LES HUITRES NEW-YORKAISES

Je dois me rendre à New-York deux à trois fois par mois pour des raisons professionnelles. Aussi à l’aise dans « mon » monde animal et végétal qu’asphyxié dans la tentaculaire « Big Apple », j’ai malgré tout eu la chance de  rencontrer la semaine passée Emily Driscoll, auteur d’un documentaire totalement méconnu en France : Saving oysters to save ourselves (Sauver les huitres pour nous sauver nous-mêmes).

Le film explore ainsi le passé de l’huitre dont le rôle fut important dans l’environnement. Le port de New York était même bordé de près de 260 000 hectares de parcs à huitres ! Mais le mollusque bivalve a vite été menacé par la pollution, et de nombreux parcs ont fermé. Depuis, elles ont presque été effacées de la mémoire collective de la ville.

Pourtant, la disparition des huitres est un véritable problème pour la biodiversité. Tout comme le corail dans les mers tropicales, les récifs d’huitres représentent la base de certains écosystèmes marins dans les eaux tempérées. Offrant une protection à de nombreuses espèces, les huitres jouent en outre un rôle clé dans l’élimination des excès d’azote dans l’eau. Or, un excès d’azote dans le fleuve Hudson aurait conduit à une quantité importante d’algues ainsi qu’à la disparition de poissons et d’autres animaux sauvages. D’après le film d’Emily Driscoll, leur réintroduction parait donc essentielle.

Fondée en 2003, l’école du port de New York filmée par les caméras de la réalisatrice, participe ainsi à un programme de restauration de l’espèce. Actuellement, les étudiants s’occupent d’un élevage de 1,5 millions de larves d’huitres, de la même espèce que celle qui peuplait le port de New York et le reste du littoral atlantique il y a un siècle.

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