Une jolie lumière rasante m’a permis de saisir un cliché intéressant de la superbe aubépine du Relais du Vert Bois…
La floraison des aubépines dans les haies et lisières d’une large partie de la France symbolise le mois de mai, autant par son abondance que par son parfum lourd et légèrement âcre qui attire les abeilles en nombre.
Très commune sur l’ensemble du territoire français, l’aubépine est un arbuste rustique très ancien (il en existe de nombreuses traces fossiles) au feuillage bien découpé et à la floraison généreuse souvent utilisé en haies ou isolé. Certaines espèces possèdent de redoutables épines qui rendent ces protections absolument impénétrables. Bien que l’aubépine ait une croissance relativement lente, elle est toujours très employée pour son peu d’exigence en matière de soins et pour sa densité qui rend les haies bien opaques.
La floraison éclatante au printemps (blanche le plus souvent, mais aussi rose ou rouge selon les espèces) laisse place à l’automne à de baies colorées ressemblant à de petites pommes : bien que comestibles, les baies « fraîches » (souvent de couleur rouge mais aussi parfois noire ou jaune) sont fades et farineuses. On utilise les baies pour la réalisation de gelées et de confitures tandis que les feuilles sont utilisées en infusion.
Autrefois les fruits étaient utilisés pour compléter la farine : lors des grandes famines, la pulpe farineuse des fruits était séchée et moulue pour être ensuite incorporée à la farine des céréales. Son bois dur servait à réaliser des pièces mécaniques, des battants de fléaux, ou comme bois tourné, on l’utilisait aussi comme un bon combustible. Durant la première guerre mondiale, on remplaçait le thé et le tabac par de jeunes feuilles d’aubépine et le café par ses graines.
Environ 150 espèces d’insectes sont liées à l’aubépine ! Ces insectes rendent aussi visite aux autres rosacées qui poussent dans les haies. À la fin du printemps, le nectar des fleurs d’aubépine attire les mouches, les coléoptères et diverses abeilles. Parmi les nombreux insectes fidèles à l’aubépine, on dénombre au moins 80 larves de papillons de nuit. Heureusement que leur régime ne se limite pas à l’aubépine, sinon il n’en resterait plus dans la nature !
Les baies de l’aubépine sont également picorées par de petits mammifères qui vivent au bas de la haie, ainsi que par des oiseaux qui construisant leur nid dans l’aubépine, viennent s’y percher et y chasser.
L’aubépine est utilisée de longue date dans la pharmacopée traditionnelle en raison de ses actions sur le coeur et le système nerveux périphérique. En particulier, les fleurs ont des propriétés hypotensives et sédatives qui les font entrer dans la composition de remèdes permettant de lutter contre la nervosité et le stress. Logiquement, ces propriétés sédatives et anxiolytiques sont également présentes dans le miel d’aubépine.
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