L’excellent magazine Animal Santé & Bien-Etre rappelait récemment que les chevaux sont des animaux sociaux et grégaires de nature : ils recherchent la compagnie de leurs congénères et s’organisent en différentes structures sociales. A l’état sauvage, ils vivent en groupes ou « hardes » jusqu’à une douzaine d’individus, le chef étant l’étalon, toujours prêt à se battre pour protéger les juments et les poulains.
A l’état domestique, ce lien social demeure entre les membres d’un même groupe et permet à chacun de trouver sa place tout en assurant son équilibre émotionnel…
Les équidés du Relais du Vert Bois,, à savoir les ânes et les chevaux (sur la photo ci-dessus Vif et Napolitin) ont la particularité de vivre à l’extérieur, en deux groupes distincts, 365 jours par an tout profitant d’abris en stabulation libre. Autant dire, qu’ils jouissent pleinement de chaque moment sans aucune véritable contrainte…Chacun des groupes est constitué d’individus entretenant certains types de relations basées sur la reconnaissance de chacun dans une structure hiérarchique fortement établie : il suffit de présenter un seau de nourriture pour que le cheval dominant se manifeste très rapidement !
Les affinités peuvent fluctuer selon les circonstances, mais lorsqu’un lien est établi entre deux chevaux, ceux-ci forment une paire quasi-inséparable. On a souvent vu des chevaux séparés de leur compagnon de longue date se laisser dépérir…Curieusement, le partenaire privilégié pour le toilettage n’est pas forcément le compagnon préféré pour le repos…
Les équidés « amis » du Relais du Vert Bois partagent un espace commun pour se reposer côte à côte, initier des contacts physiques, chasser les mouches avec la queue tête bêche ou brouter la même herbe. Si un autre âne ou cheval fait intrusion dans ce « cercle », il y a de grandes chances qu’il soit écarté sans ménagement ! Un regard, des oreilles couchées, un balancement de tête ou une menace de coup de pied suffira habituellement à réprimer toute nouvelle tentative d’invasion spatiale.
La forme la plus caractérisée traduisant ces liens positifs est celle de la toilette mutuelle, encore appelée « toilettage social ». Cette situation est facile à observer car elle met en scène deux individus tête-bêche qui vont se mordiller en priorité des endroits du corps auxquels ils ne peuvent pas accéder seuls. La prise de contact débute en général au niveau de l’encolure et de la crinière, se prolonge sur le garrot et se termine le long du dos et de la croupe.
L’initiative d’entreprendre le toilettage revient assez souvent au cheval subordonné et c’est souvent le dominant qui y met fin. La toilette mutuelle a non seulement une fonction hygiénique, mais également une fonction sociale importante : elle renforce les liens affectifs entre les membres du groupe et possède une forte valeur d’apaisement. Il faut avoir à l’esprit que dès leur naissance, les poulains sont léchés par leur mère. Cette dernière nettoie et active la circulation sanguine de son petit mais c’est avant tout un grand moment de plaisir qui unit la jument et son poulain…
Pour les malheureux équidés vivant en box, la privation de contacts tactiles avec d’autres chevaux est souvent un facteur de stress majeur… A ce sujet, relisez notre article du 26 novembre 2011.
Lors de votre séjour au Relais du Vert Bois, prenez également le temps d’observer les nombreuses formes de jeux auxquels ânes et chevaux s’adonnent à tout moment de la journée. Le jeu étant chez les équidés une part importante du renforcement du tissu social.
Laissez un commentaire