Seconde et avant-dernière partie de notre article consacré aux insectes « piqueurs », avec aujourd’hui l’Aoûtat, l’Araignée, la tique et un moucheron méconnu dénommé « Sinulie »…
AOÛTAT
Ces piqûres sont les plus fréquentes au mois d’août d’où le nom commun d’aoûtat. Cependant, selon la température et le degré d’humidité de l’air, les larves peuvent être également actives l’hiver. L’aoûtat, selon les régions, est nommé aussi trombidium, rouget, puron ou vendangeron.
La répartition de l’aoûtat est très cosmopolite : il est présent en Europe, en Amérique du Nord et en Australie.
Côté piqûre, il utilise ses appendices buccaux appelés chélicères pour creuser superficiellement la peau de sa victime tel le trépan utilisé dans les forages pétroliers...Une fois le trou percé, la salive kératinise les tissus formant une sorte de canal tubulaire dans lequel l’aoûtat va y injecter des enzymes capables de générer un purit sévère, des boutons et parfois un érythème, voire un urticaire allergique !
Leurs hôtes préférés sont les lapins, les hérissons, les taupes, les rongeurs, les oiseaux ainsi que des animaux domestiques comme le chat ou le chien, sans oublier l’être humain…
Faute de vertébrés à sang chaud, ils n’hésitent pas à piquer des reptiles ou des lézards. L’aoûtat peut transmettre la trombiculose, une dermatose, au lapin et aux rongeurs.
Il existe des antiparasitaires, vendus chez les vétérinaires, spécifiques pour les aoûtats afin de protéger les chiens et les chats. En cas de piqûres de vos animaux domestiques, n’oubliez pas de laver, à au moins 60°C, les tissus mis dans les panières ou sur les sièges des voitures. Conduisez votre animal chez le vétérinaire qui prescrira un traitement oral, mais également local.
Chez l’animal ou l’homme, les piqûres d’aoûtat ne sont en général pas isolées : elles sont fréquemment alignées en une série de petits boutons sur la même partie du corps. En outre, il arrive très souvent, pour ne pas dire toujours, que plusieurs parties du corps soient atteintes simultanément. Les larves d’aoûtats piquent en particulier au niveau des pieds, des chevilles et des jambes, là où l’accès est le plus facile. Mais on peut tout aussi bien être piqué au niveau de la ceinture et dans les plis de la peau : derrière les genoux, aux poignets, à l’intérieur des bras, à l’aine…
Tous les endroits de la peau un peu comprimés par un élastique ou par un vêtement serré, sont des sources de chaleur moite qui font les délices des larves d’aoûtat.
Les aoûtats pullulent surtout dans les gazons et prairies humides, proches de l’eau et ombragés.
ARAIGNÉE
Comme l’aoûtat cité plus haut, l’araignée dispose de deux chélicères, constitués d’ne protubérance prolongée d’un crochet percé d’un canal à venin.
Très mobile, ce crochet qui ressemble aux grosses pinces à glace d’autrefois, permet aussi de transporter les proies. Les piqûres (ou morsures) se reconnaissent à deux petits points rouges sur la peau (un seul pour les piqûres d’insectes ou de scorpion).
Les piqûres d’araignées peuvent entraîner des douleurs et des réactions inflammatoires plus ou moins importantes, bien que sous nos climats tempérés, environ 98 % des morsures infligées par ces espèces soient inoffensives - la seule complication éventuelle étant une infection locale. Dans ce cas, consultez votre médecin. Pour l’éviter, après toute piqûre, lavez et désinfectez la plaie.
Il n’en est pas de même de certaines araignées tropicales dont la piqûre peut être extrêmement dangereuse et provoquer de graves complications (circulatoires, neurologiques, etc.). Dans ce cas, l’appel aux secours locaux les plus proches sont nécessaires et les soins d’urgence indispensables avant une nécrose des tissus et, dans certains cas, la mort.
TIQUE
Les tiques sont des acariens visibles à l’œil nu ! Dans les zones tempérées, elles ne sont vraiment actives qu’entre le mois d’avril et le mois de novembre, mais certains réchauffements climatiques locaux peuvent entraîner une présence en dehors d’une saisonnalité habituelle.
Elles se trouvent le plus souvent dans les forêts, les bois, dans les herbes hautes et sur certains animaux (chiens, chats, chevaux, vaches, sangliers, hérissons, etc.).
Insectes hématophages (se nourrissant du sang de leur hôte), à la morsure souvent indolore, elles s’accrochent à la peau de l’homme et des animaux pour prendre un véritable repas sanguin
Elles peuvent transmettre à l’homme la maladie de Lyme (peu fréquente mais grave) et l’encéphalite à tiques répandue en Europe centrale et en Alsace.
Si vous pensez avoir été piqué par une tique, observez-vous dans les 7 à 20 jours qui suivent la morsure.
Consultez rapidement votre médecin, si vous constatez l’apparition de l’un ou l’autre des 2 symptômes typiques de l’infection de Lyme :
1) Dans 50% des cas de Lyme, l’apparition d’une auréole rouge autour du point de morsure.
2) Dans 100% des cas de Lyme, l’apparition de symptômes de grippe fièvre, mal à la tête, courbatures, maux de gorge, ganglions, mal aux articulations, fatigue etc.
Si les symptômes apparaissent mais ne sont pas identifiés, l’infection va suivre son cours et se disséminer lentement dans le corps pour atteindre les articulations (arthrite), le tissu cardiaque (problèmes cardiaques), le tissu nerveux (paralysie de la face, d’une jambe, problèmes neurologiques, etc.), la moelle épinière et le cerveau.
La meilleure façon de prévenir les maladies portées par la tique est d’éviter la piqûre. Une inspection soigneuse de son corps ou de celui de son animal acompagnant après les promenades ou activités en forêt permet de détecter et enlever les tiques avant qu’elles aient eu le temps de transmettre la maladie de Lyme. Il existe aussi de nombreux produits répulsifs, mais dont l’efficacité n’est pas toujours évidente.
Munissez-vous d’un tire-tique disponible en pharmacie, ou d’une pince-à-épiler. Le tire-tique est davantage conseillé car il ne comprime pas l’abdomen de l’insecte afin de ne pas le faire régurgiter sa salive et transmettre ainsi ses bactéries. En fonction de la grosseur de la tique, celle-ci sera plus ou moins difficile à extraire. Après avoir retirer une tique, une désinfection est dans les cas nécessaire…
À la maison, il est possible de limiter la prolifération des tiques dans la maison et à l’extérieur.
- Couper l’herbe, éliminer les feuilles mortes, refuges de larves.
- Aspirer puis boucher les creux et interstices dans les planchers, les murs.
- Inspecter les animaux au retour d’une sortie, traiter les lieux d’élevage avec des produits spécifiques.
- Empêcher l’installation facile des rongeurs dans et aux abords de la maison.
SIMULIE
Encore appelé « Mouche Noire », on retrouve ce moucheron dans des zones humides spécifiques comme la Camargue.
La femelle, grosse de quelques millimètres seulement, possède des pièces buccales très courbes mais extrêmement coupantes. Elles les utilise pour lacérer la peau comme le ferait une fraiseuse.
C’est un insecte hématophage. Sa morsure laisse une petite tache rouge entraînant quelquefois des démangeaisons et des œdèmes. Elle transmet également le protiste responsable de la leishmaniose.
La salive de la Simulie est relativement toxique : un nuage de Simulie peut ainsi tuer une vache en quelques heures…
Chez l’homme, la Simulie s’introduit souvent sous les vêtements et aime ramper dans la chevelure, piquant surtout à la tête, au cou et aux chevilles. Elle attaque en silence, sans bourdonnement distinct.
Sous les tropiques, les Simulies y sont la cause de la propagation de l’onchocercose, ou cécité des rivières, une maladie qui peut faire perdre la vue aux gens qui en sont atteints.
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