STOP A LA BARBARIE !

Promeneurs, randonneurs, cueilleurs de champignons, cyclistes, joggeurs, cavaliers et tous les amoureux de la nature en général, nous avons tous fait le même constat : de septembre à février, les forêts nous sont confisquées au profit d’une infime minorité représentant moins de 3% de la population française et qu’on appelle « chasseurs »… Durant cette période, et sur tout le territoire, ces mêmes chasseurs interdisent les chemins, posent des pancartes menaçantes, n’hésitent pas à agresser verbalement et physiquement les autres usagers de la nature, sans aucun esprit de partage ni de respect.

Promulgué sans faire de bruit, le décret n°2010-603 du code l’environnement français daté du 4 juin 2010, institue une contravention pour obstruction à un acte de chasse. En clair, les individus tentant d’empêcher ou de perturber des actes de chasse se verront gratifiés d’une amende de 1500 €. Une position tout à fait archaïque, qui s’inscrit dans un courant passéiste favorisant, entre autres choses, la pratique barbare de la vénerie.

La vénerie est le terme savant désignant « la chasse à courre », qui a été abolie par la Révolution et rétablie, en même temps que l’esclavage, par Napoléon. Elle suit un cérémonial du matin jusqu’au soir très codifié, qui assure son cachet « traditionaliste ». A l’aube, un petit groupe part observer les traces d’animaux puis transmet les informations récoltées au maître d’équipage qui décide de l’animal qui sera chassé, c’est le « rapport ». Puis, les chiens partent à la recherche de l’animal accompagnés des veneurs, réunis en équipage : c’est « l’attaque », qui est lancée par des sonneurs de trompes de chasse. La réussite de la capture de l’animal est conditionnée par l’entente entre les chiens et l’équipage. Pénultième étape, « l’hallali » désigne la mise à mort de l’animal d’un coup de dague ou d’épieu dans le coeur. Enfin, « la curée » consiste à récompenser les chiens en leur remettant certaines parties du cadavre de la pauvre bête.

Résumons-nous :  la chasse à courre consiste à poursuivre et à cerner un animal par tous les moyens jusqu’à l’épuisement. Frappé, battu parfois même avec des barres de fer pour lui faire plier genou, il est ensuite poignardé, si les chiens ne l’ont pas déjà déchiqueté. Comment ces hommes et ces femmes, en présence d’enfants qui plus est, peuvent-ils se livrer à des actes d’une telle barbarie ? Car la réalité de la chasse, ce sont des chevreuils, mères et jeunes, dévorés vivants par les chiens, des cerfs réfugiés dans des étangs que l’on noie, ni plus ni moins, des animaux que l’on épuise à en mourir…  Il s’agit d’une pratique extrêmement cruelle qui n’est justifiée que par le plaisir stupide de ceux qui s’y livrent.  

Prenez le temps de regarder dans leur intégralité (soyez patient quant au temps de téléchargement) les vidéos disponibles ici et vous comprendrez pourquoi le Relais du Vert Bois ne souhaite pas la bienvenue aux chasseurs en général…

Les rituels de cette pratique barbare sont parfaitement illustrés au château de Montpoupon, en Indre-et-Loire, qui abrite un musée du veneur et où sont exposés fièrement au mur dans une salle, les bois d’une centaine de cerfs chassés par l’équipage du château : on ne peut que ressortir effondré de pareil lieu sinistre.

Je ne voudrais pas faire usage d’argument d’autorité mais l’Allemagne a interdit la chasse à courre depuis bientôt soixante-dix ans, les belges les ont imités il y a quinze ans et les anglais il y a cinq ans. Qu’attendons-nous pour suivre le sillage de nos voisins européens ? 

Un sondage, commandé par One Voice, révèle en effet que 79% des Français sont opposés à la pratique de la chasse à courre en France. Ils sont même 75% à être favorables à son interdiction. Pour les Français, pas de doute, c’est une pratique cruelle (pour 85% d’entre eux), obsolète (76%), dangereuse (72%) et perturbatrice de l’équilibre des écosystèmes (62%)…

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