Voilà un très beau livre de très bonnes recettes normandes !
Au-delà des gîtes ruraux comme ici au Relais du Vert Bois, les hommes et les femmes qui tiennent une maison d’hôtes ont avant tout le sens de l’accueil, du partage et l’amour de leur région.
À leur table, ils nous invitent à nous régaler de leurs meilleures recettes. En parcourant les maisons d’hôtes, prenez place chez les Normands, pour (re)découvrir le riche terroir et la cuisine savoureuse.
Plus de cent recettes de viandes, de poissons, de coquillages et de de crustacés, à base de fromage ou de pommes, telles que le pot-au-feu d’Yvetot, la tourte d’huîtres, le gâteau aux pommes et caramel au beurre salé, les madeleines aux pommes caramélisées… jusqu’à la salade mimosa aux fleurs du jardin !
Des mets simples et savoureux, aussi traditionnels qu’innovants, pour tous les jours comme pour les fêtes, pour retrouver les saveurs et les accents typiques de Normandie.
Une carte de la région situe géographiquement les tables d’hôtes et une liste des producteurs locaux est également proposée.
Le monde végétal nous offre une merveilleuse diversité de couleurs. Les fleurs (mais aussi les feuilles et les fruits) nous paraissent colorées principalement parce qu’elles contiennent des molécules dénommées « pigments ».
Les pigments sont des substances organiques « colorantes » qui reflètent ou absorbent seulement certaines longueurs d’onde de lumière. C’est ce que nous percevons comme la couleur des fleurs. Ainsi, les pétales bleus possèdent les pigments qui reflètent la lumière bleue et absorbent les autres composantes du spectre. Ces « pigments » sont la chlorophylle, les flavonoïdes, les caroténoïdes et les bétalaïnes :
La chlorophylle est associée à toutes les dominances du vert comme dans les feuilles des arbres, les mousses, les algues, et lichens (rarement les pétales). Les pigments floraux les plus courants et les plus abondants sont les flavonoïdes, qui couvrent une grande gamme de couleur du rouge à l’ultraviolet en passant par le jaune et les caroténoïdes, orange et jaunes. Les bétalaïnes représentent une gamme de couleur variant du jaune foncé au violet intense
Pour la petite histoire, les fleurs blanches ne renferment pas de pigments mais des petites bulles d’air qui réfléchissent la totalité de la lumière…d’où la couleur blanche.
Les significations des différentes couleurs des fleurs ont évolué au cours du temps et ne sont pas les mêmes selon les cultures. De plus, non seulement les fleurs mais aussi leurs couleurs ont une signification :
• Fleurs blanches : Symbole de la pureté et de la virginité, de la consolation, de l’innocence, de la naïveté et de la joie. Mais aussi du raffinement et de l’élégance. En effet, la pureté du blanc évoque la beauté et la perfection.
• Fleurs jaunes : Symbole du luxe, de la gloire, du succès et de la prospérité. Egalement associé à l’infidélité et à la trahison. La couleur jaune évoque la lumière, le soleil et l’harmonie. Les fleurs de couleur jaune exprimeront le bonheur d’aimer et d’être aimé(e) ou plus simplement la joie de vivre.
• Fleurs oranges : Symbole de la joie, de la gaieté, de la beauté, de la grandeur, de l’équilibre de l’esprit et des sens.
• Fleurs roses : Symbole de la jeunesse, de la douceur et de l’affection. La couleur rose évoque la douceur et la tendresse. On enverra des fleurs roses pour exprimer son amitié, ou son amour tendre.
• Fleurs rouges : Symbole de la passion, du courage, de l’ambition, de l’amour ardent et passionné mais également le symbole de la colère. La couleur rouge est une couleur qui exprime l’ardeur des sentiments. La fleur rouge sera utilisée pour une déclaration d’amour passionnée.
• Fleurs bleues : Symbole de la pureté mais aussi de l’inaccessibilité.
• Fleurs violettes : Symbole de la paix, de la douceur, de la générosité, de l’humilité. La couleur violet exprime la délicatesse et la profondeur des sentiments. On enverra des fleurs violettes pour rappeler à la personne aimée que l’on pense à elle, ou bien pour lui signifier son amour en toute discrétion.
• Fleurs vertes : Symbole de l’espoir, de la joie, de l’optimisme.
La vie est apparue dans l’eau. Les êtres vivants sont très liés à cette matière minérale, qui constitue près de 70% de leur composition. Les plantes sont essentiellement constituées d’eau, leur teneur en eau variant de 80 à 95 % de leur poids total.
Pour avoir une idée des besoins en eau d’une plante, voici quelques chiffres :
- une plante herbacée absorbe son poids en eau tous les jours,
- un arbre de 50 ans, en forêt tempérée, absorbe 500 litres par jour.
La plus grande quantité d’eau absorbée provient du sol dont la nature du sol va influer directement sur l’absorption de l’eau par les racines. Le sol fournit à la plante l’eau et les éléments minéraux nécessaires à sa croissance et à son développement. L’eau puisée dans le sol, pénètre par les racines et transite dans les vaisseaux de la plante vers les feuilles. Cependant la plus grande partie de cette eau est transpirée par les feuilles, sous forme de vapeur d’eau au moyen de multiples petits orifices (les stomates). C’est la « transpiration ».
Dans le même temps, le sol, sous l’effet du rayonnement solaire et du vent laisse aussi échapper de l’eau vers l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Ce phénomène est appelé « évaporation ».
La transpiration de la plante et l’évaporation de l’eau du sol se déroulent en permanence simultanément. L’addition de ces deux phénomènes qui épuise progressivement la réserve d’eau du sol est dénommée « évapotranspiration ».
Comme la transpiration humaine, l’évapotranspiration permet de réguler la température des plantes. Mais surtout, elle suscite un nouvel apport d’eau de la part des racines, favorisant ainsi la circulation de la sève. Contrairement à l’Homme, l’évapotranspiration n’a pas ce rôle fondamental de nettoyage de l’organisme.
Lorsque la demande climatique au niveau des feuilles devient trop forte (forte chaleur et faible hygrométrie atmosphérique) la plante possède son propre système de régulation pour éviter de trop s’appauvrir en eau. Elle ferme plus ou moins ses stomates (les pores des feuilles). Mais pendant cette phase, elle réduit sa croissance.
Les signes d’alerte d’une plante dont l’alimentation en eau est perturbée sont constitués par le symptôme de flétrissement. Une plante qui fane en pleine chaleur n’est pas une plante qui manque d’eau mais une plante qui lutte normalement contre la déshydratation en réduisant sa transpiration. Une plante qui est flétrie au lever du jour est une plante qui manque d’eau et qui, sans apport d’eau, est en danger de mort rapide
Dans le cadre de la nouvelle réglementation promise par Monsieur Borloo aux chasseurs et piégeurs, et malheureusement maintenue par le gouvernement récemment en place, un nouveau projet d’arrêté fixant les conditions de destruction de certaines espèces considérées comme « nuisibles » va paraître.
Et sans grande surprise, le silence des amis écologistes du nouveau gouvernement est… assourdissant ! C’est vraiment dommage, tant l’écologie de proximité est prépondérante partout et pour tous, comme véritable marche-pied au bon sens commun. Il est important de rappeler qu’au delà de l’acception politique du mot, l’écologie est avant tout une science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants. Cette écologie est vitale non seulement pour la protection de la Nature mais aussi pour le développement de l’Homme au sein de celle-ci.
Concernant le fameux arrêté « Borloo », celui-ci est soumis à l’avis des citoyens jusqu’au 24 juillet 2012 avant sa publication officielle sur : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/nuisibles-g2
Cet arrêté permet une destruction injustifiée de nombreuses espèces autochtones : renard, fouine, martre, geai des chênes, pie bavarde, étourneau sansonnet, corneille noire et corbeau freux. Si les dégâts causés aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, il faut savoir que ce sont bien les chasseurs qui sont à l’origine de ce classement dans la plupart des départements.Cette consultation publique est une nouvelle occasion d’affirmer notre position sur les destructions massives d’animaux qui découlent de cette législation.
Nous vous invitons expressément à vous mobiliser en écrivant au Député et au Sénateur de votre département en recopiant la Lettre-type -disponible ici en pièce jointe. ou en vous inspirant des arguments figurant ci-dessous. Voici les liens qui vous aideront à trouver les adresses de ces derniers:
- L’adresse du Député de sa circonscription :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/qui/circonscriptions/index.asp#026
- L’adresse du Sénateur de son département :
http://www.senat.fr/senateurs/sencir.html
- Au regard de la faune et de la flore, d’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels dans leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre du milieu. Ces espèces participent également à la dissémination de la flore par propagation des graines dans leurs excréments ou par la façon de se nourrir.
- En termes de santé publique, les prédateurs naturels jouent un rôle de police sanitaire indiscutable en éliminant des animaux morts ou vecteurs de maladies pour l’Homme.
- S’agissant des activités agricoles, les prédateurs constituent une méthode de lutte alternative naturelle et gratuite contre les dégâts causés par les micromammifères. Cet avantage financier devrait être pris en compte.
- Le renard dans la totalité des départements : cette espèce autochtone « bénéficie » injustement du même traitement que les espèces dites envahissantes.
- Le renard peut être détruit par déterrage et enfumage, pratiques archaïques et barbares, cruelles et dérangeantes pour les espèces, parfois protégées, qui peuvent occuper le même terrier. Souffrances aussi inutiles qu’inacceptables, au nom d’une prétendue nécessaire régulation.
- Si les installations (ruchers ou poulaillers) sont correctement entretenues et convenablement protégées, les attaques subies restent marginales et représentent des dégâts faibles et économiquement acceptables.
- Ces prédateurs sont classés « nuisibles » pour favoriser le développement des populations d’espèces proies. Pourtant, les études menées dans ce domaine montrent que la limitation des prédateurs n’a aucun impact sur l’état des populations de leurs proies à long terme.
- Concernant la destruction des oiseaux, de la martre et du putois, ce nouveau texte impose la recherche de solutions alternatives seulement à la destruction par tir. Or, dans les directives Oiseaux et Habitats, la recherche dans un premier temps d’autres solutions s’applique à tous les modes de destruction, et notamment au piégeage. Avec ce nouveau texte, les efforts pour résoudre les problèmes autrement que par la destruction sont considérablement réduits.
- L’état réel des populations de martres est aujourd’hui inconnu. Fragilisée par des campagnes de piégeage permanentes, cette espèce devrait faire l’objet d’études sur l’état de ses populations avant son classement dans la catégorie « nuisibles ».
- Martre et Fouine sont classées dans un rayon de « 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel » : la nature de l’élevage et des bâtiments n’est pas précisée, et la superficie de piégeage reste très importante (plus de 19 hectares autour dechaque bâtiment !). Elle devrait être réduite pour prévenir plus efficacement les dommages et faciliter le contrôle de la légalité du piégeage.
- Toujours s’agissant de la martre, cette dernière est surtout classée dans les zones à tétras. Or, l’impact négatif de cette prédation sur l’état des populations de Tétras-lyre et Grand tétras n’est pas établi. De plus, ces espèces restent parallèlement et paradoxalement chassées, comme le dénoncent les associations de protection de la nature depuis de nombreuses années. La gestion de ces tétraonidés en mauvais état de conservation apparaît de plus en plus partiale et incohérente.
- Les martres, fouines et pies bavardes pourront être détruites sur les territoires où des actions de restauration de populations d’espèces sauvages sont prévues par le schéma départemental de gestion cynégétique. Or ces schémas, rédigés par les chasseurs pour les chasseurs, visent les seules espèces qui présentent un intérêt à leurs yeux. Cela revient donc à privilégier des espèces gibier issues d’élevage, inadaptées à la vie sauvage (et parfois exogènes), aux espèces prédatrices autochtones. La chasse est un loisir et ne devrait pas primer sur l’intérêt général.
- Concernant les espèces ayant un comportement territorial, comme le renard et les corvidés, leur destruction est inutile et contre-productive : les territoires laissés libres par un individu tué sont rapidement recolonisés par un nouvel individu et de nombreux individus éliminés entraînent une augmentation du taux de reproduction.
- Cet arrêté est adopté pour 3 ans, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas être contesté durant toute cette période et que le classement de ces espèces ne sera pas réétudié avant 2015. Pourtant, de nombreuses décisions de justice ont déjà permis desouligner l’illégalité de ce classement. Parallèlement, le classement des espèces exogènes et des espèces causant le plus de dégâts (notamment le sanglier) est revu tous les ans, ce qui démontre toute l’incohérence de cette réforme.
N’hésitez pas à regarder l’annexe de l’arrêté et les espèces que le ministère prévoit de classer dans votre département. Merci par avance de considérer le 24 juillet comme une date limite pour faire valoir vos idées : c’est le but de toute démocratie !
« Pied de l’homme blanc », disaient les Amérindiens pour désigner le plantain qui serait arrivé en Amérique avec les colons français et anglais, ses semences voyageant clandestinement sur les semelles de leurs chaussures, et se serait implanté dans les accès qu’ils empruntaient.
On en trouve un peu partout aux bords des chemins (comme ici tenu par ma mère lors d’une promenade familiale à proximité du Relais du Vert Bois), dans les prairies et les pelouses.
Considéré jusqu’au début du XXème siècle, comme une plante médicinale majeure, le plantain est aujourd’hui passée de mode. Pourtant, cela mériterait qu’on s’intéresse de nouveau à elle ! Cette modeste plante a de nombreuses propriétés thérapeutiques et des informations sur le plantain ne manquent pas dans la plupart des ouvrages traitant des plantes médicinales.
Le plantain est ainsi aussi efficace pour calmer la toux ou stopper une grippe que pour lutter contre la constipation. Chez les herboristes, on apprend par exemple que l’on peut faire un sirop anti-toux très facilement. Pour ce faire, séchez les feuilles lavées avec un linge propre. Écrasez-les pour en extraire le suc que vous mélangez à du miel à quantité égale. Faites cuire à feu doux pendant 20 minutes. Cela se conserve sans problème au réfrigérateur.
Dans les campagnes, comme ici en Normandie, on use du plantain pour calmer le mal de dents en plaçant dans le conduit de l’oreille un tampon de racine de plantain râpé.
Il existe plus de 200 espèces de plantain, et le genre est répandu un peu partout sur la planète.
Si demain, l’homme finissait par exterminer toutes les grandes espèces animales sauvages et se retrouvait seul avec les animaux dénaturés qu’il a domestiqués il signerait sans le savoir son arrêt de mort.
Dans son nouveau livre « A l’Écoute du Monde Sauvage », l’auteur repart à la rencontre de chercheurs, d’artistes et d’écologistes, mais aussi de philosophes et de guides spirituels, tous passionnés par la nature, pour les interroger sur l’importance pour l’homme de conserver un lien avec les autres espèces.
Tous sont convaincus que mieux comprendre les bêtes et la nature n’est pas incompatible avec le progrès, bien au contraire, que l’évolution même de l’humanité doit en passer par là.
« Va prendre tes leçons dans la nature », recommandait Léonard de Vinci. S’en inspirer pour construire de nouvelles technologies, d’autres modes de consommation, d’éducation, d’existence.
Chacun nous dit pourquoi et comment, ce qui fait de ce livre à la fois un voyage au cœur du sauvage et un traité de philosophie pour réinventer notre avenir.
En diminuant les distances interhumaines, mécaniquement, et en permettant sans arrêt une augmentation des échanges humains (un milliard de voyages en avion par an), la mondialisation entraîne une relative homogénéisation des écosystèmes.
La première grande vague de mondialisation a été la rencontre du Nouveau Monde et de l’Ancien Monde au XIe siècle après Christophe Colomb. Les animaux domestiques européens euro-asiatiques ont envahi l’Amérique puis l’Australie (chats, porcs, poules, chevaux, moutons, veaux, vaches) tandis que les légumes américains ont occupé le reste du monde (tomates, pommes de terre, maïs, poivrons, piments, topinambours, haricots, chocolats). Les plantes utilisées comme drogues ont aussi suivi cette mondialisation (tabac et cocaïne venant d’Amérique et opium venant d’Asie).
Alors que l’isolement permet une diversification des espèces, la mondialisation a permis à certaines espèces de devenir « épidémiques », c’est-à-dire de se répandre à la surface de notre planète. C’est le cas de l’espèce humaine qui a colonisé l’ensemble de la Terre.
D’où la grande crainte d’une mondialisation des virus : la diffusion épidémique d’un nouveau virus particulièrement adapté à l’homme, se répandant à la surface de la Terre à une rapidité folle du fait des voyages et des concentrations urbaines favorisant la transmission interhumaine.
En réalité, la diversité virale diminue rapidement, de façon comparable au déclin de la biodiversité des plantes et des animaux sur laquelle a insisté le récent sommet de Rio. Plusieurs travaux ont montré que la population virale de l’eau de mer autour des îles désertes était beaucoup plus riche et diverse que celle des îles habitées par l’homme. Il en est de même de tous les environnements. Les microbes et les virus, vivant en conditions extrêmes (froid intense, forte chaleur, grande profondeur), et donc épargnés par l’homme, affichent une bien plus grande diversité que les autres.
Autour de l’homme, si la biodiversité diminue, cela concerne aussi bien ce que nous voyons (les plantes et les animaux) que ce que nous ne voyons pas (les bactéries et les virus).
Au final, en limitant la biodiversité de son environnement, l’humanité diminue le risque de développement d’espèces nouvelles qui pourraient être dangereuses pour lui, mais empêche aussi l’apparition et la perpétuation de formes de vie – pas forcément utiles aujourd’hui, mais qui auraient pu l’être un jour. Nous ne le saurons pas car elles auront disparu si nous en avons un jour besoin pour survivre…
Comme le rappelait récemment Julia Marton-Lefèvre, directrice générale de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), « la Nature est la base essentielle qui permet et entretient la vie sur notre planète ».
Nourriture, eau, médicaments, abri, air non pollué… tous ces produits et services indispensables à la vie, et beaucoup d’autres, proviennent de la nature. Lors de la conférence internationale sur la pauvreté et l’environnement, qui a eu lieu à Paris les 27 et 28 juin 2012, il a été important de rappeler que nous dépendons tous pour notre survie des innombrables bienfaits de la nature, et c’est plus particulièrement encore le cas des populations pauvres.
Cependant, les organismes internationaux d’aide au développement et les gouvernements donateurs ont largement négligé le rôle de la nature, se tournant plutôt vers des programmes de « développement » à grande échelle, portant parfois atteinte à l’environnement, pour aider les pays à sortir de la pauvreté. Dans certains cas, les résultats sont tout autres.
Les protecteurs de la nature ont échoué à persuader les économistes et les praticiens du développement de l’importance à long terme de l’environnement pour le développement. Sollicités pour donner des preuves de l’apport concret de la nature au bien-être humain, ils ont trop souvent eu du mal à convaincre. Mais ceci est en train de changer.
Des études récentes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), indiquent que les forêts, par exemple, apportent 130 milliards de dollars d’avantages directs et tangibles à 1,6 milliards de personnes parmi les plus pauvres au monde, soit plus que l’aide totale cumulée des pays donateurs !
En outre, une étude révolutionnaire, « L’économie des écosystèmes et de la biodiversité », montre que des écosystèmes naturels, comme les zones humides, les récifs coralliens et les forêts, représentent jusqu’à 89 % de ce que l’on appelle « le PIB des pauvres », à savoir les moyens d’existence des populations pauvres. Ainsi, au Burkina Faso, par exemple, un projet de l’UICN soutenu par le gouvernement français a mis en évidence que 80 % des revenus des ménages pauvres sont liés à la forêt protégée de Nazinga.
Un certain nombre de pays commencent à y prêter sérieusement attention. Ainsi, le Rwanda a lancé récemment une initiative destinée à inverser d’ici 2035, à l’échelle nationale, la tendance actuelle de la dégradation des sols, de l’eau, des terres et des ressources forestières. L’UICN a été étroitement associée à sa mise en place et l’organisation apportera son soutien au gouvernement du Rwanda afin de faire de l’environnement un moteur important du développement du pays.
D’ores et déjà, des pays « mégadivers », dont l’Inde, montrent la voie à suivre : ils adaptent leurs économies afin qu’elles soient plus respectueuses de l’environnement et prennent mieux en considération les services de la nature dans les comptes nationaux. Il ne suffit pas d’accroître nos investissements dans la nature : il faut aussi faire les bons investissements. L’aide au développement doit être aménagée afin d’éliminer les obstacles discriminatoires, établis de longue date, qui empêchent un partage équitable des avantages issus de la nature, d’assurer le respect des droits de ceux qui contribuent le plus à la conservation des actifs naturels et de les soutenir dans leur responsabilité de gérer durablement ces derniers.
Lorsque tout ceci se met en place, les avantages sont démultipliés, tant pour les populations humaines que pour la nature. Ainsi, une fois qu’elles ont été davantage impliquées et ont eu plus d’influence sur la gestion locale des pêches, 1 200 familles du Bangladesh ont obtenu que soit multipliée par dix l’indemnité payée par les autorités publiques au titre de la période d’interdiction de la pêche, ce qui a accru les revenus familiaux et amélioré en même temps la pérennité des ressources.
Il est également temps de nous reposer la question de savoir où investir. Les associations locales, les petites et moyennes entreprises, les aires conservées par des communautés locales et autochtones, sont plus proches du terrain, ont souvent des coûts de transaction moindres et un meilleur rendement des investissements.
Après l’indépendance de la Namibie, son gouvernement a cherché à assurer l’égalité des droits pour les populations locales en enregistrant officiellement les zones communautaires de conservation. A l’heure actuelle, 59 aires de conservation s’étendent sur près de 130 000 km2 de milieux naturels intacts riches en espèces sauvages; près de 800 personnes à plein temps et 250 saisonniers y sont employés.
Des espèces rares et menacées, comme le rhinocéros noir, sont déplacées des parcs nationaux vers ces sites, ce qui montre le degré de confiance des autorités à l’égard des capacités des communautés en matière de gestion des ressources naturelles. Des écologistes de différentes régions du monde, des steppes de Mongolie aux forêts du Ghana et aux grandes plaines du Nord des Etats-Unis, regardent vers la Namibie pour en tirer des enseignements applicables dans leurs pays. Eu égard à la crise financière actuelle, de nombreux gouvernements réexaminent de près leurs budgets et leurs priorités. Cependant, la crise représente aussi une occasion de repenser l’aide au développement.
Avec « le commerce, pas l’aide », nous avons reconnu que les deux sont nécessaires. Ceci s’applique également à « la nature, pas l’aide » pour le développement durable : nous constatons que la nature peut apporter des solutions à un certain nombre d’enjeux pressants du développement, de la sécurité alimentaire au changement climatique.
Il nous reste moins de cinq ans pour atteindre l’objectif mondial fixé par les Nations unies, consistant à diviser par deux le nombre de personnes vivant dans la grande pauvreté ; moins de dix ans pour atteindre un autre objectif mondial : arrêter la perte de la diversité naturelle.
Il faudra, pour y parvenir, redoubler d’innovation, de coopération et de détermination pour montrer la voie. Il est temps de reconnaître la nature pour ce qu’elle est vraiment : un investissement judicieux et une occasion à ne pas rater permettant de réduire la pauvreté de façon durable.
Il était une fois une jolie promenade sous les derniers rayons du soleil avec mon épouse Charlotte et nos chiens…
On ne les voit pas sur la photo mais les vaches normandes ne sont pas bien loin !
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