PERIL JAUNE

Les abeilles, omnubilées par les champs de colza en oublient de polliniser les plantes sauvages !

La pollinisation permet d’obtenir des graines et des fruits pour une centaine de productions végétales comme les plantes oléagineuses dont le colza, certaines légumineuses et de nombreux arbres fruitiers.

Le rôle des abeilles dans la pollinisation des espèces sauvages est également très important et permet le maintien de la biodiversité de la flore ainsi que de la faune dans nos campagnes.

C’est un fait : la culture du colza n’a cessé d’augmenter en Europe, notamment depuis que l’on en extrait du biocarburant. Des chercheurs du centre d’études biologiques de l’université de Würzburg (Allemagne), ont découvert que cette évolution avait un effet inattendu : à proximité de ces champs à la couleur et à l’odeur envoûtante, la pollinisation des plantes sauvages est plus faible qu’ailleurs. Les insectes trouvant dans ces champs beaucoup plus de pollen et de nectar.

Exemple : la primevère officinale produit 20% de graines en moins parce que les bourdons ne les fréquentent plus autant qu’il y a quelques années…

Plusieurs directives rappellent aux agriculteurs qu’en cas d’utilisation de produits phytosanitaires, il suffit de quelques mesures de précaution et de bon sens pour sauvegarder ces auxiliaires de l’agriculture. La première chose à faire, c’est d’observer sa culture : pas de problème = pas de traitement !

Si au contraire, l’intervention est nécessaire, il faut bien choisir son produit avec la « mention abeille » et respecter l’utilisation et les doses prescrites sur les emballages. Il est impératif pour les agriculteurs de traiter en dehors de la présence des abeilles, et le meilleur moment pour le faire c’est la fin de la journée. En effet, les butineuses sont rentrées à la ruche et le produit appliqué sur la culture sera partiellement résorbé le lendemain matin quand les abeilles reviendront sur les plantes. Par ailleurs, il est préférable de traiter en l’absence de vent pour éviter les dérives de produits sur les haies et les talus voisins.

Chiffre important : l’impact des pollinisateurs sur le rendement des cultures est de 30%. Cela veut dire que sur un rendement de 35 quintaux /ha, 10 quintaux proviennent des insectes pollinisateurs, l’abeille étant le principal. Mais ce n’est pas tout, il y a d’autres avantages à la pollinisation du colza : on observe une meilleure synchronisation du mûrissement des grains, de plus, les graines ont une meilleure teneur en huile, ainsi qu’un meilleur pouvoir germinatif. On le voit, l’impact des abeilles sur le colza est loin d’être négligeable  mais quoiqu’il en soit un projet de l’Union européenne va tenter de recenser les moyens permettant de garantir la pollinisation des plantes sauvages proches.

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