Souvent montrée du doigt pour son rôle dans l’érosion de la biodiversité, l’agriculture intensive n’est pas seule en cause dans la raréfaction des insectes pollinisateurs. Les jardiniers du dimanche ont aussi une part de responsabilité…
C’est, en substance, le résultat de travaux de chercheurs français, publiés dans la dernière édition de la revue Biological Conservation, qui montrent pour la première fois que l’utilisation par les particuliers de pesticides – insecticides et herbicides – peut avoir des effets négatifs « à grande échelle » sur les papillons et les bourdons. A l’inverse, et de manière surprenante, d’autres produits phytosanitaires semblent avoir un effet positif sur ces deux groupes.
Pour parvenir à ces résultats, Benoît Fontaine, du Muséum national d’histoire naturelle, et Audrey Muratet, de l’Observatoire de la biodiversité urbaine de Seine-Saint-Denis, ont utilisé les données d’observation des jardiniers amateurs eux-mêmes. « Il y a déjà eu de nombreux travaux traitant de l’impact sur la biodiversité des pesticides utilisés en agriculture, explique Benoît Fontaine. Conduire le même genre d’étude dans les jardins privés est plus problématique, car nous n’avons pas accès à ces terrains. »
Pour éviter des déclarations par trop incertaines, les quantités épandues ne sont pas renseignées. Ensuite, les observateurs bénévoles transmettent régulièrement des informations sur le nombre et la diversité des bourdons et des papillons rencontrés dans leur jardin. Les données générées sont étonnamment fiables. Par exemple, disent les chercheurs, la distribution géographique ou saisonnière de certaines espèces se retrouve dans les observations de ces milliers de bénévoles.
Le principal résultat est que, même dans le cadre d’une utilisation privée, l’usage d’insecticides réduit les populations de bourdons et les papillons. Ce qui n’est pas étonnant, de nombreuses études ayant montré en milieu agricole des effets sur le comportement, l’orientation, la fertilité et la mortalité des insectes pollinisateurs.
« L’effet produit est significatif », dit cependant M. Fontaine, ajoutant que l’échantillon des citoyens-observateurs de Vigie Nature biaise probablement le résultat. « Les bénévoles qui participent sont déjà sensibilisés aux problématiques de la biodiversité et on peut légitimement penser qu’ils utilisent moins de pesticides que la moyenne », précise-t-il. L’effet réel, sur l’ensemble des jardins privés de France, est donc sans doute supérieur à celui détecté par les chercheurs.
Autre résultat, moins évident : celui d’un effet négatif des herbicides. « Ces produits ne sont pas utilisés contre les insectes, mais ils réduisent la diversité végétale dans les jardins, dont profitent les bourdons et les papillons », explique le biologiste.
De manière bien plus inattendue, les résultats montrent aussi que les fongicides, la bouillie bordelaise – un fongicide utilisé en agriculture biologique – notamment ou encore les anti-limaces ont un effet positif sur les deux groupes de pollinisateurs étudiés. « Le mécanisme que nous proposons pour expliquer ce phénomène est que les plantes qui sont protégées des agressions des champignons, des limaces, etc., peuvent consacrer plus d’énergie à la production de nectar et qu’elles sont donc plus attractives pour les bourdons et les papillons », dit M. Fontaine. Cela ne donne pas pour autant un blanc-seing à ces produits. « De nombreux travaux, précise le chercheur, montrent que certains d’entre eux peuvent avoir un effet néfaste sur la faune des sols », qui n’est pas moins indispensable au fonctionnement des écosystèmes que les pollinisateurs.
Conçu comme un véritable documentaire audiovisuel, « La nature en bord de chemin » est un ouvrage qui se lit comme une visite guidée à travers les terroirs et les saisons, et ce au travers de plus de 700 photos.
Plantes, petites et grosses bêtes, animaux sauvages et domestiques, tout ce qu’un promeneur peut rencontrer est exploré par un système de plans généraux et rapprochés d’un même lieu. Haie, touffe d’ortie, pré aux vaches, village, prairie fleurie, flaque d’eau, ronces, talus…
Pour découvrir la vie cachée des abeilles solitaires, le comportement des oiseaux, les stratégies des végétaux, la beauté des orchidées sauvages, le vol des rapaces de jour et de nuit, les jeux des renardeaux.
Un ouvrage au langage accessible pour une nature accessible, un grand bol d’air pur, un livre qui fait du bien !
A travers de magnifiques photographies et des textes captivants, le lecteur va pouvoir porter un nouveau regard sur ce qui l’entoure lors de ses balades en plein air.
Lien vers le site internet de l’éditeur : ici.
Si vous aimez la nature et ses merveilles, vous allez sans aucun doute adopter l’excellente application IdentifyTree – en bon français “Identifier les arbres” et plus généralement la végétation… Proposée pour iPhone, iPod Touch et iPad, celle-ci va donc vous permettre de tout connaître ou presque sur les plantes et arbres qui nous entourent et cela à partir d’une simple feuille.
Tout comme l’excellente application de l’ONF « Clés de Forêt » déjà recommandée en 2011 par Naturablog (voir ici), L’interface en français simple et intuitive d’IdentifyTree va vous proposer une série d’images thématiques – formes, couleurs, bordures, hauteur, etc. – pour vous aider à identifier rapidement la feuille que vous avez entre les mains. Une fois que vous avez pu retrouver le nom de celle-ci, vous pourrez aussitôt tout savoir sur elle de manière précise et richement illustrée…
IdentifyTree (à télécharger ici) est un véritable dictionnaire du monde végétal qui devrait à n’en pas douter faire l’unanimité aussi bien chez les pros, les jardiniers, les étudiants que les amateurs de belle nature.
D’un point de vue plus « médical », il existe une autre application tout aussi intéressante pour ceux et celles qui souffrent d’allergies aux pollens d’arbres. En Europe, les pollens d’arbres sont responsables de la troisième cause d’allergie respiratoire après l’allergie aux acariens et l’allergie aux graminées. Mais la plupart des gens ne savent pas reconnaitre les arbres qui les entourent; pourtant, il est très important pour les personnes allergiques de savoir quel arbre éviter pour ne pas subir de plein fouet les pollens ennemis.
Destinée au grand public, l’application ArbrallergiK (à télécharger ici) permet d’identifier, grâce à un arbre décisionnel simple, les arbres les plus courants en France et tout connaitre de leur potentiel allergisant.
Différentes rubriques sont accessibles depuis la page d’accueil :
- « Je suis devant un arbre »: grâce à une photo de la feuille et à des questions simples. Cette rubrique permet d’identifier un arbre parmi les 36 espèces les plus courantes en France.
- « Les cartes polliniques »: propose un aperçu visuel des zones de pollinisation pour un arbre donné.
- « Tous les arbres »: feuille, fruit, écorce, devenez incollable sur les différentes espèces présentées avec la possibilité la feuille en 3D pour découvrir son évolution au cours des saisons.
- « Mes photos d’arbre » : un album regroupant les clichés et commentaires de l’utilisateur.
- Une rubrique « allergie » où sont apportées des réponses aux questions les plus fréquentes sur les allergies.
L’application gratuite est disponible pour iPhone et iPad ainsi que sur Android.
A l’affût de l’actualité des végétaux, des animaux et de la biodiversité en général Naturablog salue la parution de « Faut pas pousser Mémé dans les orties » : un livre décalé sur les expressions botaniques, qui décortique plus de 100 expressions convoquant le vocabulaire botanique et autre langage des fleurs et des branches.
Un moyen d’en « apprendre un rayon » sur les arbres, les fruits, les graines, les légumes et autres verdures…
Pourquoi dit-on « avoir le cerveau qui baigne dans de la confiture de coing « , « secouer le cocotier », « faire le poireau », « prendre la clé des champs », « aller aux fraises », « se mettre en rang d’oignons » ? Qui est cette mystérieuse Mémé qu’il faut se garder de « pousser dans les orties » ?
Réponses humoristiques de Vincent Albouy, naturaliste de terrain, entomologiste (spécialiste des Dermaptères, plus connu sous le nom de Perce-oreilles), ancien attaché du Museum d’Histoire Naturelle, fin connaisseur du monde végétal et amoureux de la langue française.
Illustrations de Roland Garrigue, pourfendeur graphique de monstres, sorcières et vampires pour la presse enfantine et dans l’édition.
Dans une prairie landaise, des biologistes de l’université de Rennes ont constaté que sous chaque empreinte de chaussure se trouvaient :
- une quarantaine de fourmis
- une trentaine de scarabées et de coccinelles
- 1370 collemboles (sorte de petit crustacé de 3 mm de long)
- quelques 17000 acariens invisibles à l’oeil nu
- une cinquantaine d’araignées dont la plupart ne mesurent pas plus de 5 mm.
Cela peut vous paraître un chiffre exagéré mais cette observation n’est pas encore tout à fait exacte si l’on considère l’étude d’un chercheur suisse qui a estimé qu’un mètre carré de prairie (sans traitement particulier lié à un quelconque pesticide) contient en moyenne 25 000 vers annelés, 10 millions de vers nématodes, 500 millions de protozoaires et 60 000 milliards de bactéries.
Incroyable, non ?
Voilà une expérience intéressante sans pour autant se prendre pour Dr House !
Un stéthoscope est comme vous le savez probablement déjà un instrument médical acoustique, utilisé pour l’auscultation, autrement dit l’écoute des sons internes d’une personne ou d’un animal.
les stéthoscopes comportent un ou deux pavillons, pièces métalliques pourvues d’une membrane que l’on applique sur la peau. Cette membrane, mise en vibration par les sons corporels, est reliée par un ou deux tubes souples en caoutchouc aux embouts que l’opérateur place dans ses oreilles.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, si vous utilisez un stéthoscope pour « écouter » un arbre, vous risquez d’être particulièrement surpris…
En appliquant l’instrument contre l’écorce et en fonction de la variété de l’arbre, vous entendrez des gargouillis, des grincements et des craquements internes liés à la circulation de la sève.
Du fait de la croissance des feuilles, ce phénomène sera plus perceptible au printemps tandis qu’avec des écorces épaisses et craquelées (telles celles de la majeure partie des conifères) il sera plus compliqué à « entendre ».
A contrario, l’écoute sera facilitée sur les écorces lisses et fines : hêtre, cerisier (la plupart des arbres fruitiers se prêtent bien à cet exercice original), et bouleau avec un tronc d’au moins une quinzaine de centimètres de diamètre seront d’excellents… patients !
La nature fait souvent bien les choses : afin que le bourdon puisse butiner « à la fraîche » avec les autres insectes, le bourdon fait vibrer ses ailes et produit de la chaleur dans le but d’augmenter sa température interne avant de…décoller.
Un peu à la manière de faire chauffer le moteur de sa voiture en hiver !
La fourrure du bourdon agit comme un « super-isolant » et lui permet de conserver une partie de sa chaleur plutôt que celle-ci se dissipe dans l’air.
On trouve ainsi des bourdons par moins de 0°C et ce…au-delà du cercle polaire !
La nature devient gênante à l’activité des hommes…Récemment alors que j’observais des hommes de la DDE tronçonner « consciencieusement » un tilleul au moins centenaire, qui avait probablement pour seul défaut d’être considéré dangereux dans le nouveau code de la circulation, je me demandais pourquoi tant d’arbres avaient été plantés au bord des routes.
Il m’a fallu un peu de temps et de persévérance pour trouver des informations concordantes…
A l’origine, c’est une décision d’Henri III qui, en 1552, ordonna de faire planter des ormes tout le long des voies du royaume. afin de fournir du bois de haute qualité pour les affûts de canons et la construction des bateaux.
Au XVIIè siècle, Sully (ministre d’Henri IV) encouragea aussi ces plantations comme le firent d’ailleurs tous les gouvernements qui suivirent : cela permettait de disposer d’un approvisionnement en bois à moindre coût car la bordure de terrain faisant partie de la route appartenait à l’Etat. Ils délimitaient espace privé et espace public tout en stabilisant la chaussée.
En 1895, les 35 000 kilomètres de « routes nationales » comptaient ainsi près de 3 millions d’arbres. Au XXè siècle, les platanes à usage décoratif ont peu à peu remplacé les ormes…
Curieusement, en France les arbres de bords de routes sont accidentogènes tandis que chez nos voisins britanniques on pense au contraire, qu’ils obligent les automobilistes à réduire leur vitesse…
Une expérience menée ces derniers mois dans le comté de Norfolk (Est de l’Angleterre) a démontré qu’avec l’aide d’un effet d’optique, des arbres plantés le long des routes donnent l’impression aux conducteurs qu’ils roulent trop vite, d’où une tendance à ralentir de 3 à 5 km/h. Outre la plantation de plus de 200 arbres, les autorités du comté, qui espéraient une réduction des accidents de l’ordre de 20%, ont fait en sorte de les placer de plus en plus proches les uns des autres à l’entrée des villages, la sensation de vitesse étant plus importante dans cette configuration.
En France, où l’on compte désormais moins d’un million d’arbres au bord des routes, le mot d’ordre de la fin des années 1990 à 2006 a été de les abattre car tenus pour responsables chaque année de la mort de près de 500 personnes.
L’association «Arbres et routes» estime qu’il s’agit simplement d’une question de comportement au volant. Et l’association de citer sur son site un texte de l’Académie des sciences morales et politiques : «Incriminer les arbres n’en demeure pas moins typique d’une certaine perception de la route en France, où ce sont plus souvent des éléments extérieurs que les comportements des conducteurs qui sont jugés responsables des méfaits».
Bien que les ayatollahs de la Sécurité Routière se soient un peu calmés sur le sujet depuis 2006, on ne va pas replanter d’arbres pour autant : la réflexion tend plutôt vers l’utilisation d’autres moyens techniques, tel que le marquage au sol.
L’effet stroboscopique que produisent les arbres en Angleterre a été obtenu à titre expérimental en France avec des bandes transversales sur le goudron. Tout comme l’effet de rétrécissement notamment à l’entrée des agglomérations qui incite l’automobiliste à ralentir alors même que la route est toujours aussi large.
Avec des milliers de variétés à travers le monde, la pomme à qui nous avons déjà consacré plusieurs articles (voir ici) reste un fruit universel – et symbolique – par excellence.
Le terme « pomme » vient d’ailleurs du latin populaire poma, mot qui signifie tout simplement « fruit ». C’est dire si elle s’imposa au menu de nos ancêtres.
Comme bien souvent, la sagesse populaire, qui avait observé les vertus du fruit défendu, a précédé les découvertes scientifiques. Longtemps on a cru que c’était grâce à sa fameuse vitamine C que la pomme méritait son fameux dicton angophone : « an apple a day keeps the doctor away » (une pomme par jour chasse le médecin). Pourtant, il y a quelques années, les chercheurs ont commencé à découvrir qu’elle contient également de nombreux antioxydants, ouvrant un champ d’action bien plus étendu qu’ils ne l’imaginaient…
Aujourd’hui, on recense au moins quatre bonnes raisons de manger des pommes pour préserver sa santé.
1. Diminuer les risques cardiaques. Les antioxydants contenus dans la pomme, en particulier dans sa pelure, auraient une action directe sur la sphère cardiovasculaire en limitant la tension artérielle et en réduisant la formation des caillots dans le sang, à l’origine des risques d’infarctus et d’AVC. Une récente étude a également mis en évidence une baisse significative du cholestérol pour des femmes ménopausées qui ont croqué une pomme six mois durant : leur taux de « mauvais » cholestérol a baissé de 23 % en moyenne.
2. Garder la ligne. Les participantes de cette même étude ont été récompensées par leur régime « pommes » puisqu’elles ont perdu en moyenne 3,3 kilos. Plusieurs facteurs feraient du fruit un allié minceur efficace : peu calorique, il impacte sur le métabolisme des lipides, possède un effet coupe-faim et régule la digestion.
3. Protéger les poumons. Grâce à leur action anti-inflammatoire, deux à cinq pommes par semaine suffiraient pour réduire l’asthme ou les affections des voies respiratoires. Même chez les fumeurs, les capacités respiratoires pourraient être améliorées par la consommation de pommes.
4. Prévenir les cancers. Le cocktail d’antioxydants qu’elle contient, combiné à sa vitamine C, fait de la pomme un aliment anti-cancer de choix en ralentissant la croissance des cellules cancéreuses, notamment celles du foie, du colon et du poumon. Plus récemment, les chercheurs ont pu démontrer que la consommation de pommes influençait directement la fréquence des tumeurs mammaires. Autant d’incitations à croquer désormais sans vergogne ce fruit défendu !
Il faut la conserver au frais et la consommer absolument bio, c’est-à-dire sans pesticides, et avec sa peau qui renferme une bonne part de ses vertus. Pourquoi consommer une pomme bio ? Et bien tout simplement parce que la pomme que vous trouvez dans les supermarchés ou les étals du votre primeur contient en moyenne 25 et 36 traitements chimiques en fonction des localisations géographiques !
Des milliers d’insectes et d’araignées microscopiques sont cachés dans les sapins qui ont fait leur entrée triomphale dans les foyers ! Et ils n’attendent qu’une chose pour se réveiller : la chaleur de votre salon !
C’est ce qu’ont révélé des chercheurs de l’université de Bergen en Norvège : de quoi en effrayer plus d’un…
Collemboles, psocoptères, acariens, papillons de nuit, araignée occasionnelle et tant d’autres trouvent refuge dans les sapins pour y passer l’hiver.
Habituellement au début de l’hiver, ils vident leur corps de leurs fluides et sont complètement inactifs dans un véritable processus d’hibernation. Mais ils se réveillent lorsque l’arbre se retrouve au chaud dans le salon. En sentant cette chaleur et la lumière, ils croient que le printemps est de retour et reviennent à la vie.
Néanmoins, il n’y a pas de quoi s’affoler pour autant : ces créatures sont pour la plupart invisibles à l’œil nu et restent gentiment dans le sapin même en sentant la chaleur environnante. Si vous tenez tout de même à en avoir le cœur net, il faut secouer vigoureusement le sapin au-dessus d’un drap blanc pour apercevoir ces insectes.
Et il ne faut pas perdre de vue qu’il y a plein d’insectes et de petites bêtes dans les plantes en pot qu’on trouve dans la plupart des foyers.
Les sapins de Noël ne sont pas différents. Quand vous placez un arbre dans votre salon, il transporte avec lui une partie de la nature !