Au sens strict, le nom kangourou désigne l’un des membres des quatre plus grandes espèces vivantes : le kangourou roux, le kangourou géant, le kangourou gris et le kangourou antilope. Au sens large, on y rassemble les 63 plus grandes espèces vivantes de la famille des macropodidés. En plus des espèces précédentes, on y ajoute les wallaroos, les wallabys, les kangourous arboricoles, les pademelons et le quokka.
Marsupial emblématique de l’Australie, le kangourou a déjà fait l’objet de nombreuses études scientifiques qui se sont intéressées à son comportement mais aussi à ses étonnantes capacités de saut. Mais, jusqu’ici, aucune n’avait été consacrée à décrypter le génome de l’animal sauteur. C’est désormais chose faite grâce à un consortium de scientifiques de cinq pays différents.
Le séquençage du tammar wallaby a fourni de nombreuses possibilités de comprendre combien les marsupiaux sont différents de nous. Les chercheurs ont pu révéler quelques secrets des étonnantes caractéristiques biologiques des kangourous, et en particulier leur mode de reproduction et de gestation peu commun.
A l’état sauvage, les femelles mettent au monde un petit (bien que rare la géméllité est possible) aux alentours de la fin janvier, environ un mois après le jour le plus long dans l’hémisphère sud. Une « extrême synchronisation saisonnière » qui a toujours fasciné les scientifiques, sans qu’ils puissent pour autant l’expliquer. Mais ce n’est pas tout. Tout juste né, le petit a la taille d’un bourdon et rejoint rapidement la poche de sa mère où il restera pendant 8 à 10 mois. Il y tétera un lait dont la composition s’adapte au fur et à mesure au développement du petit.
Quelques heures à peine après la naissance, la mère conçoit déjà un nouvel embryon en s’accouplant avec un mâle, mais l’ovule fécondé attend 11 mois avant d’entamer son développement qui débutera donc fin décembre et durera 26 jours. Puis le petit succédera à son ainé dans la poche de la mère.
Les gènes, permettant au lait maternel d’avoir un effet antibiotique qui protège le nouveau-né d’infections par certaines bactéries, ont également été identifié. Une découverte qui pourrait être utile pour produire de futurs traitements pour les humains.
En outre, les scientifiques ont également isolé des gènes impliqués dans les capacités de saut du kangourou et près de 1.500 responsables de leur excellent odorat. Enfin, comme toujours, décrypter le génome fournit également un grand nombre d’éléments pour comprendre l’évolution au cours de l’histoire de l’espèce étudiée.
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