Le 18 janvier dernier, en pleine nuit, des plongeurs s’étaient rendus au large de Kona, à Hawaï, pour observer le ballet des raies mantas.
Cette plongée restera probablement gravée dans leur mémoire. Car si la danse des raies est déjà superbe, ils ont été en plus témoins d’un échange étonnant entre un dauphin parfaitement sauvage et l’Homme.
Dans cette vidéo, on voit un grand dauphin qui après s’être retrouvé en partie prisonnier d’une ligne de pêche et de son hameçon s’est présenté à un plongeur en lui montrant sa nageoire pour requérir son aide !
La scène est émouvante.
Si le dauphin est réputé sociable, son comportement vis-à-vis du plongeur est pour le moins étonnant. Il a fait preuve d’intelligence en montrant à l’homme où il avait mal et en adoptant la position adéquate pour qu’il puisse l’aider.
D’autres cas ont été rapportés. Des dauphins solitaires se sont déjà approchés des ports et suivent parfois les embarcations pour trouver de la compagnie. En Bretagne, deux dauphins solitaires sont célèbres pour leur sociabilité. Randy, un grand dauphin (Tursiops truncatus), a établi ses quartiers en mer d’Iroise. Il s’est pris « d’amitié » pour un mécanicien de la vedette Rose Héré, qui effectue des traversées entre Le Conquet et Ouessant.
L’histoire du dauphin Jean Floc’h, resté en Bretagne quelques années est également singulière L’animal avait tant besoin d’attention qu’il s’entourait la nageoire caudale avec des cordages de bateaux, comme pour se faire couler. Jean Floc’h est donc capable de simuler un état de détresse pour que l’Homme s’intéresse à lui…
Jean Floc’h a brutalement disparu des écrans radars au début de l’année 2010. Cette disparition subite alors qu’il était suivi de près laisse présager le pire. N’oublions pas que Jean Floc’h avait pris l’habitude d’enrouler des cordages dans les hélices et ce petit jeu n’est pas forcément apprécié par tout le monde …
Les histoires du besoin d’attention de Jean Floc’h ne reposent sur rien. Ce dauphin appréciait de tirer sur les cordages, avec ou sans témoins. Après quelques alertes très chaudes où il aurait laisser sa peau sans l’intervention d’un plongeur, il abandonna cette technique pour n’utiliser plus que son rostre. La nouvelle méthode s’est avérée suffisamment efficace pour lui permettre, avec l’aide de la marée, de couler quelques barques au Cap Sizun. Ajoutée à la manie de s’attaquer aux avirons, cette mauvaise habitude lui attira une solide rancœur de la part de certains pécheurs du Cap, notamment professionnels qui l’attaquèrent à la dynamite. Ce haut fait (qui lui sauva peut être dans un premier temps la vie) est probablement à l’origine de son départ en Galice. Mais les mœurs là bas ne sont pas plus paisibles qu’au Cap !
Les hypothèses sur l’origine des dauphins solitaires restent des hypothèses.Pour Jean Floc’h, aucune ne tient la route: sa taille et sa vigueur en font un dominant incontournable qui ne saurait subir la loi du groupe.
Le seul point commun avec tous ces dauphins « solitaires » reste l’existence d’un pic de socialisation avec les plongeurs qui se dilue plus ou moins rapidement…
Durant la plongée nocturne à Hawaï, que le dauphin ait simplement cherché de la compagnie, ou réellement demandé de l’aide, il est clair qu’il était parfaitement conscient de son acte.
Laissez un commentaire