Voilà près d’une quinzaine d’années que les océanographes tirent la sonnette d’alarme : les pêcheries industrielles attrapent trop de poissons et les chaluts dévastent les fonds marins. La pêche n’est pas «durable».
Autrement dit, les pêcheurs scient la branche sur laquelle ils assoient leur activité. Aucune zone des océans n’est épargnée. Si les captures continuent au rythme actuel, les pêcheurs ne ramèneront bientôt plus dans leurs filets que des méduses ou des crevettes. Les conséquences pour l’ensemble du milieu marin sont multiples et partout déjà perceptibles.
Les poissons ne sont pas les seuls victimes de la surpêche : les oiseaux de mer en souffrent aussi.
Selon une étude internationale pilotée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et menée sur sept écosystèmes marins à travers le monde et 14 espèces d’oiseaux côtiers, les oiseaux prélèvent autant de poissons que les marins : environ 80 millions de tonnes par an. Utilisés pour la production de farines et d’huiles pour l’aquaculture, les petits poissons côtiers (sardines, anchois, harengs et capelans) représentent plus de 30% des prises mondiales aujourd’hui. Et justement, les Fous de Bassan, sternes, macareux, mouettes, manchots, etc. se nourrissent principalement de ces poissons… qui sont victimes de surpêche.
Il suffit que les stocks de ces poissons déclinent d’un tiers pour observer un véritable écroulement de la capacité de reproduction des oiseaux de mer en question. En bout de chaîne, c’est l’équilibre de tout l’écosystème qui est menacé. Ce constat est valable universellement : de l’Arctique à l’Antarctique et de l’Atlantique au Pacifique, lorsque l’abondance de poissons diminue, les oiseaux marins cessent de se reproduire.
Les travaux de l’IRD sont précieux et offrent enfin un chiffre de référence pour une gestion durable des pêches, en vue de préserver ces populations d’oiseaux, souvent en danger, et de maintenir la bonne santé des milieux marins.
Il existe d’autres rapports tout aussi instructifs dénonçant les effets particulièrement néfastes de la surprêche. Je vous conseille ainsi la lecture du rapport intitulé « Marée amère – pour une gestion durable de la pêche » ou bien encore le rapport sur la pêche illégale publiée par Greenpeace.
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