CONTRE LE COMMERCE EN LIGNE DES ANIMAUX SAUVAGES

Aujourd’hui, l’IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux) rend public son rapport d’enquête intitulé « Recherché, mort ou vif : le commerce en ligne d’animaux sauvages dévoilé » témoignant de l’ampleur stupéfiante du commerce en ligne des espèces dites ‘CITES’, à savoir celles dont le commerce est strictement encadré par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.

En début d’année, durant six semaines, les enquêteurs d’IFAW ont réalisé une veille qui les a conduits à dénombrer 33 006 animaux sauvages vivants, parties d’animaux ou produits dérivés mis en vente sur 280 plateformes de vente en ligne ouvertes (librement accessibles au public) dans seize pays : au Bahreïn, en Biélorussie, en Belgique, au Canada, en Chine, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Kazakhstan, au  Koweït, en Pologne, au Qatar, en Russie, en Ukraine, aux Émirats Arabes Unis et au Royaume-Uni.

Ce chiffre de 33 006 spécimens démontre à quel point la Toile est permissive, facilitant un commerce inutile et cruel d’animaux déjà menacés, tout autour du globe, sept jours sur sept.

L’enquête a permis de référencer 9 482 annonces d’espèces inscrites aux Annexes I et II de la CITES pour une valeur estimée à près de 8 millions d’euros. 54% des annonces proposaient des animaux sauvages vivants dont certains seront, par la suite, envoyés par voie postale aux acheteurs !

Les spécimens les plus observés à la vente ont été l’ivoire, les reptiles et les oiseaux. En effet, les reptiles représentaient un quart des articles mis en vente et l’ivoire authentique ou présumé, près d’un tiers des annonces (3047) avec plusieurs exemples de vendeurs ayant utilisé des noms de code pour contourner les interdictions de vente d’ivoire existant sur certains sites.

Outre l’ivoire, les enquêteurs ont listé de nombreuses annonces proposant des tortues terrestres et marines, de la corne de rhinocéros, des os, dents et griffes de tigre, des oiseaux exotiques vivants – notamment des aras et des amazones -, des grenouilles vivantes (y compris les grenouilles de dard de poison), des lézards, des guépards et primates vivants (parmi lesquels des babouins, des chimpanzés et des marmousets), des produits d’ours dont d’ours polaires, la liste étant loin d’être complète.

Si une partie de ce commerce de la faune sauvage est malheureusement légale, une autre partie pose question, les annonces mises en ligne ne disposant pas des documents justifiant de la légalité du spécimen proposé. Environ 13 % des annonces (au total 1 192) ont été jugées suffisamment douteuses pour être signalées aux forces de l’ordre. Elles ne représenteraient cependant que la partie visible de l’iceberg, les enquêteurs d’IFAW ayant préféré ne pas submerger les services de police. Cette coopération avec les agences chargées de la lutte contre la fraude a permis, par exemple en France, de sanctionner un vendeur en ligne.

A l’image des résultats globaux, en France, l’ivoire mis en vente représentait un tiers des annonces référencées, cependant les tortues, les produits dérivés de félins et les oiseaux exotiques étaient aussi très présents. Il est primordial que les poursuites judiciaires entamées pour les infractions en ligne continuent afin de dissuader les cybercriminels d’animaux sauvages.

Alors que le braconnage atteint des niveaux sans précédent, l’ampleur effrayante du commerce de la faune sauvage sur Internet montre la menace réelle que cet outil pose. IFAW incite donc les gouvernements, les décideurs, la justice et les sites de commerce en ligne à faire face aux défis spécifiques que soulève la cybercriminalité relative aux espèces sauvages.

1) Les gouvernements doivent s’assurer qu’il existe des lois solides et des capacités de lutte contre la fraude suffisantes ;

2) Les sites de commerce en ligne doivent s’engager à mettre en place des règles strictes et à les appliquer effectivement afin d’empêcher toute exploitation abusive par les criminels ;

3) Les consommateurs doivent être sensibilisés au coût dévastateur de la criminalité contre les espèces sauvages. Les sites de commerce en ligne devraient sensibiliser leurs internautes à l’existence des lois qui encadrent le commerce des espèces menacées et de leurs produits dérivés.

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DEFI !

Les petits de la bernache nonnette (Branta Leucopsis) sont des adeptes de la chute libre.

Dans une vidéo réalisée par la BBC (voir ci-dessous), on peut voir un oison sauter depuis une falaise haute d’au moins 120 mètres. Certains petits survivent à la chute, d’autres pas. Mais qu’est ce qui pousse ces oisons de quelques jours à se jeter dans le vide ?

Bien entendu, les oisons ne sautent pas dans le vide uniquement pour le plaisir de défier la mort. Ce comportement fait, en réalité, partie d’une stratégie de survie mise en place par cette espèce d’oie.

La bernache nonnette a pris pour habitude de nidifier en haut des falaises rocheuses afin d’éviter les attaques de prédateurs comme le renard arctique. De plus, cette espèce est « nidifuge », autrement dit les petits ne doivent pas compter sur leurs parents pour se nourrir. Pour l’oison, l’unique moyen de survivre est donc de sauter dans le vide pour rejoindre ses parents et se nourrir.

Bien que stimulés par les cris de leurs mères, situées en bas de la falaise, certains oisons hésitent quand même un peu avant de sauter. Selon le réalisateur de la vidéo, il faut de 30 minutes à une demi-journée avant que certains petits osent se jeter dans le vide.

Ce saut, à couper le souffle, n’est évidemment pas sans danger. Les oisons sont trop jeunes pour avoir des ailes suffisamment développées. Leurs chances de survie dépendent donc de la façon dont ils entrent en contact avec le sol. En atterrissant sur le ventre, la probabilité qu’ils s’en sortent est plus élevée. Une fois à terre, avant que leurs parents ne les rejoignent, les petits doivent, en plus, prendre garde aux renards attirés par les bruits de leurs chutes.

Ce comportement peut sembler risqué pour l’espèce. Mais il y a, en fait, suffisamment d’oisons qui survivent à cette épreuve. La population de bernache nonnette a même progressé au Groenland.

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