SE FONDRE DANS LA NATURE

Les tenues de camouflage ne sont pas une invention de l’homme.

Dame Nature a innové bien avant lui par le truchement des adaptations et de la sélection : de nombreux invertébrés sont ainsi capable de se fondre dans le décor pour échapper à leurs prédateurs ou pour mieux surprendre leurs proies…

On connait les capacités du caméléon à changer de couleur pour se fondre dans le paysage mais il n’est pas le seul. Ses facultés à se dissimuler font même pâle figure à côté de celles de certaines espèces.

Certains animaux adoptent les couleurs du milieu qu’ils fréquentent et l’on parle alors d’homochromie. L’imitation par la couleur, ou homochromie, s’explique par la présence de cellules de couleur changeante, les chromatophores, qui contiennent elles-mêmes des pigments colorés, rassemblés en granules qui se déplacent à l’intérieur des cellules ou restent fixés sur une partie du chromatophore. Les cellules nerveuses contrôlent cette pigmentation : un caméléon en colère, à l’affût ou en saison des amours, montre son humeur par une coloration particulière, que ses congénères ou ses ennemis sauront déchiffrer.

Le criquet et la mante religieuse sont les champions en la matière dans les prairies et autres surfaces herbeuses. Sans oublier les papillons nocturnes, aux couleurs d’écorce ou de lichens, qui passent inaperçus aux yeux des oiseaux lorsqu’ils demeurent immobiles.

Certaines araignées crabes adoptent la couleur de la fleur sur laquelle elles se tiennent à l’affût pour se délecter des insectes passant à proximité.

Plus forts encore sont ceux doués d’homotypie, qui en plus de la couleur, peuvent prendre la forme de certains éléments du décor, d’un objet inanimé de l’environnement immédiat de l’animal. Quelques exemples : très vulnérables, les chenilles qui constituent la principale alimentation de nombreux insectes restent immobiles, telles des branches, ou choisissent un feuillage où elles passeront inaperçues. Les chenilles Arpenteuses se jouent de la ressemblance d’une modeste brindille, ressemblant à s’y méprendre au rameau qui leur sert de support. D’autres espèces de chenilles sont aussi capables de faire les mortes, et d’attendre que le danger s’éloigne, tel le papillon tigré !

Certaines couleuvres vont même jusqu’à émettre l’odeur d’un corps en décomposition pour dissuader les curieux.

L’engoulevent, un oiseau vivant dans nos forêts, tout comme le hibou, joue le même spectacle : il demeure immobile et son plumage, qui rappelle étrangement les feuilles mortes, lui assure une nuit tranquille. A l’identique, certains oiseaux simulent une aile ou une patte cassée pour éloigner le prédateur du nid, puis ils s’envolent brusquement.

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