AU PRINTEMPS, LE LIEVRE BOUQUINE !

Comme le rappelait récemment le journaliste animalier Jean-Philippe Noël, si le nom de « hase » désigne la femelle du lièvre, peu savent que le mâle est appelé… « bouquin ».

Ce qui a donné les termes de « bouquiner » et de « bouquinage ». Rien à voir avec la lecture évidemment. Le bouquinage désigne la période de rut chez les lièvres tandis que « levretter » signifie « mettre bas » pour l’espèce.

Historiquement et au Moyen Age, nombre de mâles de mammifères étaient appelés « boucs ». Les parchemins étaient faits avec la peau de ces boucs. On retrouve sûrement le souvenir de cette pratique dans le mot anglais « book » et l’expression populaire « bouquiner ».

Bien que les lièvres se reproduisent tout au long de l’année, le bouquinage est spectaculaire dès l’arrivée du printemps. Les mâles sont alors prêts à entrer en conflit avec n’importe lequel de ses rivaux. Jouant des poings, décrochant quelques morsures, rivalisant d’acrobaties aériennes, poussant des pointes des vitesses, les courtisans peuvent ainsi se disputer des heures durant et dans une joyeuse agitation les faveurs d’une belle.

Lorsqu’enfin tout rival est écarté (pour au moins quelques instants), l’accouplement a lieu. Et il ne dure quelques secondes…

La femelle « hase », qui peut avoir été fécondée par un autre mâle et déjà avoir d’autres petits en gestation, levrette au bout de 41 jours. La femelle va allaiter une quarantaine de jours ses « levrauts » qui seront nés dans l’herbe, contrairement aux petits du lapin (les lapereaux) qui naissent dans un terrier. A environ 3 mois, l’âge adulte atteint, les jeunes se lancent à leur tour dans la ronde des bouquinages !

Le lièvre a beaucoup régressé dans de nombreux pays, notamment en Europe, et il a totalement disparu d’une partie de son territoire.

Le lièvre paye un lourd tribut au trafic routier. Son territoire étendu est presque toujours coupé par une route qu’il lui faut traverser à ses risques et périls.
Il est victime de l’agriculture intensive avec ses pesticides en tous genres et ses moissonneuses batteuses. Plusieurs maladies dont la tularémie, l’infection par la grande douve du foie, la coccidiose ou le VHD (maladie virale hémorragique) ou encore l’EBHS, ont décimé des populations locales, dont principalement en 2004 dans le Sud de la France.

Pour en savoir un peu plus sur la différence entre le lièvre et le lapin, relisez notre article ici.

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