Nous avons fait le choix de privilégier les haies vives au Relais du Vert Bois, afin de respecter des corridors écologiques permettant de relier les différentes pâtures et parties boisées de la propriété utiles ou nécessaires au déroulement des cycles biologiques de la faune : sites de nourrissage, de repos, d’hibernation, de reproduction, etc.
La haie est aussi un corridor essentiel pour certains champignons forestiers et pour des plantes forestières : soit par le transfert de leurs fruits ou graines par des animaux circulant dans les haies, soit par un bon transfert de pollen de certaines espèces.
Les haies du Relais du Vert Bois sont essentiellement constituées de Charmilles. Ces petits « charmes » (carpinus betulus) ont des des feuilles vertes et marcescentes c’est-à-dire que l’hiver le feuillage sèche mais reste sur les branchages ce qui donne au charme une couleur rouge brun. D’avril à mai des chatons jaunes et verts apparaissent. Les charmilles sont des espèces « mellifères » capable de produire beaucoup de pollen.
C’est un arbre résistant, qui une fois planté en « haies » a la propriété intéressante d’attirer des colonies entières de mésanges. Ces dernières débarrassent notre verger de leurs insectes parasites : car au Relais du Vert Bois nous n’utilisons aucune sorte de produit pesticide ou chimique ! On trouve bien sûr dans nos haies toutes sortes d’oiseaux (comme ici u petit moineau) et sert de refuge à nos hérissons…
Il nous arrive de tailler un tout petit nombre de nos haies (comme celle de la photo ci-contre) afin de garantir une vue intéressante des alentours aux occupants du Relais du Vert Bois…
La haie a un rôle particulièrement bénéfique de régulateur microclimatique : en été, elle offre de l’ombre, et son évapotranspiration augmente la sensation de fraîcheur et la formation plus durable de rosée. La nuit et en hiver, elle offre une protection contre les vents froids.
Pour appréhender la Nature et sa biodiversité, il faut pouvoir reconnaître les espèces qui nous environnent. « Les insectes à la loupe » est un ouvrage très pratique qui fait partie de la collection « les guides de l’amateur de nature » en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle.
De quoi donner les outils nécessaires aux naturalistes « en herbe » pour initier une collection ou tout simplement mettre un nom sur une découverte.
Les insectes sont fascinants et mystérieux. Sait-on que le quart des animaux sur Terre sont des coléoptères ? Quelle est la durée de vie d’une colonie de fourmis ? Comment les insectes sociaux, comme les fourmis, se reconnaissent-ils ? Pourquoi certaines chenilles, une fois parasitées, cessent-elles de se développer ? Et ne pourrait-on pas utiliser ce phénomène pour concevoir de nouveaux insecticides ? Autant de questions que de réponses très instructives…
La première partie donne tous les conseils pour observer, élever des insectes et faire découvrir ce monde incroyable ! La seconde partie est consacrée à l’identification proprement dite. Les groupes d’insectes sont présentés sous formes de fiche de 2 ou 4 pages. En annexe, un carnet pratique donne les coordonnées d’associations, de musées, de boutiques, de sites web scientifiques ainsi qu’une bibliographie complète.
Comme je vous le précisais hier, les animaux n’ont pas attendu les humains pour apprendre l’automédication.
Plus près de nous, les étourneaux, qui apprécient le confort urbain, se posent parfois sur les cheminées et se laissent envelopper par les fumées qui s’en échappent. Pas pour se chauffer, ni pour s’imprégner d’un parfum de feu de bois ! En revanche, ils n’ont rien trouver de mieux pour se débarrasser des parasites qui encombrent leur plumage. Une pratique que leurs lointains cousin, les corbeaux freux britanniques ont même amélioré puisque de très sérieux scientifiques ont observé certains de ces oiseaux attraper des cigarettes encore fumantes dans la rue pour une fumigation radicale sous les ailes !
Malgré ses piquants, le hérisson n’est pas à l’abri des tiques et des puces qui viennent souvent encombrer son pelage. Fort heureusement son instinct de « parfait petit chimiste » l’a conduit à trouver des solutions pratiques pour peu qu’il trouve les ingrédients autour de lui… Il mastique un mélange de menthe et de citronelle jusqu’à ce que le mélange se transforme en une espèce de mousse qu’il va recracher avant de littéralement se rouler dedans ! Au Relais du Vert Bois, on nous demande souvent pourquoi nous plantons nos « fines herbes » à la fois dans des bacs suspendus et directement au sol. En fait, nous plantons le thym au sol en guise de répulsif à moucherons à proximité des pommiers de notre verger tandis que la menthe et la citronnelle servent de matière première…à nos hérissons !
Du côté des moutons, ces derniers savent très bien quelle prescription suivre lorsqu’ils sont malades : des scientifiques ont observé comment les moutons, porteurs de parasites intestinaux ou souffrant de maux d’estomac, changent leur régime et partent à la recherche d’un ensemble de plantes riches en tanin et saponines. Autrement dit, les moutons ont la capacité à combiner différentes substances aux vertus thérapeutiques…
Nos chats et chiens savent aussi faire usage de plantes particulières. Ceux-ci mangent des herbes particulières comme le chiendent pour se soulager de leurs maux. Selon le dosage, l’ingestion de la plante déclenchera une légère expectoration qui nettoiera les bronches, un sérieux vomissement qui videra l’estomac, ou encore un effet laxatif qui dégagera les intestins. Le fait est si connu que des barquettes «d’herbe à chat» sont proposées dans les magasins spécialisés pour que les chats d’appartement puissent eux aussi se soigner.
L’homme s’inspire des animaux pour savoir comment soigner ses propres maux. L’usage de la plante Ocha par exemple nous est venue des ours. C’est une plante utilisée contre la grippe intestinale et pour faire baisser la fièvre. Les animaux connaissent les plantes et nous avons besoin d’eux pour nous transmettre ce savoir.
On se souvient de Socrate et de la ciguë qui l’a empoisonné. Eh bien la chenille utilise cette même ciguë contre les parasites! Elle fait des réserves de graisses au printemps pour pouvoir se transformer en chrysalide et cela attire les mouches. Elle qui est une grande consommatrice de lupins des bois, à ce moment de l’année, elle va se tourner plutôt vers la ciguë vénéneuse dont les composés azotiques sont pourtant très toxiques. Elle va donc manger du poison délibérément car les toxines sécrétées par les insectes (mouches et autres) ne pénétreront pas son organisme grâce aux effets de la ciguë. Pourtant l’action de la chenille n’est pas délibérée car elle ne possède pas de cerveau. C’est la pression de la sélection naturelle qui intervient. Aucune pensée n’est à l’oeuvre. Simplement, l’animal change pour se défendre contre ses ennemis.
Comme nous les animaux savent trouver de quoi se soigner dans leur environnement pour panser leurs plaies, se débarrasser des parasites et apaiser leurs petits maux au quotidien. On appelle cela l’automédication…
En Alaska, par exemple l’ours brun Kodiak fabrique sa propre crème apaisante contre les problèmes de peau en déterrant les racines d’Osha qu’il va longuement mâchouiller pour en libérer des substances actives. La bouillie obtenue lui servira d’onguent dont il s’enduira…joyeusement !
Au Kenya, les éléphants vivant sur les plaines de Tsavo sont des animaux à qui la routine alimentaire herbivore convient parfaitement sauf…que les femelles enceintes sont capables de parcourir des kilomètres pour trouver une espèce précise d’arbuste : le Cordia Goetzei qu’elles dévorent en entier. Pourquoi ? Réponse simple : la plante en question est capable de déclencher les contractions utérines qui vont les aider à mettre bas…
Lorsqu’elle suivait les chimpanzés dans le parc naturel de Kibale (Ouganda), le docteur Sabrina Krief du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris a fait une intéressante découverte : un jeune mâle chimpanzé gravement blessé à l’orteil au cours d’une bagarre n’a pas hésité à se gaver de tiges d’Acanthus pubescens, une plante connue des autochtones pour guérir efficacement des infections cutanées tout en consommant des fruits de Ficus sur, très efficaces contre les abcès.
En Tanzanie, les Colobes rouges sont friands de feuilles d’amandiers, un mets plein de protéines mais qui contient aussi des tanins et phénols irritant l’estomac. Pour apaiser leurs douleurs gastriques, ces singes gourmands consomment régulièrement du charbon qu’ils trouvent principalement à l’intérieur d’écorces séchées ou dans la terre. Ce « remède » absorbe les toxines comme une éponge et prouve une fois de plus que l’homme n’a pas la primeur de l’automédication dans la nature…
La suite de cet article sera publiée demain : merci de votre fidélité !
Depuis déjà plusieurs décennies, le bruit est devenu l’une des préoccupations principales dans les milieux urbains.
Une série de seuils de niveau sonore doivent être respectés en fonction de la nature du bruit et du type de bâtiment concerné afin de préserver les habitants de la pollution sonore. Malheureusement, les différentes réglementations sur le bruit ne protègent que les êtres humains. Or, la ville représente la plupart du temps un milieu hostile pour la faune sauvage, même si cette réalité n’empêche pas la biodiversité de se développer en milieu urbain.
Il reste que pour un nombre croissant d’espèces d’oiseaux, le bruit en ville perturbe la communication acoustique.
Les différentes formes connues de l’adaptation des oiseaux au bruit urbain sont globalement connues et, selon l’espèce et l’importance des nuisances, le chant devient plus aigu, plus court, plus souvent répété, sa structure est modifiée et son intensité augmente.
Les phases de chant sont également perturbées et décalées dans la journée.
En milieu urbain, la plupart des espèces doivent être en mesure de moduler leur chant. Malheureusement, toutes ne peuvent pas se prévaloir d’une telle capacité d’adaptation, aussi le bruit en ville constitue-t-il un facteur de réduction de la biodiversité qu’il faut impérativement prendre en compte.
Une étude réalisée par l’Université de Sheffield (Grande-Bretagne) met en particulier en avant le déclin des populations de moineaux dû aux perturbations sonores. Les adultes ne peuvent en effet pas entendre les appels de leurs petits, qui sont recouverts par le bruit urbain. Plus vulnérables, ceux-ci ont davantage de risques de se faire attaquer ou de mourir de faim.
Une autre expertise plus ancienne, menée en 2000 et qui concernait des populations de moineaux sur l’île de Lundy, toujours en Grande-Bretagne, avait déjà permis de comparer les comportements des oiseaux vivant à côté des générateurs de l’île et ceux ét ablis dans des zones plus calmes. Les scientifiques avaient constaté que ces derniers sont davantage nourris que ceux vivant dans un environnement plus bruyant.
La RSPB (Royal Society for the Protection of Birds, l’équivalent de notre LPO – Ligue de Protection des Oiseaux) a inscrit l’an passé le moineau sur la liste des espèces menacées. Comme nous l’avions déjà écrit dans Naturablog en Novembre 2011 (voir l’article ici), leur population a en effet baissé de près de 70% % dans les quarante dernières années…
Les îles Midway (en hawaïen Pihemanu, aussi appelé atoll Midway) sont un atoll d’une superficie de 6,2 km2, situé dans l’océan Pacifique nord. Il est à environ un tiers de la distance séparant Honolulu de Tokyo.
L’archipel, ainsi que les eaux environnantes, fait partie du refuge faunique national de l’Atoll-Midway, une des composantes du site du patrimoine mondial et monument national marin de Papahānaumokuākea.
Cet atoll est fréquenté par des albatros (une espèce menacée et protégée), qui viennent aussi y nicher. Bien que ce sanctuaire du monde marin soit l’un des plus éloignés des terres (à plus de 3700 km du continent le plus proche), les albatros et leurs poussins y meurent par dizaines de milliers après avoir ingéré multitude d’objets en plastique (bouchons, morceaux de stylos, jouets pour enfants, débris de récipients) charriés par l’incroyable pollution de l’océan Pacifique devenu une gigantesque décharge.
Ces objets en plastique, apportés par les parents à leurs poussins comme s’il s’agissait de nourriture, ne peuvent être dissous par les sucs digestifs, ni sortir de leurs estomacs…
Le photographe sensibilise l’opinion depuis des années sur cette insoutenable pollution.
De cette sinistre histoire a été tiré un magnifique film de Chris Jordan intitulé « Midway » dont je vous invite à découvrir un extrait ci-dessous :
Dans le cadre de la nouvelle réglementation promise par Monsieur Borloo aux chasseurs et piégeurs, et malheureusement maintenue par le gouvernement récemment en place, un nouveau projet d’arrêté fixant les conditions de destruction de certaines espèces considérées comme « nuisibles » va paraître.
Et sans grande surprise, le silence des amis écologistes du nouveau gouvernement est… assourdissant ! C’est vraiment dommage, tant l’écologie de proximité est prépondérante partout et pour tous, comme véritable marche-pied au bon sens commun. Il est important de rappeler qu’au delà de l’acception politique du mot, l’écologie est avant tout une science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants. Cette écologie est vitale non seulement pour la protection de la Nature mais aussi pour le développement de l’Homme au sein de celle-ci.
Concernant le fameux arrêté « Borloo », celui-ci est soumis à l’avis des citoyens jusqu’au 24 juillet 2012 avant sa publication officielle sur : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/nuisibles-g2
Cet arrêté permet une destruction injustifiée de nombreuses espèces autochtones : renard, fouine, martre, geai des chênes, pie bavarde, étourneau sansonnet, corneille noire et corbeau freux. Si les dégâts causés aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, il faut savoir que ce sont bien les chasseurs qui sont à l’origine de ce classement dans la plupart des départements.Cette consultation publique est une nouvelle occasion d’affirmer notre position sur les destructions massives d’animaux qui découlent de cette législation.
Nous vous invitons expressément à vous mobiliser en écrivant au Député et au Sénateur de votre département en recopiant la Lettre-type -disponible ici en pièce jointe. ou en vous inspirant des arguments figurant ci-dessous. Voici les liens qui vous aideront à trouver les adresses de ces derniers:
- L’adresse du Député de sa circonscription :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/qui/circonscriptions/index.asp#026
- L’adresse du Sénateur de son département :
http://www.senat.fr/senateurs/sencir.html
- Au regard de la faune et de la flore, d’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels dans leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre du milieu. Ces espèces participent également à la dissémination de la flore par propagation des graines dans leurs excréments ou par la façon de se nourrir.
- En termes de santé publique, les prédateurs naturels jouent un rôle de police sanitaire indiscutable en éliminant des animaux morts ou vecteurs de maladies pour l’Homme.
- S’agissant des activités agricoles, les prédateurs constituent une méthode de lutte alternative naturelle et gratuite contre les dégâts causés par les micromammifères. Cet avantage financier devrait être pris en compte.
- Le renard dans la totalité des départements : cette espèce autochtone « bénéficie » injustement du même traitement que les espèces dites envahissantes.
- Le renard peut être détruit par déterrage et enfumage, pratiques archaïques et barbares, cruelles et dérangeantes pour les espèces, parfois protégées, qui peuvent occuper le même terrier. Souffrances aussi inutiles qu’inacceptables, au nom d’une prétendue nécessaire régulation.
- Si les installations (ruchers ou poulaillers) sont correctement entretenues et convenablement protégées, les attaques subies restent marginales et représentent des dégâts faibles et économiquement acceptables.
- Ces prédateurs sont classés « nuisibles » pour favoriser le développement des populations d’espèces proies. Pourtant, les études menées dans ce domaine montrent que la limitation des prédateurs n’a aucun impact sur l’état des populations de leurs proies à long terme.
- Concernant la destruction des oiseaux, de la martre et du putois, ce nouveau texte impose la recherche de solutions alternatives seulement à la destruction par tir. Or, dans les directives Oiseaux et Habitats, la recherche dans un premier temps d’autres solutions s’applique à tous les modes de destruction, et notamment au piégeage. Avec ce nouveau texte, les efforts pour résoudre les problèmes autrement que par la destruction sont considérablement réduits.
- L’état réel des populations de martres est aujourd’hui inconnu. Fragilisée par des campagnes de piégeage permanentes, cette espèce devrait faire l’objet d’études sur l’état de ses populations avant son classement dans la catégorie « nuisibles ».
- Martre et Fouine sont classées dans un rayon de « 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel » : la nature de l’élevage et des bâtiments n’est pas précisée, et la superficie de piégeage reste très importante (plus de 19 hectares autour dechaque bâtiment !). Elle devrait être réduite pour prévenir plus efficacement les dommages et faciliter le contrôle de la légalité du piégeage.
- Toujours s’agissant de la martre, cette dernière est surtout classée dans les zones à tétras. Or, l’impact négatif de cette prédation sur l’état des populations de Tétras-lyre et Grand tétras n’est pas établi. De plus, ces espèces restent parallèlement et paradoxalement chassées, comme le dénoncent les associations de protection de la nature depuis de nombreuses années. La gestion de ces tétraonidés en mauvais état de conservation apparaît de plus en plus partiale et incohérente.
- Les martres, fouines et pies bavardes pourront être détruites sur les territoires où des actions de restauration de populations d’espèces sauvages sont prévues par le schéma départemental de gestion cynégétique. Or ces schémas, rédigés par les chasseurs pour les chasseurs, visent les seules espèces qui présentent un intérêt à leurs yeux. Cela revient donc à privilégier des espèces gibier issues d’élevage, inadaptées à la vie sauvage (et parfois exogènes), aux espèces prédatrices autochtones. La chasse est un loisir et ne devrait pas primer sur l’intérêt général.
- Concernant les espèces ayant un comportement territorial, comme le renard et les corvidés, leur destruction est inutile et contre-productive : les territoires laissés libres par un individu tué sont rapidement recolonisés par un nouvel individu et de nombreux individus éliminés entraînent une augmentation du taux de reproduction.
- Cet arrêté est adopté pour 3 ans, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas être contesté durant toute cette période et que le classement de ces espèces ne sera pas réétudié avant 2015. Pourtant, de nombreuses décisions de justice ont déjà permis desouligner l’illégalité de ce classement. Parallèlement, le classement des espèces exogènes et des espèces causant le plus de dégâts (notamment le sanglier) est revu tous les ans, ce qui démontre toute l’incohérence de cette réforme.
N’hésitez pas à regarder l’annexe de l’arrêté et les espèces que le ministère prévoit de classer dans votre département. Merci par avance de considérer le 24 juillet comme une date limite pour faire valoir vos idées : c’est le but de toute démocratie !
Si demain, l’homme finissait par exterminer toutes les grandes espèces animales sauvages et se retrouvait seul avec les animaux dénaturés qu’il a domestiqués il signerait sans le savoir son arrêt de mort.
Dans son nouveau livre « A l’Écoute du Monde Sauvage », l’auteur repart à la rencontre de chercheurs, d’artistes et d’écologistes, mais aussi de philosophes et de guides spirituels, tous passionnés par la nature, pour les interroger sur l’importance pour l’homme de conserver un lien avec les autres espèces.
Tous sont convaincus que mieux comprendre les bêtes et la nature n’est pas incompatible avec le progrès, bien au contraire, que l’évolution même de l’humanité doit en passer par là.
« Va prendre tes leçons dans la nature », recommandait Léonard de Vinci. S’en inspirer pour construire de nouvelles technologies, d’autres modes de consommation, d’éducation, d’existence.
Chacun nous dit pourquoi et comment, ce qui fait de ce livre à la fois un voyage au cœur du sauvage et un traité de philosophie pour réinventer notre avenir.
À défaut d’avoir directement accès au jardin d’Eden, n’importe lequel d’entre-nous pourra tout de même créer son petit coin de paradis en respectant quelques règles simples qui attireront à coup sûr nos amis les papillons.
Il y a en effet deux façons d’obtenir que les papillons fréquentent et colorent votre jardin tout l’été :
- leur procurer la nourriture dont ils ont besoin : le nectar
- leur procurer les plantes indispensables à leur reproduction, c’est à dire à leurs chenilles !
S’agissant du nectar, il est notamment recommandé de laisser un petit carré de plantes mellifères. Entre 450 et 500 espèces indigènes en France sont dites mellifères, c’est à dire qu’elles offrent aux abeilles de quoi fabriquer du miel (qui est avant tout la nourriture de la colonie) : nectar, pollen, miellat… Toutes ne peuvent pas être butinées par les abeilles, car la morphologie de la fleur doit s’y prêter (il faut que l’abeille puisse atteindre le nectar ou le pollen). Pour les papillons, encombrés de leurs ailes, c’est encore moins évident : les fleurs à large corolle sont les plus accessibles.
Les plantes à privilégier pour attirer les papillons au jardin sont notamment :
- les plantes aromatiques : thym, romarin, verveine, menthe et sauge
- les fleurs riches en nectar : narcisses, asters d’automne, lantanas, œillets et lavande ou encore chèvrefeuille et aubépine
- les plantes sauvages : trèfles, pissenlits, chardons, ronces, violettes
- les ombellifères comme le fenouil et l’aneth
- le buddleia aussi appelé « arbres à papillons » qui est leur arbuste préféré.
Les systèmes d’ »abreuvoirs à papillons » (coupelle avec eau sucrée) ne sont pas efficaces à 100% : outre leur aspect inesthétique, ces abreuvoirs risquent d’attirer guêpes, mouches et toutes sortes d’insectes, sauf les papillons…
Il est également important de laisser de l’espace entre les plantes afin de permettre à la biodiversité de proliférer et de les varier le plus possible.
Pour attirer les papillons au jardin, il est également utile de laisser un coin de votre jardin en friche afin de permettre à la biodiversité de proliférer; dans tous les cas, les papillons aiment beaucoup les herbes folles.
Les chardons, orties et rumex sont les plantes idéales pour accueillir et nourrir les chenilles qui deviendront des papillons.
Les papillons aiment aussi les recoins à l’abri du vent : près des fleurs à nectar, plantez une haie protégée du vent et des courants d’air, orientée au Sud.
Et bien sûr, il faut proscrire les produits chimiques (engrais et pesticides) car les papillons n’y résisteraient pas. Privilégiez les produits biologiques et les engrais naturels comme le fumier et le compost.
Comme tous les êtres vivants, les papillons ont besoin d’eau. Créer une mare, installer un petit bassin ou une fontaine dans votre jardin invitera les papillons mais aussi les libellules, les abeilles, les coccinelles, les batraciens et les oiseaux… À défaut de mare ou de point d’eau conséquent, une simple petite flaque peut enchanter de nombreux oiseaux pour leur baignade quotidienne. En été, les papillons peuvent même se contenter d’une simple soucoupe d’eau, peu profonde, pour se désaltérer.
Comment les papillons passent-ils l’hiver ? Certains migrent vers les contrées plus clémentes du Maghreb ou même d’Afrique subsaharienne. D’autres laissent la tâche de survivre aux frimas à leurs œufs ou leurs chrysalides, bien protégés dans le sol ou au milieu des végétaux. D’autres enfin commencent à hiverner sous forme adulte dès l’arrivée des mauvais jours. Pour ces derniers, le lierre est indispensable : c’est sous ses feuilles persistantes, bien protégés, qu’ils attendront le printemps. Si vous voulez être parmi les premiers à découvrir des papillons dans votre jardin en mars, laissez se recouvrir de lierre un coin de mur, un grillage ou un vieil arbre.
Pour dissuader leurs prédateurs, les mammifères utilisent en général leurs dents, griffes, muscles ou réflexes, en revanche nombre d’insectes, grenouilles, serpents, méduses et autres groupes phylogéniques produisent venins et substances répulsives.
Bref…certains animaux ont découvert les merveilles de la chimie avec toute une gamme de substances crachées, enduites ou injectées !
Quelques exemples : le rat à crête (une sorte de gros hamster), un rongeur qui passe des heures à mastiquer un arbuste, l’Acokanthera schimperi, dont le nom vernaculaire signifie « arbre à flèches empoisonnées ». De cette mastication est extraite une substance toxique pour le cœur (l’ouabaïne) traditionnellement utilisé par les indigènes pour tuer les éléphants et le gros gibier. Le rat à crête en fait une sorte de bave qu’il étale sur ses poils. Ainsi, lorsqu’un ennemi tente de le mordre, il en meurt d’une crise cardiaque !
Quand il est attaqué par un prédateur, le plus souvent un faucon, Rhabdophis tigrinus, un serpent d’Asie, se fige dans une étrange posture : arc-bouté, le haut de son dos comme pointé vers l’attaquant. Que l’oiseau vienne, de son bec, égratigner la peau à l’endroit ainsi exposé et il meurt dans les minutes qui suivent. Sous la peau du reptile, deux glandes, dites nucales (car situées dans le cou), contiennent un poison violent. Et c’est bien le venin des crapauds mangés par le serpent qui se retrouve emmagasiné dans ses glandes nucales ! Comment cette extraction se déroule-t-elle ? La question reste en suspens… On a constaté que les femelles, si elles disposaient de suffisamment de venin, en glissaient un peu dans leurs œufs, de sorte que leur progéniture se trouve dotée de cette arme défensive dès la naissance !
D’autres exemples sont tout aussi fascinants, notamment les singes capucins qui passent leurs temps à se rouler dans des nids de fourmis ou à s’enduire de certains piments pour en extraire des molécules qui les rendent hyper résistants à la douleur.
Incroyable nature…