Le trafic des animaux est devenu en quelques années l’une des activités criminelles les plus importantes après celles des armes et de la drogue. Il est évalué à vingt-cinq milliards d’euros, mais quatre fois plus si la valeur des ingrédients tirés de ces animaux est prise en compte : les os de tigre, la bile d’ours, les ailerons de requins, les défenses d’éléphants, les cornes de rhinocéros, mais aussi les viandes de gorilles, de chimpanzés, de pangolins, de baleines, de dauphins…
Désormais « géré » par les grandes mafias du monde, en Asie, au Japon, en Italie, en Amérique du Nord et Amérique centrale, ce trafic s’est largement amplifié en 2010 et au cours des premiers mois de 2011. Celles-ci ont investi ce secteur peu surveillé, diffus, très rémunérateur et rarement sanctionné et cette activité est désormais démultipliée par les ventes sur internet. Les braconniers ne sont plus les paysans affamés d’autrefois, mais de véritables guerriers, équipés d’hélicoptères, de fusils à infra rouge, de systèmes GPS, et de plus en plus intégrés dans des réseaux de professionnels du crime.
Dans son enquête à travers le monde, Louis Bériot nous fait découvrir, au cours de l’année 2010, année du Tigre pour les Chinois, l’ampleur de ce trafic, son développement, les nations impliquées et leur impuissance à le combattre. Il révèle aussi le courageux combat de centaines d’ONG pour tenter de le contrer, parfois au péril de la vie de leurs militants. Tous les pays sont responsables, à commencer par la Chine, épicentre de tous les trafics, suivie de près par l’Asie et l’Amérique du Nord, au nombre des plus vastes marchés dans le monde.
L’ouvrage « ces animaux qu’on assassine » est une enquête détaillée, précise, et inquiétante. Selon l’auteur, cette razzia sur la faune menace non seulement des milliers d’espèces, mais aussi les grands équilibres naturels et au bout de la chaîne, l’Homme. Un réquisitoire sur le comportement humain à l’égard de la vie.
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