Parfois l’on remarque sur certains arbres des « coulées » qui tâchent l’écorce.
Pour s’opposer à des tentatives d’intrusion d’un champignon, l’arbre peut déployer ses propres armes défensives. Face aux maladies, les conifères, par exemple, produisent de la résine pour engluer l’ennemi et l’empêcher de gagner du terrain. D’autres vont fabriquer de la gomme pour limiter d’une autre façon la progression de l’intrus. Les aulnes et les chênes d’Amérique sécrètent des composés anti-fongiques constitués de petits écoulements noirâtres visibles à la base du tronc.
Les arbres ont également d’autres parades pour refouler certains insectes parasites. Les résineux ont en réserve dans leurs tissus des petites poches de résine. En tentant de s’introduire, les foreurs d’écorce comme la pyrale du tronc ou les scolytes du pin, percent ses fameuses poches en ayant pour conséquence immédiate l’inondation de leurs galeries. Des écoulements abondants, collants et garnis de sciure colorée vont alors suinter et se dessécher à l’extérieur de l’écorce : il ne faudra pas les confondre avec ces petites mouchetures éparses de résine repérées sur certaines écorces qui évoqueront plutôt un manque d’eau chronique ou une inadaptation aux conditions environnantes : des signes visibles d’un mauvais état général de l’arbre.
Les bactéries peut aussi parfois s’exprimer à la surface de l’écorce : de longues traces humides, fluides et sombres s’échappent d’une plaie de taille ou bien d’une petite fissure. Il s’agira d’une colonie de bactéries ayant élu domicile dans le bois profond et sera responsable du phénomène dit du « coeur mouillé ». L’arbre semble « pleurer », mais il n’y a malgré tout pas d’inquiétude à avoir, s’agissant d’une réaction naturelle…
Comment réagir face à tous ces signes ?
La règle d’or est d’éviter de contrarier les mécanismes de défense des arbres. Abstenez-vous de gratter et d’éliminer ces écoulements et concrétions collantes.
Si les branches situées au-dessus de ces petits chancres suintants ou gommeux finissent par se dessécher, vous les couperez rapidement et les brûlerez. En revanche, si le tronc est touché, il ne reste plus qu’à espérer que l’arbre parvienne à se défendre tout seul efficacement…
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