EDF a obtenu l’accord du gouvernement pour réduire de 17 à 4 mètres la hauteur du barrage controversé de Poutès (Haute-Loire) sur l’Allier, afin notamment de permettre son franchissement par les poissons migrateurs.
Les travaux, qui s’étaleront sur deux ans, coûteront 10,9 millions d’euros à EDF, mais permettront de maintenir 90% de la production actuelle de l’ouvrage, indique le géant français de l’électricité dans un communiqué.
La barrage sera équipé d’ouvrages de franchissement des poissons migrateurs, « à la montaison et à la dévalaison » (Action de remonter ou descendre un cours d’eau pour un poisson migrateur afin de rejoindre son lieu de reproduction ou de développement), ainsi que d’une vanne centrale s’abaissant totalement en période de crue, explique EDF. Le débit laissé en rivière pour préserver le milieu naturel et en particulier les poissons migrateurs sera lui doublé pour passer à 5 mètres cubes par seconde, soit le tiers du débit moyen de la rivière.
Après des années d’affrontement entre défenseurs du maintien et partisans du démantèlement du barrage, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet avait proposé une solution intermédiaire au printemps, à l’issue d’une concertation avec élus et associations.
Construit durant la Seconde Guerre mondiale pour alimenter la ville de Vichy, siège du gouvernement pétainiste, le barrage était un obstacle à la migration des saumons de la Loire, venant se reproduire dans la Loire avant de repartir vers la mer. Au XVIIIe siècle, il y avait 100 000 saumons de longue migration, aujourd’hui on en compte environ 500…
En juin 2010, plusieurs associations avaient signé avec le ministère de l’Environnement et les producteurs d’énergie une « charte pour une hydroélectricité durable », qui reconnaît et tente de minimiser les impacts écologiques des barrages et encourage à développer cette énergie renouvelable de manière plus propre.
Dans le monde, les « mégabarrages », d’une ampleur encore bien supérieure, suscitent des oppositions de plus en plus farouches. Le barrage des Trois Gorges, en Chine, a été décrié pour ses impacts écologiques. Le projet de Belo Monte, qui inondera 500 km de forêt, suscite de son côté un bras-de-fer avec les Indiens d’Amazonie qui luttent pour leur survie.
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