LE RELAIS DU VERT BOIS AIME LES PIPISTRELLES

La pipistrelle est une minuscule chauve-souris (la plus petite d’Europe et la plus commune en France) qui fréquente les jardins des villages et des villes.

Les chauves-souris ont souvent mauvaise réputation, mais les 31 espèces décrites en France ne mangent que… des insectes !

Longtemps considérées comme des oiseaux, les chauves-souris devront attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour être décrites en tant mammifère et plus précisément comme chiroptères : du grec cheiros « main » et ptera : « aile ». Les mains des chauves-souris correspondent en effet, chez l’homme, à la main dont on aurait allongé les phalanges. Entre celles-ci s’insère une membrane alaire, appelée le patagium.

Elle leur permet de planer et de réguler leur température : quand elle vole, la chauve-souris voit sa température monter. Elle peut l’abaisser en faisant circuler du sang dans ses ailes qui, au contact de l’air frais, se refroidit.

Un petit museau sombre, un pelage brun-roux sur le dos, brun-jaunâtre à gris-brun sur le ventre, de petites oreilles courtes, triangulaires, à l’extrémité arrondie, la pipistrelle n’est pas bien grosse : avec ses 36 à 51 mm de long pour le corps et 23 à 36 mm pour sa queue, la pipistrelle tient dans la main ! L’absence de queue en forme de gouvernail oblige la chauve-souris à battre des ailes en permanence. En contrepartie, un animal volant à 50km/h peut réaliser un demi-tour de manière instantanée pour éviter un obstacle.

Et où loge-t-elle ? Partout où elle peut ! La moindre cavité peut faire office de gîte : trous de pic, fentes, arbres creux, nichoirs, habitations… Etant essentiellement sédentaires, les pipistrelles choisissent des colonies de reproduction généralement séparées des quartiers d’hiver que de 10 à 20 km.

De mi-novembre à mars, la pipistrelle part dans le Sud pour hiberner, adoptant des périodes de léthargies de une à quatre semaines.

Le jour, elles restent au repos, et adoptent un comportement léthargique. Ceci leur permet d’économiser leur énergie.

A la nuit tombée, elle part chasser, en général par petits groupes.

Ses terrains de prédilection : la lisière de forêt et les points d’eau, du sol à la canopée. De son vol rapide et saccadé, elle traque les insectes dont elle se nourrit exclusivement et qui représentent pour beaucoup des ravageurs de cultures.  En une nuit, la pipistrelle peut ingurgiter jusqu’à 600 moustiques et jusqu’à 3000 insectes différents ! Sans nul doute, la pipistrelle est une précieuse alliée de l’activité humaine.

Depuis six ans, le Relais du Vert Bois compte une dizaine de gîtes à chauve-souris répartis dans le parc dans des endroits stratégiques. De par l’absence de traitement phytosanitaire réalisé dans notre verger, nos petites pipestrelles contribuent au bons rendements qui caractérisent nos différentes récoltes de fruits !

Un petit détail qui a toute son importance :  comment fait la pipistrelle pour se repérer dans le noir ? Elle « voit » avec ses oreilles en émettant des ultras sons grâce à son larynx et à son pharynx. Ceux-ci sont réfléchis par des obstacles et renvoyés, un peu déformés à l’expéditeur.

Notre pipistrelle analyse les déformations et dresse ainsi une sorte de carte aérienne de son territoire, repérant les insectes qui ont le malheur d’être sur le trajet des ultras sons…

Vous pourrez trouver des gîtes à chauve-souris prêts à poser chez Vivara & LPO

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L’UNIVERS SORDIDE DES BATTERIES DE POULES PONDEUSES

Le long d’une allée plongée dans la pénombre, c’est une succession de cages, sur plusieurs niveaux et à perte de vue. A l’intérieur des enclos grillagés, des poules, souvent déplumées, se bousculent dans des espaces exigus, qui surplombent de quelques centimètres seulement des amas de fientes. Mais le pire, ce sont peut-être ces cadavres en décomposition qui gisent au milieu des autres gallinacées. Dans une enquête vidéo diffusée par l’association des défense des animaux L214, on y révèle les conditions d’élevage « sordides et non conformes aux réglementations » qui règnent dans plusieurs exploitations de poules pondeuses fournissant la marque U.

Les images proviennent d’une enquête menée plusieurs mois dans trois élevages en batterie situés dans le Morbihan, en Bretagne. Dans chacun, deux hangars accueillent près de 100 000 poules, soit une taille d’exploitation moyenne en France. Les gallinacés y sont enfermés 68 semaines durant, depuis l’âge de 18 semaines jusqu’à leur réforme, sans jamais voir la lumière du jour ou sentir l’air extérieur. Seule activité : pondre des œufs (à raison de deux tous les trois jours), réceptionnés par un tapis mécanique.

« Les conditions d’élevage que nous avons observées contreviennent aux besoins élémentaires des animaux et enfreignent la réglementation européenne : la plupart des cages présentent des nids non conformes et ne sont pas dotées de grattoirs », dénonce Sébastien Arsac, chargé de campagne de L214.

La directive européenne relative à la protection des poules pondeuses, adoptée en 1999 mais seulement entrée en vigueur en 2012, prévoit des aménagements des élevages censés mieux répondre aux besoins comportementaux des gallinacés, dans une prise en compte accrue du bien-être animal : les poules doivent disposer d’un espace vital d’au moins 750 cm2 (soit à peine plus qu’une feuille A4) et se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus. Un nid doit y être aménagé, ainsi qu’un perchoir et une litière permettant le picotage et le grattage.

Pour tout nid, les cages des élevages bretons incriminés possèdent des lamelles en plastique orange pendant du haut de l’enclos, censées délimiter un espace séparé qui n’en est pas vraiment un. « Le sol de ces espaces est grillagé, comme dans le reste de la cage, alors que c’est interdit par la directive européenne », relève Sébastien Arsac. Si les perchoirs sont bel et bien présents – installés à 2 cm du sol –, manque la litière pour se faire les griffes. « Or, les poules ont un besoin essentiel de gratter, picorer, rechercher la nourriture », note le chargé de campagne.

Quant à la sensible question de la densité des cages, impossible de déterminer si la réglementation est respectée. « Aujourd’hui, les cages comptent entre 50 et 60 poules. On ne peut pas toutes les compter ni mesurer les enclos », assure Sébastien Arsac. Dans un rapport d’octobre 2013, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux du ministère de l’agriculture estime que les règles de densité ne sont pas respectées et recommande la mise en place de contrôles.

« Nous demandons aux magasins U, qui sont approvisionnés par ces trois fermes, d’abandonner les œufs d’élevages en batterie et de passer à ceux de plein air, appelle Sébastien Arsac. Il est important que les supermarchés prennent leurs responsabilités et envoient un message, à un moment de prise en compte du bien-être animal dans l’acte d’achat. » Les magasins U ne sont évidemment pas les seuls concernés. En avril 2013, Monoprix est devenue la première et unique enseigne française à cesser de vendre des œufs de batterie sous sa marque de distributeur.

Du côté des magasins U, la réponse est tranchée : « Nous ne pouvons pas arrêter les œufs en batterie car nous faisons du commerce de masse, rétorque le groupe. La production française d’œufs de plein air est insuffisante et nous n’allons pas demander à une filière avicole en difficulté de changer de mode de production. Enfin, du côté des consommateurs, le prix compte aussi. Nous n’avons pas à choisir pour nos clients. »

Les consommateurs, justement, penchent de plus en plus du côté des poules élevées en liberté. Dans un sondage OpinionWay publié mercredi, 84 % des Français se disent favorables à la suppression dans les supermarchés des œufs de poules élevées en cage. Ils sont également 90 % à se montrer favorables à l’interdiction des élevages en batterie.

Cette évolution des mentalités s’est déjà fait sentir : en France, premier producteur européen d’œufs (avec 12 milliards de coquilles !), 68 % des 47 millions de poules pondeuses sont aujourd’hui élevées en cage contre 80 % en 2012 – les autres étant élevées à 25 % en bâtiments avec accès au plein air et à 7 % au sol sans accès au plein air. Paris reste toutefois à la traîne de ses voisins européens, qui enregistrent une moyenne de 58 % d’élevages en batterie.

Des obstacles persistent encore à ces changements de pratique des consommateurs : le prix, bien évidemment – même si L214 a calculé un « surcoût de moins d’un euro par mois » par personne en cas de passage d’œufs de batterie à ceux de plein air. Ensuite, la méconnaissance du code situé sur la coquille de l’œuf qui indique son origine (s’il commence par 0, il s’agit d’élevage bio, par 1, de plein d’air, par 2, au sol, et par 3, en batterie). Enfin, les leurres du marketing qui indique « œufs frais » sur l’étiquette pour des œufs élevés en batterie.

Surtout, seulement un tiers de la production d’œufs est vendue en coquille aux consommateurs. Le deuxième tiers est écoulé en restauration hors domicile tandis que le troisième est destiné à l’agroalimentaire (pour être transformé en pâtes alimentaires ou en pâtisserie). A moins d’acheter du bio, qui bannit les élevages en batterie, il s’avère alors quasi-impossible de tracer l’origine de l’œuf… et de sa poule.

En cas de doute lors d’achat d’oeufs, relisez cette importante note d’information : http://www.l214.com/marquage-etiquetage-oeuf

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