LE CHOCOLAT MENACÉ PAR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

La hausse des températures mondiales fragilise considérablement les cacaoyers.

Grand péril environnemental de ce début de millénaire, même si certains persistent à le minimiser voire à le nier, le réchauffement climatique est partout et « ose » tout. C’est même à cela qu’on le reconnaît. Essentiellement attribuée à la hausse des rejets de gaz à effet de serre d’origine anthropique, la hausse du thermomètre mondial altère la biodiversité, mais aussi les récoltes comme par exemple celles des cultures de cacao à terme.

Autrement dit, l’augmentation des températures pourrait faire du chocolat une denrée rare d’ici le milieu du siècle ! Telle est l’étonnante prophétie du Centre international d’agriculture tropical (CIAT), auteur d’un rapport dans lequel il s’inquiète de l’affaiblissement des arbres et de la réduction constante du nombre d’exploitations sur le continent noir.

Problème : les moyennes pourraient croître de 2,3 degrés celsius d’ici 2050 au Ghana et en Côte-d’Ivoire, deux pays qui représentent à eux seuls environ 70 % de la production mondiale. En conséquence, les conditions d’exploitation vont évoluer : alors que l’altitude idéale se situe aujourd’hui entre 100 et 250 mètres, elle devrait atteindre 500 mètres. Or, l’Afrique de l’Ouest est un territoire relativement plat et les rares zones propices à accueillir ces exploitations sont déjà occupées…

Les agriculteurs sont aujourd’hui « coincés » entre le réchauffement climatique, les infections fongiques et les maladies, lesquels les empêchent de produire suffisamment pour honorer la demande. Afin de sauver le commerce de la fève, les experts du CIAT appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures pour mieux protéger le cacaoyer, arbre particulièrement exposé aux maladies et aux parasites.

Ainsi l’Afrique occidentale risque-t-elle de devenir trop chaude pour supporter la culture du cacao, qui constitue une manne financière importante pour de nombreux pays. Sa disparition ou même sa diminution poserait de sérieux problèmes économiques aux collectivités, plomberait le marché de l’emploi et pourrait de surcroît faire vaciller un ordre social déjà fragile.

À moins que des cacaoyers plus résistants à la chaleur et à la sécheresse ne soient mis au point, ce qui serait synonyme de modifications génétiques auxquelles les associations de protection de l’environnement sont hostiles par principe.

L’industrie du chocolat est par ailleurs un énorme business à l’échelle planétaire, avec un certain nombre de grandes entreprises impliquées dans le traitement, le transport et la production. Dans cette « affaire », les pays occidentaux ont enfin une responsabilité à assumer. Les plantations de cacao ont en effet vu le jour en Afrique durant la période coloniale pour répondre à leur demande croissante en chocolat. Il serait donc de bon ton qu’ils se penchent eux aussi sur cet encombrant dossier…

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