LE DÉCLIN DES MÉROUS

Les mérous suscitent l’émerveillement de nombreux passionnés de la mer, qu’ils soient marins, plongeurs ou photographes… mais aussi des envies chez les gastronomes. Ces poissons à la chair goûtue font l’objet de mesures de protection sur le littoral français par l’intermédiaire de moratoires reconductibles dans le temps. Malheureusement, de telles démarches ne sont pas appliquées en d’autres points du Globe où ils sont alors pêchés massivement, et sans limites…

Cette industrie rapporterait chaque année plusieurs milliards de dollars. Même si des maricultures existent, la grande majorité des prises sont réalisées dans le milieu sauvage, principalement au sein de récifs coralliens où ces poissons occupent une position omniprésente de prédateur.

Une équipe internationale s’est intéressée au statut des 163 espèces de Mérous répertoriées à ce jour sur Terre en se basant sur les critères de l’UICN. Les résultats sont inquiétants puisque près de 25 % d’entre elles seraient menacées d’extinction à court ou moyen terme, si la surpêche se poursuit au rythme actuel. 

La cause de leur déclin s’explique également par plusieurs caractéristiques de leur biologie. Les mérous peuvent vivre jusqu’à 50 ans. En acquérant leur maturité sexuelle au minimum vers l’âge de 5 ans, ils ont donc de grandes chances de se faire capturer avant d’avoir eu le temps de se reproduire et par là même d’assurer la pérennité de leur espèce.

Par ailleurs, les mérous ont un comportement grégaire : ils se rassemblent en grands nombres durant leurs périodes de reproduction. Ce moment est donc particulièrement apprécié des pêcheurs qui peuvent alors en capturer un nombre record en un minimum de temps.

Selon les experts, les mentalités doivent absolument changer. Les populations de poissons, l’une des dernières ressources animales directement prélevées dans l’environnement, ne sont pas inépuisables. Ils suggèrent donc d’optimiser la position et la taille des aires marines protégées, d’imposer une taille minimale de pêche, de limiter le nombre de prises par pêcheur, et surtout d’interdire la pêche durant les périodes de reproduction.

Les consommateurs ne sont pas en reste. Ils pourraient également faire des efforts, car ce sont eux qui donnent vie au marché…

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