Ils forment des barrières rocheuses immobiles, mais ce ne sont pas des minéraux. Ils possèdent des ramifications ressemblant à des branches, mais ce ne sont pas des végétaux. Pourquoi donc ranger les coraux dans le règne animal ?
Les apparences sont trompeuses. Les coraux sont des animaux, pas de doute. Leurs cellules ne possèdent ni paroi cellulosique (une caractéristique des végétaux), ni plastes (des inclusions présentes dans les cellules végétales). Ils appartiennent à l’embranchement des cnidaires, comme les méduses. A priori, on a du mal à voir entre eux une quelconque ressemblance. Et pourtant…
Un « brin de corail », c’est en réalité une colonie de plusieurs millions d’animaux minuscules qui vivent ensemble et sécrètent un « squelette » calcaire commun qui leur sert de support et qui peut grandir de quelques centimètres par an. Chez le corail rouge, ce squelette contient de l’oxyde ferrique qui lui donne sa couleur. Ce squelette est parcouru de petits trous : les loges des animaux.
Alors, ces animaux, qui sont-ils ? Lorsqu’ils sont sortis, ils ont la forme de « fleurs » s’ils sont suffisamment gros, comme chez le corail rouge, ou prennent l’apparence de poils s’ils sont très petits. Quelle que soit leur taille, on les appelle polypes. Chacun de ces polypes est un petit animal, doté non de « pétales », mais de petits tentacules.
Ce sont d’ailleurs ces tentacules qui permettent d’apparenter coraux et méduses. Très peu évolués, ces animaux ne possèdent pas d’organes : seulement des cellules spécialisées. Sur leurs tentacules, ils sont dotés de cellules urticantes (les cnidocytes) qui leur permettent de tuer et de capturer les proies dont ils se nourrissent.
Et oui, les coraux chassent ! Ils chassent de minuscules crustacés. Les cnidocytes portent chacun un cil orienté vers l’extérieur. Au moindre mouvement de ce cil, en moins de 3 millisecondes, le produit urticant est éjecté. Un bon moyen pour attraper des proies, et pour se défendre. Nombreux plongeurs imprudents en ont d’ailleurs fait les frais : à s’approcher trop près des coraux, on se brûle !
Cependant, le corail seul ne pourrait pas vivre. Il fonctionne en symbiose avec une algue microscopique, qui l’aide à fabriquer son squelette et lui permet de produire un mucus, un autre piège pour les proies.
Un squelette rigide, des millions d’individus, des cellules urticantes, une gelée « piège »… Avec tout ça, les coraux semblent bien armés. Pourtant, ces animaux, dont on connaît au moins 2 500 espèces, sont en danger. Ils sont en effet principalement sensibles au réchauffement climatique qui entraîne une augmentation globale de la température des mers et des océans.
Une récente découverte laisse pourtant présager que l’on pourrait remédier à la destruction majeure des coraux grâce à… l’électricité ! Pour comprendre comment, lisez donc un article étonnant ici.
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