Les rayures permettraient aux zèbres de se protéger des piqûres d’insectes et notamment des taons.
L’étude, publiée dans la revue The Journal of Experimental Biology, précise néanmoins que ces résultats doivent être confirmés avec des zèbres dans leur environnement naturel.
L’hypothèse avait déjà été émise, mais rien n’avait jusque-là permis de l’étayer. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques se sont rendus dans une ferme hongroise, située aux environs de Budapest et plus ou moins infestée de taons. Ils y ont placé des leurres blanc, noir et à rayures, enduits d’une colle destinée à piéger les insectes. Résultats : les taons se sont jetés sur le noir, un peu moins sur le blanc et ont très franchement boudé les rayures. Forte de ces premiers résultats, l’équipe a répété l’expérience en faisant varier le type de rayures, leur inclinaison et leur densité. Et là, surprise ! Le graphisme qui attirait le moins les taons était justement celui arboré par les zèbres.
Pourquoi ? Sans doute parce que ce type de pelage est celui qui polarise le moins la lumière naturelle, le noir étant celui qui la polarise le plus. Or les insectes sont instinctivement attirés par la lumière polarisée, c’est-à-dire réfléchie par une surface de sorte que l’onde lumineuse, naturellement désorganisée, adopte une direction privilégiée. Une caractéristique que l’oeil humain ne sait pas percevoir, mais qui est utilisée par les taons (et d’autres insectes) afin de détecter les points d’eau indispensables à la ponte, au développement des larves et donc à la survie de l’espèce.
De là à dire que c’est cet élément qui a été déterminant dans l’évolution, il y a un pas que les chercheurs ne franchissent pas. Il faudrait, pour cela, démontrer que les insectes ont fait planer une réelle menace sur l’espèce, plus que sur les chevaux ou sur les ânes. Dans cette affaire, il est d’ailleurs probable que le choix de dame Nature ait été dicté par plusieurs facteurs. Reste que vous avez maintenant une nouvelle stratégie à tester cet été pour vous garantir des insectes : le total look zébré !
Pour rappel, si le zèbre de Burchell possède de 25 à 30 raies, le zèbre de Grévy en compte environ 80 et le zèbre des montagnes 43.
Les scientifiques peuvent désormais lire les rayures caractéristiques des zèbres comme des codes-barres pour recenser une population. Après avoir pris la photo d’un individu, les chercheurs la transfèrent sur un ordinateur équipé de StripeSpotter, un logiciel mis au point par l’université de l’Illinois à Chicago et l’université de Princeton. Ils zooment ensuite sur le flanc de l’animal, où chaque rayure est décomposée en lignes verticales de pixels. Leurs combinaisons sont aussi uniques que les empreintes digitales humaines. Reste à faire une recherche sur la base de données pour voir si le zèbre est un nouveau venu. StripeSpotter a été utilisé sur des zèbres de Grévy et des zèbres des plaines. Il est en cours de test sur des tigres et des girafes
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