Voici un petit petit livre bien sympathique que nous vous conseillons à l’approche de l’automne…
On y fait un point complet sur la prise de conscience récente de la raréfaction inquiétante de nombreuses espèces autrefois banales, et de la nécessité de protéger aussi bien la biodiversité remarquable que les espèces encore communes.
Les auteurs commencent par présenter les sites naturels de nidification et de refuge des insectes dans les jardins, pour permettre à chacun de juger de la capacité d’accueil de son jardin et la renforcer éventuellement par quelques aménagements.
L’histoire originale des nichoirs et abris à insectes les plus populaires est ensuite expliquée, précisant pourquoi et comment ils ont été conçus, et donnant quelques clés pour réaliser soi-même des modèles répondant à des besoins spécifiques. L’ouvrage se termine par des conseils et des recommandations pour améliorer l’attractivité du jardin pour les insectes, notamment en leur fournissant la nourriture et la tranquillité, afin de renforcer les chances d’occupation des nichoirs et abris.
Un ouvrage à mettre dans tous les mains… pour l’immense plaisir de lecture qu’il procure. Bien que l’approche soit scientifique, le style de l’auteur est clair, simple et particulièrement imagé : les animaux ont des émotions et les expriment.
Leur langage est différent de celui des humains mais il suffit de se donner la peine de les observer pour être bouleversé.
Tous ceux et celles ayant un chat, un chien ou n’importe quel autre animal domestique à la maison, ne peuvent nier cette évidence.
Un animal peut souffrir, peut être heureux, peut avoir besoin de tendresse, peut faire preuve de solidarité, peut être en deuil…
Bien sûr, c’est un sujet qui me touche profondément et mon avis sur cet ouvrage est certainement biaisé dans la mesure où je n’ai pas attendu de le lire pour être profondément convaincu de l’existence des émotions des animaux.
L’auteur Marc Bekoff nous apporte des éléments scientifiques précieux permettant d’avoir une base argumentaire solide face aux sceptiques. Beaucoup d’exemples, d’anecdotes, de références et d’expériences sont relatés. La lecture de ce livre nous rend heureux puis malheureux d’une page à l’autre, émerveillé par les comportements des animaux entre eux (l’histoire de Babyl, éléphant du Kenya) puis triste à en pleurer à cause de la souffrance née de leur rencontre avec les hommes (l’histoire de Jasper, ours noir de Chine).
Ce livre aurait plutôt dû être intitulé « Comment l’étude des émotions des animaux m’a amené à prendre leur défense » . Oui, c’est vrai l’auteur est engagé, son discours n’est pas neutre comme on pourrait le lire dans un manuel de biologie. Toutefois, c’est de manière générale que le postulat de départ doit être reconsidéré, pourquoi admettre en premier lieu que les animaux non pas d’émotion plutôt que l’inverse ? Pourquoi ne nous positionnons pas de façon à faire le moins souffrir possible ? Le premier postulat rend possible les expériences, vivisections et autres atrocités, le second imposerait un respect systématique de la vie.
En bref, un livre précieux, proposant une analyse pertinente remplie d’exemples concrets et de références, qui nous poussent à méditer sur la place des animaux dans notre société et du rapport animal-humain.
Conçu comme un véritable documentaire audiovisuel, « La nature en bord de chemin » est un ouvrage qui se lit comme une visite guidée à travers les terroirs et les saisons, et ce au travers de plus de 700 photos.
Plantes, petites et grosses bêtes, animaux sauvages et domestiques, tout ce qu’un promeneur peut rencontrer est exploré par un système de plans généraux et rapprochés d’un même lieu. Haie, touffe d’ortie, pré aux vaches, village, prairie fleurie, flaque d’eau, ronces, talus…
Pour découvrir la vie cachée des abeilles solitaires, le comportement des oiseaux, les stratégies des végétaux, la beauté des orchidées sauvages, le vol des rapaces de jour et de nuit, les jeux des renardeaux.
Un ouvrage au langage accessible pour une nature accessible, un grand bol d’air pur, un livre qui fait du bien !
A travers de magnifiques photographies et des textes captivants, le lecteur va pouvoir porter un nouveau regard sur ce qui l’entoure lors de ses balades en plein air.
Lien vers le site internet de l’éditeur : ici.
Dans la lignée de son best-seller Plaidoyer pour l’altruisme, Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en biologie moléculaire, invite à étendre notre bienveillance à l’ensemble des êtres sensibles dans son nouvel ouvrage Plaidoyer pour les animaux.
Nous aimons les animaux, mais nous les tuons et les mangeons aussi. Chaque année, les hommes tuent 60 milliards d’animaux terrestres et 1 000 milliards d’animaux marins pour leur consommation. Rien qu’en France, chaque jour, près de 500 000 bovins, ovins et porcins sont tués dans les abattoirs, loin des yeux, loin du coeur. Une volaille destinée au marché alimentaire ne vit qu’un soixantième de son potentiel de vie.
A Chicago, une étude a montré que 50 % des enfants des classes moyennes ne faisaient pas le lien entre le steak du hamburger et l’animal dont il provient.
Tout en s’appuyant ainsi sur des dizaines de données chiffrées qui font froid dans le dos, le moine et scientifique (qui est aussi, rappelons-le, le fils du philosophe agnostique Jean-François Revel) précise que son propos « n’est ni de condamner, ni d’imposer aux gens ce qu’ils doivent faire ; c’est une supplique, je dis juste : essayez de ne pas détourner le regard et après, tirez-en vos propres conclusions, en votre âme et conscience. »
L’homme mange de la viande depuis toujours ? Pour l’auteur, l’argument historique ne tient pas : « il était aussi parfois cannibale, et nous n’en déduisons pourtant pas qu’il est acceptable d’être cannibale aujourd’hui ». Pas plus que celui au nom de la tradition, puisque certaines civilisations, comme les Aztèques, sacrifiaient des humains, par tradition cultuelle.
L’auteur ne s’intéresse pas seulement à la question du régime alimentaire et à ses pendants. Élevage industriel, jugements moraux, dilemme de l’expérimentation animale, vivisection, trafic de la faune sauvage, objet de divertissement ; tout est passé au crible.
Son engagement dans la lutte contre l’élevage intensif, notamment des lapins de la filière viande qui vivent dans des conditions faisant frémir, est visible sur le site de l’association L214, une organisation de défense des animaux de consommation.
Matthieu Ricard se défend de tout jugement : « loin d’accabler quiconque, mon but est d’inspirer et de partager les connaissances scientifiques qui devraient nous amener à transformer nos comportements et nos mentalités dans toutes les formes de relations que nous entretenons avec les animaux ».
Magnifiquement documentée – comme toujours chez cet auteur à l’érudition éblouissante, qui s’appuie sur des sources historiques et philosophiques glanées au cours de ses incessantes recherches –, la réflexion de Matthieu Ricard dépasse largement la seule question de l’alimentation. En réalité, c’est l’omnipotence de l’homme, à tous égards – dans les univers du cirque, de la corrida, de la chasse… –, que cet amoureux de la vie sous toutes ses formes questionne avec vigueur.
De quel droit, au fond, nous croyons-nous tout permis ?
Plus on s’y prend tôt, meilleur sera le résultat.
Fortes de ce constat, Florence Pinaud et Anne-Lise Combeaud se sont saisi l’une de sa plume, l’autre de ses crayons, et toutes deux ont publié un bijou de livre pour enfants : Respecter les animaux à petits pas (Ed. Actes Sud Junior, 80 pages, 12,70 €).
A mettre donc sans réserve entre toutes les petites mains de plus de 8 ans. Et même de plus jeunes, pour peu qu’on veuille bien les accompagner dans leur exploration.
Dans cet ouvrage aux dessins frais et attrayants, il y a en effet beaucoup à lire. Beaucoup à apprendre aussi, à comprendre et à découvrir.
« Les hommes sont parfois bizarres : ils disent aimer les animaux, mais ne se gênent pas pour les chasser, les traquer pour leur peau, leurs défenses ou leur viande, les faire travailler, les enfermer, les exploiter, et même les faire jouer dans un cirque… Tout ça sans leur demander leur avis, bien sûr », annonce l’auteur en quatrième de couverture. Et de l’assurer à ses jeunes lecteurs : « Grâce à ce livre, tu découvriras comment l’histoire des animaux et celle des hommes se mêlent étroitement, et pourquoi il est nécessaire de lutter pour le respect des animaux qui nous entourent. »
J’ouvre donc, un peu inquiète à l’idée de m’embarquer pour le pays des Bisounours et des bonnes intentions… Et je découvre un modèle de livre pédagogique. Evoquant Aristote, Montaigne, les Cathares et les Egyptiens sans être pontifiant. Employant des mots compliqués – spécisme, éthique animale, euthanasie – sans être rébarbatif ni faire perdre le fil. Retraçant en courts paragraphes la complexité des rapports nourris de tous temps entre eux et nous.
Depuis l’homme préhistorique, qui cherchait à se protéger des animaux et à survivre parmi eux, jusqu’à l’époque actuelle, où il devient admis que nos compagnons à poils et à plumes ont aussi des droits.
« Cette récente prise de conscience est en passe de modifier profondément les rapports entre l’humain et l’animal », affirme Florence Pinaud, par ailleurs journaliste en presse écrite dans les domaines économique et social. « Les éthologues, qui étudient les mœurs animales, ont montré que les animaux sont sensibles à la douleur, communiquent, sont capables de mentir, de rire, d’établir des stratégies. Malgré ces avancées, les abus envers les animaux restent fréquents : conditions d’élevage souvent cruelles, expériences menées par des laboratoires sur des animaux cobayes, nombreuses menaces sur les espèces ou actes de maltraitance envers les animaux de compagnie. Sous la pression des associations et de certaines stars, les gouvernements commencent à prendre des mesures de protection, mais il reste beaucoup à faire ! »
Exposés sous forme de courts chapitres – « Les premiers défenseurs des animaux », « La science explore leurs mystères », « Les animaux ont-ils une conscience », « Les cobayes de laboratoire », « Quand les animaux finissent dans nos assiettes », « Les mauvaises raisons pour ne rien changer », etc. –, tous ces aspects sont abordés de façon simple et directe. Tout le contraire du langage bêtifiant (tiens ! revoilà les bêtes…) que l’on prend parfois pour parler aux enfants. Comme si ces petits êtres, eux non plus, ne pouvaient rien comprendre. Un livre instructif et lumineux, dont on peut user et abuser !
A l’affût de l’actualité des végétaux, des animaux et de la biodiversité en général Naturablog salue la parution de « Faut pas pousser Mémé dans les orties » : un livre décalé sur les expressions botaniques, qui décortique plus de 100 expressions convoquant le vocabulaire botanique et autre langage des fleurs et des branches.
Un moyen d’en « apprendre un rayon » sur les arbres, les fruits, les graines, les légumes et autres verdures…
Pourquoi dit-on « avoir le cerveau qui baigne dans de la confiture de coing « , « secouer le cocotier », « faire le poireau », « prendre la clé des champs », « aller aux fraises », « se mettre en rang d’oignons » ? Qui est cette mystérieuse Mémé qu’il faut se garder de « pousser dans les orties » ?
Réponses humoristiques de Vincent Albouy, naturaliste de terrain, entomologiste (spécialiste des Dermaptères, plus connu sous le nom de Perce-oreilles), ancien attaché du Museum d’Histoire Naturelle, fin connaisseur du monde végétal et amoureux de la langue française.
Illustrations de Roland Garrigue, pourfendeur graphique de monstres, sorcières et vampires pour la presse enfantine et dans l’édition.
Après l’immense succès de Toi, mon chat (Prix 30 Millions d’amis vendu à plus de 20 000 exemplaires), la coréenne Kwon Yoonjoo nous offre un nouvel opus de ses drôles d’aventures avec « Mon Chat, la Vie et Moi ».
Ce joli chat, héros de l’histoire, a une particularité : c’est un chat tigré, mignon à croquer, un chat qui ressemble étrangement… à n’importe quel autre chat.
Cette fois-ci, direction New-York, où un nouveau monde s’offre à notre doux héros tigré : nouvel appartement, recoins inconnus, souris américaines, oiseaux appétissants, écureuils moqueurs, chats amis et chats ennemis…
Au fil des pages s’égrène la vie quotidienne si délicieusement indolente du chat de Kwon. Comme dans le premier volume, la magie opère aussitôt : photographies et croquis humoristiques alternent tout au long du livre, décrivant les moments les plus cocasses et les plus tendres de la vie d’un chat explorateur… d’appartement !
Avec beaucoup de finesse et un bonne dose d’autodérision, Kwon Yoonjoo démontre une nouvelle fois ses talents, mélangeant les styles pour nous offrir un ouvrage original, attendrissant et plein d’humour.
Un livre que vous pourrez trouver dans la bibliothèque du Relais du Vert Bois lors de votre prochain séjour…
Voilà une belle occupation à envisager lors de votre prochain séjour au Relais du Vert Bois : découvrir les traces discrètes que laissent les animaux dans la forêt.
Tous les animaux laissent des traces comme une empreinte de patte, une plume tombée, des marques de dents sur une branche, un trou dans la terre, une odeur singulière…
Reconnaître ces indices transforme vos promenades en véritable jeu de piste. Si les traces nous apprennent beaucoup sur les animaux, connaître les animaux nous permet de trouver plus facilement leurs traces.
Aussi, le Guide Delachaux des Traces d’Animaux met l’accent sur la détermination des espèces : description, mode de vie, habitat, répartition. Son auteur Lars-Henrok Olsen est un zoologiste, conférencier, producteur d’émissions de radio et de télévision qui a longtemps travaillé pour le Musée zoologique de Copenhague et le WWF.
Des analyses minutieuses cas par cas pour 75 mammifères d’Europe, du plus grand au plus petit, de l’ours au lynx, du mouflon au cerf sans oublier l’hermine, le lièvre, l’écureuil, le hérisson, le campagnol, etc, etc. L’ouvrage comprend des dizaines d’empreintes dessinées ainsi que des repères cartographiques de leurs domaines respectifs, sans oublier quelques 500 photographies d’animaux
Un ouvrage aussi ludique qu’intéressant !
Bernie Krause, l’un des plus éminents spécialistes mondiaux des sons de la nature, a passé sa vie à traquer les sons de la nature dans les rares régions encore vierges de la planète : 4 500 heures d’enregistrements, immortalisant les sons de plus de 15 000 animaux, et donnant lieu à des réflexions passionnantes sur le lien étroit entre la survie des animaux et l’acoustique de leur habitat.
50 % des sons qu’il a archivés ont en effet disparu ou sont dégradés, du fait de la pollution sonore produite par les environnements urbains.
Les enregistrements de Krause montrent que chaque lieu géographique a sa propre signature sonore, qui varie en fonction du moment de la journée, des conditions climatiques et de la saison. Une géophonie qui constitue la trame sonore sur laquelle les différentes espèces animales placent leurs voix, pour communiquer, trouver un partenaire, prévenir d’un danger, signaler leur présence.
Chaque espèce trouvera une solution qui lui est propre : elle pourra utiliser une fréquence, une mélodie ou une figure rythmique particulière, en harmonie avec les autres instruments de l’orchestre. Selon Krause, cette expérience auditive, à la base de toute production sonore animale, a laissé une empreinte profonde dans notre cerveau reptilien.
D’où l’idée originale que notre musique aurait pour origine les systèmes de communication sonore des animaux sauvages. Qu’il s’agisse des détonations de la crevette pistolet, des bruits secs émis par les virus, du chant des baleines à bosse (dont la voix, en l’absence d’obstacle, fait le tour du globe en quelques heures), des craquements sourds des glaciers, du murmure des ruisseaux, du rugissement des tempêtes, ou des mélodies du bourdon, les sons décrits par Krause produisent une musique envoutante. Et l’on tremble à l’écoute nocturne des proches jaguars de la forêt amazonienne ou des puissants gorilles des monts Virunga en Afrique.
Le Grand Orchestre animal est une quête de la musique naturelle, épurée, et un fervent plaidoyer en faveur de la préservation d’une des ressources naturelles les plus négligées.
Un livre puissant et étonnant pour les passionnés de Nature…
Ce n’est pas un livre à proprement parlé « récent », mais « Histoires Vraies de Chats Extraordinaires » est un joli recueil qui raconte les qualités fascinantes des chats et leurs subtiles stratégies pour tenter de nous intégrer, simples humains que nous sommes, dans leur univers magique.
On y parle de Stormy qui, durant 9 mois, parcourut 3000 kilomètres pour retrouver ses maîtres qui avaient demenagé en Californie. Il a perdu 5 kilos et a usé ses griffes jusqu’à la racine, mais quelle ne fut pas sa joie et celle de ses maitres lors des retrouvailles ! Aussi Tom et William, les chats qui se prenaient pour des chiens, mais également Rufus, le miraculé, l’écrivain Mark Twain qui raconte alors qu’il était en visite au par zoologique de Marseille en 1869, sa surprise de constater que le meilleur ami de l’éléphant etait un chat qui dormait niché sur son dos toute la journée ! Sans oublier l’aventure incroyable de ces félins spécialement entraînés par l’armée américaine et envoyés au Vietnam pour servir de guides aux troupes dans la jungle.
En apprenant de la bouche de ma mère qu’elle avait recueilli une petite chatte pour lui offrir un nouveau foyer, j’ai repensé à ce livre découvert grâce au Prix Goncourt des Animaux en 2004.
« Histoires Vraies de Chats Extraordinaires » traduit parfaitement leur intelligence, leur beauté, leur ruse, leur fierté, leur grâce … Un animal toujours des plus incroyables pour celui ou celle qui prend le temps de les observer…
J’allais oublier : s’agissant de recueillir un animal, réfléchissez aujourd’hui avant de vous endormir à la portée de cette vieille pensée de chamanes mongols : « qui sauve une vie gagne une vie »…