L’étude du comportement animal a marqué un tournant au début des années 1980 avec l’éthologie cognitive.
À cette époque, plusieurs chercheurs - américains pour la plupart - ont décidé que le temps était venu d’essayer de connaître les états mentaux des animaux et de ne plus les considérer comme des êtres entièrement conditionnés par leurs instincts. Notre connaissance des primates d’abord, puis des oiseaux et des poissons en a été profondément modifiée.
Le geai buissonnier d’Amérique du Nord et le geai des chênes européen sont de proches cousins dont l’intelligence leur permet – à l’un comme à l’autre – de se projeter dans l’avenir en faisant des provisions de nourriture ! Une capacité que, depuis Descartes et encore aujourd’hui, de nombreuses personnes croient réservées à l’homme.
Au printemps et en été, le geai se nourrit des glands de chênes enterrés et qui ont germé, mais aussi d’autres graines diverses, qu’il n’hésite pas à aller chercher dans les cultures à la lisière des bois. Il apprécie particulièrement le maïs, qui dans certaines zones est devenu une part importante de sa consommation, mais il n’est pas réellement considéré comme nuisible du fait que ses prélèvements sont suffisamment limités et localisés.
Sous son bec, il possède une petite poche dans laquelle il peut aisément stocker les graines qu’il récolte. La capacité de cette poche est de trois à quatre glands qu’il peut ainsi transporter avant de les cacher, car tout au long de l’automne, il se constitue des réserves, qu’il dissimule sous des racines, des mousses, à l’intérieur de souches d’arbre ou même sous le tapis de feuilles. Pour retrouver ses réserves, il a la capacité de mémoriser des points de repères qu’il observe soigneusement. Lorsque les points de repères ne sont pas suffisants, il va jusqu’à placer à côté de sa cachette des petits cailloux qu’il utilisera comme autant de balises. Cependant si ses points de repères sont déplacés ou disparaissent, le geai des chênes devient incapable de retrouver la cachette de ses réserves.
Ainsi le geai des chênes est le meilleur propagateur des chênes et des hêtres. Il a été estimé que chaque geai des chênes disperse plus d’un millier de glands chaque année ! Il en mange une partie d’entre eux et en oublie une autre qui pourra germer et croître.
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