Les déboires judiciaires du célèbre capitaine Paul Watson ont ébranlé ses membres, mais l’association de protection de l’environnement Sea Shepherd n’a rien changé à ses plans de sauvegarde de la biodiversité marine.
Comme chaque hiver depuis 2004, elle se prépare à lutter contre les baleiniers japonais.
L’un de ses grands combats, avec cette année l’objectif de contrecarrer les velléités nippones dès le Pacifique Nord plutôt que d’attendre l’arrivée des bateaux dans les eaux de l’Antarctique, ce qui constitue une première.
La précédente campagne a vu l’ONG faire mieux que tirer son épingle du jeu et la ligne de conduite est sensiblement la même, à ceci près que celle-ci débute plus tôt que les précédentes : après « No compromise », « Tolérance zéro ».
En d’autres termes, l’association Sea Shepherd ne reculera devant rien pour faire plier ses adversaires.
Le navire-amiral Steve Irwin sera de nouveau de la partie. Le « Steve Irwin » en effet a quitté Melbourne (Australie) avec quatre navires – dont le trimaran Brigitte Bardot (NDLR : endommagé l’an passé) -, un hélicoptère, trois drones. Deux de ces drones avaient déjà été utilisés en 2011. Offerts à l’ONG, équipés de caméras et de systèmes de détection, ils lui ont été d’une aide très précieuse. Une centaine de personnes ont également été engagées dans l’opération.
Rappelons que la chasse commerciale à la baleine fait l’objet d’un moratoire international depuis 1986. Tout comme l’Islande et la Norvège, le Japon argue toutefois de motivations scientifiques pour le contourner. Il soutient aussi que cette pêche, financée en grande partie l’an dernier avec de l’argent provenant du fonds national d’aide au tsunami (incroyable mais malheureusement vrai !), est indissociable de la culture nationale, alors même qu’elle est de moins en moins lucrative.
Il est important de préciser qu’en outre le Japon n’a pu capturer « que » 172 baleines, c’est-à-dire cinq fois moins que prévu, 266 baleines de Minke (ou petits rorquals) et un rorqual, soit moins d’un tiers des 900 cétacés qu’il ciblait. Un échec retentissant pour le Japon, mais un vrai succès pour Sea Shepherd et l’écosystème marin dans son ensemble. Président et fondateur de l’ONG, Paul Watson y a de fait largement pris part.
Il pourrait rempiler cette année, même siSea Shepherd s’est montrée très tarissable sur la question. Et pour cause : le capitaine est en fuite depuis le 22 juillet – arrêté à l’aéroport de Francfort (Allemagne) en mai, libéré sous caution puis assigné à résidence outre-Rhin, il avait été préalablement averti de son extradition – et fait l’objet d’un mandat d’arrêt du Costa Rica, qui l’accuse d’avoir menacé l’équipage du bateau Varadero en marge du tournage d’un documentaire dénonçant la pratique du « shark finning » en 2002.
Interpol ayant également réclamé son arrestation, PaulWatson a tout intérêt à se faire discret. Nul doute qu’il le sera. Et qu’il suivra « Tolérance zéro » au minimum d’un oeil très attentif.
Laissez un commentaire