« Jackson » est devenu l’éléphant de mer le plus célèbre de la planète. Ce jeune mâle, qui vit dans la zone désertique de la Terre de Feu, à l’extrême sud du Chili, a parcouru 29000 km en un an, soit un tout petit peu moins qu’un aller-retour Paris-Papeete (Tahiti). Jackson, comme l’ont baptisé les chercheurs de la Wildlife Conservation Society (WCS), une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1895 dont l’objectif est la préservation de la nature, devient ainsi le mammifère ayant parcouru la plus longue distance sur 12 mois.
Quand il s’agit de manger, l’éléphant de mer est prêt à parcourir de très grandes distances. Ainsi, depuis la plage où les chercheurs de la WCS ont équipé Jackson d’une puce électronique en décembre 2010, ils ont pu constater que l’animal s’était éloigné de 1750 km le long de la côte chilienne et jusqu’à 650 km vers le large, naviguant entre les fjords de cette zone proche de l’Antarctique. Un très vaste périmètre de chasse qui n’a d’égal que l’appétit légendaire de cette espèce pour le poisson et le calamar. Après son périple d’un an, Jackson est retourné sur cette plage du Pacifique sud où la WCS l’avait déniché. Il va y retrouver ses congénères, faire sa mue et peut-être se reproduire.
Les éléphants de mer ont la réputation d’être endurants. Des recherches remontant au milieu des années 1990 ont déjà démontré que les cousins arctiques de Jackson, qui vivent dans la mer du Nord, sont capables de parcourir plus de 20000 km par an. Alors pourquoi cette nouvelle expérience? La WCS suit les déplacements des éléphants de mer car « ils sont des indicateurs potentiels de la santé des écosystèmes marins et permettent de montrer comment le changement climatique influe sur la répartition des espèces et de leurs proies dans les eaux patagoniennes ». Au-delà, Caleb McClennen, directeur des programmes marins de la WCS, précise dans un communiqué que le périple de Jackson « va aider à définir des zones protégées dans la région, assurer que les activités piscicoles (NDLR : particulièrement importantes dans cette région du globe) sont gérées de façon à ne pas nuire aux espèces marines telles que l’éléphant de mer du Sud ».
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