À défaut d’avoir directement accès au jardin d’Eden, n’importe lequel d’entre-nous pourra tout de même créer son petit coin de paradis en respectant quelques règles simples qui attireront à coup sûr nos amis les papillons.
Il y a en effet deux façons d’obtenir que les papillons fréquentent et colorent votre jardin tout l’été :
- leur procurer la nourriture dont ils ont besoin : le nectar
- leur procurer les plantes indispensables à leur reproduction, c’est à dire à leurs chenilles !
S’agissant du nectar, il est notamment recommandé de laisser un petit carré de plantes mellifères. Entre 450 et 500 espèces indigènes en France sont dites mellifères, c’est à dire qu’elles offrent aux abeilles de quoi fabriquer du miel (qui est avant tout la nourriture de la colonie) : nectar, pollen, miellat… Toutes ne peuvent pas être butinées par les abeilles, car la morphologie de la fleur doit s’y prêter (il faut que l’abeille puisse atteindre le nectar ou le pollen). Pour les papillons, encombrés de leurs ailes, c’est encore moins évident : les fleurs à large corolle sont les plus accessibles.
Les plantes à privilégier pour attirer les papillons au jardin sont notamment :
- les plantes aromatiques : thym, romarin, verveine, menthe et sauge
- les fleurs riches en nectar : narcisses, asters d’automne, lantanas, œillets et lavande ou encore chèvrefeuille et aubépine
- les plantes sauvages : trèfles, pissenlits, chardons, ronces, violettes
- les ombellifères comme le fenouil et l’aneth
- le buddleia aussi appelé « arbres à papillons » qui est leur arbuste préféré.
Les systèmes d’ »abreuvoirs à papillons » (coupelle avec eau sucrée) ne sont pas efficaces à 100% : outre leur aspect inesthétique, ces abreuvoirs risquent d’attirer guêpes, mouches et toutes sortes d’insectes, sauf les papillons…
Il est également important de laisser de l’espace entre les plantes afin de permettre à la biodiversité de proliférer et de les varier le plus possible.
Pour attirer les papillons au jardin, il est également utile de laisser un coin de votre jardin en friche afin de permettre à la biodiversité de proliférer; dans tous les cas, les papillons aiment beaucoup les herbes folles.
Les chardons, orties et rumex sont les plantes idéales pour accueillir et nourrir les chenilles qui deviendront des papillons.
Les papillons aiment aussi les recoins à l’abri du vent : près des fleurs à nectar, plantez une haie protégée du vent et des courants d’air, orientée au Sud.
Et bien sûr, il faut proscrire les produits chimiques (engrais et pesticides) car les papillons n’y résisteraient pas. Privilégiez les produits biologiques et les engrais naturels comme le fumier et le compost.
Comme tous les êtres vivants, les papillons ont besoin d’eau. Créer une mare, installer un petit bassin ou une fontaine dans votre jardin invitera les papillons mais aussi les libellules, les abeilles, les coccinelles, les batraciens et les oiseaux… À défaut de mare ou de point d’eau conséquent, une simple petite flaque peut enchanter de nombreux oiseaux pour leur baignade quotidienne. En été, les papillons peuvent même se contenter d’une simple soucoupe d’eau, peu profonde, pour se désaltérer.
Comment les papillons passent-ils l’hiver ? Certains migrent vers les contrées plus clémentes du Maghreb ou même d’Afrique subsaharienne. D’autres laissent la tâche de survivre aux frimas à leurs œufs ou leurs chrysalides, bien protégés dans le sol ou au milieu des végétaux. D’autres enfin commencent à hiverner sous forme adulte dès l’arrivée des mauvais jours. Pour ces derniers, le lierre est indispensable : c’est sous ses feuilles persistantes, bien protégés, qu’ils attendront le printemps. Si vous voulez être parmi les premiers à découvrir des papillons dans votre jardin en mars, laissez se recouvrir de lierre un coin de mur, un grillage ou un vieil arbre.
La reine a pour unique mission d’assurer le renouvellement permanent des membres de la colonie, puisqu’elle est la seule féconde. La pérennité de la ruche dépend entièrement de ses pontes. À la belle saison et au mieux de sa forme, une reine pond plus de 2 000 oeufs par jour, soit plus d’un oeuf par minute ! Pour atteindre ces formidables performances, elle est abondamment nourrie de gelée royale et fait l’objet des soins attentifs de sa cour.
La reine se distingue des ouvrières par sa taille : elle mesure 18 à 20 mm (les ouvrières 14 à15 mm), son thorax est plus large et son abdomen plus long. Ces ovaires occupent presque tout son gros abdomen. Tous ce qui n’est pas utile à sa mission de ponte n’est pas présent chez la reine. Dans de bonnes conditions, elle peut vivre 4 à 5 ans.Autant dire que « Madame la Reine » aura alors libéré plus d’un million d’œufs et c’est dans la nature un exemple de fécondité qui n’est surpassé que par de rares espèces.
Cette fécondité n’est pas éternelle et passe par un maximum au moment de sa deuxième année puis décline après la troisième pour être réduite pendant la quatrième. En fin de vie, il arrive qu’elle devienne « bourdonneuse », c’est à dire qu’elle ne donne naissance qu’à des mâles (ou faux bourdons). Dans ce cas les œufs ne sont pas fécondés car la reine a épuisé la provision de liqueur séminale de sa spermathèque et ne pond alors que des œufs sans spermatozoïdes qui ne vont donner que des mâles.
Elle se comporte comme une reine non fécondée : ce sera la perte de la colonie car il n’y aura plus assez de naissances pour assurer la relève. Les abeilles vont vite sans rendre compte et se débarrasser de leur vieille Reine sans pitié en élevant une autre reine à partir d’un de ses oeufs. La vieille Reine ne sera plus alimentée et devra s’enfuir avec un bon paquet d’abeille : c’est ce que l’on appelle communément « l’essaimage ».
Confrontée à la dégradation de l’environnement, depuis quelques années, l’espérance de vie de la Reine des abeilles peut se réduire de manière préoccupante à 1 ou 2 années seulement.
La reine est issue d’un oeuf placé dans une cellule spécifique en forme de doigt et qui pend sur le cadre. Les ouvrières en quête d’une nouvelle souveraine laissent éclore la larve et la nourrissent exclusivement de gelée royale, une sécrétion des glandes hypopharyngiennes présentes dans la tête des ouvrières.
À peine née, la reine élimine ses rivales potentielles. Elle repère les cellules royales et y tue les larves ou les nymphes qui s’y trouvent : il ne peut y avoir qu’une seule reine dans la ruche. Au bout de quelques jours, elle s’envole pour être fécondée par les faux-bourdons (les abeilles-mâles) : c’est le vol nuptial. La reine connaît plusieurs accouplements avec différents mâles. Lorsque sa spermathèque est pleine, elle retourne dans la ruche, dont elle ne sortira plus.
Quelques jours après sa fécondation, la reine commence à pondre.
Les ouvrières sont issues d’oeufs fécondés, les faux-bourdons d’oeufs non-fécondés, déposés dans des cellules plus grandes. Des ouvrières entourent constamment la reine. Elles veillent sur elle en la nourrissant et la nettoyant constamment.
Au bout de 3 jours, l’oeuf éclot. Débute alors le stade larvaire. Au neuvième jour, les larves alimentées par les nourrices sont devenues grandes. Les ouvrières ferment alors leur cellule par un opercule de cire. Quelques jours plus tard, la larve se transforme en nymphe. L’ouvrière rompt l’opercule et s’extrait de sa cellule 8 jours plus tard.
S’agissant des faux-bourdons, ceux-ci sont plus trapus, plus velus, que les ouvrières. Ils naissent uniquement au printemps et on en dénombre quelques centaines dans une colonie. Leur rôle est de féconder la reine. Ceux qui y parviennent en meurent : leur appareil génital est arraché lors de la fécondation. Incapables de butiner, les faux-bourdons puisent dans les réserves de miel de la ruche. À l’automne, quand la nourriture devient moins abondante, les faux-bourdons sont tués ou expulsés de la ruche. Ne sachant pas se nourrir seuls, ils meurent.
Pour polliniser les plantes à fleurs, on connaît les insectes et en particulier les abeilles. On pense moins souvent aux oiseaux…
Pourtant 900 espèces d’oiseaux participent à cette pollinisation et jouent donc un rôle important dans la préservation de la flore… patrimoine de l’Homme.
Cette fonction est très importante dans les régions tropicales et en Océanie. C’est en allant chercher du nectar que ces oiseaux se chargent d’un précieux pollen qui sera lui-même transporté sur d’autres fleurs.
Les plantes de ces régions du monde ont progressivement évolué pour attirer ces agents pollinisateurs particuliers : en général, elles s’ouvrent le jour, offrent des fleurs résistantes, possèdent un nectar copieux et fluide (le nectar dégouline de certaines d’entre elles à la maturité du pollen) mais elles ont généralement peu de parfum parce que le sens de l’odorat des oiseaux est peu développé.
Les oiseaux ont cependant un sens aigu de la couleur, plus développé que le nôtre : il n’est donc pas étonnant que la plupart des fleurs pollinisées par ces derniers soient brillamment colorées, principalement de rouge et de jaune.
Ces fleurs sont aussi normalement de grande taille ou font partie de grandes inflorescences : ces caractères contribuent à la stimulation visuelle des oiseaux et indiquent la présence de grandes quantités de nectar.
Géographiquement, la présence d’oiseaux pollinisateurs est parfois indispensable, comme par exemple dans la Cordillères des Andes où les oiseaux Colibris vivent jusqu’à 5000 mètres d’altitude, dans des régions froides et humides, particulièrement inhospitalières pour les insectes pollinisateurs. Ces oiseaux sont donc les seuls à féconder les fleurs en se nourrissant de leur pollen ou de leur nectar.
Situation quasi identique dans l’Ouest de l’Australie où les insectes butineurs (comme les abeilles) ne sont pas développés au cours de l’aire tertiaire en raison d’un climat froid et humide. Ce sont donc des groupes d’oiseaux très diversifiés qui se sont formés, tels les Loris (de la catégorie des Melliphages et dont la photo illustre cet article), qui possèdent une langue spécialement adaptés à la collecte du nectar.
En Europe également, lors de la migration de printemps, il est possible de voir des passereaux, essentiellement des fauvettes avec de fines particules jaunes sur le front et sur le pourtour du bec, voire ailleurs sur leur plumage, résultat de la visite de certaines fleurs pour se nourrir de leur nectar (parfois aussi de pollen et d’insectes). Quelques oiseaux présentent même des croûtes dures sur le front appelées « pollen horn » : il s’agit de granules de pollen de fleurs d’orangers, de citronniers, d’eucalyptus ou d’amandiers.
L’Osmie Cornue est rattachée à la famille des Apidae, c’est-à-dire des « abeilles », au sens large du terme.
Son corps poilu la fait souvent confondre avec son cousin le bourdon, mais son corps est malgré tout plus « menu »… La tête et le thorax de l’insecte sont noirs et l’abdomen est entièrement roux. Elle doit son nom aux deux petites cornes qu’elle porte sur la tête. On distingue les mâles de cette espèce par les touffes de soie blanche en lieu et place des cornes de la femelle.
La faune française comporte des dizaines d’espèces d’Osmies, mais l’Osmie dite « Cornue » est l’une des trois espèces les plus fréquentes dans nos jardins. Ces abeilles sauvages, dites « solitaires » par opposition aux « coloniales » squattent souvent les trous d’évacuation d’eau présents dans le bas des fenêtres de nos habitations.
En règle générale, la femelle construit ses « cellules » dans les galeries du bois mort ou des tiges creuses mais ces ressources sont devenues plutôt rares dans des jardins devenus de plus en plus « proprets » et finalement trop bien « rangés »… Alors, les petites osmies squattent ce fameux trou d’évacuation d’eau de fenêtre, dont le diamètre leur conviennent parfaitement.
Butinant inlassablement durant 4 à 6 semaines, elles accumulent des pains de pâtée de pollen sur lesquelles elles pondent un oeuf avant de fermer chaque cellule. La « galerie » étant finalement bouchée avec de le terre.
Comme souvent chez les abeilles solitaires, la fidélité au lieu de naissance est importante, et si vos trous de fenêtres sont une fois occupés, ils risquent fort de l’être encore les années suivantes. Pour autant il vous faudra beaucoup chance (ou de patience !) pour apercevoir l’osmie, car elle n’est pas du genre à flaner chemin faisant, ni à se complaire sur son pas-de-porte.
Totalement dénuées d’agressivité, les Osmies Cornues ont un rôle essentiel au jardin dans la pollinisation des arbres fruitiers, n’hésitant pas à sortir les jours faiblement pluvieux du printemps contrairement à l’abeille domestique qui préférera restée à la ruche.
Des abris artificiels peuvent facilement être conçus pour accueillir leurs pontes. Quelques trous de diamètre 8 à 10 assez profonds dans un morceau de bois ou une bûche bois suffisent (ne jamais traverser le bois de part en part). Vous pouvez aussi confectionner une botte de tiges creuses toujours obturées à une extrémité (le bambou fera très bien l’affaire). Des nids spécifiques sont aussi disponibles ici et encore…là.
Vous fixerez votre nichoir contre un mur de clôture voire d’abris de jardin, de préférence à hauteur des yeux et si possible en choisissant une orientation « Est » ou « Sud-Est ». Si vous disposez d’un verger, comme c’est le cas au Relais du Vert Bois, c’est bien sûr l’endroit idéal !
Une jolie lumière rasante m’a permis de saisir un cliché intéressant de la superbe aubépine du Relais du Vert Bois…
La floraison des aubépines dans les haies et lisières d’une large partie de la France symbolise le mois de mai, autant par son abondance que par son parfum lourd et légèrement âcre qui attire les abeilles en nombre.
Très commune sur l’ensemble du territoire français, l’aubépine est un arbuste rustique très ancien (il en existe de nombreuses traces fossiles) au feuillage bien découpé et à la floraison généreuse souvent utilisé en haies ou isolé. Certaines espèces possèdent de redoutables épines qui rendent ces protections absolument impénétrables. Bien que l’aubépine ait une croissance relativement lente, elle est toujours très employée pour son peu d’exigence en matière de soins et pour sa densité qui rend les haies bien opaques.
La floraison éclatante au printemps (blanche le plus souvent, mais aussi rose ou rouge selon les espèces) laisse place à l’automne à de baies colorées ressemblant à de petites pommes : bien que comestibles, les baies « fraîches » (souvent de couleur rouge mais aussi parfois noire ou jaune) sont fades et farineuses. On utilise les baies pour la réalisation de gelées et de confitures tandis que les feuilles sont utilisées en infusion.
Autrefois les fruits étaient utilisés pour compléter la farine : lors des grandes famines, la pulpe farineuse des fruits était séchée et moulue pour être ensuite incorporée à la farine des céréales. Son bois dur servait à réaliser des pièces mécaniques, des battants de fléaux, ou comme bois tourné, on l’utilisait aussi comme un bon combustible. Durant la première guerre mondiale, on remplaçait le thé et le tabac par de jeunes feuilles d’aubépine et le café par ses graines.
Environ 150 espèces d’insectes sont liées à l’aubépine ! Ces insectes rendent aussi visite aux autres rosacées qui poussent dans les haies. À la fin du printemps, le nectar des fleurs d’aubépine attire les mouches, les coléoptères et diverses abeilles. Parmi les nombreux insectes fidèles à l’aubépine, on dénombre au moins 80 larves de papillons de nuit. Heureusement que leur régime ne se limite pas à l’aubépine, sinon il n’en resterait plus dans la nature !
Les baies de l’aubépine sont également picorées par de petits mammifères qui vivent au bas de la haie, ainsi que par des oiseaux qui construisant leur nid dans l’aubépine, viennent s’y percher et y chasser.
L’aubépine est utilisée de longue date dans la pharmacopée traditionnelle en raison de ses actions sur le coeur et le système nerveux périphérique. En particulier, les fleurs ont des propriétés hypotensives et sédatives qui les font entrer dans la composition de remèdes permettant de lutter contre la nervosité et le stress. Logiquement, ces propriétés sédatives et anxiolytiques sont également présentes dans le miel d’aubépine.
Un titre provocateur, mais un auteur engagé et homme de combat dans la défense de la Nature au travers de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) qu’il préside.
Avec son livre « Sales Bêtes ? Respectons les… » Allain Bougrain-Dubourg s’attarde sur les relations de l’homme avec les animaux. L’homme est un animal savant paraît-il. Optimiste, Allain Bougrain Dubourg attend qu’il le prouve davantage à la Nature qu’il souille, pille et…détruit !
Trafics de chiots, braconnage qui se pérennise, poules confinées dans des batteries, abeilles menacées par des produits chimiques… jusqu’à quand les animaux paieront-ils un aussi lourd tribut à nos exigences de production et à nos habitudes de prédateurs ?
Dans cette remarquable enquête, Allain Bougrain Dubourg fait le bilan des avancées et des échecs de la cause animale. Les actions entreprises sont d’importance : enquêtes multiples, procès engagés par les associations de protection animale, soins à la faune sauvage en détresse, opérations commando ou encore demande de modification du Code civil…
Mais les résultats sont-ils à la hauteur des espérances ?
En lisière de forêt, à deux pas du Relais du Vert Bois, souvenir d’un champs de colza au coucher de soleil qui ne demande qu’à être « récolté ».
Étymologiquement, « colza » vient du néerlandais koolzaad (signifiant littéralement « graine de chou »). Le colza est une culture largement répandue dans le monde (surtout dans les zones tempérées fraîches). En France, le colza est surtout cultivé dans la moitié nord de la France.
On le récolte pour trois usages :
1- pour l’alimentation animale : l’extraction de l’huile fournit le tourteau de colza, qui représente une source de protéines intéressante en alimentation animale, qui peut dans une certaine mesure concurrencer le tourteau de soja, mais dont la valeur énergétique est faible. La plante entière est également utilisée pour l’alimentation du bétail en tant que plante fourragère.
2 – pour la production d’huile alimentaire (C’est, avec le tournesol et l’olivier, l’une des trois principales sources d’huile végétale alimentaire en Europe),
3 – pour la production de biocarburant appelé « Diester ». La culture intensive du colza pour la production de biocarburants utilise de grandes quantités d’engrais azotés qui produisent en particulier, lors de leur dégradation par les micro-organismes du sol, du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus actif (en termes d’impact sur le réchauffement climatique global à quantité équivalente) que le (CO2) et ayant un plus long cycle atmosphérique que celui-ci !
Il est important de souligner que les fleurs de colza produisent un nectar abondant à partir duquel les abeilles font un miel clair, très riche en glucose, qui doit être extrait assez rapidement des rayons car il a tendance à cristalliser. Ce miel est habituellement mélangé avec d’autres miels plus doux pour la consommation directe ou bien vendu pour la pâtisserie. La présence de pesticides sur ces fleurs de colza peut affecter significativement les propriétés de ce miel souvent commercialisé sous l’appellation « miel de printemps »
Les syrphes (famille des syrphidés) imitent à la perfection les motifs des abeilles, mais aussi des guêpes et des bourdons afin d’éviter en premier lieu leur prédation par les oiseaux !
Les syrphes sont pourtant bien inoffensifs et facilement identifiables à l’oeil nu dans le jardin et parfois même en ville. Il en existe 5000 espèces dans le monde et 505 espèces connues en France. Les syrphes sont inoffensifs : ils ne piquent pas et leur remarquable vol stationnaire les caractérise aussi.
Ils sont présents dans nos jardins de février à novembre avec une pointe d’activité en juin et juillet et peuvent vivre jusqu’à 3 ans si les conditions de l’habitat sont bonnes. Les œufs sont pondus isolément ou par paquets, souvent directement dans une colonie de pucerons et donnent naissance aux larves, de couleur blanche ou vert translucide. Les syrphes hibernent rarement à l’état adulte mais plutôt à l’état larvaire. Dans tous les cas, c’est dans des vieux bâtiments, des abris de rochers, une litière de feuilles, sur les faces inférieures de feuilles persistantes, dans les creux des écorces ou sous le feuillage épais du lierre… et les adultes profitent du moindre rayon de soleil pour trouver de la nourriture.
Les larves de syrphes font la guerre à toutes les espèces de pucerons (même les pucerons ailés !) car ce sont leur nourriture favorite. Elles comptent ainsi parmi les prédateurs de pucerons les plus efficaces, au même titre que les coccinelles, et sont donc essentielles dans la régulation de cette population de « ravageurs ». En les accueillant dans votre jardin, vous aurez donc de fortes chances de limiter l’invasion de pucerons.
Les larves de certaines espèces se nourrissent quant à elles de débris organiques ou de végétaux en décomposition. Les syrphes participent donc aussi au grand recyclage naturel.
Comme les coccinelles, les syrphes sont reconnus comme excellents auxiliaires biologiques pour réguler les pullulations de pucerons. Cependant, ils ont un avantage certain : celui de ne pas se faire chasser par les fourmis qui élèvent les pucerons; une phéromone identique à celle des fourmis leur permet de ne pas se faire remarquer !
Au stade adulte, les syrphes jouent un second rôle essentiel : la pollinisation ! Les syrphes adultes se nourrissent du pollen et du nectar de très nombreuses fleurs tels que le coquelicot, le pissenlit, la menthe, la phacélie, la carotte sauvage, l’achillée millefeuille, le bouton d’or, la chicorée ou la pâquerette. En volant de fleur en fleur sur de longues distances, ils répandent les grains de pollen et participent ainsi à la reproduction des végétaux au même titre que les abeilles ou les papillons ! La diminution des fleurs des champs et des « mauvaises herbes » est une grave menace pour les syrphes comme pour tous les pollinisateurs qui peut avoir de lourdes conséquences sur la biodiversité et donc sur notre quotidien…
Pour favoriser les syrphes, vous pouvez laisser se développer des plantes sauvages et semer des plantes sauvages. Elles sont en effet riches en nectar et pollen pour nourrir les adultes. Dans l’idéal, la floraison doit être à la fois précoce (pimprenelle, souci, véroniques…) pour nourrir les premiers syrphes dès la fin de l’hiver, étalée (centaurée, lotier corniculé…) pour que les fleurs soit présentes en continue, et tardive (tournesol, chardon, pissenlit) pour apaiser les dernières faims…
Non les pigeons ne sont pas idiots. Des scientifiques de l’université néo-zélandaise d’Otago ont découvert qu’ils étaient capables de quantifier, une activité que l’on attribuait jusqu’alors uniquement aux hommes et aux singes.
Faire la différence entre des quantités – un groupe de 2 ou un groupe de 4 objets – c’est à la portée de beaucoup d’espèces animales, primates mais aussi éléphants, abeilles ou oiseaux. Il a ainsi déjà été montré que les pigeons sont capables de dénombrer. Mais quand il s’agit d’utiliser une règle mathématique abstraite, la liste des bons élèves est tout de suite plus courte. Des chercheurs démontrent désormais que les pigeons en sont capables, égalant les singes.
Des scientifiques ont fait passer à des pigeons les tests conçus à la fin des années 90 par l’équipe d’Elizabeth Brannon pour les macaques. Après avoir été entraînés à classer dans l’ordre des groupes de un, deux ou trois items de différentes formes, tailles et couleurs, les singes ont fait de même avec des groupes de 1 à 9 items. Leur réussite montrait qu’ils étaient capables d’apprendre une règle abstraite et de l’appliquer à des objets et des quantités nouvelles.
Les pigeons ont fait de même : après avoir été entraînés à piquer du bec dans le bon ordre les images avec une, deux ou trois formes, ils ont classé du plus petit au plus grand des images ayant jusqu’à neuf formes.
Désormais, la question est la suivante : d’où vient cette capacité ? Découvrir un même niveau de compétence chez d’autres espèces permettrait aux scientifiques de comprendre si cette aptitude évolue séparément, ou si elle est partagée par un ancêtre commun.
Si le bourdon est un insecte plus ou moins connu, son étrange cycle de vie est très souvent complètement inconnu…
A la sortie de l’hiver, c’est généralement le premier insecte à pointer le bout de ses mandibules dehors. Comme il porte une fourrure, il résiste mieux que d’autres aux assauts du froid. En cas de baisse de température, c’est le seul pollinisateur qui assure la fécondation des arbres fruitiers et des fleurs de campagne. Il joue donc un rôle essentiel dans la bonne marche de la nature.
On élève d’ailleurs des colonies de bourdons afin que ces derniers fertilisent les fleurs de tomates cultivées en serre
Dès la fin février, de gros bourdons butinent les fleurs précoces des saules ou des primevères. A cette époque, il n’existe aucun mâle ! Tous sont des femelles fécondées, de futures reines prêtes à fonder une colonie. Elles reprennent des forces après un hiver en léthargie avant de chercher un site de nidification, généralement sous-terre pour le bourdon dit « terrestre ».
Si grâce à l’intervention de la buse ou du renard, une femelle trouve un terrier libéré de ses propriétaires, elle s’y installe. Avant toute chose, sa Majesté fait le ménage et transforme la caverne en « palais royal ». Contre la pluie, elle couvre le plafond d’une couche isolante de cire, parfois consolidée de résine prélevée sur des arbres.
Puis elle fabrique des urnes en cire, dans lesquelles elle pond ses oeufs. Ensuite, elle les couve exactement comme un…oiseau ! Pour maintenir une chaleur suffisante, elle n’hésite pas à faire régulièrement vibrer son corps.
Les premières ouvrières qui voient le jour sont petites car elles ont été rationnées. La reine mère devait en effet tout assurer : le bâtiment, la construction des berceaux, les courses au pollen, la couvaison, etc. Elle n’avait donc pas le temps de nourrir abondamment ses petites.
Plus tard dans la saison, la colonie commence à vrombir, les aides ménagères se multiplient et prennent le relais. Contrairement à l’armée des abeilles qui alignent leurs alvéoles en formes rigoureusement géométriques, les bourdons accumulent les urnes au hasard de la place disponible, et leur habitat donne une joyeuse impression d’anarchie…
A la fin de l’été, on peut compter plusieurs centaines d’ouvrières dans une colonie de bourdons terrestres. Avec la nourriture abondante aidant, apparaissent des mâles et des femelles fertiles qui s’accoupleront. A l’automne, tous les bourdons meurent, sauf les femelles fécondées, qui cherchent un abri pour hiberner. Et au printemps suivant, elles réapparaîtront…
Si le rôle important des bourdons vous intéresse, relisez donc notre article de Septembre 2011 où l’on vous explique comment réaliser des nichoirs spécifiques.