« Les plombs déversés dans la nature, ne menacent pas seulement les anatidés mais toute la chaîne alimentaire et finalement la santé humaine ».
Hubert Reeves
Avec le mercure, et le cadmium, le plomb est l’un des matériaux les plus toxiques. Ce métal est connu pour être responsable d’une intoxication mortelle appelée « saturnisme ».
Or ce sont environ 250 millions de cartouches par an, tous tirs confondus (3/4 pour la chasse soit plus de 6.000 t/an de plomb (6500t/an et 1/4 pour le ball-trap soit plus de 2000 t/an).
La France a le triste record d’être le pays européen qui compte le plus grand nombre de chasseurs. Si chacun des 1,4 millions de chasseurs français ne tirait qu’une seule cartouche par an, ce seraient déjà près de 50 tonnes de plomb dispersées dans la nature soit plus de 450 tonnes sur 10 ans. Les 200 à 300 billes de chaque cartouche de chasse contiennent 30 à 35 grammes de ce poison. L’immense majorité des plombs de chasse ne finissent jamais leur course dans l’aile d’un canard chipeau ou sous le jabot d’une oie cendrée. La plupart des projectiles se retrouvent sur les berges ou coulent au fond des mares, des estuaires et des autres zones humides françaises.
L’exposition des oiseaux d’eau au saturnisme est un fait reconnu dans le monde. En effet, les anatidés, mais également certains rallidés (poules d’eau) et limicoles (famille des échassiers), ingèrent des plombs de chasse répandus dans les marais et s’en servent comme « grit », petits graviers qu’ils stockent normalement dans leur gésier afin de broyer leurs aliments. Des millions d’oiseaux meurent chaque année, toute la chaîne alimentaire est touchée. Une contamination de certains rapaces, se nourrissant d’oiseaux blessés ou ayant ingéré des plombs, est également démontrée.
« Avant qu’il ne devienne une réserve naturelle, le lac de Grand-Lieu, au sud de Nantes, recevait 4 tonnes de plomb par an », affirme ainsi Jean-Claude Lefeuvre, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et auteur d’un rapport sur les données scientifiques à prendre en compte pour la chasse aux oiseaux d’eau et aux oiseaux migrateurs. Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), 200 millions de grains de plomb, soit 18 tonnes, sont par ailleurs répandus chaque année en Camargue.
Cette munition est à l’origine d’une pollution durable des sols, car le plomb est non-biodégradable, ni dégradable…
Le 5 avril 2001, un groupe de travail mandaté par le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement a rendu son rapport (disponible ici) concernant l’utilisation de la grenaille de plomb de chasse dans les zones humides. Ce groupe de travail était composé de membres issus des chasseurs, des sociétés de tir, des industriels des armes et munitions, des associations de protection de la nature, du président de l’association des élus de zones humides, et des représentants des ministères concernés. Dans ce rapport, les membres de ce groupe de travail ont reconnu que :
- le saturnisme de la plupart des oiseaux d’eau, et particulièrement les anatidés, est avéré.
- l’utilisation de la grenaille de plomb à la chasse en est le principal responsable.
- la mortalité directe due à l’ingestion d’un seul plomb est faible. Elle est importante dès l’ingestion de trois plombs.
- la plombémie a un effet négatif sur l’acquisition et le stockage des réserves énergétiques, d’où une possible faiblesse des oiseaux devant reprendre la migration.
- la plombémie ne semble pas affecter la fertilité des mâles, mais réduit celle des femelles (taille des pontes corrélée négativement à la plombémie et diminution de la taille et de la masse des œufs).
Bien après certains autres états, la France semble prendre seulement conscience de ce problème, et encore à reculons. En Europe, l’interdiction du plomb dans les zones humides (étangs, rivières, marais, littoral) concerne aujourd’hui l’Angleterre, le Danemark, la Finlande, la Flandre belge, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. La munition au plomb est totalement interdite aux Pays-Bas et au Danemark (depuis 2000). Les USA ont été le premier pays, en 1991, à interdire l’usage du plomb dans la chasse au gibier d’eau. Les chasseurs ont l’obligation, dans ces zones, d’utiliser des cartouches de billes d’acier, ou d’alliages à base de bismuth ou de tungstène.
Depuis 2001, rien n’a été véritablement été changé et les chasseurs continuent à se faire passer pour des « protecteurs de la nature » et continuent à déverser, sans aucun scrupule, le poison de leurs armes…
A l’occasion des troisièmes rencontres naturalistes d’Île-de-France, l’agence pour la nature et la biodiversité Natureparif a dressé le 20 décembre dernier un bilan sur la résilience, (c’est-à-dire la capacité du vivant à retrouver un fonctionnement normal à la suite d’un traumatisme) de la faune et de la flore dans la région. Malgré les efforts récemment consentis par la Mairie de Paris, il n’est pas rassurant.
L’agence a étudié cinq grands groupes d’espèces – les oiseaux, les papillons, les chauve-souris les escargots et les végétaux – entre 2001 et 2010 de manière à appréhender l’évolution de ces populations sur le long terme.
« La situation des oiseaux de la Région se confirme : une régression des effectifs est constatée […] Plus inquiétant encore, alors que les effectifs de l’ensemble des espèces observées en France augmentent de 12 % au niveau national en moyenne, ceux-ci baissent de 5% en Île-de-France », déplore Natureparif, qui cite l’exemple des mésanges bleues et des charbonnières. L’état des populations de bruant jaune est encore plus alarmant, les effectifs ayant diminué de 13 % aussi bien en Île-de-France que sur le plan national durant la période étudiée.
« La biodiversité francilienne n’échappe pas à l’érosion observée au niveau national et met en lumière l’importance de changer notre rapport à la biodiversité et nos pratiques : plus de laisser faire, pour favoriser la résilience et encourager le développement du vivant », analyse l’agence. En milieu urbain comme dans les champs ou en forêt, la région Île-de-France est de moins en moins accueillante pour la faune et la flore. En cause selon Natureparif, la perte d’habitats naturels, la pratique intensive de la monoculture et le réchauffement climatique.
D’une manière générale, l’urbanisation compliquerait elle aussi l’adaptation du vivant à la ville en limitant notamment les interactions entre les espèces, qui sont pourtant indispensables.
Imaginez-donc les conséquences affolantes de la mise en place et de l’extension du fameux « Grand Paris » : une raison de plus à ne plus douter de l’incohérence et du manque de clairvoyance des politiques face au monde qui les entoure…
Les abeilles, omnubilées par les champs de colza en oublient de polliniser les plantes sauvages !
La pollinisation permet d’obtenir des graines et des fruits pour une centaine de productions végétales comme les plantes oléagineuses dont le colza, certaines légumineuses et de nombreux arbres fruitiers.
Le rôle des abeilles dans la pollinisation des espèces sauvages est également très important et permet le maintien de la biodiversité de la flore ainsi que de la faune dans nos campagnes.
C’est un fait : la culture du colza n’a cessé d’augmenter en Europe, notamment depuis que l’on en extrait du biocarburant. Des chercheurs du centre d’études biologiques de l’université de Würzburg (Allemagne), ont découvert que cette évolution avait un effet inattendu : à proximité de ces champs à la couleur et à l’odeur envoûtante, la pollinisation des plantes sauvages est plus faible qu’ailleurs. Les insectes trouvant dans ces champs beaucoup plus de pollen et de nectar.
Exemple : la primevère officinale produit 20% de graines en moins parce que les bourdons ne les fréquentent plus autant qu’il y a quelques années…
Plusieurs directives rappellent aux agriculteurs qu’en cas d’utilisation de produits phytosanitaires, il suffit de quelques mesures de précaution et de bon sens pour sauvegarder ces auxiliaires de l’agriculture. La première chose à faire, c’est d’observer sa culture : pas de problème = pas de traitement !
Si au contraire, l’intervention est nécessaire, il faut bien choisir son produit avec la « mention abeille » et respecter l’utilisation et les doses prescrites sur les emballages. Il est impératif pour les agriculteurs de traiter en dehors de la présence des abeilles, et le meilleur moment pour le faire c’est la fin de la journée. En effet, les butineuses sont rentrées à la ruche et le produit appliqué sur la culture sera partiellement résorbé le lendemain matin quand les abeilles reviendront sur les plantes. Par ailleurs, il est préférable de traiter en l’absence de vent pour éviter les dérives de produits sur les haies et les talus voisins.
Chiffre important : l’impact des pollinisateurs sur le rendement des cultures est de 30%. Cela veut dire que sur un rendement de 35 quintaux /ha, 10 quintaux proviennent des insectes pollinisateurs, l’abeille étant le principal. Mais ce n’est pas tout, il y a d’autres avantages à la pollinisation du colza : on observe une meilleure synchronisation du mûrissement des grains, de plus, les graines ont une meilleure teneur en huile, ainsi qu’un meilleur pouvoir germinatif. On le voit, l’impact des abeilles sur le colza est loin d’être négligeable mais quoiqu’il en soit un projet de l’Union européenne va tenter de recenser les moyens permettant de garantir la pollinisation des plantes sauvages proches.
Parmi les arbustes à fruits ornemantaux du jardin d’hiver, le pommier d’ornement « Malus Evereste » est une variété particulièrement rustique produisant de minuscules pommes très appréciées des oiseaux de la nature.
Ce pommier est peu exigeant quant à la nature du sol et à l’emplacement, tant qu’on lui évite des situations trop ombragées, nuisant à sa floraison.
Il est un enchantement des quatre saisons, mais particulièrement à l’entrée de l’hiver, où il porte des petites pommes rouge-orangées, magnifiques sous le givre, et véritable facteur de plaisir pour les oiseaux gourmands. De la taille d’une cerise, les petits fruits ne sont pas comestibles pour l’humain mais qu’importe, car ils le sont pour nos amis ailés ! Particulièrement décoratifs, les fruits, une fois disparus, laissent place en avril à une floraison de magnifiques fleurs blanches.
Lors de la rénovation du Relais du Vert Bois, nous n’avons pas hésité à planter une allée de « Malus Evereste » à l’entrée principale du gîte et respecter, en tant que « refuge LPO », nos engagements en terme de « biodiversité ».
Les lichens de nos jardins n’attirent pas particulièrement l’attention, pourtant ils sont présents au sol comme sur les murs et bien sur dans les arbres dont ils couvrent les branches au fil du temps. « Lichen » vient du latin qui l’a lui-même emprunté au grec leikhên, qui veut dire « lécher », à cause de la façon qu’ont ces végétaux de s’accrocher aux rochers ou aux arbres sur lesquels ils poussent.
Bien qu’il y ait une infinité d’espèces de lichens sur la planète, on connaît encore relativement peu ce groupe de plantes qui se situent à mi-chemin entre le champignon et l’algue, ou plutôt qui sont le produit de l’un et de l’autre, avec tous les avantages que cette union comporte, notamment celui de secréter des substances inconnues des deux autres. Les lichens n’ont pas de feuilles, ni de tiges, ni de pores et n’ont pas non plus de racines. Ils se nourrissent, sans protection, de tout ce que leur offre leur environnement. Ils absorbent l’eau de pluie, les sels minéraux et les polluants atmosphériques, plus facilement en périodes humides. L’algue capte la lumière, le champignon retient l’eau, les sels minéraux et les polluants. Même si les lichens se déshydratent pendant les périodes de sécheresse, il reprennent facilement dès les premières pluies.
Fort résistants, ils ont la capacité de résister à de très fortes dessiccations et peuvent également survivre à des variations de température importantes (de -70 à +70 °C !). Cette extraordinaire résistance voisine paradoxalement avec une sensibilité extrême à la pollution atmosphérique. Les mousses sont tuées par le cuivre, même à très faible dose. Quant aux lichens, ils ne supportent pas le dioxyde de soufre (l’ère industrielle a d’ailleurs causé la disparition de nombreuses espèces sensibles, particulièrement en forêt).
Les spécialistes considèrent aujourd’hui ces végétaux comme d’intéressants indicateurs de pollution dans le suivi des écosystèmes terrestres. Leur observation et leur suivi permettent de connaître la diffusion d’une large palette de polluantsSi vos arbres sont couverts de lichens, réjouissez-vous : c’est le signe d’un air préservé !
Sont-ils mauvais pour les arbres ? La réponse est non. Mousse et lichen ne parasitent pas les arbres et les arbustes sur lesquels ils se développent. Ils n’empêchent pas l’écorce de jouer son rôle; ils ne pénètrent pas dans les tissus de l’arbre (tel le gui) pour puiser dans les ressources du bois vivant.
A la vérité, ils affectionnent plutôt les vieux arbres, poussant peu et à l’écorce rugueuse. D’où leur apparition sur des arbres qui dépérissent… D’où les soupçons qui planent sur eux ! On leur reproche aussi de servir d’abri aux insectes hivernant et aux champignons microscopiques vecteurs de maladies. Ca n’est pas faux. Ils peuvent en tous cas dissimuler au regard ceux qui se nichent dans les anfractuosités de l’écorce.
Mais pour quelques parasites protégés, combien d’organismes utiles à la vie du jardin, à commencer par les oiseaux insectivores ? Si vous ne constatez pas de problèmes lourds dans votre verger ou votre jardin, peut être pouvez-vous songer à épargner ces êtres vivants et à consacrer votre temps à d’autres tâches de jardinage ?
Si vous décidez néanmoins de faire un peu de nettoyage, ne serait-ce que parce que vos arbres sont véritablement envahis, privilégiez absolument les brosses en paille de riz ou en poils en plastique dur. Le résultat sera moins « net » qu’avec une brosse métallique, mais avec cette dernière, difficile de ne pas blesser l’écorce en appuyant un peu trop fort… Valorisez votre opération nettoyage en coupant les bois morts et en surveillant l’état sanitaire de votre arbre, qui peut avoir besoin d’un curetage puis mastication de plaies de taille mal cicatrisées.
Ah…j’allais oublier : les lichens servent à la teinture végétale depuis des siècles. En général, plus difficiles à extraire que ceux des plantes vasculaires, leurs pigments sont par contre plus résistants à la lumière et à l’eau. Ce sont eux qui donnent aux tweeds irlandais et écossais ces tons si particuliers de lande anglaise à l’automne.
Après l’automne 2011, désigné comme le deuxième plus chaud de France depuis 230 ans, l’année 2012 démarre avec un hiver exceptionnellement doux.
Des papillons qui virevoltent, des bourgeons qui pointent et des abeilles qui se promènent… Trompée par l’exceptionnelle douceur de ces dernières semaines, la nature s’affole. S’il serait hâtif d’y voir une preuve irréfutable du réchauffement climatique, la clémence des températures reste tout de même inhabituelle et a un impact sur la biodiversité et les cultures agricoles. La faune et la flore ne s’adaptent en effet pas assez rapidement à ces conditions climatiques.
L’hibernation tardive de certains animaux, le gazouillement des oiseaux ou encore l’apparition de fleurs printanières au mois de janvier sont les signes d’une douceur hivernale d’autant plus ressentie que l’hiver précédent était particulièrement rigoureux. Selon une étude du CNRS de Montpellier (Hérault), les animaux et les plantes devraient s’adapter à ces températures inattendues en remontant vers le nord pour y trouver des habitats naturels plus froids et plus appropriés, mais ils peinent à suivre l’évolution du thermomètre. En une vingtaine d’années (1990-2008), les températures moyennes ont augmenté en Europe d’environ 1°C, ce qui revient à un décalage des températures vers le nord équivalent à 249 km.
Les papillons affichent par ailleurs un « retard » d’environ 135 kilomètres par rapport à l’évolution des températures. D’après une étude du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, les oiseaux, eux, ont accumulé un retard de 212 kilomètres, ce qui montre « à quel point les changements climatiques réorganisent rapidement et profondément la composition de la faune en Europe, avec d’inquiétants décalages dans la réponse des différents groupes d’espèces ». Localement, les animaux sont déboussolés. Les espèces pondeuses par exemple sont déjà en situation de ponte, ce sans que quiconque puisse présager du devenir des œufs si le gel finissait par arriver.
« On a eu une période de froid, puis une période très douce. La nature a réagi comme si c’était le printemps », résume Bruno Philippe, membre de la société d’horticulture de Soissons (Aisne). Car si les animaux tardent à suivre la courbe des températures, la flore, pour qui l’hiver représente une période de repos végétatif au cours de laquelle les fleurs interrompent leur activité, s’adapte avec encore plus de difficultés à la douceur hivernale. A l’apparition précoce des bourgeons qui accroît le risque de gel et diminue la probabilité d’obtenir des fruits au printemps s’ajoutent les maladies, les parasites et les insectes, lesquels voient dans des températures plus élevées les conditions idéales pour se développer. Le froid hivernal tue généralement ces populations, ramenant ainsi un équilibre préoccupant entre la flore et les effectifs de nuisibles : des arbres fruitiers comme les cerisiers ou les pruniers, ont besoin de froid l’hiver pour que les hormones qui activent la floraison soient suffisantes.
En 1956, un début d’hiver très doux, suivi d’un des pires coups de gel qu’ait connu la France, a décimé les oliviers de Provence et des dizaines de milliers d’arbres en forêt. Dans les bois autour d’Aix-en-Provence, les spécialistes s’inquiètent de voir pointer les fleurs de pins, genêts et genévriers.
En dehors même du risque de gel, les plantes s’affaiblissent. Elles sont en pleine activité, alors même que l’activité solaire, elle, reste faible. Du coup, ces plantes puisent dans leurs réserves sans pouvoir les reconstituer grâce à la photosynthèse. Elles seront donc moins résistantes face à tout type de stress, aléa climatique ou attaque de parasite.
Côté apiculture, aux environs du mois de décembre, les abeilles forment des grappes et ne bougent presque plus. Cette année, les grappes ne sont quasiment pas formées et les abeilles sortent tous les jours sans pour autant trouver à butiner. Dès lors, elles se fatiguent et puisent dans les réserves qui sont censées leur faire passer tout l’hiver.
Bouleversant les habitudes des jardiniers amateurs et professionnels, la clémence de l’hiver préoccupe également les agriculteurs, qui ont déjà dû faire face à la sécheresse l’an passé. Bien que les cultures céréalières du nord de la France ne soient pour le moment pas menacées, les vignerons de Champagne-Ardenne affichent ainsi leur inquiétude vis-à-vis des vendanges à venir. S’il intervient avant le mois d’avril, le gel ne constitue pas un risque pour les viticulteurs qui constatent l’apparition de bourgeons sur leurs pieds de vigne, ce qui influence la qualité du vin. Plus sucré et moins acide, le nectar deviendrait plus difficile à équilibrer.
Difficultés de la biodiversité à s’adapter, bouleversement des cultures agricoles : autant de raisons qui incitent à considérer avec le plus grand sérieux ces « drôles » de températures hivernales.
Question : A quelle distance les tirs à proximité des habitations sont ils interdits?
Il n’existe pas en cette matière d’interdiction générale applicable sur tout le territoire.
En revanche, les préfets, au titre de leur pouvoir de police (assurer l’ordre public) ont la capacité de réglementer la sécurité publique et l’emploi des armes à feu.
Ainsi, les tirs « à portée de fusil » ou à une certaine distance (150 mètres sont le plus souvent retenus, bien que certaines armes ont une portée de plus d’1 Km) en direction des routes, chemins publics, stades, lieux de réunion publiques et habitations sont généralement interdits. Les préfets annexent parfois ces dispositions à l’arrêté annuel d’ouverture de la chasse. Dans le cas contraire, il convient de demander communication de cet arrêté (« portant réglementation de l’usage des armes à feu » ou « réglementant la sécurité lors de l’usage des armes à feu ») auprès de la DDT (direction départementale des territoires) en demandant le service « chasse ».
Les Maires peuvent à leur tours renforcer ces règles de sécurité, élargir le périmètre d’interdiction ou interdire la chasse dans certaines zones de leur commune.
D’autre part, dans les communes soumises au régime des ACCA (association communale de chasse agréée, renseignements auprès de la DDT), en application de l’article L.422-10 du code de l’environnement, la chasse est interdite (sauf pour le propriétaire) dans un rayon de 150 mètres autour des habitations, depuis et en direction de celles-ci. Cette règle se cumule avec celles édictées par l’arrêté préfectoral réglementant l’usage des armes à feu.
QUESTION : Pouvez-vous vous opposer à la pratique de la chasse sur votre terrain ?
Oui, et ce, quelle que soit la surface de votre terrain, et quel que soit le département où se trouve ce terrain. Depuis Décembre 2000, en effet, la Loi VERDEILLE qui imposait, selon les départements, de posséder une surface de 20 à 60 Hectares d’un seul tenant, n’est plus applicable. Il n’est donc plus nécessaire d’être grand propriétaire pour s’opposer la chasse, ni d’accepter l’inacceptable sur vos terres si vous possédez une petite surface.
Il existe deux cas de figures:
PREMIER CAS : votre terrain se situe dans un département où était appliquée la Loi Verdeille avant 2000.
Dans ce cas, les chasseurs sont regroupés en A.C.C.A. = Association Communale de Chasse Agréée. Tous les chasseurs de la commune (même s’ils ne sont pas propriétaires) en sont membres, ainsi que des chasseurs ne résidant pas dans la commune (résidant, en général, dans des communes urbaines, sans territoire de chasse).
Si vous voulez vous opposer à la pratique de la chasse dans ce type de commune, cela se traduit, concrètement, par une soustraction de vos terres à la chasse. Vous pouvez soustraire vos terres à la pratique de la chasse en faisant opposition par conscience (ou éthique ou convictions) personnelle(s). Pour ce faire, vous devez adresser une lettre recommandée avec Accusé de Réception à Monsieur le Préfet de votre département, pour lui faire part de votre opposition.
Dans ce courrier, vous devrez préciser le numéro de chaque parcelle concernée par votre opposition ainsi que leur adresse exacte (lieu-dit, commune). Il faudra aussi joindre à ce courrier une photocopie de votre parcellaire (photocopie à demander contre une très modique somme à la mairie de votre commune). Je vous conseille d’adresser une photocopie de votre courrier au Président de l’A.C.C.A. et de lui demander d’informer tous les chasseurs de votre opposition à la chasse sur vos terres. Cela évitera des « malentendus » avec mauvaise foi de chasseurs qui prétendront ne pas avoir eu connaissance de l’interdiction de la chasse chez vous. Tout chasseur qui outrepassera l’interdiction de chasser chez vous, le fera en connaissance de cause, et ne pourra prétendre « ignorer »…
Que la chasse se pratique individuellement ou en battue, le statut de « chasse interdite » est le même.
Le droit de non chasse se gagnant chèrement, votre courrier à Monsieur le Préfet ne rendra pas votre interdiction de chasser chez vous, immédiatement effective. En effet, être propriétaire dans une commune où la chasse est organisée en A.C.C.A. impose d’envoyer votre courrier le plus tôt possible, car :
1) votre opposition à la pratique de la chasse chez vous, ne prendra effet que 6 mois après la date de l’Accusé de Réception de votre courrier en Préfecture.
2) d’autre part, l’Art. L422-8 du Code de l’Environnement stipule que l’opposition à la chasse prend effet à la date d’expiration du renouvellement de l’A.C.C.A., sous réserve que vous ayez adressé votre courrier 6 mois avant cette date d’expiration.
Je vous conseille donc d’adresser votre courrier à Monsieur le Préfet de votre département le plus tôt possible,car, les A.C.C.A étant renouvelées tous les 5 ans,votre opposition risque de ne prendre effet qu’à l’expiration de la période suivante. Si tel est le cas, vous pourrez interdire l’accès chez vous avec des panneaux « Défense d’entrer » ou « Propriété privée », mais vous ne pourrez pas porter plainte contre un chasseur qui ne tiendra pas compte de ces panneaux.
Si vous avez envoyé votre courrier dans les temps, vous devrez indiquer votre opposition à la chasse en posant des panneaux « Chasse interdite » aux limites de votre propriété ainsi qu’au début de tout chemin y pénétrant. Ces panneaux ayant un effet « désagréable » chez certains chasseurs, attendez- vous à devoir en remplacer régulièrement, car certains seront arrachés, d’autres criblés de plombs. Bien que certains chasseurs l‘affirment, la pose d’une clôture délimitant vos terres n’est pas obligatoire.
DEUXIEME CAS : Votre terrain se trouve dans un département où la Loi Verdeille n’était pas appliquée avant 2000
Dans ce cas, les chasseurs sont regroupés en Société communale de chasse. Comme dans le cas précédent, si vous ne voulez pas de chasse chez vous, vous avez le droit de soustraire vos terres du territoire de chasse. Mais à la différence du premier cas, vous n’avez aucune obligation d’adresser un courrier à Monsieur le Préfet de votre département, ni à qui que ce soit, d’ailleurs. Vous n’êtes pas obligé de vous justifier pour interdire la chasse chez vous.
Toutefois, je vous conseille d’adresser un courrier au Président de la Société de chasse de votre commune, en lui mentionnant les parcelles concernées et en lui demandant d’informer tous les chasseurs membres, de cette interdiction de chasser chez vous. Dans les petites communes rurales, une copie de ce courrier adressé la Mairie, permet d’étendre et d’appuyer cette interdiction.
Aucune clôture n’est obligatoire, ni même les panneaux « Chasse interdite », mais leur présence est quand même une information sur le terrain pour beaucoup de chasseurs.Car la constitution et l’utilisation de territoires de chasse par ces sociétés communales de chasse est pour le moins floue et ambiguë : pour les chasseurs membres d’une société de chasse, la chasse est communale, dans le sens « étendue à l’ensemble de la commune » !
Or, dans la plupart des régions françaises, les espaces ruraux et forestiers sont en majorité privés (dans le Sud-Est de la France, plus de 70 % des forêts sont privées !). S’il y a aussi des forêts domaniales (gérées par l’O.N.F.), les forêts communales ne se réduisent plus qu’à un faible pourcentage de l’espace communal.
Les chasseurs intègrent donc de fait, ces espaces privés dans les forêts communales ! Cela leur est d’autant plus facile que, sur les espaces privés très morcelés, les chasseurs héritent d’un droit d’usage pour la chasse : ils sont devenus ayants-droit par autorisation verbale de propriétaires eux-mêmes chasseurs, car, dans le cadre des Sociétés communales de chasse, tout propriétaire chasseur cède logiquement ses terres à la société de chasse. Pour les autres terrains, ceux appartenant à des propriétaires non chasseurs, les chasseurs ne se posent pas vraiment la question de savoir s’ils ont le droit ou pas d’y chasser.
Ce flou cynégétique est source de nombreux conflits entre chasseurs sûrs de leur droit de chasse et propriétaires privés qui subissent la présence de chasseurs chez eux, car ils constatent une véritable appropriation des terres par les chasseurs.Les problèmes apparaissent aussi lorsqu’un propriétaire vend tout ou partie de ses terres, et que le nouveau propriétaire ne veut plus que la chasse y soit pratiquée. Dans les faits, s’il ne dit rien, la chasse continue d’y être pratiquée C’est la raison pour laquelle je formule ci-dessus, le conseil d’adresser un courrier au Président de la société de chasse de votre commune.
Les problèmes apparaissent aussi car ces Sociétés communales de chasse organisent la chasse « à la carte », c’est-à-dire à la journée, pour des chasseurs non résidents dans la commune. Dans ce cas, ces chasseurs sont sensés avoir acheté une carte pour pouvoir chasser durant une journée sur la commune. Outre le fait que la détention d’une carte est invérifiable sur le terrain, ces chasseurs, faute d’informations précises, méconnaissent les lieux interdits à la chasse. C’est aussi pour cette raison que je conseille la pose de panneaux « Chasse interdite ».
Dans les communes où la chasse est organisée en Sociétés de chasse, il est évident qu’une autorisation écrite de chasse, signée par chaque propriétaire, aurait le mérite, non seulement d’actualiser les changements de propriétaires, mais aussi et surtout d’établir une situation claire, nette et précise pour tous les chasseurs, et surtout pour les propriétaires. Cela éviterait bien des confrontations entre chasseurs et propriétaires non chasseurs. Ces autorisations existent pour d’autres loisirs tels que la randonnée pédestre ; elles se concrétisent par des conventions signées entre le Conseil Général et chaque propriétaire qui s’engage à laisser le droit de passage pour une durée déterminée.
N’hésitez pas à consulter le site de l’ASPAS (ASsociation pour la Protection des Animaux Sauvages) dont le service juridique est assez pointu en la matière…Et rappelez-vous que le dialogue et la courtoisie sont un préalable à « l’entente cordiale ». Les bonnes relations que j’ai pu développées avec le responsable des chasseurs de ma région ont contribué à l’établissement de règles de bon voisinage.
Question: Certaines communes offrent des « primes à la queue » de renard, martre, fouine, belette et putois, de quoi s’agit-il ? Est-ce légal?
Certaines mairies ou associations de piégeurs perpétuent cette pratique d’un autre âge qui consiste, pour inciter les piégeurs à détruire le plus de « nuisibles » possibles, à « récompenser » les piégeur pour chaque animal tué en demandant pour preuve la queue de celui-ci (ou les pattes pour les oiseaux). La queue est ainsi rachetée selon une grille tarifaire pré établie.
Outre la barbarie de la pratique, ce système incite les piégeurs à détruire un maximum d’animaux pour toucher de l’argent, et non à prélever les individus qui causeraient des nuisances, ce qui est pourtant le but (officiel !) du classement « nuisibles » des espèces animales.Or, l’article R.427-8 du Code de l’environnement interdit aux piégeurs d’être rémunérés pour leur tâche lorsqu’ils piègent par délégation sur les terrains d’autres propriétaires ou ceux de la commune. Ce système de prime pouvant s’apparenter à une rémunération, une telle pratique pourrait être condamnée.
D’autre part, si cette pratique envers le renard et les autres « nuisibles » n’est pas forcément illégale (si le piégeur piège sur sa propriété), elle l’est de façon certaine lorsqu’elle concerne les mustélidés (martres, fouines, belettes et putois). En effet, l’arrêté du 29 avril 2008 relatif à la protection et à la commercialisation de certaines espèces de mammifères sur le territoire national interdit « la mutilation, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation commerciale ou non » de ces animaux.
L’ASPAS a ainsi déposé une plainte contre l’association des piégeurs du Maine-et-Loire qui, dans un macabre catalogue, proposait : 1€ pour une queue de belette, 2€ par queue de fouine, de martre ou de putois, 3€ par queue de renard, et 1€ par queue de renardeau! Nous vous invitons donc à vous renseigner sur les pratiques des piégeurs de votre commune et de faire part à l’ASPAS de toute « prime à la queue » portant sur des mustélidés.
Question : Le balisage est-il obligatoire lors d’une action de chasse ?
Aucun formalisme n’est requis pour cette signalétique. Vous croiserez donc des panneaux de toutes les tailles, formes et couleurs, seule l’inscription importe.
Les seuls panneaux qui sont obligatoires visent à signaler une interdiction de chasser soit :
- par la volonté du propriétaire du terrain. Ces panneaux sont vendus dans le commerce ou proposés par différentes associations (refuges ASPAS, LPO, ROC, etc.) : « Chasse interdite » , « Refuge ASPAS, chasse interdite », etc.
- Parce que le terrain est placé en réserve de chasse et de faune sauvage (locale, départementale ou nationale) : « Réserve de chasse », « Réserve de chasse et de faune sauvage », « Réserve nationale de chasse et de faune sauvage ».
Ce sont en fait des « réserves de gibier » dans lesquelles les chasseurs peuvent gérer le gibier (plan de chasse, destruction des nuisibles). Tout acte de chasse n’y est pas exclu !
Les chasseurs utilisent une signalisation visant à délimiter leur territoire de chasse (d’un propriétaire ou d’une association) pour l’interdire aux chasseurs voisins : « chasse gardée / réservée » (le propriétaire se réserve le droit d’y chasser), « Chasse privée », « ACCA de xxx », « Amicale de chasse de xxx ».
Enfin d’autres panneaux signalent le danger lié à la chasse ou au piégeage : « Attention chasse/battue en cours », « Attention tir à balles », « Attention piégeage ».
Ces panneaux ont plus souvent pour objectif de dissuader les promeneurs de pénétrer dans une zone que de les informer d’un danger…
Question : La chasse est-elle autorisée par temps de gel et/ou de neige ?
Dans des conditions climatiques extrêmes, (inondation, gel prolongé, neige importante et durable, voire sécheresse), le préfet a la possibilité, pour tout ou partie du département de son ressort, de suspendre l’exercice de la chasse pour tout gibier ou certaines espèces. Cette suspension ne peut dépasser une période de dix jours, mais peut être renouvelée autant de fois que nécessaire.
Question : La chasse sur les chemins ruraux est-elle autorisée ?
Si le chemin est privé, le propriétaire est le décideur. En règle générale la chasse est exclue des chemins ruraux mais il convient de se le faire confirmer en mairie.
Le Royaume-Uni a allégé depuis 1er janvier 2012 les règles pour l’entrée sur son territoire des animaux de compagnie – chiens, chats et furets -, mettant fin à la quarantaine de six mois imposée depuis le XIXe siècle, désormais largement dépassé par les avancées scientifiques.
Les animaux de compagnie devront simplement être vaccinés contre la rage mais un délai de 21 jours entre la vaccination et l’entrée au Royaume-Uni reste obligatoire.
Auparavant, les propriétaires de chiens et chats devaient placer leur animal en quarantaine pendant six mois à partir de la date d’un test sanguin obligatoire. Le test sanguin et la quarantaine disparaissent pour les animaux provenant de tous les pays de l’Union européenne ainsi qu’une liste de pays comprenant les Etats-Unis et l’Australie. Pour les autres pays tels que le Brésil, l’Inde et l’Afrique du sud, le test sanguin et une quarantaine réduite à trois mois restent obligatoires.
Le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suède et Malte, qui faisaient exception jusqu’à présent au régime européen sur le voyage des animaux de compagnie, mettent ainsi leurs règles en conformité avec celles de l’UE au 1er janvier, selon le ministère de l’Environnement.
Il était temps ces règles soient mises en place après avoir entraîné bien des tracas pour des générations de propriétaires d’animaux de compagnie et ceux qui avaient besoin d’un animal pour les aider, comme les handicapés… Well done.
Bien que la consommation d’aliments bio ait la cote, dire qu’ils sont meilleurs pour la santé fait toujours polémique.
L’association Générations futures a décidé de se pencher sur la question et a comparé la teneur en pesticides de quatre repas-type d’une journée, bio et non bio. Les échantillons ont été confiés au laboratoire belge Fytolab, et bien que « les résultats n’ont pas de valeur statistique significative au regard du faible nombre d’échantillons analysés », ils interpellent.
En effet, le verdict est sans appel : les analyses ont révélé 233 fois moins de résidus de pesticides dans les aliments bio que dans l’agriculture traditionnelle. Aucun des 14 aliments présents dans les repas non biologiques n’était exempt de pesticides. Au total, 37 résidus ont été retrouvés dans leur composition, soit 27 molécules différentes dont 17 pourraient être cancérigènes ou sont des perturbateurs endocriniens.
L’association cite l’exemple d’une pomme brésilienne qui contenait six résidus de pesticides (dont trois potentiellement cancérigènes et un perturbateur endocrinien). Même constat pour des citrons d’Argentine, qui contenaient même des résidus d’un produit interdit en France.
En revanche, aucun résidu de pesticides n’a été décelé sur les 12 fruits, légumes ou riz biologiques analysés. Seuls deux échantillons de pain biologique faisait apparaître des traces d’une molécule de synergisant, le piperonyl butoxide, présent dans le pain (produit étrangement autorisé en bio et utilisé dans le cadre du nettoyage des silos à céréales).
Ces analyses font suite à une précédente enquête menée par Génération futures l’année dernière et où l’association avait analysé les substances chimiques présentes dans le repas d’un enfant de 10 ans. Les résultats avaient fait grand bruit, étant donné que 128 résidus chimiques, dont 47 substances suspectées d’être cancérigènes et 36 pesticides différents, avaient été identifiés. Des traces de mercure et d’arsenic avaient aussi été détectées dans du thon en boîte.
Les nouvelles analyses ont permis à Générations futures de rappeler que « la grande différence entre les pratiques culturales et de stockage des aliments bio et non bio réside dans l’usage, ou non, de pesticides de synthèse ».
En 2010, 16000 participants de 130 pays ont tenté leur chance au prestigieux concours du magazine National Geographic qui récompense le meilleur cliché reflétant la réalité de l’instant capturé. Trois catégories sont ouvertes : “people” (les gens), “places” (les lieux) et “nature”.
Ci-dessus, l’arbre des araignées composé de millions d’araignées qui tentent d’échapper aux crues suite aux inondations pakistanaises de 2010, et qui s’accrochent aux rares supports disponibles non immergés…
Des images toutes aussi étonnantes que les autres prises par des photographes de talent témoignent de la beauté d’une nature étrange et merveilleuse. C’est à voir ici.