Ce singe à la tête basse, sur qui pointe une flèche bleue… est triste, à l’évidence. Mais est-ce une simple mélancolie qui le tient, ou un épisode de dépression comparable à ceux que peut connaître l’homme moderne ?
Une équipe de chercheurs chinois et américains s’est posé cette question en analysant le comportement de 1 007 macaques crabiers adultes, en captivité à Suzhou, en Chine. Dans leurs conclusions, publiées par la revue Scientific Reports, ils identifient chez une cinquantaine d’individus, soit un à deux sujets par groupe social (entre 17 et 22 individus par groupe), les signes suivants de dépression : « Posture corporelle affalée ou effondrée, baisse d’intérêt pour la nourriture et le sexe, communication et interactions avec les autres diminuées. »
Les auteurs associent ces attitudes chroniques au stress, et y voient une origine sociale. « D’une façon similaire à de nombreuses sociétés humaines modernes, des ressources limitées qui forment la base d’une compétition sociale engendrant de la pression (par exemple la nourriture ou le sexe) sont distribuées de manière inégale entre différentes classes sociales. » Et le dominé est susceptible de déprime, estiment-ils.
Le macaque crabier est un animal extrêmement sociable. Ces chercheurs avaient déjà démontré qu’en isolant un individu de son groupe, il pouvait montrer des signes similaires de dépression. Cependant, rappelle le site Discover, qui relaie l’étude, ces facteurs ne prouvent pas nécessairement la possibilité d’une maladie psychique. Pour rappel, selon le ministère de la santé, pour pouvoir parler d’une forme de dépression chez l’humain (épineuse question), il faut que ces perturbations de l’humeur soient multiples et bien caractérisées, qu’elles se manifestent de façon (quasi) permanente pendant une période supérieure à deux semaines, et qu’elles entraînent une gêne importante dans la vie affective, sociale, professionnelle de celui qui en est atteint.
Selon une enquête réalisée en 2005 par l’Institut national de la prévention et de l’éducation pour la santé, près de 8 % des Français de 15 à 75 ans ont vécu une dépression au cours des douze derniers mois précédant l’enquête et 19 % des Français de 15 à 75 ans ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie.
Le cochon est sans doute l’animal le plus mal traité, le plus avili de la planète, alors que son intelligence et sa sensibilité le rapprochent considérablement de l’être humain et mériterait notre considération.
Winston Churchill aurait dit que les chiens vous regardent avec admiration, que les chats vous traitent avec dédain et que… les cochons sont nos égaux.
Intéressante remarque qui semble indiquer une ressemblance avec l’être humain. Si l’on y regarde de près, on voit chez le cochon des similarités morphologiques évidentes, mais ce que le grand politicien du vingtième siècle aura su percevoir chez l’animal, c’est plutôt une nature et un comportement d’une complexité inconnue que les éthologistes cognitivistes commencent à peine de découvrir.
L’intelligence des cochons les pousse sans doute à être des animaux très méticuleux quant à la propreté de leurs quartiers : ils construisent un espace dans lequel ils déterminent une séparation marquée des « toilettes » et de l’endroit où ils mangent. Leur sens de la vie en communauté est tout aussi intéressant. Originellement, les cochons sont des animaux grégaires qui semblent apprécier la vie sociale : ils jouent inlassablement comme des chiots, adorent les bains de boues, et sont à la recherche des rares caresses que leurs prodiguent quelques rares humains.
La plupart des gens ignorent non seulement l’extraordinaire nature de ces charmantes créatures rendues si dociles par des centaines d’années de sélection génétique, mais ils ignorent sans doute davantage les conditions de vie infâmes de ces animaux, dans les porcheries industrielles du monde entier.
Qui n’aura pas humé, à proximité de certaines porcheries industrielles la puanteur émanant des fosses où sommeillent des tonnes de déjections porcines, en attente d’un épandage printanier. Chacun de tirer les conclusions qu’il ou elle voudra des aspects esthétiques, écologiques et des nuisances que génèrent ces camps d’élevage concentrationnaire pour le voisinage.
Les cochons tout roses et joufflus de nos livres d’enfants, qui s’ébattent sur une ferme idyllique, où la basse-cour est le théâtre imaginaire des péripéties les plus innocentes et les plus joyeuses, ne ressemblent en rien aux antichambres de la mort inventées par l’élevage industriel. Quelle tristesse de voir ces cochons partir dans ces camions lugubres vers leur sinistre destinée. Récemment, sur l’autoroute, je me suis autorisé à tourner le regard vers l’un d’entre eux. Nous nous regardions, roulant chacun de notre côté à 100 km/h. Qui de nous deux était le plus hagard ? Étrange rencontre d’un matin brumeux et froid qui me fit penser que l’homme est plus animal que la bête. Nous nous fixions et son regard m’a définitivement convaincu qu’une conscience animale existe.
De retour chez moi, j’ai pris le temps nécessaire à mieux comprendre l’intelligence du cochon pour être capable d’en livrer une image fidèle, le jour venu, à ma fille Garance…
Quelle surprise de lire le résultat des récentes études des chercheurs de l’Université de Cambridge puisque ceux-ci ont parfaitement démontré que le cochon a conscience de sa propre existence, tout comme certains grands singes (chimpanzé, orang-outan), éléphants, dauphins, perroquets, pies et consorts.
L’étude, dirigée par Donald Broom, de l’Université de Cambridge, a d’abord consisté à confronter les cochons pendant cinq heures, par groupes de deux, à leur image reflétée dans un miroir. Dans un premier temps, ils ont cru être face à un congénère, l’un d’eux a même chargé son reflet ! Mais là où un gorille ou un chat aurait continué à prendre ce reflet pour un intrus, nos cochons ont progressivement fait de petits mouvements, découvrant que c’était bien d’eux qu’il s’agissait - une prise de conscience qui n’intervient chez l’être humain qu’entre 12 et 18 mois.
Lors de la deuxième étape de l’étude – qu’un enfant de 3 ans peinerait à réussir – les bêtes ont été confrontées au reflet d’une mangeoire. Ayant préalablement pu se familiariser avec le miroir, elles ne sont pas tombées dans le panneau : il leur a fallu moins de 30 secondes pour découvrir la supercherie et se diriger vers la vraie mangeoire. En revanche, les cochons qui n’ont pas été préparés à cette épreuve l’ont manquée. Preuve qu’ils sont capables d’évaluer une situation et d’adapter leur comportement.
Enfin, durant la troisième phase, une marque a été faite sur le front des cochons. Mais, contrairement au chimpanzé, à l’orang-outan et au dauphin, le cochon n’a pas tenté de l’enlever. Un scientifique a émis l’hypothèse que si les cochons n’ont pas réagi, c’est parce qu’ils sont habitués à être marqués par l’homme durant leur élevage.
Toujours est-il que cette surprenante étude va dans le sens de recherches précédemment effectuées à l’Université d’Etat de Pennsylvanie. Les cochons avaient cette fois été placés devant un…jeu vidéo ! Manette en bouche, ils se sont immédiatement familiarisés avec cet univers virtuel, où on leur demandait de diriger une balle sur la partie bleue de l’écran en échange d’une récompense comestible. A ce petit jeu, certains chimpanzés ont été plus longs à la détente, alors qu’il a fallu un an d’apprentissage à un chien accompagné d’un dresseur.
Une tête bien faite et bien remplie, car le cerveau du plus malin des animaux « de ferme » est structurellement proche du nôtre, même s’il est nettement plus petit.
D’ailleurs, à y regarder d’un peu plus près, les similitudes entre le cochon, domestiqué il y a près de 10 000 ans, et l’homme sont troublantes. Outre le fait qu’il partage avec nous 95 % d’ADN, son anatomie est réputée être la plus proche de la nôtre. On fait donc malheureusement souvent appel à lui en médecine. Sa peau – la seule avec celle de l’homme sujette aux coups de soleil – est notamment utilisée pour les greffes et son insuline pour le diabète. Et les grandes analogies des deux systèmes digestifs font l’objet de nombreuses recherches.
En France, l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) étudie sur le cochon aussi bien l’obésité humaine que la nutrition des nouveau-nés. On sait même greffer des organes porcins sur l’homme. Une truie peut être mère porteuse d’un embryon humain le temps d’une opération chirurgicale, comme cela a été le cas au Canada…
Il y a environ 4 ans, je vous recommandais la lecture de l’ouvrage « Le Cochon qui Chantait à la Lune » (voir ici), et bien à nouveau, je vous invite à lire cet incroyable recueil qui vous éclairera certainement un peu plus sur le monde animal qui vous entoure. Faites moi confiance, ce livre est une ode à l’intelligence.
Adopter un animal est un acte fort.
Vous aurez le sentiment d’avoir accompli un acte utile en adoptant un animal qui patiente dans une structure d’accueil plutôt qu’en achetant votre chien ou votre chat dans un élevage ou dans une animalerie. L’origine des animaux peut se révéler, dans ces dernières, douteuse car parfois issue de trafic. Pour ne encourager, même indirectement, ce véritable fléau, rendez-vous dans les refuges où l’origine et l’histoire des pensionnaires sont souvent connues par leur personnel.
Lui offrir son droit au bonheur et le voir s’épanouir dans votre foyer vous procureront des joies immenses.
Un animal adopté, une fois en confiance, vous sera éternellement reconnaissant du geste que vous aurez fait envers lui, et il sera d’autant plus proche de vous. Vous allez créer un lien tout à fait spécial avec votre animal.
Bien souvent, le fait d’ouvrir votre cœur et votre foyer à un « orphelin » jettera les bases d’une relation extrêmement intense. Autre avantage non négligeable : la majorité des chiens de plus d’un an sont propres, savent s’asseoir et obéissent au rappel (action de revenir vers le maître à son signal).
Adopter un chien ou un chat, c’est accepter d’avoir des frais. Notamment les frais d’entretien quotidien de l’animal : nourriture, vétérinaire, toilettage… Un coût non négligeable, qui doit être anticipé. Ne pas hésiter à faire une estimation annuelle de ce que cela va vraiment coûter.
Lors de l’adoption, vous devrez régler une contribution au refuge. Elle permet de responsabiliser le futur maître et ainsi empêcher toute adoption compulsive ; elle couvre la vaccination et l’identification de l’animal, parfois la stérilisation. Ne pas oublier que de nombreux refuges fonctionnent sans subvention ni aide financière et que les frais d’adoption permettront de prendre également soin de nouveaux pensionnaires.
De très nombreux refuges, dont certains soutenus par la Fondation 30 Millions d’Amis, proposent des chiens et des chats à adopter. Le mieux est de trouver un refuge près de chez soi : cela permettra, le cas échéant, de maintenir des liens avec le personnel du refuge qui peut vous prodiguer des conseils et assurer un suivi personnalisé les premières semaines qui suivent l’adoption.
Leurs coordonnées sont répertoriées dans les annuaires et chez les vétérinaires et de nombreux refuges disposent de leur site Internet et/ou de leur page Facebook.
On se tartine de moins en moins le visage d’huile de foie de requin. Du moins à condition de choisir sa crème de beauté chez une marque de cosmétiques respectueuse de la vie animale.
Car de nombreux onguents pour la peau, sérums pour les cheveux, fonds de teint ou autres huiles de massage contiennent encore un lipide, le « squalane », utilisé comme émollient. Celui-ci est lui-même composé de squalène purifié, désodorisé et hydrogéné, une substance présente en grande quantité dans le foie de squale. On peut aussi l’extraire de l’olive, voire de la canne à sucre, elle est cependant nettement moins concentrée et moins pure dans les végétaux. Le secteur de la cosmétique en est le principal utilisateur (80 %), loin devant l’industrie pharmaceutique et vétérinaire.
L’association Bloom a passé 72 crèmes hydratantes au banc d’essai. Les conclusions de son étude sont encourageantes : les marques occidentales se sont majoritairement tournées vers le squalane d’origine végétale. Mais leurs homologues asiatiques ne semblent pas avoir suivi la même évolution.
Au total, sur les 62 produits que Bloom a fait analyser, un sur cinq contenait du squalane de requin, en proportion variable selon leur origine géographique : l’association en a trouvé dans trois échantillons sur les 32 provenant d’Europe et dans une marque sur les 14 venant des Etats-Unis, contre 8 sur les 15 venant d’Asie. L’ONG demande que la traçabilité soit améliorée avec un étiquetage spécifique pour cet ingrédient.
« En 2012, après notre première étude, nous avions dit aux marques que nous reviendrions afin de les inciter à réagir, rappelle Claire Nouvian, fondatrice de l’organisation. Nous n’en avons pas terminé vis-à-vis de l’Asie : nous avons l’intention de traduire notre travail à destination des journalistes japonais et coréens. »
Pour l’ONG qui défend la faune des abysses, ce travail est une façon d’attirer l’attention sur le sort des requins d’eau profonde, en particulier l’espèce centrophorus granulosus, particulièrement appréciée pour son foie hypertrophié. Sa population a fortement décliné dans les années 1990 avec le développement de la pêche en eau profonde. L’Union européenne interdit désormais de capturer ces squales et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) les a inscrits sur la liste rouge des espèces en danger.
Si la bière attire les limaces, la mousse attire les oiseaux.
De nombreuses espèces, dont nos chères mésanges et le troglodyte, en garnissent les cavités dans lesquelles ils nichent et confectionnent un nid épais, moelleux, douillet et bien chaud. Pas de mousse, pas de nid !
Dès le printemps, les oiseaux la prélèvent dans les pelouses, sur les pierres et les troncs d’arbres ombragés. Laissez alors de côté brosse, raclette, chaulage des troncs, sulfate de fer et autres scarificateurs. Après tout, un tronc bien moussu, si ce n’est pas celui d’un fruitier, est fort joli et digne d’intérêt. Repoussez si possible la première tonte de la pelouse, ombragée et moelleuse à souhait, qui pourra se révéler un incroyable lieu de « prélèvement ».
A la saison des nids, il est également facile d’apporter sa petite contribution à la collecte des matériaux en mettant à disposition des oiseaux toutes sortes de fibres : poils du chat, brindilles, morceaux d’écorce, foin, etc. Il est évident que la nature autour environnante est assez riche en matériaux et que nos amis ailés n’ont pas un impérieux besoin de notre aide, mais cela enchante ma fille Garance de regarder le petit manège autour de ces « magasins » d’approvisionnement en libre-service.
A la fin de la nidification, nous retrouvons certains de ces matériaux et c’est finalement une grande satisfaction de voir que ces éléments douillets ont contribué à l’élevage des futurs oiseaux de notre jardin.
Si vous faites comme nous au Relais du Vert Bois, les oiseaux du jardin vous remercieront en supprimant d’innombrables pucerons, chenilles et limaçons !
Cette incroyable photo, garantie sans trucage, est signée d’un photographe amateur, Martin Le-May.
Histoire d’amitié naissante ? Balade animalière en haute altitude ? Ni l’un ni l’autre, explique Martin Le-May, qui évoque plutôt… « une lutte pour survivre » !
Alors qu’il se promène avec sa femme dans un parc dans l’Est de Londres (Royaume-Uni), il repère un oiseau sautillant d’une façon « peu naturelle ». Il attrape ses jumelles puis son appareil photo alors que l’oiseau s’envole.
« Tout à coup, on s’est rendu compte qu’il avait un petit mammifère sur le dos et qu’il s’agissait d’une bataille pour survivre, écrit le photographe. Le pivert a atterri devant nous et j’ai craint le pire. Je pense que notre présence, à environ 25 mètres d’eux, a momentanément distrait la belette ». Résultat : le pivert a pu se débarrasser de son agresseur et s’envoler, un peu plus léger cette fois.
Et le photographe amateur, apparemment aussi poète, de conclure : « Le pivert est reparti avec sa vie. La belette a simplement disparu dans les herbes hautes, avec sa faim ». Et nous avec une incroyable photo !
L’intelligence des perroquets n’est plus à démontrer…
« Arrête de parler comme un perroquet », s’écrient parfois des parents agacés par un enfant répétant sans arrêt la même phrase. Et bien, cette remarque est en définitive caduque et n’a véritablement pas de sens. Car en effet, ceux qu’on appelle communément les »perroquets » sont classés en troisième position dans l’échelle de l’intelligence animale, derrière le singe et le dauphin ! Les perroquets sont, avec les mainates, les seuls animaux à pouvoir s’exprimer dans le même langage que les humains.
Dotés d’une mémoire exceptionnelle, ils peuvent assimiler entre 150 et 800 mots. Ils peuvent également distinguer forme, couleur et matière d’un objet et comprendre la notion du zéro. Ils usent d’outils et peuvent faire preuve de stratégies particulières pour s’alimenter et sont connus pour leurs relations sociales très poussées.
Lors des nombreux stages au contact des perroquets auxquels j’ai pu participer aux États-Unis, j’ai été plus d’une fois abasourdi.
« Animal social, pouvant vivre jusqu’à 60-80 ans, le perroquet est doté de capacités extraordinaires de communication et d’interaction avec l’homme », explique Georges Chapouthier, neurobiologiste au CNRS et philosophe.
S’il est équipé naturellement d’un organe de la phonation, le syrinx, il ne peut pour autant produire un langage articulé comme le singe et l’homme.
« La disposition anatomique du syrinx est identique chez le mâle et la femelle, pourtant sous l’effet des hormones androgènes (testostérone), la musculature du syrinx est plus développée chez le mâle, favorisant ainsi le chant » explique Suzy Liebaert-Guasch, présidente de l’Association Européenne du Perroquet – et qui m’a cédé il y a quelques années « Papouf et la Miss », mes deux adorables frère et soeur Perroquets Gris du Gabon.
Au contact des merveilleux animaux, on se rend compte que le perroquet apprend par observation, en regardant avec une délicate attention le comportement de l’être humains en train de parler par exemple. S’il répète, c’est à bon escient et pas bêtement…
Irène Pepperberg, neurochimiste à l’Université Brandeis (Massachusetts) et spécialiste de l’intelligence animale, a particulièrement étudié un Gris du Gabon, le plus doué des « perroquets parleurs ». Nommé Alex il est mort à l’âge de 31 ans. Entraîné, cet animal a manifesté un comportement élaboré, assez incroyable : il était capable de classer des objets selon la couleur, la forme et de compter jusqu’à 7 en ayant compris la notion de zéro.
De plus, Irène Pepperberg a mis en évidence un comportement assez fin du perroquet. Habitué à classer des objets avec brio, sans faute, il aurait eu un comportement totalement différent lors d’une démonstration devant de jeunes perroquets. En effet, il aurait alors multiplié erreurs et bêtises. Comme si, conscient de ses capacités, il cherchait à défendre sa dominance et induire en erreur ses congénères !
Si on peut dire qu’un perroquet parle, il ne s’agit cependant pas d’un langage selon les éthologistes. En effet, le langage est une construction faisant référence à un passé. Le perroquet utilise au mieux un embryon de langage, même s’il maîtrise entre 150 et 800 mots.
En revanche, le chimpanzé possède un proto-langage et l’abeille un langage encore plus rudimentaire doté de 2 ou 3 « mots » indiquant la source d’alimentation, la distance et l’orientation par rapport au soleil, comme l’a montré dans les années 1930-1950 l’éthologue Karl von Frisch, prix Nobel de physiologie/médecine en 1973.
Enfin, un perroquet ne parle pas forcément. « Le perroquet n’est pas une machine, explique Suzy Liebaert-Guasch. C’est un animal intelligent, émotionnel, capable de manifester un certain bonheur et de le transmettre. Un perroquet parle s’il veut, quand il veut, comme il veut. Un perroquet taiseux peut, après avoir changé de famille d’accueil, se mettre à parler. À l’inverse, un bavard peut devenir silencieux après un déménagement ».
Le Parlement a adopté définitivement le projet de loi modernisant enfin le statut juridique de l’animal en reconnaissant sa nature »d’être vivant doué de sensibilité » (nouvel article 515-14) .
Jusqu’à aujourd’hui, seul le Code civil accordait aux animaux domestiques le statut de »bien meuble » (article 528) alors que le Code pénal, le Code rural et le droit européen leur donnaient déjà le statut »d’être sensible ». Il était donc logique, pour les défenseurs de l’amendement, que les textes juridiques soient harmonisés. Ce changement de statut dans le Code civil était depuis longtemps l’objet d’une bataille.
L’amendement du député PS Jean Glavany faisait notamment suite à une pétition lancée il y a deux ans par la Fondation 30 millions d’amis, qui a récolté plus de 800.000 signatures.
Ainsi, l’animal n’est plus défini par sa valeur marchande et patrimoniale mais par sa valeur intrinsèque. Pour les animaux, plus rien ne sera comme avant…
Ce tournant historique met fin à plus de 200 ans d’une vision archaïque de l’animal dans le Code civil et prend enfin en compte l’état des connaissances scientifiques et l’éthique de notre société du 21ème siècle. Cette reconnaissance participe de la modernisation de notre droit : le Code civil, pilier du droit français, est enfin harmonisé avec le Code rural et le Code pénal. Cette réforme va toucher la société dans son ensemble et faire évoluer les mentalités en faveur d’une meilleure prise en compte du bien-être animal.
Ce changement de statut devrait permettre de punir plus sévèrement la cruauté et la maltraitance envers les animaux.
Concernant le vote négatif du Sénat il y a quelques jours, il est malheureusement sans surprise car cela fait des années aue les sénateurs »retoquent tout », assistant les lobbies dans une fin de non-recevoir. C’est selon la Fondation 30 Millions d’amis une méconnaissance des lois puisque la chasse est régie par le code de l’environnement et l’élevage par le code rural. Or, ces deux codes reconnaissaient déjà l’animal comme un être sensible…
Le cacatoès de Goffin est habile du bec et des pattes. Cette espèce de perroquet indonésien est non seulement capable de manier des outils mais également de transmettre ce savoir…
Douze congénères ont été confrontés à Figaro, un jeune oiseau de 3 ans capable de sculpter des bâtons pour récupérer des noix placées derrière une grille. Trois d’entre eux ont su reproduire et même améliorer le processus.
Les perroquets ont beau être de piètres manipulateurs d’outils à l’état sauvage, certains élevés en captivité parviennent à développer des facultés dignes des plus grands artisans. C’est le cas de Figaro, un petit cacatoès de Goffin, qui réside actuellement dans la volière d’un centre de recherche près de Vienne. L’oiseau est en effet capable de fabriquer des morceaux de bois de taille adéquate pour récupérer la nourriture hors de sa cage. C’est en observant le petit perroquet jouer avec un caillou que les chercheurs se sont rendus compte de ses capacités.
A un moment donné, alors que la pierre se retrouve malencontreusement de l’autre coté de l’enclos, Figaro attrape un petit bâton qu’il passe à travers le grillage pour récupérer son dû. Pour pousser un peu plus loin cette observation, les chercheurs de l’Université de Vienne décident de mener une série d’expériences consistant à placer une noisette hors de l’enclos et de la portée du bec et des griffes de Figaro. Au grand étonnement de tous, Figaro n’est pas allé chercher un bâton, mais a commencé à arracher un morceau de la poutre de la volière. Il l’a ainsi couper pour qu’il soit juste de la taille et forme adéquate pour s’en servir comme un outil de ratissage et récupérer la noisette.
Aussi étonnant que cela puisse paraître Figaro façonne presque à chaque fois un nouvel outil ou modifie un vieux afin d’adapter la taille et la forme à la tâche à effectuer. La façon dont il a appris à inventer ces outils n’est pas encore tout à fait claire pour les chercheurs. Néanmoins, leurs observations semblent montrer que certains animaux, au cerveau particulièrement développé, sont capables de fabriquer et utiliser des outils spontanément, même si ce n’est pas dans les habitudes de leur espèce.
L’étude confirme ce que l’on suspectait depuis les années 1960 : le maniement d’outils n’est en rien réservé à l’homme ni aux primates. Plusieurs espèces d’oiseaux, notamment des corvidés, en sont également capables.