UN FÉLIN FRANÇAIS MÉCONNU : LE CHAT FORESTIER

A l’occasion d’une étude réalisée (et disponible ici) par l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), penchons-nous sur un félin des forêts françaises plutôt mal connu de par sa discrétion. Son nom est « Felis silvestris » plus communément appelé chat forestier d’Europe.

Peu de gens savent qu’il constitue une race à part entière et qui plus est une espèce protégée depuis 1979. Sa ressemblance avec le chat tigré domestique, chat de gouttière très commun, contribue à la confusion. D’autant qu’il y a eu certainement quelques croisements entre des chats sauvages pas trop farouches et des chats de gouttière ayant cédé à l’appel de la forêt  !

En toute logique, le chat sauvage a une carrure plus large et est plus musclé de par son mode de vie, sa queue est particulièrement épaisse, et son pelage comporte une bande dorsale noire bien marquée. Malgré tout et selon les spécialistes, seule une étude post mortem peut authentifier l’appartenance à la race sauvage : la taille de la boîte crânienne (plus petite chez le chat domestique) et l’indice intestinal (rapport entre la longueur de l’intestin et celle du corps de l’animal, plus élevé chez l’espèce sauvage).

Comme son nom scientifique l’indique, ce vrai carnivore vit dans tous les types de surfaces boisées. Actuellement, on note la présence du chat forestier dans 44 départements français: avant tout le grand quart Nord-Est de la France poussant même un peu vers l’Ouest et le Sud : Aisne, Loir-et-Cher, Cantal, Rhône, Isère) et les six départements pyrénéens.

L’abondance et la nature des ressources alimentaires influent sur la répartition des chats forestiers. Spécialiste de la prédation des mulots, campagnols des champs, musaraignes, muscardins, rats et des souris, le chat forestier prélève également certains oiseaux, lièvres et le lapins de Garenne.

La baisse de leur population semble directement liée à celle de la surface des forêts et la “forte pression humaine” selon l’ONCFS, qui comporte notamment le piégeage et la suractivité humaine.

Néanmoins, depuis le milieu du XXème siècle, la tendance baissière s’est fortement ralentie voire inversée depuis les années 80 grâce au maintien de régions en friche, l’hybridation avec le chat domestique et la diminution de la pose de pièges. La revue « Faune Sauvage » éditée par l’ONCFS précise, sous sa propre responsabilité – que si la confirmation de l’inversion était avérée, elle pourrait remettre en cause le statut d’espèce protégée du chat forestier.

Car cela est bien connu : dans nos mondes dits « civilisés », la chasse est nécessaire lorsque les espèces animales sont en bonne santé et « ne sont pas menacées » (façon de parler) par l’activité humaine…Conception de la biodiversité ahurissante !

Au moins deux ouvrages ouvrage permettent d’en savoir beaucoup plus sur cet étonnant félin. Le premier est écrit par Patrice Raydelet et est intitulé « Le Chat Forestier. » Le second,  « Le Chat Sauvage Les Yeux Dans les Yeux », est l’œuvre du photographe Fabrice Cahez. C’est d’ailleurs la photo de la couverture de ce bel ouvrage qui illustre notre article d’aujourd’hui !

 

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