Si les dauphins ont appris à imiter le modèle et les durées des sons dans la parole humaine, aucun mammifère marin n’avait jusqu’ici spontanément tenté un tel mimétisme.
Le béluga est une baleine dont le nom vient du mot russe beloye signifiant « blanc » : ce cétacé dispose d’un sonar extrêmement sophistiqué, indispensable pour pouvoir s’orienter et se repérer dans les canaux de glace immergés formant un véritable labyrinthe.
Vivant depuis une trentaine d’années dans un immense aquarium de la Marine Mammal Foundation de San Diego (Californie), « Noc » avait intrigué dès 1984 des chercheurs de la fondation alors qu’il produisait des sons étranges avec des dauphins vivant dans le même bassin.
Ces sons ressemblaient à une conversation entre deux personnes trop éloignées pour que cela soit malgré tout compréhensible.
Quelque temps plus tard, alors qu’un plongeur travaillait dans le bassin, ce dernier a cru percevoir des sons venant de la surface de la part de quelqu’un lui demandant de remonter. Interloqué, le plongeur a constaté que personne ne se trouvait aux alentours. En replongeant, il a entendu la même voix et a fini par constater – stupéfait – que c’était « Noc » le seul responsable de cette petite supercherie.
Durant plusieurs années, « Noc » a été l’objet de toutes les attentions pour mieux comprendre comment une capacité aussi incroyable avait pu naître.
Des scientifiques ont étudié la façon dont « Noc » a ajusté la pression et ses « lèvres phoniques » dans ses cavités nasales pour émettre des sons beaucoup plus graves que d’ordinaire. Les baleines étant capables de produire ces sons avec l’aide de leur conduit nasal et non avec le larynx comme chez l’homme.
En contact quasi permanent avec les humains, « Noc » a fait preuve d’une fabuleuse capacité d’auto-apprentissage spontané en voulant justement absolument entrer en contact avec ses « voisins ».
« Noc » a imité des sonorités humaines pendant environ quatre ans jusqu’à ce qu’il parvienne à la maturité sexuelle…
Cette histoire témoigne d’aptitudes insoupçonnées de certaines espèces animales et de la faculté d’adaptation à un nouvel écosystème qu’elles peuvent avoir.
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