COLCHIQUES DANS LES PRÉS

Retour en Normandie après un aller-retour de 72 h à New-York et comme d’habitude rien de mieux qu’une petite promenade en forêt avec les chiens pour combattre efficacement le décalage horaire.

Au détour du sous-bois et à l’approche d’un minuscule pré, rencontre nez à nez avec ce que je croyais être à première vue un crocus mais non ! Finalement il faut se rendre à l’évidence que les Colchique pointent le bout de leur nez… Autrement dit, l’été est encore là pour au moins 3 semaines, mais l’automne s’approche doucement !

Vous rappelez-vous de cette chanson que l’on apprenait à l’école lorsque nous étions enfants (disponible ici) : « Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent…Colchiques dans les prés c’est la fin de l’été…La feuille d’automne emportée par le vent… » 

Naissant d’un bulbe souterrain souvent dans les prés humides, le Colchique d’Automne est une fleur de couleur lilas qui éclôt lorsque les autres fleurs commencent à faner. En Normandie, on la surnomme « tue-chien » car la belle recèle un alcaloïde mortel appelé « colchicine » dont le nom vient d’ailleurs de Colchide, pays de la magicienne empoisonneuse Médée.

Jolie donc, mais dangereuse comme un certain nombre d’autres plantes à ne pas prendre à la légère !

Chez l’être humain, l’ingestion provoque des troubles à partir de 10 mg, mortelle à partir de 40 mg ! Et il arrive fréquemment au bétail d’être intoxiqué. La colchicine, bien qu’utilisée en thérapeutique est un poison bloquant la division cellulaire. L’intoxication par ingestion se manifeste par des troubles digestifs violents, des troubles sanguins et neurologiques.

Je me rappelle que le poète Guillaume Apollinaire avait consacré un bien mystérieux poème au colchique, métaphore de l’amour vécu comme une éternelle souffrance, comme un véritable… poison !

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