La réputation de voler les objets brillants et son habitude à dévorer les œufs et les poussins d’espèces plus petites fait que la pie est souvent considérée comme un hôte indésirable dans les jardins. Mais elle n’est pourtant pas la seule à se comporter ainsi et avant de condamner la pie pour son pillage de nid d’autres espèces, il faut savoir que le chat domestique fait beaucoup plus de ravages dans les populations d’oiseaux et qu’on a même vu des mésanges et des merles en faire autant. De plus, son propre nid est souvent pillé par les corneilles.
La pie est un bel oiseau : son plumage noir et blanc et sa longue queue étagée à reflets métalliques sont caractéristiques. Douée d’une certaine intelligence, la pie est très vigilante et craintive. Ses cris rauques et ses jappements sonores la signalent même cachée dans la frondaison des arbres qu’elle aime à fréquenter : peupliers, bouleaux et robiniers principalement. Son cri résonne loin, et il est souvent employé pour donner l’alarme en signalant souvent la présence des chats, de rapaces ou d’autres carnivores prédateurs.
La pie ne visite les mangeoires que lorsqu’elle n’est pas dérangée, sinon elle se nourrit sur le sol et dans les haies où elle capture des insectes, des escargots, des cloportes, des araignées, des graines et des fruits, des oisillons, des animaux morts par blessure et des petits rongeurs.
La pie marche au sol en sautillant gaiement. Son nid sphérique surmonté d’un dôme est facilement repérable et reconnaissable. La pie a un vol faible mais sa queue extensible lui permet d’utiles acrobaties en cas d’agression.
Très sociables, les pies vivent toute l’année en couple ou en petits groupes. Les nouveaux couples de pies essaient de s’installer dans un territoire, mais les propriétaires s’efforcent de les chasser. Des jacassements bruyants accompagnent les bagarres que font naître ces rivalités. Comme les autres membres de la famille des corvidés, la pie bavarde a appris à vivre en compagnie des hommes, tout en restant sur ses gardes et ne tolérant pas une approche trop décidée.
Contrairement à une opinion commune, la population des pies est globalement en régression. Accusée de bien des maux, elle reste officiellement classée en France parmi les animaux nuisibles et à ce titre « chassable ». De fait, elle est tirée et piégée à la campagne où l’emploi massif des produits phytosanitaires détruit par ailleurs ses ressources alimentaires (notamment insectes et petits vertébrés) voire l’empoisonne directement. On estime que plusieurs milliers de pies sont ainsi victimes de persécutions directes et indirectes dans notre région comme ailleurs.
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