COMMENT ILS NOUS PIQUENT… (TROISIÈME PARTIE)

Troisième et ultime partie de notre série consacrée aux insectes et sacrées bêtes qui nous piquent… Scorpion, méduse, Oursin, Vive, et la Scolopendre.

 

SCORPION

Symboles mythologiques et astrologiques, les scorpions ont de tout temps inspiré aux humains crainte, fascination ou répulsion. Animaux nocturnes parfaitement adaptés à leur environnement, ils ont survécu depuis 425 millions d’années, dans les conditions les plus extrêmes.

Il existe de très nombreuses espèces de scorpions. Quelques uns seulement sont dangereux et provoquent 40.000 décès par an dans le monde. Le scorpion se sert de son dard à la fois pour capturer ses proies et se défendre. Quelques espèces sont capables de projeter leur venin à une distance voisine de 1 mètre ! À l’échelle mondiale, les accidents provoqués par les piqûres de scorpions sont plus nombreux que ceux provoqués par les piqûres de serpents.

On les rencontre en France principalement sur une ligne au Sud de Bordeaux. Le scorpion est actif en été et durant la nuit. Le reste du temps il reste caché sous les pierres ou dans les anfractuosités. Tous les scorpions chassent en solitaires et se nourrissent de proies vivantes : criquets, termites, araignées, autres scorpions et petits vertébrés (lézards ou petits rongeurs…). Il ne pique  l’humain que s’il est menacé.

Le venin provoque chez l’homme des troubles de la coagulation sanguine, l’altération des cellules du sang, des muscles, du pancréas ou du foie. Paradoxalement, les espèces les plus dangereuses ne donnent pas les piqures les plus douloureuses. Autre point important, le scorpion module la quantité de venin qu’il injecte. Chaque piqûre est donc différente d’une autre, et ce n’est qu’avec l’évolution sur 24 heures que l’on peut estimer la gravité de la piqûre.

Les espèces mortelles se trouvent en Afrique du Nord, au Soudan, en Egypte, en Arabie et à Israël, sans pour autant que cette liste ne soit figée…

Après la piqûre se développe un oedème (gonflement) très douloureux et qui est rapidement extensif. Cet oedème peut s’accompagner de spasmes musculaires voire d’un collapsus (choc) en particulier chez l’enfant.

Le premier geste en cas de piqûre consiste à mettre, si possible, de la glace près de la plaie pour ralentir la diffusion du venin. Grâce à des seringues spéciales, il est possible de retirer une partie du venin injecté. L’intervention médicale dans l’heure qui suit s’impose. L’injection d’un anesthésique local calmera la douleur intense et immédiate. Il faut conserver un spécimen de l’espèce responsable pour permettre au médecin de juger s’il doit ou non administrer un sérum antiscorpionique.

 

MÉDUSE

Vous êtes en train de vous baigner tranquillement et soudain, un douleur vive avec une sensation de brûlure. Vous avez certainement été piqué par une méduse !

Malgré son aileron et ses impressionnantes mâchoires, le requin tue dix fois moins que les méduses, soulignent des spécialistes pour qui la psychose suscitée par les squales, reste sans rapport avec le nombre d’attaques dans le monde.

Les méduses existent depuis 600 millions d’années. Plus de mille espèces peuplent nos océans et nos lacs. Elles sont présentes un peu partout sur la planète, de l’Antarctique au milieu tropical, de la surface jusqu’aux Abysses. D’une grande beauté, elles sont de toutes les couleurs et de toutes les tailles ; certaines sont invisibles à l’œil nu, les plus grosses peuvent atteindre 6 mètres de haut !

La piqûre de méduse se traduit par une douleur vive, comparable à une brûlure ou une décharge électrique. Après la piqûre, la douleur augmente pendant environ une quarantaine de minutes. La douleur est proportionnelle à l’étendue de surface touchée. Un érythèmes (lésion) de couleur rouge apparaît. Celui-ci disparaîtra au bout de 3 à 10 jours. Parfois des cicatrices ou des zones pigmentées peuvent persister pendant plusieurs mois, voire définitivement.

Dans les cas les plus graves, la piqûre peut donner lieu à une allergie, céphalée, syncope, coma, vomissements, choc anaphylactique, insuffisance respiratoire…

Pourquoi la méduse pique-t-elle ? Il faut en fait se poser la question : « Comment mettre à la bouche un poisson qui gigote ? » Plus facile s’il est immobile. La méduse a compris cela et a mis au point un système ingénieux pour capturer sa proie. Toucher la proie, la tétaniser puis l’amener à la bouche pour l’engloutir : telles sont les missions qu’elle confie à ses tentacules venimeux.

Capables de s’étirer et de se rétracter vers la bouche, les tentacules possèdent des micro-harpons qui injectent le venin. Des centaines de milliers de cellules spécialisées appelées cnydocites sont placées près la bouche de la méduse. Au moindre contact, un micro-harpon sort de la cellule, se plante dans la proie et injecte le venin. L’effet paralysant est immédiat. La proie immobile est portée à la bouche par les tentacules.

Quelques précautions pour éviter les piqûres de méduses :
- Se renseigner sur les zones à risques auprès des autochtones
- Eviter de manipuler une méduse échouée sur la plage, en particulier les enfants ! Les tentacules peuvent être encore venimeuses. Egalement, les méduses peuvent se mélanger avec les algues échouées sur le sable ou au bord du rivage, donc méfiance !
- Ne pas se baigner à proximité d’une méduse ou d’un banc de méduse, celle-ci peuvent vous piquer à distance car leur venin se propage dans l’eau.
- Etre particulièrement prudent avec les enfants, qui réagissent plus fortement étant donné qu’il sont piqués sur une surface du corps proportionnellement plus grande que celle d’un adulte.

 

OURSIN

Invertébré marin, l’oursin possède une palette de couleurs très variables qui peut aller du brun, au noir, en passant par le pourpre, le vert, le rouge  ou le blanc voire le multicolore !

Les oursins peuplent des habitats maritimes très divers, principalement côtiers, sur une profondeur allant de 0 à 100 mètres.

La masse d’arme du Moyen-Age était efficace quel que soit l’angle de frappe… Et bien c’est cette méthode qu’utilise l’oursin avec ses épines acérées d’une incroyable résistance et constituées de calcaire cristallisé.

La piqûre de l’oursin n’est pas toxique mais elle est très douloureuse, tout en sachant que les piquants peuvent rester très longtemps dans la peau.

Il faut essayer d’enlever le plus possible de piquants à la pince à épiler, puis passer une couche épaisse de vaseline. Le lendemain la plupart des piquants seront partis ou bien il sera très facile de les extraire.

Il faut ensuite, bien entendu, désinfecter à l’alcool à 90°, cela d’autant plus que la surinfection est quasi constante en raison de la contamination bactérienne des oursins de port.

D’autre part, il existe un risque plus spécifique qui impose une désinfection locale minutieuse, c’est la présence sur les oursins, comme sur beaucoup de coquillages et de poissons, de l’erysipelotrix rhuscopathiae qui provoque, après une incubation courte de 24 heures environ, l’apparition d’un érythème surélevé, infiltré, qui va former une plaque violacée et parfois une lymphangite.

 

VIVE

Ce poisson vivant, surtout dans le sable des côtes, dont le nom vient de « wivre » (vouivre ou serpent fabuleux) et du latin vipera (vipère) a été surnommé « épine de Judas ». 

La « Petite Vive » dépasse très rarement les 15 cm de long. Cette vive est la plus dangereuse en Europe, car son venin est très toxique et ce poisson est très fréquent sur les côtes françaises, particulièrement en période estivale.

La « Grande Vive » mesure 25 à 30 cm en moyenne et jusqu’à environ 50 cm pour les mâles. Elle possède quatre épines situées par paires en avant et au-dessus des orbites alors que la petite vive n’en possède pas.

Grande chasseuse de petits mollusques, de petits poissons et de jeunes crustacés, la Vive est un poisson côtier qui s’échoue volontiers à marée basse sur les grèves de l’Atlantique, de la mer du Nord, de la Baltique et de la Méditerranée.

Pour survivre, la vive s’enfonce dans le sable. Au cours de cette étape critique, la vive repose sur le ventre, ses grands yeux affleurant la surface de la grève et le corps aux trois quarts enfoui dans le sable.

Enfouie dans le sable, seul dépasse son dos brunâtre. Le piège est alors prêt à fonctionner au moindre contact

La seconde nageoire dorsale est aussi longue et molle qu’inoffensive. Le piège se situe au niveau des deux épines qui prolongent comme des éperons chacun des deux opercules. D’autre part, quand le pied s’enfonce sur le poisson, la première nageoire se redresse. Elle est située à une petite dizaine de centimètres de la tête. Le long de certains rayons s’ouvre une fine rainure par laquelle s’écoule un dangereux venin.

On peut ressentir de très violentes douleurs plusieurs années après avoir marché sur une vive. C’est un poison pour le sang. Il peut progressivement paralyser le pied, puis la jambe et aller jusqu’à provoquer des troubles cardiaques et respiratoires.

Même mort ce poisson reste dangereux. De ce fait, les cuisiniers qui s’en servent pour préparer la bouillabaisse savent qu’ils doivent prendre de grandes précautions.

 

SCOLOPENDRE

On la trouve partout dans le pourtour méditerranéen et dans tous les pays tropicaux. Il existe de nombreuses espèces différentes pouvant dépasser les 30 cm de long sous les tropiques.

La scolopendre est un animal brun rougeâtre. Elle possède un corps allongé et plat, composé de segments qui portent chacun une paire de longues pattes, lui permettant de se déplacer beaucoup plus rapidement que son cousin le mille-pattes.

Elle possède un appareil inoculateur de venin qui s’articule et forme une paire de tenaille acérée.

Craintive, non agressive, la Scolopendre ne mord que pour se défendre lorsqu’elle se sent menacée.

Sa morsure peut être très douloureuse, notamment celle des espèces tropicales, avec œdème et parfois nécrose cutanée autour de la morsure. Le traitement est symptomatique : désinfection locale et antalgiques.

S’il vous arrive d’en croiser une, préférez l’éjecter à l’extérieur de votre maison plutôt que de l’exterminer. Cet animal constitue un maillon important de la chaîne alimentaire donc de la biodiversité et est utile à la nature en aérant le sol et en produisant de l’humus.

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