs allant du blanc, rose, violet, jusqu’au rouge. La saison de floraison des différents cultivars s’étend de la fin du mois de juillet à novembre dans l’hémisphère Nord. Les fleurs peuvent tourner au brun, mais restent sur les plantes pendant l’hiver, ce qui peut entraîner des effets intéressants.
Le nom « Calluna » vient du grec ancien. Son nom anglais « Heather » est devenu un prénom anglo-saxon.
Dans le Sud-Ouest, en forêt landaise, l’automne est aussi synonyme de la récolte du miel de callune. Un miel puissant et très parfumé, couleur ambre presque roux, que les abeilles obtiennent en butinant la bruyère d’automne. Apprécié autant pour son goût que pour sa rareté, le miel de callune fait partie des miels des Landes pour lesquels les professionnels voudraient obtenir une Indication géographique protégée miel des Landes de Gascogne.
La Bruyère callune est une importante source de nourriture pour les moutons ou les chevreuils qui peuvent paître lorsque la neige recouvre la végétation.
D’un point de vue médicinal, les fleurs séchées utilisées en infusion sont un excellent remède contre les cystites. Il suffit de laissrz infuser 5 à 10g de fleurs séchées jusqu’à 10 minutes dans un litre d’eau.
Lorsque les arbres souffrent de l’augmentation des températures et, surtout, de la sécheresse atmosphérique, ils se débarrassent de leur feuillage afin de limiter la perte d’eau par évapotranspiration. Les feuilles jaunissent, sèchent et tombent.
Voilà pourquoi les arbres caducs se trouvent parfois dénudés en plein été et que les aiguilles des conifères roussissent.
Et c’est probablement en raison d’un été particulièrement sec en Normandie que les feuilles se font de plus en plus rares sur les arbres du Relais du Vert Bois, et ce avec au moins une quinzaine de jours en avance…
Si vous vous demandez pourquoi les feuilles tombent en automne, relisez notre article intitulé « parure automnale » publié l’an passé et disponible ici.
Le fruit de l’églantier (ou « rosier sauvage »), porte le drôle de nom de cynorrhodon, un mot compliqué qu’on n’arrive difficilement à écrire et à prononcer et qui vient du grec kunorodon, signifiant littéralement « rose de chien » (par allusion à ses propriétés alléguées de protéger contre les morsures de chiens enragés).
Le cynorrhodon est un fruit charnu ovoïde allongé, plus ou moins globuleux selon les espèces et variétés, de 15 à 25 mm de long et que l’on trouve en automne et en hiver.
Très riche en vitamine C – toutes proportions gardées, la baie de cynorrhodon serait 20 fois plus riche en cette vitamine que l’orange – on l’a employée pour combattre les infections, la grippe tout particulièrement. On raconte que durant la deuxième grande guerre, les Anglais et les Scandinaves étaient entièrement privés d’agrumes et qu’ils comptaient exclusivement sur la confiture de baies d’églantier comme source de vitamine C.
Toutefois, le cœur du cynorrhodon contient des poils urticants (que l’on utilise depuis la nuit des temps comme « poil à gratter »). Pour cette raison, le cynorrhodon est également appelé « gratte-cul ». Ces poils urticants peuvent irriter le tube digestif et c’est pour cette raison principale qu’il faut les retirer en ouvrant et en vidant les fruits…
Le fruit de l’églantier s’utilise surtout cuit en confitures maison et artisanales (la confiture de cynorrhodons ou confiture d’églantine en Alsace), en gelées, marmelade et ketchup, en sirops et liqueurs, seules ou mélangées à divers autres fruits. On peut aussi, plus simplement, plonger les fruits dans l’eau frémissante pendant 5 minutes et filtrer la tisane avant de la déguster.
De nombreuses peuplades amérindiennes consommaient les cynorrhodons comme un excellent aliment de survie dans la mesure où ils restent accrochés au plant tout l’hiver. Certaines peuplades en faisaient une décoction ou une bière.
Les Cynorrhodon du Relais du Vert Bois font le bonheur des oiseaux et des écureuils dès le premiers jours de l’automne…
Des gendarmes habillés en bleu et avec une casquette ? Hmmm…en fait je veux parler de ceux en livrée rouge et noire !
Le gendarme en question est un insecte communément appelé « punaise rouge », assez commun et plutôt répandu : on le rencontre dans les zones tempérées d’Europe et dans la zone méditerranéenne, jusqu’à l’Inde, partout sauf en haute montagne. L’origine du nom « gendarme » vient de ses couleurs caractéristiques rappelant les anciens uniformes des gendarmes français qui étaient rouge et noir.
Pour les mêmes raisons, on l’appelle aussi « Soldat » ou « Suisse ». Et parce qu’il affectionne les lieux ensoleillés il est également appelé « Cherche-midi » ou « Diable cherche-midi ».
Une curiosité : regardez le en plaçant sa tête vers le bas et vous verrez que les motifs de son dos évoquent une tête ou une sorte de masque très convaincant !
Contrairement à la punaise des bois, le « gendarme » ne sent pas mauvais !
Il vit en bandes auprès des tilleuls (car il raffole de ses fruits dont il suce le suc avec délectation) et est omnivore : il dévore les petits débris animaux ou végétaux, et participe ainsi activement à la décomposition et au recyclage de la matière organique. Il lui arrive aussi de manger des pucerons…
Deux théories s’opposent quant à relation du « gendarme » avec l’homme. Certains affirment que cette punaise rouge peut piquer tandis que d’autres clament haut et fort qu’elle est parfaitement inoffensive… Et vous ?
Éduquer son chien… Un sujet plutôt compliqué chez de nombreuses personnes avec à la clé beaucoup de controverses ?
Nos plus fidèles compagnons évoluent dans une société de plus en plus intolérante à leur égard et qui, trop souvent, n’admet d’eux que docilité et soumission.
L’auteur du livre, Nicolas Cornier, est éducateur canin professionnel et anime par ailleurs le site internet « le chien assis ».
Passionné par les chiens depuis toujours, il a appris son métier à San Francisco. Sa rencontre avec Ian Dunbar, reconnu mondialement pour avoir développé une approche amicale et positive de l’éducation, basée sur une grande connaissance du chien, a été déterminante.
Nicolas Cornier offre dans ce livre son expérience et les notions d’éducation canine telle qu’il la pratique et l’enseigne dans ses cours individuels, aide à passer de la théorie à la pratique, pour intégrer le chien, agréablement et efficacement, dans notre environnement, pour mieux le connaître et l’accompagner par une relation équilibrée et durable.
Cet ouvrage répond sans aucun doute à toutes les questions sur l’éducation du chien nouvellement arrivé dans la maison.
Richement illustré par les photographies de Harry Benhaiem prises en direct lors de séances d’éducation canine, un livre indispensable à tous ceux qui aiment les chiens et souhaitent harmoniser leur relation avec eux.
A défaut d’amener la présidente du Brésil Dilma Rousseff à renoncer au projet de barrage de Belo Monte, la conférence Rio+20 en juin dernier, la Coupe du Monde de football (en 2014) et les prochains Jeux Olympiques d’été (qui auront lieu à Rio de Janeiro en 2016) « obligent » tout de même le Brésil à renforcer sa politique environnementale.
A l’échelle fédérale, un plan d’action signé par le gouvernement de l’État de Rio de Janeiro devrait par ailleurs contribuer à endiguer la déforestation de la forêt atlantique – laquelle s’étendait originellement sur toute la longueur du littoral – et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre durant la grand-messe du sport.
Les zones qui recevront les boutures ont en effet d’ores et déjà été définies et toute entreprise qui sera révélée coupable de déboisement devra replanter. Afin d’accompagner la démarche, un site Internet sera par ailleurs mis en ligne le mois prochain pour que chacun puisse suivre le processus.
Cette initiative sert également la société dans son ensemble puisque les 15 pépinières qui seront créées dans le nord-ouest de l’État et le programme de plantation d’hévéas et d’extraction de latex qui les accompagnera généreront près de 5 000 emplois.
Les 200 000 euros investis dans cette campagne d’ici fin 2015 devraient enfin faciliter la sauvegarde de la biodiversité en recréant un écosystème viable. Il ne reste plus qu’à connaître la réaction des entreprises concernées…
Deux années à disposer des mangeoires pour écureuils sans jamais voir un seul de ces chenapans chaparder la nourriture que nous y disposions…
Les petits de l’année semblent plus disposés à se rapprocher de nous ! Photo prise en deux temps trois mouvements avec mon Iphone…
Chaque année en cette saison, les ornithologues campés sur le site d’Eyne (Pyrénées-Orientales) voient passer des milliers d’oiseaux – principalement des rapaces – en quête des ascendants thermiques qui permettront leur migration vers le sud. On y observe parfois des cigognes. Et, parfois, comme il y a quelques jours, des cigognes noires. Une espèce beaucoup plus rare en France que sa cousine blanche…
La cigogne noire est un précieux indicateur de la bonne santé des milieux. De la qualité des forêts, où elle installe son nid. Mais aussi des zones humides (petits ruisseaux, vasières, marais), où elle recherche sa nourriture.
Depuis hier et jusqu’à ce soir dimanche 23 septembre, à Châlons-en-Champagne (Marne), un colloque international, organisé par l’Office national des forêts (ONF) et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), lui est entièrement consacré. Un événement quadriennal auquel sont pour la première fois associés des pays d’Afrique, terre d’élection hivernale de la cigogne noire.
Comme la cigogne blanche, la cigogne noire emprunte pour s’y rendre le détroit de Gibraltar, ou celui du Bosphore quand elle part de l’Est de l’Europe. Contrairement à l’oiseau qui orne les cheminées alsaciennes, la cigogne noire, en revanche, ne choisit jamais la proximité de l’homme pour nicher.
Solitaire et sauvage, cette espèce forestière disparut ainsi en toute discrétion du paysage français durant le XIXe siècle. Pour s’y réinstaller, tout aussi subrepticement, au milieu des années 1970.
Aujourd’hui, on estime de 30 à 60 le nombre de couples nicheurs qui reviennent chaque année dans le centre et l’Est de la France. Inscrite sur la liste des oiseaux protégés, l’espèce bénéficie d’une surveillance accrue durant les périodes de reproduction. En juillet, deux jeunes cigognes noires ont ainsi été observées en forêt de Chaux, dans le Jura. C’était la première fois depuis 1977. Et ce regain d’intérêt de la cigogne noire pour nos contrées ne concerne pas que la France.
Les conditions de vie en Europe occidentale lui sont-elles plus favorables que naguère ? Se dégradent-elles en Europe orientale et méridionale, où niche l’essentiel des effectifs de l’espèce (entre 6 500 et 19 000 couples, cette très large fourchette étant due au manque de précision sur les populations de Russie et de Turquie) ?
Au milieu des années 1990, les premiers à s’intéresser à ses zones d’hivernage sont des chercheurs tchèques. Sous leur impulsion s’ébauche un programme européen, grâce auquel 43 cigognes sont équipées de balises Argos entre 1996 et 2000.
Ce premier suivi satellitaire permet de préciser les deux voies de migration – l’une vers l’Afrique de l’Est via le Bosphore, l’autre vers l’Afrique de l’Ouest via Gibraltar. Il conforte aussi la collaboration internationale autour de cette « espèce parapluie », qui n’a depuis lors cessé de croître : organisée pour la première fois en 1992, la conférence qui se tient actuellement en France réunit les représentants de quinze nations.
Parmi eux, trois pays africains : la Mauritanie, le Burkina Faso et le Maroc. Trois pays que l’on sait essentiels dans le parcours migratoire de l’élégant volatile… sans en savoir beaucoup plus. Comment traverse-t-il le Sahara ? Où, quand, pourquoi s’arrête-t-il ? Ses sites d’hivernage sont-ils affectés par le changement climatique ? Par la cohabitation avec les villageois ?
Le suivi satellitaire a fourni quelques milliers de localisations en Afrique de l’Ouest. Mais ces données, partielles, doivent être approfondies et valorisées sur place et conduire à un état des lieux.
Car l’avenir de l’espèce, comme celui des écosystèmes qui l’hébergent, se joue autant sur les oueds africains que sur nos ruisseaux. Et sa protection nécessite la mise en place d’une vraie solidarité, scientifique et financière, entre les deux continents. Présenté ce week-end, le programme le plus abouti dans ce domaine est actuellement… en cours de montage et prévoit de suivre dans cette zone, située au sud du pays, le comportement des cigognes de fin septembre à fin février.
Certaines cigognes restent là tout l’hiver. D’autres l’utilisent comme zone de reposoir et d’engraissement avant de poursuivre leur migration…
Tout le monde connaît les orchidées tropicales, cultivées en pot comme plantes d’intérieur. Mais savez-vous qu’il existe en France environ 160 espèces d’orchidées sauvages dont certaines sont assez communes et d’autres au contrair plus rares, voire même menacées de disparition ?
Nul besoin d’être un orchidophile pour reconnaître les orchidées tant elles se distinguent des autres fleurs par leur couleur, par la forme de leur fleur ou par leur taille bien spécifiques. En revanche, il est vrai aussi que l’orchidée ne livre pas facilement ses secrets.
Parmi ceux-ci il faut s’arrêter sur ses modes de reproduction. Le plus courant est de type sexué. La pollinisation se produit lorsque des grains de pollen entrent en contact avec la partie femelle de la fleur. Celle-ci se fane et libère des milliers de graines minuscules. Pour se développer, la graine a besoin d’être en relation avec un champignon spécifique à chaque espèce d’orchidée ! Et comme c’est le cas pour la majorité des plantes à fleurs, ce sont les insectes qui vont assurer le transport du pollen d’un individu à l’autre. Certaines orchidées ne pouvant être fécondées que par un type spécifique d’insecte. Pas ou plus d’insecte = pas ou plus de reproduction. On comprend alors aisément que la capacité à attirer les insectes pollinisateurs va conditionner la survie des espèces…
De surcroît, si l’insecte visite principalement des individus de la même espèce, la reproduction gagnera encore en efficacité.
Les orchidées ont donc développer des stratégies complexes pour les attirer. Le cas le plus original est celui des Ophrys dont le labelle imite le corps d’un insecte et les autres pétales évoquent des antennes propres à ce même insecte ! Pour parfaire l’illusion, la plante possède des pseudo-yeux tout en dégageant une odeur similaire aux phéromones de l’insecte. Incroyable non ?
Le mâle attiré va tenter de s’accoupler avec ce qu’il croît être une femelle. Pendant cette phase, les sacs de pollen se colleront su les pattes de l’insecte qui ira par la suite visiter une autre plante…
Sur les 160 espèces présentes en France, 27 sont menacées de disparition et 36 proches de l’être si aucune mesure n’est prise pour leur sauvegarde.
Les menaces qui pèsent sur l’orchidée sont nombreuses et pour la plupart maintes fois répétées dans Naturablog. La transformation et la destruction des milieux naturels jouant sans aucun doute un rôle majeur L’assèchement des zones humides comme les tourbières ou le drainage des marais et des prairies humides, les constructions ou l’implantation de nouvelles cultures céralières ne sont que quelques exemples.
Paradoxalement, la non-intervention de l’homme sur le milieu peut également entraîner la disparition des orchidées. Certaines espèces ont en effet besoin d’un milieu ouvert avec une végétation basse et peu dense pour se développer, ce mileiu tendant à se raréfier avec la disparition du pastoralisme.
Chassées de leur milieu naturel, nombre d’orchidées trouvent refuge au bord de certaines routes où elles bénéficient de conditions favorables à leur développement jusqu’au fauchage de printemps qui leur sera souvent fatal…
A proximité du Relais du Vert Bois, on peut observer les orchidées sauvages sur les pelouses calcicoles d’Amfreville-sous-les-Monts ou sur les côteaux de Saint-Adrien à Belbeuf. Ces pelouses représentent un habitat privilégié pour les orchidées de notre région car la végétation y est rase et peu dense tout en étant exposée au Sud. On y retrouve de notre espèces dont l’ophrys araignée, l’ophrys abeille et l’orchis pourpre.
On retrouve d’autres types d’orhidées dans les zones humides de bord de Seine comme dans le Marais Vernier où vous pourrez observer l’orchis à fleurs lâches, l’orchis des marais, l’orchis négligée ou la très rare orchis de mai.
Les prairies du Pays d’Auge, du Bessin, du Pays de Bray ou du Perche accueillent également une importante diversité d’orchidées…
Des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM du géant américain Monsanto : une étude-choc de chercheurs français relance le débat sur les organismes génétiquement modifiés, au moment où la France se bat contre leur culture en Europe.
« Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement et plus complètement que par les gouvernements et les industriels. Or les résultats sont alarmants », résume Gilles-Éric Séralini, professeur à l’université de Caen, pilote de l’étude.
Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs mails, se sont interdit toute conversation téléphonique et ont même camouflé leur étude par une autre tant ils craignaient que les multinationales de la semence s’en mêlent.
Le récit de l’opération démontre également la difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total. Les universitaires de Caen ont suivi pendant deux ans un groupe de rats témoins, ainsi que deux cents rats qu’ils ont répartis en trois grands groupes : le premier a été nourri avec un maïs OGM NK603 seul, le second avec ce maïs OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde, et le troisième avec du maïs non OGM traité avec cet herbicide.
Le maïs était introduit au sein d’un régime équilibré dans des proportions représentatives du régime alimentaire américain. « Le premier rat mâle nourri aux OGM meurt un an avant le premier témoin. Le première femelle huit mois avant. Au 17e mois, on observe cinq fois plus de mâles nourris avec 11 % de maïs (OGM) morts », détaille le professeur, qui a déjà signé plusieurs études sur le sujet, mais sur la base de données sur 90 jours fournies par les industriels.
Si les chercheurs ont travaillé en même temps sur le maïs OGM NK603 et sur le Roundup, deux produits commercialisés par Monsanto, c’est que les OGM agricoles sont modifiés pour tolérer ou produire des pesticides : 100 % des OGM cultivés à grande échelle en 2011 sont des plantes à pesticides, dit Gilles-Éric Séralini.
« Les résultats révèlent des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits », ajoute le chercheur, qui fait ou a fait partie de commissions officielles sur les OGM dans 30 pays. Les universitaires ont observé par exemple une mortalité deux à trois fois plus élevée chez les femelles traitées et deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes. « À la dose la plus faible de Roundup (…), on observe 2,5 fois plus de tumeurs mammaires », souligne le professeur.
« Le crime, c’est que ça n’ait pas été testé avant, que les autorités sanitaires n’aient pas exigé des tests plus longs alors qu’on est à 15 ans de commercialisation des OGM dans le monde », a commenté Gilles-Éric Séralini. Selon lui, le NK603 n’avait jusqu’alors été testé que sur une période de trois mois, et c’est la première fois que le Roundup est testé sur le long terme avec ses adjuvants.
Le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a plaidé pour des procédures d’homologation des OGM au sein de l’UE « beaucoup plus strictes ». Figure emblématique de la lutte contre les OGM en France, l’eurodéputé vert José Bové a demandé à Bruxelles de « suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture » accordées à deux OGM en Europe.
L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) a affirmé en revanche que les « nombreuses études qui ont évalué les effets à long terme des OGM (…) n’ont jamais révélé d’effets toxiques ». Son président, Marc Fellous, avait été condamné en 2011 à Paris pour avoir diffamé Gilles-Éric Séralini, qui a depuis porté plainte pour faux et usage de faux contre lui.
L’étude a coûté plus de 3 millions d’euros, financés notamment par deux fondation : la Fondation Ceres et la Fondation suisse Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme. Selon le Nouvel Observateur, les groupes Auchan et Carrefour se sont également réunis pour l’occasion en association. Depuis l’affaire de la vache folle, la grande distribution serait frileuse d’un nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.
Les fonds ont été gérés par le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), « indépendant des compagnies de biotechnologies » et dont Gilles-Éric Séralini préside le conseil scientifique.
En France, les OGM sont relativement peu présents dans les champs, mais omniprésents dans nos assiettes. On peut les retrouver directement dans certains produits, mais aussi indirectement dans de nombreux produits issus de l’élevage des animaux. Dans nos aliments quotidiens, les OGM se retrouvent sous la forme d’ingrédients et/ou d’additifs issus de plantes transgéniques, principalement soja, maïs ou colza. La réglementation impose que l’étiquetage signale ces produits lorsqu’il contiennent plus de 0,9% d’OGM.
La fondation Greenpeace a dressé une liste complète des aliments et des distributeurs chez qui l’on trouve le plus d’OGM.
Sans surprise, les produits biologiques sont garantis sans OGM, tandis que les produits premier prix à l’instar de « Marque Repère » et « Eco + » (E. Leclerc), « Bien Vu » (Système U), « Pouce » (Auchan) ou encore « Winny » (Cora), en sont les plus chargés.
Au niveau des aliments, tous les types sont touchés. On retrouve énormément d’OGM dans les produits laitiers comme dans le beurre, les fromages industriels, les yahourts/crèmes dessert et les glaces, où seules les biologiques en sont exemptes. Ils sont aussi très concentrés dans la viande et la charcuterie. Nettement moins dans le poisson. Les produits à base de céréales comme le pain, les céréales pour le petit déjeuner, ou les biscuits sont également concernés. Les aliments pour animaux de compagnie ne sont pas non plus épargnés.