Lieu privilégié des balades dominicales lors d’un séjour au Relais du Vert Bois, la forêt reste un milieu sauvage…
S’introduire dans les bois aux heures matinales ou tardives, s’enfoncer discrètement dans la pénombre lorsque le silence est d’or assure sans aucun doute son lot de sensations fortes pour les amoureux de Nature.
A l’approche et au début de l’automne, un cri rauque, guttural et puissant retentit, suivi de plusieurs séries d’autres… L’auteur de cette soudaine agitation n’est autre que le cerf dit « élaphe », le roi des forêts normandes !
Bien que nous lui ayons déjà consacré un article en Octobre 2011 (relire ici), il me semble important d’évoquer à nouveau à cet animal extraordinaire que l’on trouve tant en Europe qu’au Moyen-Orient sous l’appellation de « Cerf Elaphe » contrairement au « Cerf de Virginie » que l’on trouve du Canada au Brésil…
Le cerf se distingue de la biche par son gabarit (le cerf pèse entre 140 et 200 kg tandis que la biche se limite à un poids compris entre 80 et 120 kg) mais aussi par ses bois qui tombent à la fin de l’hiver.
Au fils des quatre saisons, le cerf a une vie très occupée :
1) L’automne est la période qui fait sa réputation, celle où l’on peut entendre le fameux brame. Il résonne dans toute la forêt de septembre à début octobre. C’est aussi la période où l’on peut le voir le plus facilement.
Les vieux mâles regagnent la harde de biches et la veillent jalousement. La période est intense pour le cerf qui doit surveiller jour et nuit les femelles, s’accoupler avec elles lorsqu’elles sont prêtes, empêcher les autres mâles de venir conquérir les belles – d’abord par la voix puis par la force si nécessaire ! Les combats peuvent être intenses comme je vous le précisais dans le précédent article.
2) En hiver, Après l’excitation du rut, on entre dans une période plus calme où chacun va devoir tenter de survivre à la rudesse de l’hiver et à la chasse. Les cerfs quittent la harde pour se regrouper entre mâles ou pour vivre en solitaires; c’est alors une vieille biche qui va devenir responsable de la harde (on l’appelle « la Bréhaigne« ). Les autres biches vont surveiller les petits de l’année et leurs ventres vont commencer à s’arrondir avec les futurs faons du printemps prochain.
3) Au printemps, Les biches ayant été fécondées à l’automne précédent vont mettre bas après environ 240 jours de gestation, au mois de juin. Les débuts de la vie du cerf sont très rarement observés, la biche se retire toujours à l’abri des regards. Le jeune faon naît en général la tête la première. Sa mère coupe le cordon ombilical, déchire la poche qui l’entoure encore et la mange. Vient ensuite une longue séance de nettoyage qui va créer des liens très étroits entre le faon et sa mère. Puis très rapidement le faon va faire ses premières tentatives pour se lever et enfin il aura sa première têtée !
Le jeune est appelé « faon » jusqu’à 6 mois. De 6 mois à 1 an, c’est un « hère ». A partir de 1 an c’est un « daguet ». Par la suite il est classifié selon ses bois.
4) En été, les biches et leur faons vivent calmement, c’est la fin de l’allaitement des faons de l’année. Les cerfs par contre se préparent à l’automne et au rut. Ils accumulent des réserves, font leur graisse en se délectant d’herbes, graminées et fruits. C’est une grande épreuve physique qui les attend. Les cerfs ne sont pas avec la harde, ils se sont regroupés en petits groupes. Pour se débarrasser des parasites et se rafraichir, ils ont l’habitude d’aller se rouler dans des mares de boue appelées « souilles » qui les aidera à se créer de véritables carapaces de terre.
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