Pour rappel, le plastique est le terme populaire, vulgarisé, désignant les matières synthétiques de toutes sortes. Son étymologie vient du grec ancien et signifiait à l’origine « forme produite ». Les produits de base qu’on utilise pour fabriquer du plastique sont le pétrole, le charbon et le gaz naturel.
En général, un sac plastique est fabriqué en une seconde, utilisé 20 minutes et va mettre près de 400 ans à se dégrader dans la nature. En Europe, nous utilisons près de 500 sacs plastiques par an et par habitant…dont la plupart ne sont utilisés qu’une seule fois ! Les sacs en plastique ne sont pas biodégradables, ils sont photo-dégradables – se divisant en parties de plus en plus petites qui contaminent les sols et les eaux souterraines, finissant au bout de la chaîne alimentaire par être ingérés.
Chaque année, on consomme dans le monde une quantité dont l’estimation varie de 500 milliards à 1.000 milliards de sacs en plastique, ce qui correspond à plus d’un million de sacs par minute.
Légers donc s’envolant facilement, les sacs sont un désastre environnemental. Abandonnés, jetés par mégarde, oubliés par les collectes d’ordures ménagères, les sacs sont partout et quelquefois là où on les attend le moins ! Dans les champs, en forêt, en montagne, en mer ou sur le littoral, ils pullulent alors que déjà un seul sac abandonné suffit à dégrader la beauté du paysage.
A lui seul, le plastique représente 60 à 80 % des déchets en mer qui constituent une menace pour une large partie de la faune marine : les déchets les plus gros causent blessures, infections ou mutilations aux animaux par effet « d’emmêlement », par exemple avec des filets ou des sacs.
Intoxications, empoisonnements, occlusions intestinales, suffocations ou noyades, le rapport publié Greenpeace de 2006 (lire ici) est sans appel et compile les études de chercheurs européens et américains. Les premiers résultats de l’expédition MED (Méditerranée en danger), qui a débuté l’an dernier et doit se poursuivre jusqu’en 2013, révèlent en effet que des milliards de microfragments de plastique dérivent à la surface de cette mer. Des constats identiques ont été révélés ces dernières années dans le Pacifique aussi bien que dans l’océan Atlantique. A l’échelle mondiale, le « 7e continent de plastique » est décrit comme une immense plaque de déchets évoluant dans le nord de l’océan Pacifique, de la taille d’un tiers des Etats-Unis ou de six fois la France.
Peu de pays ont pris des mesures contre les sacs plastiques. On remarque que les pays ayant choisi de les éliminer ont une économie tournée vers le tourisme ou souffrent d’une pollution visuelle considérable : ils sont par exemple interdits en Afrique du Sud depuis plusieurs années.
Côté recyclage, en fonction de leur nature, de leur densité, de leur réaction à la chaleur et de leur température de fusion, les plastiques ne se recyclent pas tous dans les mêmes conditions. Le sac plastique ne se recycle pas comme une bouteille d’eau. Avec l’ensemble des emballages plastique, il faut compter une trentaine de composants chimiques différents, contre seulement deux pour les bouteilles et flacons jusqu’ici recyclés. L’incinération des sacs en plastique produit du gaz carbonique et de la vapeur d’eau, deux gaz à effet de serre qui contribuent au phénomène de réchauffement climatique.
En décembre 2011, les sénateurs français ont repoussé à 2014 le projet de taxation des sacs plastiques voté par les députés pour le budget 2011. Fin novembre 2011 en première lecture, les sénateurs avaient même été jusqu’à abandonner totalement ce projet, ce qui avait donner lieu à des réactions d’indignation de la part des associations de protection de l’environnement…
Les sacs à usage unique répandus dans les grandes surfaces, constitués de polyéthylène à haute densité (HDPE) et introduits pour transporter nos achats,polluent notre planète durant plus de 1000 ans !
La solution demeure du côté des sacs plastiques végétaux ou biodégradables principalement à base d’amidon de maïs, de pomme de terre, ou de canne à sucre. Ils sont compostables et labellisés OK-compost. Par contre, ils ne sont absolument pas recyclables. Le recours aux biomatériaux n’est cependant pas synonyme d’absence totale d’impact sur l’environnement, en particulier en cas d’abandon sans précaution. Le risque de pollution visuelle demeure car la biodégradation nécessite un certain temps avant de produire tout son effet : un sac biodégradable abandonné mettra plusieurs mois à disparaître, selon les conditions spécifiques d’humidité, de température et de contact avec le sol. Il est donc indispensable d’accompagner le développement de l’utilisation de sacs biodégradables d’une communication grand public insistant sur la nécessité de ne pas les abandonner dans la nature.
L’adoption de sacs biodégradables (déjà utilisés par certains commerçants engagés) reviendrait à tripler voire quadrupler le prix de chaque sac. Surcoût que les grands distributeurs envisagent, bien entendu, de répercuter directement sur le prix des fruits et légumes à hauteur de 5 %. La fin des sacs plastiques n’est pas pour demain !
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