La disparition des fleurs sauvages en France métropolitaine met en péril la préservation de la biodiversité. L’activité humaine étant en cause, le ministère de l’Ecologie prépare un plan de sensibilisation et d’information pour la protection de cette flore inestimable.
Majoritairement présentes en bord de cultures, les fleurs sauvages ont longtemps prospéré en plein champs aux côtés du blé, du seigle et de bien d’autres céréales. C’était avant le triomphe de l’agriculture intensive, venue littéralement les chasser de leurs terres. Traitées comme des mauvaises herbes, elles sont arrachées pour faire place aux semences spécialisées. « Pour atteindre le plus grand rendement possible, les agriculteurs ont augmenté la densité de semis et ont empêché ces espèces de se développer », résume Frédéric Coulon, membre de l’organisation Solagro, spécialisée dans le développement durable et qui ne cesse d’alerter sur cet authentique massacre.
En Île-de-France, un tiers des fleurs sauvages aurait déjà disparu tandis qu’un autre tiers serait menacé d’extinction. « Sur 102 variétés identifiées en France, 52 sont menacées et sept ont déjà disparu », ajoute Amélie Coantic, du ministère de l’Ecologie. Si rien n’est fait, l’oeil de faisan, la nielle des blés, le bleuet ou encore le miroir de Vénus pourraient bientôt ne plus faire partie des paysages français.
Une perspective qui inquiète grandement les scientifiques, pleinement conscients que ces fleurs témoignent de la qualité de la biodiversité sur les terres agricoles, en nourrissant les insectes pollinisateurs – essentiels pour les céréales – et en participant à la lutte contre les ravageurs. En attirant les coccinelles et les syrphes qui mangent les nuisibles, elles réduisent en effet (tout du moins en théorie) le recours aux pesticides et autres produits chimiques.
De précieuses alliées pour une agriculture durable donc… et la certitude qu’une disparition totale de ces plantes impacterait sur la qualité des sols et aurait de fait de graves conséquences sur les cultures.
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