C’est une histoire d’amour comme on n’en voit plus dans nos contrées. Une histoire entre deux êtres plus forte que les 13 500 kilomètres qui les séparent.
Elle se joue sous le ciel de Croatie. Elle vit là-bas toute l’année, interdite de voyage par un grave handicap. Lui la rejoint à chaque printemps, depuis l’Afrique australe où il passe l’hiver.
Malena et Klepetan sont deux cigognes blanches, et leurs retrouvailles, qui ont donné par le passé naissance à plusieurs petits, viennent tout juste d’avoir lieu pour la douzième année consécutive.
Cette année, il est arrivé en avance », a constaté Stjepan Vokic, réveillé de bon matin par le bel oiseau. C’est à cet ancien gardien d’école primaire, cité par l’édition en ligne du quotidien Vecernji List, que Malena doit d’avoir la vie sauve. Il y a plus de dix ans, dans son village de Brodski Varos (est de la Croatie), il la découvrait blessée à l’aile par un chasseur.
Depuis, il la nourrit et veille à son confort sur la cheminée de l’école où elle a installé son nid. Le valeureux Klepetan vient chaque année l’y retrouver, avec une constance qui fait fondre le cœur des filles et ravit la presse locale. Et qu’importe si l’on sait maintenant que la stabilité des couples de cigognes blanches doit plus à l’attachement au nid qu’à la relation qui existe entre les deux partenaires : les amours de Melena et Klepetan sont tellement plus belles dans leur version romantique !
D’autant que le fidèle amant est aussi bon père : chaque année, il se charge d’apprendre à voler à ses oisillons avant de repartir avec eux en direction de l’Afrique du sud.
Les cigognes sont des oiseaux grégaires qui se reproduisent en colonies. Ils construisent généralement des nids de branchages dans les arbres, bien que la Cigogne maguari niche au sol et que trois espèces au moins installent leur nid sur les habitations ou autres constructions humaines. Le nid de la cigogne blanche est toujours placé dans des lieux hauts et découverts, faciles d’accès pour ces grands oiseaux. On les trouve sur des tours, des clochers, des pylônes, des arbres où plusieurs nids peuvent se côtoyer. Ces nids sont employés année après année. Les cigognes rajoutent de nouveaux matériaux, donnant parfois des volumes énormes.
Les espèces migratrices comme la Cigogne blanche et la Cigogne noire volent en planant, ailes étendues et immobiles, utilisant les courants chauds aériens pour les soutenir sur de longues distances. Ces courants ne se formant qu’au-dessus des terres, ces oiseaux migrateurs doivent franchir la Mer Méditerranée en ses points les plus étroits comme le font les rapaces. De ce fait il est facile d’observer ces oiseaux en cours de migration au niveau du Détroit de Gibraltar ou du Bosphore.
La cigogne blanche se nourrit de grenouilles, têtards, lézards, anguilles, vers de terre, couleuvres, poissons, sauterelles, mollusques, escargots, crustacés divers, poussins et oeufs de petits oiseaux, et petits mammifères.
C’est l’une des espèces européennes qui a subi un des déclins les plus rapides au 20ème siècle, même si au sud de son aire de répartition (France et péninsule Ibérique) cette tendance semble être inversée. La régression de l’espèce est liée principalement à la disparition des lieux d’alimentation et de reproduction, les collisions, les électrocutions avec les lignes électriques et les conditions catastrophiques dans les quartiers d’hiver en Afrique. L’emploi des pesticides leur est défavorable car elles les ingèrent en consommant des insectes et des rongeurs.