LA DIFFICILE ADAPTATION DES PAPILLONS

Selon une étude menée par le Butterfly conservation, l’organisme britannique chargé de la préservation des papillons et de leur environnement, les populations de lépidoptères vivent mal les conditions climatiques de plus en plus extrêmes. Tempêtes, tornades, inondations, sécheresses chroniques : ces épisodes météorologiques extrêmes ont marqué l’année 2011. 

Particulièrement violents, ils pourraient témoigner d’un dérèglement climatique profond et ont en tout cas affecté la répartition géographique de plusieurs colonies de papillons. Alors que le printemps très chaud a entraîné une apparition de certaines espèces qui se manifestent généralement en été, d’autres ont mal vécu l’augmentation des températures.

Les conséquences en Grande-Bretagne ont permis aux scientifiques d’observer des espèces peu communes en Europe du nord, la région ayant été soudainement assaillie par des papillons en provenance du sud de l’Europe. Des papillons de nuit ont notamment été aperçus, par exemple des spécimens de l’espèce rhodometra sacraria, exotique et implantée d’ordinaire dans le Sud de la France. D’autres espèces sont arrivées quelques mois en avance à cause des températures exceptionnellement élevées en avril et en mai. Ainsi le porte-queue noir, un papillon qui fait habituellement son apparition en juin et qui a été vu dès le mois de mai…

Le beau spectacle qu’ont pu offrir certaines espèces exotiques aux scientifiques britanniques ne doit cependant pas occulter l’autre corollaire du réchauffement climatique, qui modifie en profondeur l’habitat naturel de nombreuses espèces. Parmi elles, les papillons, qui pourraient à terme ne plus trouver les ressources nécessaires à leur survie…

En 2009, une étude menée par des chercheurs venus de plusieurs pays européens et présentée par le Dutch butterfly conservation (Pays-Bas) soulignait la sensibilité des papillons aux changements de températures. Testant plusieurs scénarii, ils avaient calculé qu’une augmentation du thermomètre mondial de 2,4 degrés celsius d’ici 2080 pourrait entraîner la destruction de l’habitat naturel de quelque 147 espèces de lépidoptères. Les experts avaient par ailleurs insisté sur les risques encourus par la biodiversité,  alertant qu’une soixantaine d’espèces migraient déjà vers le nord et les régions de hautes montagnes. Deux ans plus tard, certaines paraissent déjà en grand danger…

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