Qui, de l’œuf ou de la poule, était là le premier ? Si on vous répond « C’est l’œuf « , vous demandez « Mais qui a pondu cet œuf ? ».
Si on vous répond « C’est la poule », vous demandez « Mais cette poule sort bien d’un œuf, non ? ». Ce paradoxe est bien connu, et pourtant, bien malin sera celui capable d’y apporter une véritable réponse. C’est pourtant ce qu’a essayé de faire l’équipe d’ASAP Science, qui publie régulièrement des vidéos de vulgarisation scientifique, permettant de comprendre en quelques minutes le principe d’un fait scientifique. Cette fois, ils s’attaquent donc au mythe de l’œuf et de la poule, et tentent de répondre à cette célèbre question.
La vidéo est en anglais, ce qui ne devrait pas poser de problème pour ceux qui sont à l’aise dans la langue de Shakespeare. Pour les autres, il conviendra d’activer les sous-titres (en cliquant sur le bouton « CC » accessible sous la vidéo), et à choisir la traduction en français.
Et pour ceux qui veulent avoir la réponse tout de suite : c’est l’œuf qui est arrivé en premier. L’explication donnée par la vidéo s’appuie sur la théorie de l’évolution, en expliquant que toute poule est forcément née d’un œuf, mais que tout oeuf de poule n’a pas forcément été pondu par une poule. Considérant que les reptiles pondaient des oeufs plusieurs millions d’années avant l’apparition de la poule, il est alors acceptable qu’un animal, différent de la poule, ait pondu un oeuf ayant donné naissance à cette espèce. CQFD !
Voici un petit petit livre bien sympathique que nous vous conseillons à l’approche de l’automne…
On y fait un point complet sur la prise de conscience récente de la raréfaction inquiétante de nombreuses espèces autrefois banales, et de la nécessité de protéger aussi bien la biodiversité remarquable que les espèces encore communes.
Les auteurs commencent par présenter les sites naturels de nidification et de refuge des insectes dans les jardins, pour permettre à chacun de juger de la capacité d’accueil de son jardin et la renforcer éventuellement par quelques aménagements.
L’histoire originale des nichoirs et abris à insectes les plus populaires est ensuite expliquée, précisant pourquoi et comment ils ont été conçus, et donnant quelques clés pour réaliser soi-même des modèles répondant à des besoins spécifiques. L’ouvrage se termine par des conseils et des recommandations pour améliorer l’attractivité du jardin pour les insectes, notamment en leur fournissant la nourriture et la tranquillité, afin de renforcer les chances d’occupation des nichoirs et abris.
Les sénateurs français de la commission développement durable ont retiré l’interdiction de la chasse à la glu du projet de loi pour la biodiversité tel qu’il était sorti de l’Assemblée nationale en première lecture.
Pour rappel, ce type de chasse consiste à enduire des tiges de bois (arbres, arbustes ou buissons) d’une substance collante, sur laquelle des oiseaux, attirés par le chant des appelants (des oiseaux en cages), viennent s’engluer et sont retenus prisonniers.
Les adeptes de cette chasse traditionnelle pratiquée dans cinq départements du Sud-Est prétendent capturer des grives, mais tuent en réalité dans des conditions particulièrement cruelles, des dizaines de milliers de petits oiseaux appartenant à des espèces protégées, tels que mésanges, rouges-gorges, accenteurs, qui se collent eux-aussi à ces pièges visqueux (gluaux) bien qu’ils ne leur soient pas destinés.
L’impossibilité de prévenir la capture d’espèces autres que les grives donne aux gluaux un caractère non sélectif et en fait un mode de chasse prohibé par l’article 8 de la directive « dite Oiseaux » sur la conservation des oiseaux sauvages.
L’Espagne a d’ailleurs été condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour l’emploi des gluaux et la France fait l’objet d’un recours déposé par l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) auprès de la Commission Européenne.
Toutefois, il y a fort à faire dans ce domaine et la chasse à la glu est loin d’être la seule pratique non sélective et barbare ayant cours sur notre territoire…
Tous les arguments sont bons pour les lobbyistes de ces pratiques cruelles, y compris celle du Sénateur Jean-Yves Roux qui prétend par exemple que la chasse à la glu permet d’entretenir les forêts méditerranéennes ! Le lobby de la chasse fait une fois de plus la démonstration de sa capacité à agir au détriment de la biodiversité terrestre.
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) va agir dans les prochains mois pour faire réintroduire cette interdiction dans le texte à l’occasion de son examen en deuxième lecture au début de l’année prochaine. Comme nous, n’hésitez pas à écrire à votre Député afin de lui dire que vous serez attentif à sa position.
Modèle de courrier
Madame, Monsieur le Député,
À l’issue de son examen en première lecture par l’Assemblée Nationale en mars dernier, le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, comportait deux dispositions de bon sens pour le respect élémentaire de la faune sauvage :
Le premier (article 68 quater), visait à mettre fin à la chasse des mammifères pendant la période de reproduction et de dépendance des jeunes.
Le deuxième (article 68 quinquies) visait à interdire la chasse à la glu ou la colle, pratique barbare, qui capture indifféremment tous les petits oiseaux qui subissent une véritable torture durant des heures.
Sous la pression de quelques lobbies non représentatifs de la société française du 21ème siècle, et sous prétexte de « tradition », les Sénateurs de la commission développement durable ont supprimé ces deux dispositions lors de l’examen du texte en juillet dernier.
Le projet de Loi va revenir devant l’Assemblée nationale en deuxième lecture, vraisemblablement en début d’année prochaine. Nous tenons à ce que vous sachiez que nous serons très attentifs à ce que vous réintroduisiez ces deux dispositions dans la loi. Nous suivrons votre propre vote et en tiendrons compte lors des prochaines échéances électorales, au-delà de toute appartenance politique.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur le Député, l’assurance de notre considération.
Le premier chant du coq ne serait pas une histoire de lève-tôt mais un privilège de leader. Des scientifiques ont mis en évidence que le chef du poulailler est toujours le premier à annoncer la rupture de l’aube, ses condisciples ne chantant qu’après et en respectant scrupuleusement l’ordre décroissant de leur rang social. Les coqs, comme les poules, vivent ensemble d’une manière très hiérarchisée, qui influe sur le vie quotidienne de ces gallinacées. C’est pourquoi le coq dominant mange en premier, choisit ses compagnes, le meilleur nid et a le privilège de réveiller tout le monde.
Les scientifiques ont également observé que les coqs de rang inférieur chantaient moins souvent que les autres. Ainsi, si le coq de haut rang est retiré de l’expérience, le coq de deuxième rang devient le premier à chanter. Les coqs sont donc très respectueux de la hiérarchie. Cette dernière se met en place de façon très simple : par la force, ce qui donne lieu aux fameux combats de coqs. »Quand des coqs qui ne se connaissent pas sont mis ensemble, ils commencent par se battre. Dès que les plus forts sont identifiés, les combats diminuent et seuls les plus ‘gradés’ continuent parfois de provoquer les autres par des coups de bec, jamais l’inverse« , précise un chercheur de de l’université de Nagoya (Japon). Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont mis ensemble quatre coqs et les ont laissé se battre et définir leur hiérarchie. Ensuite, ils les ont mis dans quatre cages différentes pour observer les changements de comportement.
Le chant du coq est par ailleurs inné, il n’est pas appris. Il ne varie pas selon la position hiérarchique du chanteur. « Nous n’avons pas observé de spécificités particulières au cocorico du dominant« , explique le scientifique dont l’objectif final est d’identifier le gène impliqué dans cette vocalisation innée. Et si « le chant du coq annonce la levée du jour depuis la civilisation de l’Indus (2600 à 1800 avant J.-C.), on se sait toujours pas pourquoi il le fait« …
Au Relais du Vert Bois, le coq de nos voisins n’a pas à disputer sa suprématie : il est le seul et heureux coq de la basse-cour !
La pipistrelle est une minuscule chauve-souris (la plus petite d’Europe et la plus commune en France) qui fréquente les jardins des villages et des villes.
Les chauves-souris ont souvent mauvaise réputation, mais les 31 espèces décrites en France ne mangent que… des insectes !
Longtemps considérées comme des oiseaux, les chauves-souris devront attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour être décrites en tant mammifère et plus précisément comme chiroptères : du grec cheiros « main » et ptera : « aile ». Les mains des chauves-souris correspondent en effet, chez l’homme, à la main dont on aurait allongé les phalanges. Entre celles-ci s’insère une membrane alaire, appelée le patagium.
Elle leur permet de planer et de réguler leur température : quand elle vole, la chauve-souris voit sa température monter. Elle peut l’abaisser en faisant circuler du sang dans ses ailes qui, au contact de l’air frais, se refroidit.
Un petit museau sombre, un pelage brun-roux sur le dos, brun-jaunâtre à gris-brun sur le ventre, de petites oreilles courtes, triangulaires, à l’extrémité arrondie, la pipistrelle n’est pas bien grosse : avec ses 36 à 51 mm de long pour le corps et 23 à 36 mm pour sa queue, la pipistrelle tient dans la main ! L’absence de queue en forme de gouvernail oblige la chauve-souris à battre des ailes en permanence. En contrepartie, un animal volant à 50km/h peut réaliser un demi-tour de manière instantanée pour éviter un obstacle.
Et où loge-t-elle ? Partout où elle peut ! La moindre cavité peut faire office de gîte : trous de pic, fentes, arbres creux, nichoirs, habitations… Etant essentiellement sédentaires, les pipistrelles choisissent des colonies de reproduction généralement séparées des quartiers d’hiver que de 10 à 20 km.
De mi-novembre à mars, la pipistrelle part dans le Sud pour hiberner, adoptant des périodes de léthargies de une à quatre semaines.
Le jour, elles restent au repos, et adoptent un comportement léthargique. Ceci leur permet d’économiser leur énergie.
A la nuit tombée, elle part chasser, en général par petits groupes.
Ses terrains de prédilection : la lisière de forêt et les points d’eau, du sol à la canopée. De son vol rapide et saccadé, elle traque les insectes dont elle se nourrit exclusivement et qui représentent pour beaucoup des ravageurs de cultures. En une nuit, la pipistrelle peut ingurgiter jusqu’à 600 moustiques et jusqu’à 3000 insectes différents ! Sans nul doute, la pipistrelle est une précieuse alliée de l’activité humaine.
Depuis six ans, le Relais du Vert Bois compte une dizaine de gîtes à chauve-souris répartis dans le parc dans des endroits stratégiques. De par l’absence de traitement phytosanitaire réalisé dans notre verger, nos petites pipestrelles contribuent au bons rendements qui caractérisent nos différentes récoltes de fruits !
Un petit détail qui a toute son importance : comment fait la pipistrelle pour se repérer dans le noir ? Elle « voit » avec ses oreilles en émettant des ultras sons grâce à son larynx et à son pharynx. Ceux-ci sont réfléchis par des obstacles et renvoyés, un peu déformés à l’expéditeur.
Notre pipistrelle analyse les déformations et dresse ainsi une sorte de carte aérienne de son territoire, repérant les insectes qui ont le malheur d’être sur le trajet des ultras sons…
Vous pourrez trouver des gîtes à chauve-souris prêts à poser chez Vivara & LPO
Le long d’une allée plongée dans la pénombre, c’est une succession de cages, sur plusieurs niveaux et à perte de vue. A l’intérieur des enclos grillagés, des poules, souvent déplumées, se bousculent dans des espaces exigus, qui surplombent de quelques centimètres seulement des amas de fientes. Mais le pire, ce sont peut-être ces cadavres en décomposition qui gisent au milieu des autres gallinacées. Dans une enquête vidéo diffusée par l’association des défense des animaux L214, on y révèle les conditions d’élevage « sordides et non conformes aux réglementations » qui règnent dans plusieurs exploitations de poules pondeuses fournissant la marque U.
Les images proviennent d’une enquête menée plusieurs mois dans trois élevages en batterie situés dans le Morbihan, en Bretagne. Dans chacun, deux hangars accueillent près de 100 000 poules, soit une taille d’exploitation moyenne en France. Les gallinacés y sont enfermés 68 semaines durant, depuis l’âge de 18 semaines jusqu’à leur réforme, sans jamais voir la lumière du jour ou sentir l’air extérieur. Seule activité : pondre des œufs (à raison de deux tous les trois jours), réceptionnés par un tapis mécanique.
« Les conditions d’élevage que nous avons observées contreviennent aux besoins élémentaires des animaux et enfreignent la réglementation européenne : la plupart des cages présentent des nids non conformes et ne sont pas dotées de grattoirs », dénonce Sébastien Arsac, chargé de campagne de L214.
La directive européenne relative à la protection des poules pondeuses, adoptée en 1999 mais seulement entrée en vigueur en 2012, prévoit des aménagements des élevages censés mieux répondre aux besoins comportementaux des gallinacés, dans une prise en compte accrue du bien-être animal : les poules doivent disposer d’un espace vital d’au moins 750 cm2 (soit à peine plus qu’une feuille A4) et se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus. Un nid doit y être aménagé, ainsi qu’un perchoir et une litière permettant le picotage et le grattage.
Pour tout nid, les cages des élevages bretons incriminés possèdent des lamelles en plastique orange pendant du haut de l’enclos, censées délimiter un espace séparé qui n’en est pas vraiment un. « Le sol de ces espaces est grillagé, comme dans le reste de la cage, alors que c’est interdit par la directive européenne », relève Sébastien Arsac. Si les perchoirs sont bel et bien présents – installés à 2 cm du sol –, manque la litière pour se faire les griffes. « Or, les poules ont un besoin essentiel de gratter, picorer, rechercher la nourriture », note le chargé de campagne.
Quant à la sensible question de la densité des cages, impossible de déterminer si la réglementation est respectée. « Aujourd’hui, les cages comptent entre 50 et 60 poules. On ne peut pas toutes les compter ni mesurer les enclos », assure Sébastien Arsac. Dans un rapport d’octobre 2013, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux du ministère de l’agriculture estime que les règles de densité ne sont pas respectées et recommande la mise en place de contrôles.
« Nous demandons aux magasins U, qui sont approvisionnés par ces trois fermes, d’abandonner les œufs d’élevages en batterie et de passer à ceux de plein air, appelle Sébastien Arsac. Il est important que les supermarchés prennent leurs responsabilités et envoient un message, à un moment de prise en compte du bien-être animal dans l’acte d’achat. » Les magasins U ne sont évidemment pas les seuls concernés. En avril 2013, Monoprix est devenue la première et unique enseigne française à cesser de vendre des œufs de batterie sous sa marque de distributeur.
Du côté des magasins U, la réponse est tranchée : « Nous ne pouvons pas arrêter les œufs en batterie car nous faisons du commerce de masse, rétorque le groupe. La production française d’œufs de plein air est insuffisante et nous n’allons pas demander à une filière avicole en difficulté de changer de mode de production. Enfin, du côté des consommateurs, le prix compte aussi. Nous n’avons pas à choisir pour nos clients. »
Les consommateurs, justement, penchent de plus en plus du côté des poules élevées en liberté. Dans un sondage OpinionWay publié mercredi, 84 % des Français se disent favorables à la suppression dans les supermarchés des œufs de poules élevées en cage. Ils sont également 90 % à se montrer favorables à l’interdiction des élevages en batterie.
Cette évolution des mentalités s’est déjà fait sentir : en France, premier producteur européen d’œufs (avec 12 milliards de coquilles !), 68 % des 47 millions de poules pondeuses sont aujourd’hui élevées en cage contre 80 % en 2012 – les autres étant élevées à 25 % en bâtiments avec accès au plein air et à 7 % au sol sans accès au plein air. Paris reste toutefois à la traîne de ses voisins européens, qui enregistrent une moyenne de 58 % d’élevages en batterie.
Des obstacles persistent encore à ces changements de pratique des consommateurs : le prix, bien évidemment – même si L214 a calculé un « surcoût de moins d’un euro par mois » par personne en cas de passage d’œufs de batterie à ceux de plein air. Ensuite, la méconnaissance du code situé sur la coquille de l’œuf qui indique son origine (s’il commence par 0, il s’agit d’élevage bio, par 1, de plein d’air, par 2, au sol, et par 3, en batterie). Enfin, les leurres du marketing qui indique « œufs frais » sur l’étiquette pour des œufs élevés en batterie.
Surtout, seulement un tiers de la production d’œufs est vendue en coquille aux consommateurs. Le deuxième tiers est écoulé en restauration hors domicile tandis que le troisième est destiné à l’agroalimentaire (pour être transformé en pâtes alimentaires ou en pâtisserie). A moins d’acheter du bio, qui bannit les élevages en batterie, il s’avère alors quasi-impossible de tracer l’origine de l’œuf… et de sa poule.
En cas de doute lors d’achat d’oeufs, relisez cette importante note d’information : http://www.l214.com/marquage-etiquetage-oeuf
Nyctalope. Les chats sont nyctalopes, c’est-à-dire qu’ils parviennent à voir la nuit. Ils possèdent au fond de leur œil un nombre plus élevés de bâtonnets, ces cellules réceptrices de lumière. Ainsi, même une faible lumière leur permet de voir distinctement la nuit.
Focus. Outre leur fameuse vision nocturne, les chats ont aussi un champ de vision plus large que le nôtre : 260° (200° plus 30° de vision périphérique très floue à chaque extrémité) contre 230° chez l’homme (180° plus deux fois 20°). En revanche, il ne voient nettement que les objets qui se trouvent à une dizaine de centimètres devant eux. Pour détecter un objet situé très près d’eux, ils utilisent leurs moustaches. C’est d’ailleurs pourquoi il ne faut jamais couper les moustaches d’un chat !
Couleur. Si leur fond d’œil contient beaucoup de bâtonnets qui leur permettent la vision nocturne, les chats ont à l’inverse peu de cônes, ces cellules photoréceptrices qui permettent de voir les couleurs. Nos félins miniatures perçoivent très peu les couleurs : pratiquement que le jaune et le bleu. Ils ne distinguent pas le vert du rouge, comme les personnes daltoniennes. Globalement, ils voient le monde en pastel.
Pour avoir un aperçu de ce qu’un chat voit, comparé à nous, l’émission Cat Watch 2014 sur BBC 2 a réalisé une vidéo.
Audition. Les chats ont de grandes oreilles capables de bouger indépendamment sur un angle de 180°. Ce qui leur permet de détecter plus précisément d’où vient un bruit environnant. Ils ont aussi plus de neurones dédiés à l’audition et analysent donc mieux les sons. De plus, la structure de leur oreille interne est différente de la nôtre : quand nous percevons 9 octaves, le chat, lui, en entend 11.
Odorat. Grâce aux centaines de millions de capteurs olfactifs qui tapissent l’intérieur de sa cavité nasale, le chat est 100 fois plus sensible aux odeurs que nous. Par ailleurs, il dispose d’une deuxième organe olfactif situé dans la partie supérieure de la bouche : c’est pourquoi on voit parfois les chats ouvrir leur gueule ou analyser une odeur.
Papilles. De l’aveu même des fabricants d’aliments pour chat, le sens de la gustation du chat est moins développé que celui de l’homme. Le chat a 473 récepteurs ou “bourgeon de goût“ dans ses papilles gustatives, tandis que l’homme en compte 9.000. Par ailleurs, ils ne sentent pratiquement pas le sucré, alors qu’ils sont sensibles à l’amer qu’ils détestent.
Tous les êtres vivants dorment, y compris les mollusques. En revanche, le comportement et l’activité cérébrale propres à cet état varient selon les espèces.
Dans le règne animal, dormir revient à se mettre en danger vis-à-vis des prédateurs, car le sommeil s’accompagne d’une baisse de vigilance, d’une atonie musculaire et souvent d’une insensibilité aux stimuli extérieurs. Ce qui expliquerait pourquoi les individus qui ne peuvent se réfugier dans une retraite sûre affichent des temps de sommeil courts et très fragmentés : il s’agit de rester vigilant !
Pendant le sommeil, la plupart des animaux restent immobiles, à quelques exceptions près. Les mammifères terrestres prennent une posture horizontale, avec les yeux fermés, sauf le cheval (relire notre article ici), l’éléphant et la girafe, qui peuvent dormir debout pendant le sommeil lent. Les oiseaux, eux, adoptent une position verticale, et certains, comme les flamants roses et les échassiers, dorment sur une seule patte.
Alors que, chez la majorité des espèces, le cerveau tout entier génère une activité électrique spécifique pendant le sommeil, le dauphin ne dort que d’un seul hémisphère cérébral, l’autre restant éveillé. Il ne dort véritablement…que d’un œil ! Plus précisément, les dauphins permettent à chaque côté de leur cerveau d’arrêter de fonctionner alternativement. Ainsi, l’œil opposé reste en alerte et gère les fonctions de navigation et permet donc au dauphin de remonter régulièrement à la surface pour respirer. Le dauphin alterne ainsi 2 heures de sommeil dans un hémisphère, puis une heure d’éveil dans les deux, puis 2 heures de sommeil dans l’autre hémisphère, et ainsi de suite pendant environ 12 heures chaque nuit.
S’agissant d’un état spécifique propres aux animaux, l’hibernation n’est pas pour autant une forme de sommeil.
L’hibernation permet à des mammifères comme la marmotte, l’ours ou le blaireau de se protéger du froid et de la pénurie alimentaire pendant l’hiver. Ainsi, pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, l’hibernant, immobile dans son terrier, semble dormir. Pourtant, son état physiologique est différent du sommeil. La température interne du corps baisse jusqu’à 1 °C, tandis que chez les mammifères non hibernants, une température interne inférieure à 17 °C entraîne la mort.
En outre, l’activité cérébrale pendant l’hibernation est très différente de celle observée pendant le sommeil. Elle est en effet totalement inhibée, comme en témoigne l’électroencéphalogramme plat au-dessous de 25 °C. Mais l’animal respire, et son cœur bat. Ses fonctions vitales sont donc assurées, et il est capable de réagir à une menace extérieure. Par exemple, un bruit peut entraîner une réponse locale de son cortex auditif et une perturbation plus intense ou plus prolongée pouvant aller jusqu’à l’éveil.
Par ailleurs, le métabolisme de l’animal se modifie et devient essentiellement « lipidique », ce qui n’est pas le cas lors du sommeil. L’explication est la suivante : pour compenser la rareté de la nourriture en hiver, l’hibernant fait en effet pendant la belle saison des réserves de nourriture, principalement sous forme de lipides, qui contiennent deux fois plus d’énergie que les sucres. Il les stocke dans le tissu adipeux, qui contient très peu d’eau : cela lui permet de limiter l’augmentation de sa masse corporelle à une valeur comprise entre 60 % et 100 %.
Ceux qui dorment le plus
Le tatou géant dort 18 heures par jour. C’est un champion du sommeil paradoxal : de 5 à 6 heures par nuit, contre une et demie chez l’homme adulte. Un record vraisemblablement dû à son habitat, le terrier, un lieu sûr où le sommeil paradoxal ne le met pas en danger.
Le python consacre près de 18 heures par jour au sommeil. Les serpents observent de longue période de repos après ingestion de leur proie, pour permettre à leur métabolisme de se vouer entièrement à la digestion.
La chauve-souris détient le record de sommeil (près de 20 heures par jour) du règne animal. Une façon d’économiser l’énergie en attendant la période de disponibilité des insectes dont elle se nourrit, limitée à quelques heures par nuit.
Ceux qui dorment le moins
Les girafes ne dorment environ que deux heures par jour. Ce qui lui permet de surveiller presque constamment ses prédateurs, et de se nourrir en continu de feuilles d’arbre (jusqu’à 70 kg par jour).
L’éléphant est un pachyderme qui consacre entre 16 et 20 heures par jour à trouver les 150 à 250 kg de nourriture qui lui sont nécessaires. Il se contente ainsi de 3 ou 4 heures de sommeil par jour, qu’il ne prend pas d’une traite, mais en plusieurs périodes d’environ 30 minutes…
La revue scientifique Current Biology vient de publier le compte rendu d’une étude internationale, qui classe les animaux menacés en fonction de leurs chances de survie. Avec, tout en bas de l’échelle, quinze espèces presque condamnées, parmi lesquelles une salamandre, plusieurs grenouilles, des rongeurs et des oiseaux marins.
Il y a urgence, rappellent les scientifiques. Si de tout temps, la nature a vu des espèces disparaître tandis que de nouvelles apparaissaient, une histoire bien moins ordinaire semble avoir commencé au XXe siècle. « Le rythme de disparition est dix fois supérieur à la normale, assure la zoologue Dalia Amor Conde, première signataire de l’article. Si nous ne faisons rien, nous allons vers une sixième extinction massive. »
Encore faut-il savoir ce que nous pouvons faire. Qui sauver et à quel prix ? L’équipe – constituée de chercheurs danois, anglais, américains et australiens – s’est appuyée sur la liste de 841 mammifères, reptiles, oiseaux et amphibiens les plus menacés, établie par l’ONG Alliance for Zero Extinction. Ce rassemblement d’organisations de protection animale a croisé l’ensemble des espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avec celles qui se trouvent concentrées sur un seul et unique territoire.
Les scientifiques ont alors construit un « indice de chance de conservation », censé mesurer la possibilité de réussir une opération de protection. Pour cela, plusieurs critères ont été pris en compte : un premier groupe de données attachées à la protection des habitats sauvages, rassemblant les dangers de fragmentation desdits territoires, les risques d’urbanisation, la stabilité politique de la région, les mesures de protection déjà prises ou encore le coût estimé des actions à entreprendre ; et un second groupe qui évalue les possibilités d’établir des colonies en captivité : coût, mais aussi capacités d’expertise existant dans les zoos.
Pour sauver les 841 espèces, il faudrait mobiliser 1,3 milliard de dollars par an (1,2 milliard d’euros), pendant vingt ans. Beaucoup d’argent, diront les uns, surtout qu’il s’agit de pays pauvres. Pas grand-chose, à l’échelle mondiale, compte tenu de l’enjeu, diront les autres. « A lui seul, ce chiffre est intéressant, estime Florian Kirchner, chargé du programme espèces à l’UICN France. Ça peut sembler colossal, mais si on le compare par exemple aux budgets militaires, comme le font les auteurs de l’étude, ou à d’autres grands projets, c’est très relatif. Une espèce qui disparaît ne réapparaît jamais. »
« Nous considérons que la diversité est essentielle et nous aimerions tout préserver, précise Dalia Conde. Mais nous sommes aussi réalistes et nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser tout perdre. »
Et l’étude, à cet égard, se révèle riche d’enseignements. Tout d’abord chez les fameuses quinze espèces les plus menacées : des amphibiens, rongeurs et oiseaux marins tout à la fois mal connus, isolés et soumis à toutes sortes de pressions. Y retrouver l’alouette de Ash ou le rat grimpeur du Chiapas n’étonnera personne : difficile, de fait, de conduire un plan de protection cohérent en Somalie ou dans une des régions les plus agitées du Mexique.
La présence de six amphibiens parmi les quinze espèces ne surprendra pas davantage les spécialistes. « Ils font face à une véritable crise, massive et accélérée, insiste Dalia Conde. Leur rythme de disparition est 45 fois supérieur à la normale. Un tiers des espèces sont menacées. Ces animaux ne sont pas charismatiques, n’intéressent pas le grand public, et ne permettent donc pas de lever des fonds pour les protéger, à l’inverse des grands mammifères. »
Les trois espèces font néanmoins l’objet de plans d’action. Avec un peu plus de cinquante individus reproducteurs recensés, l’immense albatros d’Amsterdam reste en grand danger ; il y a quelques années, la population était tombée à quinze couples. De même, le monarque de Tahiti fait l’objet de mesures de protection. Quant à l’étrange Pétrel de Bourbon, il fait lui aussi l’objet d’un programme de sauvetage. « Mais c’est très fragile, souligne Romain Julliard, chercheur en écologie de la conservation au Muséum national d’histoire naturelle. On le connaît très mal. On n’arrive à le voir que la nuit, lorsque attiré par les projecteurs, il se pose sur les terrains de football. On sait qu’il niche en montagne et qu’il est la cible des chats et des rats, mais peu d’autre chose. Alors comment faire ? Eradiquer les rats et les chats de La Réunion ? »
A l’autre extrémité du spectre, 39 % des animaux parmi les 841 espèces les plus menacées présentent une opportunité élevée de survie. Ainsi, la pipistrelle commune aurait pu figurer dans ce groupe en 2009, lorsque la sonnette d’alarme a été tirée par les zoologues australiens, assurent les chercheurs. Le gouvernement de l’île a tergiversé : le petit animal a été déclaré éteint en octobre 2012.
Alors que faire ? Faire porter l’effort sur le top 15 ou, au contraire, accepter que quelques espèces disparaissent mais agir pour sauver le plus grand nombre ?
« C’est évidemment aux responsables politiques de choisir, estime Dalia Conde. Nous leur apportons un outil pour les éclairer. Un outil qui ne prend pas en compte les aspects culturels, l’attachement à certains animaux. Mais qui doit les obliger à faire ce qui est le plus urgent : décider. » Et à titre personnel ? La scientifique hésite… « Il faut prendre une décision rationnelle. Et s’assurer qu’en tout état de cause, on disposera de tissus dans les biobanques et de spécimens dans les musées afin de continuer à les étudier. » Une façon de répondre.
Voici la liste des 15 espèces les plus menacées :
Amphibiens : la lyciandre de Beydaglari (une salamandre de Turquie), la bokermannohyla izecksohni, l’hypsiboas dulcimer et la physalaemus soaresi (trois grenouilles brésiliennes), la pseudophilautus zorro (grenouille du Sri Lanka), l’allobates juanii (grenouille de Colombie).
Oiseaux : l’alouette de Ash (Somalie), le monarque de Tahiti, le pétrel de Madère, le pétrel de Bourbon (île de la Réunion), le nésospize de Wilkins (archipel Tristan da Cunha, Royaume-Uni, Atlantique Sud), l’albatros d’Amsterdam (île d’Amsterdam, terres australes, France).
Mammifères : lophuromys eisentrauti (rat du Cameroun), rat grimpeur du Chiapas (Mexique), geomys tropicalis (gaufre mexicain).
L’animal ci-dessus est un Ili Pika (Ochotona iliensis) : un mammifère d’une vingtaine de centimètres de long qui vit dans les monts Tian, dans le nord-ouest de la Chine. Cette image a été prise pendant l’été 2014 alors que l’Ili Pika n’avait pas été photographié depuis vingt ans.
Il avait été découvert par hasard en 1983, au cours d’une recherche sur la propagation des maladies infectieuses, dans une vallée située sous la montagne Jilimalale. Deux ans plus tard, deux autres spécimens furent capturés et l’Académie des sciences de Pékin fit reconnaître l’Ili Pika comme une nouvelle espèce. Depuis, rappelle le National Geographic, seulement 24 spécimens ont été vus et enregistrés.
Selon une estimation faite en 2005, on dénombrait environ 2 000 individus, contre 2 900 au début des années 1990. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé en 2008 l’ili pika dans sa liste des espèces en danger. Une récente expédition scientifique constituée d’un groupe d’une vingtaine de volontaires, a conclu qu’il reste un millier de spécimens.
L’ili pika, comme d’autres spécimens de pikas originaires d’Amérique du Nord ou d’Europe de l’Est, vit en altitude, dans des surfaces rocheuses.