Un rapide aller-retour à New-York, une nuit en décalage et une insomnie habituelle m’ont permis de découvrir un joli livre que j’avais mis la veille dans ma valise : Une Semaine Chez Les Ours d’Armand Farrachi. Le court récit d’un homme tenaillé par une envie tenace : voir de ses propres yeux un ours dans son milieu naturel, « tant qu’il est encore temps »…
Durant une semaine, l’auteur Armand Farrachi a tenu le journal de sa promenade dans la forêt slovène, à la recherche de l’ours brun qui, là-bas, n’est pas l’objet d’autant de menaces et de polémiques que dans les Pyrénées.
Son récit est une ode à la nature vierge et sauvage, il peut prêter à sourire gentiment par son côté naïf et n’est pas sans rappeler Into the wild, de John Krakauer. Pourtant il se pourrait bien aussi qu’il vous donne envie de sentir à nouveau le froid et la pluie sur vos joues, d’entendre à nouveau le vrai bruit du vent dans les arbres, d’avoir à nouveau un peu de boue sur vos chaussures de randonnée (peut-être) un peu trop propres…
Une flânerie pleine de patience et de fureur qui mêle librement les descriptions du milieu – le chant d’une grive à la pointe du jour, le cours joyeux de la rivière Hiska, la rosalie des Alpes -, le récit des affûts, les réflexions sur l’état de la nature, les souvenirs ou les anecdotes personnels. Des occasions de s’émerveiller, de sourire, de s’émouvoir, de s’emporter contre une société, la nôtre, qui a banni le sauvage de son imaginaire comme de son territoire.
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